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Comment lutter contre le puceron lanigère du pommier ?

Comment lutter contre le puceron lanigère du pommier ?

Identification, prévention et traitements naturels pour se débarrasser du puceron lanigère

Sommaire

Mis à jour le 6 Mars 2024  par Marion 5 min.

Les branches de votre pommier sont recouvertes de longs filaments blancs cotonneux ? Il s’agit sans aucun doute d’une colonie de pucerons lanigères.

En ponctionnant la sève de l’arbre, ce petit insecte l’affaiblit et le rend vulnérable à d’autres maladies et parasites.

Alors comment protéger son pommier et ses récoltes ? Faisons le point sur les moyens préventifs pour lutter contre la prolifération du puceron lanigère et les traitements curatifs les plus naturels à utiliser au jardin.

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Identifier le puceron lanigère et ses symptômes sur le pommier

A quoi ressemble le puceron lanigère ?

Le puceron lanigère (Eriosoma lanigerum) est un petit insecte hémiptère, de la même famille que les punaises, cigales ou cochenilles. Mesurant à peine 3 mm, il est reconnaissable par son corps recouvert d’un manteau blanc cotonneux et filamenteux à base de cire, d’où son autre nom de puceron laineux.

Les adultes n’ont généralement pas d’aile (ils sont aptères), mais des individus ailés, au corps brun et au revêtement cotonneux plus léger, apparaissent pendant l’été.

La larve ressemble à l’adulte, avec un corps noir violacé, mais est de taille plus petite.

Le ravageur serait originaire d’Amérique du Nord et aurait été introduit en Europe par accident à la fin du XVIIIème.

Cycle de vie

C’est au début du printemps, à partir de mars-avril, que les premiers pucerons lanigères adultes sortent de leur hivernation, dès que les températures sont supérieures à 7°C environ. Ils investissent alors les pommiers et parfois même d’autres arbres ou arbustes fruitiers, comme les cognassiers ou aubépines. Leur activité se prolonge jusqu’à l’automne, généralement au mois d’octobre.

La reproduction se fait par parthénogenèse, c’est-à-dire que les femelles n’ont pas besoin d’être fécondées. Elles pondent près d’une centaine de larves, qui se nourrissent comme les adultes de la sève du pommier, ponctionnée à l’aide d’un stylet qui transperce l’écorce des rameaux.

Au printemps, plusieurs générations de femelles se succèdent et c’est au cours de l’été que des spécimens ailés apparaissent, dispersant et multipliant la colonie sur les pommiers voisins.

Les dernières larves pondues passeront l’hiver sous forme de nymphes sous l’écorce ou dans les crevasses de l’arbre hôte.

A noter qu’un hiver doux baissera le taux de mortalité naturel des larves et risquera d’engendrer une contamination plus rapide au printemps.

Dégâts causés par le puceron lanigère du pommier

Les dégâts sur le pommier sont observables facilement. Tout d’abord, de longues colonies à l’aspect cotonneux habillent les rameaux, jeunes pousses et fleurs de l’arbre.

Le puceron lanigère du pommier se nourrit en ponctionnant la sève et s’attaque aussi bien au tronc qu’aux branches, parfois même aux racines superficielles. A la différence du puceron gris, on ne le retrouve par contre jamais sur les feuilles.

Ce n’est pas réellement le prélèvement de sève qui impacte la santé de l’arbre, mais plutôt la salive toxique injectée lors des piqûres de l’insecte, qui l’épuise et favorise la transmission de virus.

Les conséquences de la présence de pucerons lanigères sont :

  • un ralentissement de la croissance de l’arbre
  • une déformation des feuilles, qui se recroquevillent
  • un développement de fumagine sur les feuilles et les fruits, maladie sécrétant une substance noire collante

Puis, en cas d’invasion massive et de longue durée, on constate :

  • déformation de l’écorce et apparition de bourrelets
  • mise à nue du bois et formation de chancre, provoquant déformation des pousses, éclatement des branches et mauvaise circulation de la sève ; ces plaies ouvertes favorisent également l’apparition d’autres maladies (champignons, bactéries…)

A terme, au-delà de l’impact esthétique, on observe une baisse de la production fruitière et un dépérissement du pommier.

