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Les vivaces qui supportent la concurrence des racines

Les vivaces qui supportent la concurrence des racines

Quelles vivaces planter sous les arbres ?

Sommaire

Mis à jour le 17 Avril 2024  par Leïla 7 min.

Vous aurez remarqué que pas grand-chose ne pousse sous un arbre, il fait trop sombre pour la pelouse, on y remarque quelques adventices ou graminées, peu de plantes installées volontairement s’y épanouissent. En effet, le sol à cet endroit est assez inhospitalier : l’arbre y développe de puissantes racines offrant peu d’espace et de compromis, il puise l’eau et les nutriments présents. Qui voudrait s’installer ici ? Étonnamment, quelques plantes et en ce qui nous concerne dans cet article plusieurs vivaces acceptent les conditions du contrat de colocation, pourtant peu à leur avantage. Elles ont parfois un tempérament de colonisatrice, et sont assurément peu susceptibles sur la nature du sol et les conditions d’ensoleillement. Elles supportent pour certaines une ombre très dense et pour la plupart apprécient une situation mi-ombragée, cachée des rayons les plus ardents du soleil. Cela ne les empêche pas d’avoir de belles qualités ornementales, au niveau du feuillage, souvent persistant et dense, laissant peu de place au développement des adventices. Quelques-unes développent aussi une jolie floraison, tant qu’à faire !

Découvrez une sélection de plantes vivaces au tempérament conquérant ou indolent, prêtes à vous suivre là où rien ne pousse.

→ Découvrez aussi notre fiche conseil : Les vivaces pour l’ombre sèche

Difficulté

L'Euphorbia amygdaloides var. robbiae

L’Euphorbia amygdaloides var. robbiae est une forme d’Euphorbe adepte des sous-bois, contrairement à la plupart des Euphorbes qui affectionnent le plein soleil. Elle développe un beau feuillage persistant, élégant et graphique, vert foncé, vernissé, sur une touffe compacte et arrondie. Sa floraison de printemps en inflorescences d’un vert acide est très lumineuse à l’ombre ou à mi-ombre. Elle s’étend via des rhizomes traçants particulièrement vigoureux. C’est un atout dans ces conditions difficiles pour d’autres plantes, mais c’est aussi bon à savoir si vous ne voulez pas la retrouver un peu partout dans un massif par exemple : vous aurez besoin de surveiller et limiter son expansion si elle voisine de nombreuses plantes. Cette vivace tolère une sécheresse même prolongée et une ombre dense : autres conditions souvent limitantes pour d’autres plantes. Elle peut donc pousser sous un arbre ou un arbuste persistant, qui laisse passer peu de lumière et assèche le sol par la présence de ses racines importantes, de la même manière qu’il garde les nutriments pour lui seul.

Si vous craignez la vigueur de cette belle Euphorbe, l’Euphorbia amygdaloides ‘Purpurea’ est une variété moins conquérante, au feuillage pourpre, en joli contraste avec la floraison vert chartreuse. Elle se cultive dans les mêmes conditions, mais se montre moins vigoureuse si l’espace est compté. De plus, celle-ci tolère le soleil. En résumé, pour un espace à l’ombre sèche ou humide, ou la mi-ombre, ou au soleil pour la version pourpre, l’Euphorbe des bois est une alliée précieuse.

euphorbe des bois

Euphorbia amygdaloides var. robbiae et ‘Purpurea’

La petite pervenche ou Vinca minor

S’il y a bien une vivace qui tolère l’ombre, les racines des arbres et la terre sèche, c’est la Pervenche. Formant un tapis bas, sans limite théorique, la Vinca minor ou petite pervenche s’étend vigoureusement grâce à ses stolons et forme un couvert dense de petit feuillage persistant, vert foncé et brillant. Si elle fleurit moins à l’ombre dense, elle fleurit tout de même une à deux fois par an, au printemps et à l’automne chez certaines variétés, et se montre très florifère à mi-ombre. Elle supporte aussi une exposition ensoleillée et la sécheresse, mais il est préférable de ne pas cumuler ces conditions ! Son exposition de prédilection, c’est vraiment la mi-ombre et elle tolère davantage la sécheresse à l’ombre ou la mi-ombre. Elle n’est pas non plus regardante sur la richesse du sol et ne craint pas le calcaire.

