
Comment lutter naturellement contre les moustiques dans un bassin ?
Des gestes naturels et efficaces pour un bassin sans moustiques
Sommaire
La création d’un bassin aquatique a de nombreux atouts esthétiques et écologiques. De plus, il agit comme régulateur de température, permettant d’apporter de la fraîcheur en été en augmentant l’hygrométrie (le taux d’humidité dans l’air).
Mais un mauvais aménagement ou un point d’eau déséquilibré peuvent engendrer certains problèmes, en favorisant notamment la prolifération de moustiques. Évidemment, dans ce cas, pas question d’utiliser des produits chimiques pour s’en débarrasser, afin de ne pas déséquilibrer totalement cet écosystème fragile. Voyons donc comment agir naturellement pour lutter contre les moustiques du bassin ou de la mare.
Aménager une mare assez profonde
La profondeur de la mare va avoir un impact sur la variété d’habitants qui peuvent s’y développer. Pour faire simple, un point d’eau trop petit, ne formant qu’une flaque, va attirer les moustiques qui y trouveront un lieu parfait de ponte. Par contre, les prédateurs naturels, comme les batraciens (grenouilles, tritons, crapauds, salamandres…) ou les insectes (libellules, coléoptères) ne pourront pas s’y installer durablement. C’est là que le déséquilibre intervient et favorise la prolifération d’indésirables. Une trop petite surface d’eau assure ainsi à la femelle moustique que sa progéniture puisse se développer sans risques de se faire dévorer. En prévention, l’idéal est de conserver au moins 80 cm de profondeur toute l’année au sein de la mare. Pensez aussi à créer des niveaux différents, pour que les animaux puissent y accéder facilement.
Profitons-en pour casser une idée reçue : la mare n’est pas l’espace qui va favoriser le plus l’installation de moustiques. Rappelons que les surfaces les plus colonisées par ces insectes sont en effet plutôt les zones d’eau artificielles, avec des fonds bétonnés ou plastifiés. Une simple bâche qui aura conservé de l’eau stagnante ou la soucoupe d’un pot de plante seront bien plus attractives et favorables à leur prolifération.

Un bassin trop peu profond ne favorise pas l’installation de prédateurs naturels des moustiques
Cultiver des plantes aquatiques
Ici encore, la présence de plantes adaptées va favoriser la présence des prédateurs naturels des moustiques et de leur progéniture. Mais elle va aussi participer à l’équilibre global du bassin.
Pour choisir les plantes aquatiques adaptées à votre espace, il vous faudra prendre en compte :
- votre type de sol (argileux, limoneux, sableux, riche en matières organiques, pauvre en éléments nutritifs…) ;
- l’exposition du bassin ou de la mare (ensoleillée, tamisée, ombragée…) ;
- la profondeur de la mare (certaines plantes sont flottantes, d’autres peuvent être plantées entre 5 cm et 80 cm d’eau) ;
- l’envergure du point d’eau (certaines plantes aquatiques, comme les lotus, peuvent atteindre jusqu’à 2 mètres d’envergure).
Se tourner vers des plantes adaptées à ses conditions de culture assure un bon développement avec un minimum de soin.
Pour un bassin équilibré, l’idée est de cultiver plusieurs types de plantes, afin de favoriser l’harmonie et l’équilibre.
- Les plantes flottantes. Elles sont placées au milieu du point d’eau et sont souvent prisées pour leur aspect esthétique. Mais ce n’est pas tout : elles peuvent aussi servir de nourriture à certains habitants de la mare, les protéger en apportant de l’ombrage ou servir de zone d’atterrissage pour les insectes volants, comme les libellules. C’est notamment le cas des nymphéas ou des lentilles d’eau.
- Les plantes oxygénantes, qui vont être totalement immergées. Elles produisent de l’oxygène nécessaire à toute la petite vie de la mare, concurrencent les algues qui peuvent étouffer l’espace et favorisent la présence de bonnes bactéries (celles qui dégradent la matière organique). Parmi elles, citons les myriophylles, la pesse d’eau ou les callitriches.
