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Hoheria : planter, cultiver et entretenir

Hoheria : planter, cultiver et entretenir

Sommaire

Rédigé le 18 Novembre 2022  par Alexandra 9 min.

Les Hoheria en quelques mots

  • Les Hoheria sont des arbres et arbustes peu connus et rares en culture
  • Ils sont originaires de Nouvelle-Zélande
  • Ils se couvrent en été d’innombrables fleurs blanches étoilées
  • Ils portent un beau feuillage denté, généralement persistant
  • Ils apprécient les climats doux et humides, et sont particulièrement adaptés au littoral atlantique
Difficulté

Le mot de notre experte

Les Hoheria sont des arbres et arbustes originaires de Nouvelle-Zélande au port étroit et souple et au feuillage généralement persistant. On les apprécie pour leur abondante floraison blanche en plein été ! Ils donnent alors une multitude de petites fleurs blanches étoilées, à cinq pétales, ornées d’étamines décoratives. Découvrez par exemple le splendide Hoheria sexstylosa ‘Snow White’, au feuillage persistant et à la floraison délicate, légèrement parfumée. Les Hoheria portent également un beau feuillage vert foncé et denté. Il existe plusieurs variétés au feuillage coloré : par exemple l’Hoheria populnea ‘Variegata’, aux feuilles panachées de jaune, ou l’Hoheria populnea ‘Alba Variegata’, aux feuilles marginées de blanc crème.

Les Hoheria sont particulièrement adaptés au littoral atlantique, notamment à la Bretagne et à la Normandie, où ils pourront bénéficier d’un climat doux et humide. D’autant plus qu’ils tolèrent les embruns ! Ils peuvent néanmoins être cultivés plus à l’intérieur des terres, car ils se montrent adaptables et relativement rustiques : l’Hoheria sexstylosa par exemple supporte jusqu’à – 15 °C. Choisissez néanmoins un emplacement abrité des vents froids. Ils se plairont au soleil ou à mi-ombre, dans un sol frais et drainant, de préférence neutre ou calcaire. Une fois installés, ils demandent peu d’entretien. Découvrez tous nos conseils pour réussir la culture des Hoheria !

Botanique

Fiche d'identité

  • Nom latin Hoheria sp.
  • Famille Malvaceae
  • Nom commun Hoheria
  • Floraison juillet-août
  • Hauteur 3-4 m, parfois jusqu’à 8 m
  • Exposition soleil ou mi-ombre
  • Type de sol frais et drainant
  • Rusticité généralement entre – 8 et – 12 °C, parfois jusqu’à – 15 °C

Les Hoheria rassemblent 8 espèces d’arbustes ou de petits arbres au port colonnaire, endémiques de Nouvelle-Zélande. Ils poussent en sous-bois, en lisière de forêt et le long des cours d’eau. Bien qu’ils soient cultivés en Australie, Nouvelle-Zélande et Grande-Bretagne, en France ils sont encore peu connus et très peu fréquents dans les jardins. Ils ont pourtant de belles qualités ornementales, avec leur généreuse floraison estivale et leur feuillage denté, généralement persistant. Pour ce qui est de leur rusticité, ils supportent des températures de l’ordre de – 8 à – 12 °C en sol drainant, suivant les différentes espèces. L’Hoheria sexstylosa est l’un des plus résistants au froid, puisqu’il tolère jusqu’à – 15 °C.

Bien qu’ils soient pour l’instant peu cultivés en France, les Hoheria comptent de nombreuses variétés horticoles (issues de croisements effectués notamment par les horticulteurs et pépiniéristes britanniques). Les cultivars de l’espèce Hoheria populnea se distinguent en particulier par leur feuillage coloré, souvent panaché de jaune ou de blanc. La superbe variété ‘Glory of Amlwch’, elle, est née d’un croisement naturel qui a eu lieu dans le village d’Amlwch, au nord du Pays de Galles, entre Hoheria glabrata et Hoheria sexstylosa.

