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Les maladies et parasites du prunier

Les maladies et parasites du prunier

Identification, prévention et traitements naturels

Sommaire

Mis à jour le 24 Juillet 2023  par Pascale 12 min.

Le prunier est l’un des arbres fruitiers les plus simples à cultiver. Rustique, il pousse partout en France, et il sait s’accommoder à tous les types de sol. De plus, la multitude de variétés offertes par cet arbre fruitier permet de varier les goûts, mais aussi les périodes de récolte.

Pour autant, le prunier peut s’avérer sensible à de nombreuses maladies et des parasites multiples, surtout si les bonnes conditions de culture ne sont pas respectées.

Faisons ensemble l’inventaire des maladies, virus et ravageurs qui peuvent atteindre le prunier. Sans oublier les consignes de prévention et les traitements naturels à mettre en œuvre.

N’hésitez pas à consulter notre fiche complète sur cet arbre fruitier aux multiples atouts : Prunier, mirabellier : plantation, taille, récolte 

Difficulté

La rouille du prunier

La rouille du prunier est une maladie fongique relativement fréquente chez le prunier. Elle est due aux champignons Tranzschelia pruni spinosae et Tranzschelia discolor et peut avoir des conséquences non négligeables sur la production de fruits.

Le champignon hiverne sur les racines de différentes espèces de plantes avant d’infester les feuilles au printemps. Plusieurs générations se développent alors, surtout en juillet-août, entraînant la défoliation des arbres. Cette maladie est favorisée par un printemps pluvieux et l’abondance de pluies en avril et mai.

Identification

De petites taches jaunes apparaissent à la face supérieure des feuilles. À la face inférieure, la maladie se remarque par la présence de pustules brunes.

Les feuilles meurent et tombent prématurément. Les fruits ont des difficultés à se développer et la récolte est compromise.

maladie prunier

Rouille sur une feuille de prunier

Prévention

  • Désinfectez les outils de taille entre deux interventions
  • Ramassez avec soin les feuilles tombées au sol pour que le mycélium n’y hiverne pas.
  • Brûlez ou évacuez les feuilles à la déchetterie de votre commune. Ne les mettez surtout pas au compost
  • Éliminez également avec soin les résidus de taille
  • Faites une pulvérisation de purin de prêle ou d’ortie au printemps et jusqu’à mi-juillet.

Traitements naturels

  • Faites une pulvérisation de décoction de prêle, à renouveler une fois au bout de deux semaines. Vous pouvez aussi agir de la même façon avec une décoction d’ail d’absinthe
  • Traitez à la bouillie bordelaise en renouvelant l’opération 3 semaines après si nécessaire

La moniliose

La moniliose, provoquée par le champignon Monilia fructigena, est également une maladie très courante chez le prunier. Ce champignon hiverne dans les fruits momifiés, pourris ou desséchés qui restent sur les arbres. Il peut aussi être présent à l’emplacement des feuilles ou sur les branches.

Il est disséminé par le vent, la pluie et les insectes, sur les cicatrices des fleurs, puis sur les fruits pourris. La moniliose est favorisée par un printemps pluvieux, et la maladie se développe au tout début de la floraison, donc elle est difficilement repérable. Plus tard, il l’est plus facilement sur les fruits.

Identification

Les tissus interrompent la circulation de la sève, donc les fleurs et les fruits fanent et meurent. Mais ils restent attachés sur l’arbre pendant des mois.

Des taches brunes, entourées de cercles jaune brun, parsèment les fruits atteints. Souvent la peau devient noirâtre.