- Les plantes semi-aquatiques, qui garderont la tête hors de l’eau. Ici encore, elles assurent un rôle esthétique, mais servent également de gîte et de refuge à toute la petite faune du bassin. Certaines participent aussi à l’épuration de l’eau. C’est le cas des Iris des marais, du trèfle d’eau ou du scirpe des marais.
- Les plantes qui se cultivent à côté, comme les vivaces de berges humides, véritables intermédiaires entre le milieu aquatique et le milieu terrestre. Certaines apprécieront de vivre avec les pieds légèrement dans l’eau, quand d’autres se contenteront d’un sol restant frais en été. Elles permettent de stabiliser les abords du point d’eau grâce à leur système racinaire, limitant les risques d’érosion. Elles forment aussi des zones servant d’abris pour la faune sauvage (oiseaux, batraciens, insectes…). Parmi elles, citons notamment les Arums, les massettes, les joncs, la consoude officinale, la menthe aquatique ou certains Carex.
En complément, nous vous invitons à consulter notre article : Choisir des plantes aquatiques pour une mare ou un bassin.

Les plantes aquatiques sont indispensables au bon équilibre de votre bassin
Favoriser le mouvement de l’eau
Les femelles moustiques recherchent des points d’eau stagnants pour y pondre leur progéniture. Pour limiter les risques, une solution consiste à créer un mouvement permanent dans l’eau, par exemple grâce à une fontaine ou une cascade. Privilégiez les modèles solaires et qui fonctionnent en cycle fermé.
L’installation d’une pompe, qui permet d’aérer le bassin et d’oxygéner l’eau permet également de limiter la ponte de moustiques.
Veiller au bon équilibre de l’eau
Dans une mare ou un bassin, l’équilibre de l’eau est un point essentiel. Elle sera garante de la santé des plantes, des poissons éventuels, mais aussi de l’esthétisme de la zone. Plusieurs facteurs vont l’influencer :
- les nutriments ;
- la lumière naturelle ;
- la température ;
- la présence d’organismes vivants.
Il est notamment indispensable de bien gérer les apports en nutriments. Pour cela, évitez les apports excessifs d’engrais à proximité de la mare, limitez la population de poissons éventuels et plantez des plantes épuratrices. Vous pouvez tester la qualité de votre eau afin de vous assurer que les différents paramètres (pH, dureté, niveaux de nitrates…) sont bien équilibrés. Enfin, de temps en temps, pensez à nettoyer votre bassin afin d’éliminer les débris végétaux.
Une eau bien gérée, c’est l’assurance d’avoir une mare équilibrée, naturellement régulée, qui attire tous les prédateurs des moustiques.
Pour en savoir plus, lisez notre article : Secret d’un bassin parfait : maîtriser l’équilibre de l’eau
Utiliser des traitements et pièges bio contre les moustiques
Si vous êtes face à une importante prolifération de moustiques dans votre bassin, vous pouvez avoir recours à certains produits de lutte biologique. Il existe en effet des produits larvicides à base de bactéries Bacillus thuringiencis, qui permettent de traiter naturellement les espaces infestés. Ils ont l’avantage d’être sans danger pour la faune et la flore. Attention toutefois à ne pas les utiliser systématiquement : si les prédateurs ne trouvent plus de nourriture, ils vont fatalement déserter la mare, créant un vrai cercle vicieux.
Il existe également des pièges qui permettent d’attirer les femelles moustiques en recherche d’un lieu de ponte. Ils se présentent notamment sous forme de seau avec une bandelette autocollante à l’intérieur, qui bloque l’indésirable, l’empêchant de pondre et de ressortir. Une bonne façon de casser le cycle de reproduction sans produit chimique.
Faut-il installer des poissons dans la mare pour lutter contre les moustiques ?
La réponse n’est pas si simple. Si les poissons peuvent en effet se régaler des larves de moustiques, ils peuvent aussi manger d’autres prédateurs des moustiques, dont les larves de libellule. De plus, une population mal gérée peut avoir un impact négatif sur l’équilibre global du milieu et sur la qualité de l’eau, ce qui peut favoriser la présence de moustiques. Si lutter contre les moustiques est la seule motivation à prendre des poissons, préférez donc les autres solutions.
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