Ici aussi, si vous la mélangez à d’autres vivaces, plus timides, et si vous espérez qu’elle reste bien sagement à sa place, ce n’est peut-être la plante à choisir. Dans les conditions difficiles que sont les pieds d’arbres, il faut des plantes de grande vigueur. Donc il faut aussi être conscient de leur tendance à l’expansion et de leur ténacité. De nombreuses variétés existent, à feuillage panaché comme ‘Ralph Shugert’ ou ‘Argenteovariegata’, à fleurs blanches ou pourpres en plus du bleu pervenche. Pour un surcroit de lumière, choisissez un feuillage panaché ou une floraison blanche.

petite pervenche

Vinca minor ‘Ralph Shugert’ à feuillage panaché et ‘Gertrude Jekyll’ à fleurs blanches

Le Lierre

Autre plante bien utile au pied d’un arbre, le Lierre colonise volontiers ces espaces moins hospitaliers pour d’autres plantes. On peine cependant parfois à lui trouver des qualités ornementales, le trouvant un peu banal. Le Lierre est pourtant doté d’une belle feuille à 5 lobes et il existe bien des formes à feuillage ornemental et lumineux, frisotté et effilé, par exemple chez ‘Ivalace’, ou des variétés panachées comme ‘Kolibri’ ou ‘Marginata elegantissima’. Le lierre se développe rapidement et ses tiges s’enracinent au contact du sol. Il forme un couvre-sol dense et demandant peu d’entretien. Ses composés allélopathiques vous dispensent de corvées de désherbage. Si vous le plantez comme couvre-sol, vous ne craignez pas ce qui a fait sa mauvaise réputation, prenez simplement garde à ce qu’il ne décide pas de grimper un mur abimé, car c’est l’unique endroit où il peut faire des dégâts. Plante très robuste et peu exigeante, il s’installe à l’ombre ou la mi-ombre, en sol frais ou plus sec, même pauvre.

Lierre

Hedera helix ‘Kolibri’ et ‘Marginata Elegantissima’

Le Pachysandra terminalis

Le Pachysandra terminalis est une espèce peu connue, mais ceux qui l’utilisent l’apprécie pour ces mêmes qualités de couvre-sol imperturbable. Il met un peu de temps à s’installer et même s’il s’étend par un système de stolons, il n’est jamais envahissant. Il convient de le planter à l’ombre ou à la mi-ombre, mais une mi-ombre tendance ombre ! En effet, il supporte davantage l’ombre dense qu’un soleil de milieu de journée en été. Il forme un tapis serré de 30 cm de hauteur de feuilles persistantes vert foncé, ovales, dentées sur les bords, regroupées en bouquets terminaux.

Certaines variétés offrent un feuillage très luisant, comme ‘Green Carpet’ ou ‘Green Sheen’ pour apporter éclat et lumière en zone sombre. Il fleurit en discrètes petites fleurs blanches en épis, délicatement parfumées, en mai et juin. Mais c’est vraiment pour ses jolies rosettes de feuillage persistant, beau toute l’année et son appétence pour les endroits difficiles à végétaliser qu’on le cultive. Il préfère un sol frais, mais s’accommode d’un sol plus sec, où il pousse cependant moins vite. Il tolère la pollution urbaine, pousse même dans un sol lourd et humide et on l’observe se nicher dans les endroits les plus improbables. Il existe aussi une version panachée d’argent : le Pachysandra terminalis ‘Variegata’.

couvre-sol

Pachysandra terminalis et variété ‘Green Sheen’

Les Epimediums

Les Epimediums font de charmants couvre-sol pour l’ombre au pied des arbres et arbustes. En plus d’un beau feuillage, souvent agrémenté de couleurs pourprées au printemps et chez certaines variétés une seconde fois à l’automne, il fleurit au printemps de la plus jolie des façons. Cependant, ses fleurs s’observent de près. Parfois, elles se cachent sous le feuillage, parfois, elles se promènent bien au-dessus. Petites, elles sont comme des bijoux curieux et originaux. Revenons au feuillage : chez certaines espèces, il est persistant, mais chez d’autres, il est caduc. C’est un point d’attention au moment du choix. Il peut être en forme de cœur comme très allongé. Et si ses couleurs varient au cours des saisons, il est aussi plus ou moins vif ou foncé. Très ornemental, c’est aussi un point d’intérêt au moment du choix.