Planche botanique représentant le Hoheria lyallii

Hoheria lyallii : Illustration botanique

Les Hoheria appartiennent à la famille des Mauves, les Malvacées. On trouve dans cette famille de nombreuses plantes ornementales, comme les roses trémières, lavatères, althéas et hibiscus, abutilons, sidalcées… ainsi que le tilleul et le baobab !

Le nom du Hoheria vient du maori houhere. En anglais ils sont surnommés lacebark (écorce lacérée) et ribbonwood (bois ruban). Attention à ne pas le confondre avec l’Homeria, de petites bulbeuses sud-africaines.

Les Hoheria ont un port dressé et étroit mais très souple. Ils atteignent généralement 3-4 m de haut, mais peuvent parfois mesurer jusqu’à 8 m, voire 10 m dans leur environnement naturel. L’Hoheria sexstylosa ‘Pendula’ se démarque par son port pleureur. Certaines espèces ont une écorce décorative : c’est le cas de l’Hoheria sexstylosa, dont l’écorce est ornée de plaques blanches, brunes et vert-gris. L’Hoheria populnea, quant à lui, possède une écorce qui s’exfolie.

Les Hoheria offrent en été, habituellement en juillet-août, une abondante floraison blanche. Les fleurs mesurent 1 à 3 cm de diamètre, elles sont étoilées et formées de cinq pétales et cinq sépales. Elles sont insérées à l’aisselle des feuilles et peuvent être solitaires ou réunies en bouquets. Les fleurs sont hermaphrodites, elles portent au centre de nombreuses étamines (parties reproductives mâles, portant le pollen) et un pistil (partie reproductive femelle, recevant le pollen). Le pistil est généralement divisé en cinq styles (six chez l’espèce H. sexstylosa).

Les fleurs sont mellifères, elles sont appréciées par les papillons et les abeilles qui viennent les butiner. Ils se nourrissent du nectar et pollinisent au passage la fleur, permettant sa reproduction.

Les fleurs blanches des Hoheria

La floraison des Hoheria populnea, Hoheria angustifolia (photo : Chris Fort) et Hoheria lyallii

La plupart des Hoheria sont persistants à semi-persistants (ils peuvent perdre leurs feuilles en cas d’hiver rigoureux), mais quelques espèces (Hoheria glabrata, H. lyallii) sont caduques. Le feuillage de l’Hoheria glabrata prend une belle couleur jaune en automne, avant de tomber.

Les feuilles des Hoheria sont entières, non divisées, de forme ovale à lancéolée, et ont le bord du limbe joliment denté ou crénelé. Elles sont alternes, insérées l’une après l’autre sur les tiges. Les feuilles juvéniles sont parfois lobées et montrant des reflets métalliques, tandis que les feuilles adultes sont vert foncé, souvent avec le revers plus clair, vert-gris. Les Hoheria ont un feuillage assez ordinaire, cependant l’Hoheria populnea se décline en différentes variétés au feuillage coloré : ‘Variegata’ a des feuilles panachées de jaune, celles de ‘Alba Variegata’ sont marginées de blanc crème, tandis que celles de ‘Purple Wave’ sont joliment colorées de pourpre au revers.

Une fois les fleurs fanées, elles laissent place à des capsules qui sont ailées ou non, suivant les espèces. Lorsque les conditions de culture leur conviennent, les Hoheria ont tendance à se ressemer spontanément.

Le feuillage des Hoheria

Le feuillage crénelé et cordiforme de l’Hoheria glabrata, les feuilles lancéolées de l’Hoheria lyallii et de l’Hoheria populnea (photos : Krzysztof Ziarnek), et les feuilles fines et dentées de l’Hoheria angustifolia (photo : André Chalmers)

Les principales variétés

Les variétés les plus populaires

Hoheria sexstylosa Snow White

Hoheria sexstylosa Snow White

Il s’agit d’un arbuste persistant au port conique et souple, qui offre en été une multitude de fleurs blanches étoilées, légèrement parfumées. Il est plutôt rustique, supportant jusqu’à – 15 °C.
  • Période de floraison Août, Septembre
  • Hauteur à maturité 4 m

Plantation

Où planter ?