Maladies prunier

Monilliose sur un prunier

Prévention

  • Éclaircir les fruits s’ils sont trop nombreux au printemps
  • Taillez attentivement les pruniers en supprimant certaines branches afin d’éviter une fructification trop importante. Soignez les blessures de taille au mastic cicatrisant
  • En automne, ramassez les feuilles et les fruits tombés au sol et brûlez-les. Ne les mettez surtout pas au compost.
  • Faites une pulvérisation de bouillie bordelaise en automne lorsque les feuilles sont tombées. Cette pulvérisation peut être renouvelée 2 fois avec deux semaines d’intervalle, et reconduite au moment du débourrement
  • Supprimez avec soin les fruits momifiés au sol et sur les branches

Traitements naturels

  • Au moment de la floraison, faites une pulvérisation de décoction de prêle diluée à 10 %. Cette opération peut être reconduite au moment de l’apparition des fruits

Le chancre bactérien

Le chancre bactérien est une bactériose à Pseudomonas (Pseudomonas syringae et Pseudomonas morsprunorum), devenue un vrai problème ces dernières années. Leur développement est favorisé par des conditions humides. Ces bactéries se développent souvent à l’automne ou en hiver sur les feuilles, mais aussi au printemps sur les bourgeons et les bouquets de fleurs. Les bactéries pénètrent aussi l’arbre via les cicatrices des feuilles et par les blessures de l’écorce.

Identification

Des taches vert clair devenant brunes apparaissent sur les feuilles. Les fruits peuvent être marqués de taches noires. L’écorce du tronc et des branches est également touchée par des nécroses qui se fendent et laissent écouler de la gomme. À terme, des branches, voire l’arbre entier meurent, surtout en début d’été.

Prévention

  • Évitez les fumures excessives, trop riches en azote
  • N’éclaircissez pas trop fortement
  • Taillez les pruniers en été et à la fin de l’hiver et badigeonnez les plaies au mastic cicatrisant
  • Arrosez de façon modérée
  • Désinfectez avec soin le matériel de taille
  • Supprimez tous les rameaux atteints et brûlez-les

Traitements naturels

  • Faites des pulvérisations de bouillie bordelaise à l’automne pendant la chute des feuilles et au printemps avant le débourrement des bourgeons
  • Traitez également à la décoction de prêle, diluée à 10 %, au moment de la chute des feuilles.

Le virus de Sharka

Le virus de Sharka est une maladie provoquée par Plum pox virus (PPV) qui touche les arbres fruitiers du genre Prunus. Il se transmet essentiellement par le matériel de greffe impropre et infecté, les greffons ou par différentes espèces de pucerons.

Cette maladie ne tue pas les arbres, mais a des conséquences importantes sur la production de fruits. Les symptômes de la maladie, visibles au printemps et au début de l’été, sont diminués par les fortes chaleurs.

Identification

Les fruits se déforment et présentent des sclérifications internes, ils présentent des taches visibles sur la peau. Les feuilles se décolorent, tout comme le bois. On peut aussi observer des stries rosées sur les pétales des fleurs.

Prévention

  • Utilisez un matériel de greffe sain et désinfecté
  • Utilisez des porte-greffes ou plants greffés parfaitement sains
  • Traitez avec soin les invasions de pucerons
  • Repérez et arrachez les arbres infestés, avant l’arrivée des pucerons

Traitements naturels

Il n’existe pas de traitement pour lutter contre le virus de Sharka.

La maladie du plomb ou plomb parasitaire

Il s’agit d’une maladie causée par un champignon, le Chondrosterum purpureum. Sans intervention, elle est fatale et entraîne la mort de l’arbre en quelques années.

Ce champignon pénètre dans l’arbre par des plaies de taille ou par le biais d’animaux. Elle est favorisée par un climat chaud et humide, essentiellement en début d’automne.

Identification

Les feuilles ternissent et prennent la couleur du plomb. L’extrémité des branches sèche. Les feuilles meurent, suivies par les branches. L’écorce se nécrose et devient brune. Finalement, l’arbre meurt. Après 3 ou 4 ans d’infestation, le carpophore du champignon devient visible sous forme de lames rigides brunes avec une bordure rose. À l’automne, par temps humide et chaud, les spores sont disséminées par le vent.

maladies prunier

Le carpophore du champignon responsable du plomb parasitaire

Prévention

  • Évitez les sur-fertilisations azotées
  • Désinfectez les outils de taille après chaque utilisation et badigeonnez les plaies au mastic cicatrisant
  • Éliminez les arbres morts ou très atteints par la maladie du plomb en les brûlant
  • Supprimez tous les bois morts à proximité des pruniers

Traitements naturels

  • Éliminez par le feu les branches atteintes qui portent des feuilles plombées 15 cm au -dessous des zones malades

Le coryneum ou maladie criblée

Là encore, il s’agit d’un champignon : le Coryneum beyerinckii, qui s’attaque au prunier, mais aussi aux pêchers, cerisiers, amandiers et abricotiers. Il se développe essentiellement au printemps et en automne et il devient visible en été. Il est favorisé par des pluies froides suivies d’une montée en température.