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(Photo Wikimedia commons)

Les traitements naturels pour se débarrasser du puceron lanigère

La lutte mécanique

  • Les colonies de pucerons peuvent être délogées avec de l’eau, par pulvérisation ou avec un tuyau d’arrosage. Ils peuvent également être éliminés manuellement, si la colonie n’est pas encore trop nombreuse.
  • La pose d’une bande de glu sur le tronc du pommier permet de piéger les fourmis. Non sélectif, il piège toutefois également d’autres insectes utiles, c’est pourquoi son utilisation n’est conseillée qu’au printemps, pour éviter la prolifération des pucerons lanigères, et sans abus.
  • En dernier recours, utiliser un insecticide naturel à base de pyrèthre ou un produit anti-puceron à la paraffine, utilisable en agriculture biologique. Vous pouvez également opter pour une solution de savon noir, à pulvériser en fin de journée (1L d’eau pour 4 à 5 cuillère à soupe de savon noir).

Les produits même naturels ne sont pas sélectifs. Ils impactent donc aussi les autres insectes, dont les essentiels butineurs. Privilégier donc l’application sur des zones localisées et si possible en dehors de la période de floraison.

Enfin, vous pouvez opter pour l’application d’un traitement d’hiver sur le pommier après la chute des feuilles, généralement en novembre et jusqu’en janvier-février. Le produit (huile blanche, huile de colza) est dilué et appliqué par pulvérisation sur l’ensemble de l’arbre, du tronc aux branches charpentières, en insistant sur les anfractuosités cachant les parasites.

Vous pouvez également appliquer un badigeon de chaud sur le tronc.

Le traitement asphyxiera toutes les formes hivernantes, œufs, larves et adultes. Il sera effectué en cas d’invasion forte au cours de l’année écoulée, mais pas de façon systématique.

Il est aussi possible de simplement frotter le tronc avec une brosse à chiendent pour retirer les œufs en hivernage.

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Arrosage au jet et pose de glu arboricole font partie des moyens de lutte

La lutte biologique

La lutte biologique permet de combattre un ravageur ou nuisible grâce à l’utilisation d’organismes vivants auxiliaires. Elle s’inspire de l’équilibre et des prédations naturels.

Si besoin, aidez-vous des insectes auxiliaires, par exemple des larves de coccinelles ou de syrphes.

Pour un novice, il peut toutefois être difficile de choisir l’espèce adaptée au problème et d’avoir la bonne méthode pour l’introduire au jardin. Il sera donc parfois plus simple de favoriser leur présence naturellement au jardin pour éviter la prolifération des ravageurs.

Les moyens de prévention pour lutter contre le puceron lanigère

Il existe plusieurs moyens préventifs naturels contre le puceron lanigère :

  • évitez de cultiver les variétés connues pour leur sensibilité aux pucerons, comme ‘Reine des Reinettes’, ‘Calville Blanc’, ‘Reinette du Canada’, ‘Belle de Boskoop’ et optez pour des porte-greffes résistants
  • limitez les apports d’azote qui, en excès, rendent la sève de l’arbre plus appétente pour les pucerons
  • plantez à proximité des pommiers un mélange de fleurs annuelles anti-puceron, conçu pour limiter les invasions de l’insecte
  • cultivez des aromatiques comme le thym, la lavande, la menthe, la sauge ou l’aneth, dont les odeurs fortes ont également un effet répulsif sur les pucerons
  • certains jardiniers utilisent les macérations en purin d’ortie, fougère, mélisse, absinthe ou les infusions d’ail

Favoriser la biodiversité au jardin

Le puceron lanigère a plusieurs prédateurs naturels : oiseaux, coccinelles, chrysopes, syrphes, guêpe Aphelinus mali… Instaurer un équilibre biologique permet de les accueillir et de les fidéliser au jardin.

Pour cela, vous pouvez installer des refuges, hôtels à insectes, nichoirs, mangeoires et abreuvoirs pour oiseaux (la mésange se régale des pucerons et larves), mais aussi cultiver des plantes hôtes pour les prédateurs : phacélie, bourrache ou jachère de fleurs pour attirer les coccinelles.

Enfin, favorisez la présence des prédateurs des fourmis, qui élèvent les pucerons pour se nourrir de leur miellat, comme les araignées ou lézards.

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Amenez de la biodiversité dans votre jardin !

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