Les Hoheria aiment les climats maritimes, doux et humides. Ils se plairont sur le littoral atlantique, et plus particulièrement en Bretagne et Normandie. Ils tolèrent les embruns et pourront être utilisés en bord de mer pour constituer une grande haie brise-vent. Concernant l’exposition, ils se plairont au soleil ou à mi-ombre, à un emplacement abrité des vents froids. Si vous habitez le nord de la France, vous pouvez les planter contre un mur orienté au sud.

Les Hoheria aiment les sols riches en humus, frais mais drainés. Ils tolèrent la plupart des sols, hormis les terrains lourds et argileux. Pour ce qui est du pH, ils apprécient les sols neutres ou calcaires, mais peuvent aussi supporter des sols légèrement acides.

Les Hoheria peuvent être cultivés en haie libre, en isolé ou dans un massif d’arbustes. Ils ne sont pas adaptés à une culture en pot.

Quand planter ?

Nous vous conseillons de planter l’Hoheria au printemps, dès qu’il n’y a plus de risques de gel. Si vous habitez une région au climat doux, vous pouvez le planter en automne, vers le mois de septembre.

 

Comment planter ?

  1. Commencez par placer la motte dans une bassine remplie d’eau afin qu’elle se réhydrate.
  2. Creusez un grand trou de plantation, d’au moins deux fois la taille de la motte.
  3. Mélangez à la terre de plantation un peu de terreau de feuilles et de sable grossier (pour le drainage).
  4. Placez l’Hoheria dans le trou, de façon à ce qu’il soit bien au centre et que son tronc soit droit.
  5. Comblez le trou en y replaçant de la terre.
  6. Creusez éventuellement une cuvette d’arrosage, afin de faciliter l’infiltration de l’eau à ses pieds.
  7. Arrosez généreusement.
  8. Nous vous conseillons d’installer une couche de paillage à ses pieds.
La floraison de l'Hoheria lyallii

Hoheria lyallii

Entretien

Continuez à arroser durant les deux premiers étés en cas de sécheresse : l’Hoheria apprécie que la terre reste fraiche en été. N’hésitez pas à placer une épaisse couche de paillage organique à ses pieds (feuilles mortes, paille, BRF…). Cela permettra que le sol reste frais, tout en le protégeant du froid en hiver (ses racines étant superficielles). Si l’Hoheria est encore jeune, vous pouvez le couvrir temporairement à l’aide d’un voile d’hivernage en cas de fortes gelées. Même si ses rameaux gèlent, la souche de l’Hoheria devrait produire de nouvelles pousses au printemps.

L’Hoheria n’a pas besoin d’être taillé, hormis si vous voyez des branches abimées, mal positionnées, ou si elles ont gelé. Dans ce cas, effectuez une taille légère au début du printemps ou en fin d’été, une fois la floraison terminée.

L’Hoheria est peu sensible aux insectes parasites, mais peut être attaqué par la rouille, une maladie cryptogamique favorisée par un temps chaud et humide. Elle se repère par l’apparition de taches décolorées sur la face supérieure des feuilles, ainsi que par des pustules brun orangé au revers et sur les tiges. Cela affaiblit l’arbuste, limitant sa floraison et sa croissance. Nous vous conseillons de traiter en utilisant de la bouillie bordelaise ou du soufre. N’hésitez pas à consulter notre fiche-conseil « Se débarrasser de la maladie de la rouille »