Identification

Des taches rondes rouge violacé naissent sur la face supérieure des feuilles, le long de la nervure principale. Ensuite, le centre des taches se grise et se perfore. Les feuilles jaunissent et tombent. Les rameaux peuvent aussi être atteints, les mêmes taches brunes apparaissent, accompagnées d’un léger écoulement de gomme.

Prévention

  • Ramassez les feuilles atteintes tombées au sol et les fruits et brûlez-les
  • Arrosez les arbres après la récolte, mais au pied et sans aspersion
  • Taillez précocement
  • Coupez les rameaux atteints avant et après l’hiver
  • Désinfectez les plaies de taille et appliquez un mastic cicatrisant
  • Limitez les apports d’engrais azotés

Traitements naturels

  • Traitez au cuivre 2 à 3 fois dans la saison, juste avant la floraison et après la chute des pétales, avant le gonflement des bourgeons
  • Traitez au démarrage de la végétation à la décoction de prêle.

Les principaux parasites du prunier

L’hyponomeute

L’hyponomeute est un papillon gris blanc d’environ 20 mm qui donne naissance à une chenille gris jaunâtre avec des points noirs. Les œufs et les cocons sont dressés les uns contre les autres, un peu à la manière de tuiles. Les adultes s’envolent de juin à août.

Identification

Les chenilles grignotent les bourgeons et les feuilles à partir d’avril. De mai à juin, elles font leur nid soyeux sur les feuilles. En cas d’infestation massive (assez rare), le feuillage est totalement mangé.

parasites du prunier

Papillon et chenilles d’hyponomeute

Prévention

  • Favorisez la venue des oiseaux du ciel, de grands prédateurs de l’hyponomeute, en installant des mangeoires et des nichoirs
  • Protégez les guêpes parasites
  • Plantez des aubépines qui attirent l’hyponomeute
  • Enduisez le tronc et les branches des pruniers avec un badigeon à base d’argile en hiver

Traitements naturels

  • Supprimez et brûlez les cocons. Vous pouvez aussi les détruire au jet d’eau
  • Traitez avec un mélange de savon noir, d’alcool à brûler et de sel dans de l’eau chaude
  • Pulvérisez Bacillus thuringiensis avant la formation des nids

 

L’hoplocampe

L’hoplocampe est un hyménoptère de couleur brune qui possède des ailes veinées. Les chenilles sont blanchâtres et diffusent une odeur de punaise. Les adultes volent en avril et en mai et pondent leurs œufs dans l’épiderme du calice des fleurs blanches. La larve éclot au moment de la chute des pétales et pénètre dans le fruit tout juste formé, avant de coloniser les autres fruits de la branche. Elle dévore l’amande du fruit. Ensuite, elle tombe sur le sol où il hiberne dans un cocon.

Identification

Les larves pénètrent latéralement dans le fruit et mangent l’intérieur. Le trou d’entrée est visible. L’intérieur des fruits est rempli de déjections et dégage une odeur de punaise.

parasites prunier

L’hoplocampe à différents stades d’évolution

Prévention

  • Favorisez la venue des oiseaux du ciel en installant des mangeoires et des nichoirs
  • Surveillez les pruniers fin mai, dès que les fruits sont visibles. Les fruits percés d’un trou seront supprimés.