Quant aux conditions de culture, elles sont relativement identiques pour tous les épimediums : une situation à l’ombre claire ou à la mi-ombre, un sol frais. Ils tolèrent les sols secs une fois installés. Cela peut signifier des arrosages plus attentifs les premières années de culture s’ils sont plantés sous un arbre. Les espèces perralderianum, warleyense et perralchicum (et leurs cultivars) sont davantage tolérantes à la sécheresse que les autres espèces, mais globalement les épimediums sont résilients, il suffit d’être attentifs à leur installation jusqu’à ce qu’ils forment une touffe un peu conséquente. Ils s’étendent grâce à leurs rhizomes et atteignent 30 à maximum 60 cm de hauteur selon les variétés, pour une envergure similaire. Ils ne sont pas du tout envahissants.

fleur des elfes

Feuillage de l’Epimedium perralchicum et fleurs de l’Epimedium warleyense

L'Aster divaricatus

L’Aster divaricatus est un Aster inféodé aux sous-bois et à l’ombre légère, contrairement à beaucoup d’Asters de plein soleil. Il pousse près des racines des arbustes ou des arbres si elles ne sont pas trop puissantes. Il apprécie la mi-ombre ou davantage de soleil, mais pas l’ombre dense. C’est un puissant couvre-sol, qui étouffe les adventices, il est non envahissant et durable. Caduc, il développe son feuillage en touffe assez tard en saison, avant de se couvrir d’une nuée d’étoiles blanches très lumineuses en été et en début d’automne. La variété ‘Beth Chatto’ est plus raffinée que l’espèce sauvage, elle forme une touffe plus harmonieuse et plus florifère. Les tiges de ces Asters sont noires et le cœur de la fleur est jaune. Ils atteignent 50 cm en tout sens. À noter que l’espèce Aster divaricatus a été renommé Eurybia divaricata.

Certains Asters aregatoides semblent supporter vaillamment des conditions similaires : ils poussent en situation lumineuse même si peu ensoleillée, ne laissent pas de place aux adventices et tolèrent la concurrence des racines des arbres et arbustes. Citons par exemple les cultivars ‘Asran’ et ‘Ezo Murasaki’.

couvre-sol

Aster divaricatus et Aster ageratoides ‘Asran’

Dans les régions méridionales

Pour les régions qui combinent chaleur et ensoleillement puissant, voici quelques vivaces qui peuvent se planter au pied des essences d’arbres du sud comme les pins ou les chênes verts et lièges. Citons les Thyms, l’Acanthus mollis ou l’Achillea crithmifolia (cette dernière peut être envahissante). Le Lierre et la Pervenche sont envisageables aussi si la situation est bien ombragée et le sol pas trop sec. Pour la pervenche : préférez la Vinca major ou la Vinca difformis, espèce méditerranéenne peu rustique. Concernant le Lierre, l’Hedera algeriensis ou Lierre des Canaries est assez frileux, mais adapté aux climats secs et chauds.

D’autres vivaces sont à réserver au pied des arbres à feuillage caduc : l’Achillea umbellata, le Centaurea bella, le Geranium sanguineum, le Ceratostigma plumbagoides, l’Euphorbia myrsinites, les Iris d’Alger (Iris unguicularis).

Toutes ces plantes supportent sécheresse, embruns, vent, sol pauvre et calcaire, conditions typiques de la garrigue et du climat méditerranéen. Celles dégageant des composés allélopathiques, nombreuses chez ces plantes de sol sec, présentent aussi l’avantage de ne pas laisser beaucoup d’espoir de pousse aux adventices.

plantes méditerranéennes

Dans le sens des aiguilles d’une montre : Euphorbia myrsinites, Ceratostigma plumbagoides, Geranium sanguineum, Iris unguicularis

Commentaires

  • Jean Pierre, le 20 Février 2023

    Vous pouvez ajouter la violette , violette, qui se plait partout et sous les arbres. Devient u peu trop encombrante

Vivaces qui poussent sous les arbres