Plus grave, les Hoheria sont parfois atteints par la maladie du corail. Il s’agit d’une maladie cryptogamique grave, entrainant le dépérissement des rameaux et des branches et touchant principalement des arbres et arbustes déjà affaiblis par une blessure ou une maladie. Virulente, cette maladie se transmet rapidement d’une plante à une autre. Elle s’identifie par l’apparition sur l’écorce de pustules rondes, de 0,5 à 1 cm de diamètre, de couleur rose ou rouge, puis devenant plus sombres. Si vous en voyez, coupez puis brûlez les rameaux atteints, appliquez du mastic de cicatrisation et pulvérisez un fongicide tel que la bouillie bordelaise. Par prévention, pensez à désinfecter vos outils de taille. Pour plus d’informations, découvrez notre fiche-conseil « Comment éviter la maladie du corail ? »

Multiplication

L’Hoheria se multiplie par semis ou par boutures de tiges semi-ligneuses. Le marcottage est également possible (marcottage aérien ou par couchage).

Semis

Le semis s’effectue en automne (dès que les graines sont mûres) sous châssis froid. Il est facile à réussir et donne en général de bons résultats.

  1. Préparez des pots avec du terreau spécial semis, fin et léger, puis tassez légèrement et égalisez le niveau.
  2. Semez les graines en les plaçant à la surface.
  3. Recouvrez-les d’une fine couche de terreau.
  4. Arrosez en pluie fine.
  5. Placez les pots sous châssis froid, à un emplacement lumineux mais sans soleil direct.
  6. Continuez à arroser régulièrement pour que le substrat reste légèrement humide jusqu’à la germination. Vous pourrez ensuite espacer les arrosages.

Bouturage

Effectuez des boutures semi-ligneuses en fin d’été, en août ou septembre.

  1. Prélevez une tige saine et semi-aoûtée (lignifiée à la base et tendre à l’extrémité), de 8 à 10 cm de long, en la coupant juste en dessous d’un nœud (point d’insertion des feuilles sur la tige).
  2. Supprimez les feuilles situées dans la partie inférieure, pour n’en garder que 2 ou 3 au sommet de la tige.
  3. Préparez un pot avec du terreau fin, léger et drainant, puis arrosez pour qu’il soit bien humide.
  4. Plantez la tige dans le substrat.
  5. Tassez bien tout autour.
  6. Placez le pot sous châssis froid, à l’abri du soleil direct.
  7. Veillez à ce que le substrat reste légèrement humide.

Association

Appréciant les climats maritimes, les Hoheria sont parfaits dans un jardin de bord de mer. Associez-les à d’autres arbustes supportant les embruns, comme le Griselinia littoralis, l’arbousier (Arbutus unedo), le Pittosporum tobira, et le Tamaris qui offre d’innombrables petites fleurs roses, à l’aspect vaporeux. Profitez-en pour constituer une haie brise-vent, avec le feuillage dense et persistant de l’Elaeagnus ebbingei ou de l’Olearia traversii. Pensez aussi aux vivaces de bord de mer, comme l’Eyngium maritimum, le Delosperma, l’Armeria maritima et les Agapanthes.

Découvrez notre fiche-conseil « 10 arbustes parfaits en jardin de bord de mer », ainsi que toute notre gamme d’arbustes de bord de mer.

Inspiration pour associer les Hoheria

Vous pouvez associer les Hoheria à des arbustes et vivaces de bord de mer. Agapanthe ‘Royal Velvet’, Hoheria populnea (photo Muriel Bendel), Escallonia rubra ‘Crimson Spire’ (photo Ben Rushbrooke), Olearia x haastii, Eryngium maritimum et Anthyllis barba-jovis

Les Hoheria s’associeront également très bien avec des arbustes à floraison estivale. Pensez par exemple aux longues inflorescences coniques des buddléias, aux belles fleurs roses ou mauves des hibiscus, et aux grandes inflorescences sphériques ou en ombelles des Hortensias macrophylla. Vous pouvez également en profiter pour composer une haie libre, avec des abélias, troènes, gattiliers, rosiers rugueux et spirées. N’hésitez pas à les associer à des Eucryphia, des arbres peu connus qui donnent en été de superbes fleurs blanches ou rosées, agréablement parfumées.

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