Traitements naturels

  • Posez des pièges chromatiques blancs enduits de glu pour détecter les premiers vols et capturer les mâles
  • Faites des pulvérisations, après la chute des pétales, d’infusion de tanaisie ou d’absinthe

Les pucerons verts et farineux

Les pucerons verts se reconnaissent facilement de par leur couleur, les pucerons farineux sont recouverts d’une cire qui leur donne cet aspect farineux. Les pruniers peuvent être envahis par d’importantes colonies qui grossissent très rapidement.parasites du prunier

Identification

Les feuilles sont piquées, se gaufrent et dessèchent, la croissance est stoppée de par les excrétions de substances toxiques qui empoisonnent la sève. Le miellat que les pucerons sécrètent peut engendrer l’apparition de fumagine. L’arbre est forcément affaibli.

Les pucerons farineux ont tendance à se concentrer à la face inférieure des feuilles.

Prévention

  • Évitez les fertilisations trop riches en azote au printemps
  • Traitez l’écorce à l’huile de paraffine en hiver
  • Pulvérisez des décoctions de tanaisie, du purin de fougère ou d’ortie
  • Favorisez l’introduction d’insectes auxiliaires comme les coccinelles, les syrphes ou les chrysopes
  • Taillez régulièrement les pruniers afin de les éclaircir

Traitements naturels

  • Supprimez les parties trop attaquées
  • Arrosez avec un jet d’eau puissant
  • En cas de forte infestation, pulvérisez un produit insecticide naturel à base de pyrèthre le soir

Les acariens rouges

C’est surtout un acarien rouge (Panonychus ulmi), nommé à tort araignée rouge, qui est responsable des principales infestations sur les arbres fruitiers. Il faut agir, car ils se multiplient très rapidement. Elle hiverne au stade œuf et reste sur les arbres. Les œufs sont également rouges.

Identification

Les acariens vivent sur la face inférieure des feuilles qu’ils sucent afin de se nourrir des cellules externes. Les feuilles prennent vite une teinte plombée et tombent prématurément.

Prévention

  • Limitez les apports d’azote
  • Renforcez la plante avec des pulvérisations de purin d’ortie ou de décoction de prêle
  • Maintenez une humidité constante sur le sol en arrosant

Traitements naturels

  • Brûlez ou compostez les parties atteintes
  • Traitez avec un jet d’eau froide dirigé vers la face inférieure des feuilles
  • Pulvérisez 2 à 3 fois en 10 jours un purin d’ortie
  • En cas de forte attaque, traitez avec un insecticide à base de pyrèthre
  • Badigeonnez les troncs en hiver avec une huile minérale

La tordeuse orientale

Les dégâts de cette chenille (Cydia molesta) sur les jeunes pruniers peuvent être conséquents. C’est une chenille foreuse des fruits. Les papillons adultes (facilement confondus avec ceux du carpocapse des prunes) volent de fin mars jusqu’à fin mai, les pontes se produisent d’avril-mai à septembre-octobre. La larve est dans un premier temps blanche avant de devenir rose.

Identification

Les dégâts s’observent essentiellement dans les fruits où la tordeuse creuse des galeries. Les jeunes pousses peuvent aussi être attaquées et se flétrissent.

Prévention

  • Coupez les jeunes pousses attaquées
  • Favorisez la venue des prédateurs comme les mésanges ou les perce-oreilles en installant, des mangeoires, des nichoirs et des abris à insectes
  • Favorisez la taille en vert
  • Limitez les apports d’azote

Traitements naturels

  • Installez des pièges à phéromones
  • Pulvérisez la bactérie Bacillus thuringiensis

Les carpocapses du prunier

Là encore, il s’agit d’un papillon, le Grapholita funebrana aux ailes antérieures gris noir marquées de dessins imprécis. La chenille est rouge carmin. Les adultes volent de mai à juin et de juillet à août, lorsqu’il fait chaud. Les femelles pondent les œufs sur les fruits.

parasite prunier

Carpocapse du prunier

Identification

Les larves creusent des galeries à l’intérieur des fruits. Les fruits touchés se colorent et tombent. Le pourtour du noyau est garni de déjections. Sur le trou d’entrée, de la gomme suinte.

Prévention

  • Favorisez la venue des auxiliaires comme les forficules (perce-oreilles), des oiseaux du ciel
  • Lâchez les poules sous les pruniers

Traitements naturels

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