La pivoine a son conservatoire, un bien joli lieu dans la Sarthe, et je suis venue à sa rencontre un beau dimanche du mois de mai… C’est au château de Sourches plus précisément que cette fleur admirable se dévoile sous ses plus beaux atours. Jaunes, blanches, roses, abricotées, pourpres, arbustives ou herbacées, hybrides, botaniques… elles sont toutes là, plus séduisantes et tentatrices les unes que les autres.

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Pivoine hybride de Prockii 'Center Stage' et Paeonia lactiflora 'Red Giant' (© Gwenaëlle David-Authier)

Un lieu unique

Venir contempler les pivoines au printemps est une balade originale dans un lieu unique au monde, puisque c’est le seul à rassembler une collection aussi importante et prestigieuse. Ouvert en 2015, on trouve ici plus de 3000 variétés, investissant les douves médiévales du château, parfaites dans cet écrin historique et sobre qui les met si bien en valeur : un vrai show-room en plein air !

Toutes les pivoines sont étiquetées précisément avec leur date de plantation, l’origine du cultivar et l'obtenteur. L’entretien remarquable de chaque massif est aussi à souligner. Des variétés très anciennes, des hybridations, des cultivars poussant en coussin parfait, des pivoines arbustives beaucoup plus hautes… Tout est bien pensé pour contourner tous les massifs et pouvoir admirer chaque espèce ou variété. Nous sommes nombreux à nous approcher au plus près et à les photographier telles des stars.

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Les douves : un endroit protecteur pour la collection de pivoines (© Gwenaelle David-Authier)

La passion d'une femme

La propriétaire des lieux, Bénédicte de Foucaud, accueille les visiteurs. Elle a planté avec passion, patience et sans relâche depuis 20 ans des pivoines réunies des quatre coins du monde. Elle a fait un travail d’inventaire considérable pour recenser et sauvegarder bon nombre d’espèces et de variétés… sans tenir compte des quelques critiques de l’époque qui lui reprochaient de s’intéresser à une « plante de bonne femme ». Car si la pivoine reste une beauté fugitive pour quelques semaines au printemps, Bénédicte de Foucaud a fait de ce lieu une halte imposée pour les très nombreux amoureux de ces fleurs, dont je fais partie. Elle continue de planter, mais aussi de semer, investissant à présent les contours du château, où il ne faut pas oublier de flâner pour apprécier pleinement le lieu dans la campagne environnante.

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Paeonia suffruticosa 'Carnea Plena', Paeonia hybride de Lute 'Nike', et en bas à droite, Paeonia 'Splendeur de Cauderon (© Gwenaëlle David-Authier)

La visite

Nous voilà plongés dans le temple de la pivoine : Les herbacées (Paeonia lactiflora) et les arbustives (Paeonia suffruticosa), les hybrides intersectionnels (‘Itoh’), croisement des deux précédentes et certaines pivoines botaniques moins spectaculaires, d’une beauté toute simple également bienvenue. Certaines sont encore en gros boutons qui vont bientôt éclater, d’autres au summum de leur floraison, certaines presque passées et alanguies… On se prend à s’approcher des grosses têtes énormes, pour mieux les voir, ou humer leur parfum.

Des fleurs spectaculaires...

Dès les premiers pas, certaines pivoines attirent irrésistiblement le regard… et pour cause ! Leurs fleurs, doubles ou simples, sont parfois démesurées, bien plus larges qu'une main ouverte, croulant sous le poids ou dévoilant un gros bouquet d’étamines contrastant. Certaines de taille modeste font presque penser à certains pavots orientaux, d'autres ont des pétales si fins et chiffonnés qu'on dirait du papier crépon... presque irréelles ! La forme des pétales, tous ronds ou effilochés, rajoute à la diversité des couleurs.

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Pivoine hybride de suffruticosa 'L'Or et l'Argent' (© Gwenaëlle David-Authier)

... et des feuillages étonnants

Si l’on connait les pivoines arbustives et les pivoines herbacées, on trouve dans ce paradis de la pivoine les hybrides Itoh, mais également de nombreux cultivars aux feuilles étonnantes, qui leur donnent pour certaines un petit air d’érable japonais avec leur teinte pourpre, pour d'autres une allure de plante exotique. Parmi les feuillages d'intérêt, on trouve de nombreux feuillages découpés, d'autres larges et lustrés, d'autres encore très effilés comme la Paeonia tenuifolia ou pivoine à feuilles de fougère.

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Paeonia hybride de Lutea Narcissus et Paeonia Winterthur (© Gwenaëlle David-Authier)

Pour finir la visite, un petit tour dans le sous-sol du château permet même de jeter un œil aux anciennes cuisines aux cuivres rutilants, et pourquoi pas de se poser pour une pause sucrée à l’heure du thé, entouré de pivoines, ou encore de passer par la boutique, déclinant la pivoine sous de nombreux souvenirs très raffinés. Une petite vente permet enfin de repartir avec des pivoines herbacées, du pépiniériste Tricot venu d’Orléans pour l’occasion.

Comptez 2 bonnes heures pour parcourir tranquillement les douves et admirer toutes ces merveilles éphémères.

Conservatoire de la pivoine
Château de Sourches
72240 Saint-Symphorien

Tel : 06 07 44 52 71

Ouvert chaque année entre fin avril et début juin, tous les jours -y compris jours fériés-, sauf le mercredi, de 12h à 18h (consulter le site internet pour les dates précises qui peuvent être amenées à changer).

Tarif : 8 euros (tickets à 4 euros pour une seconde visite et troisième visite gratuite, dans l'année de la visite ou les années suivantes, ce qui permet d'apprécier l'échelonnement des floraisons.