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Le compostage à chaud : simple et rapide

Le compostage à chaud : simple et rapide

Tous nos conseils pour adopter cette technique

Sommaire

Mis à jour le 11 Décembre 2023  par Pascale 5 min.

Aujourd’hui, pour la plupart des jardiniers, le compostage est une évidence. Le compostage désigne en fait la transformation de différents déchets organiques issus du jardin, du potager et de la cuisine en un amendement riche, et ce grâce à l’intervention de bactéries, champignons et vers de terre. Beaucoup de jardiniers se contentent d’entasser leurs déchets organiques dans un silo ou un composteur, de le mélanger de temps en temps et… d’attendre. En effet, il faut entre 6 mois et un an pour obtenir du compost suffisamment décomposé pour être utilisé au potager ou dans les massifs. Ce compostage à froid est donc facile à mettre en œuvre mais il faut de la patience.

Pour les jardiniers pressés (et courageux !), il existe une méthode beaucoup plus rapide : le compostage à chaud. Une technique qui permet de disposer d’un compost grossier mais efficace en une vingtaine de jours. Enfin, en théorie ! Suivant le climat, il est certainement plus judicieux de miser sur un ou deux mois avant d’avoir un compost riche, utilisable pour les légumes gourmands. Tous nos conseils et astuces pour composter à chaud.

Difficulté

Le compostage à chaud, c'est quoi exactement ?

Beaucoup de jardiniers compostent à froid, c’est-à-dire qu’ils déposent, sur un tas, dans un silo ou un composteur, une multitude de déchets organiques ou d’origine animale (le fumier). Les micro-organismes et les vers épigés se chargent de décomposer toute cette matière en un humus riche, concentré en matières nutritives. Ce processus de transformation demande entre 6 mois et un an de patience. compost à chaud

Le compostage à chaud consiste à faire monter la température très rapidement au sein du tas de compost pour favoriser l’activation des micro-organismes thermophiles. Ainsi, un compost à chaud peut atteindre une température de 60 à 70 °C en quelques jours. Et jamais il ne doit descendre en-dessous de 40 °C pour qu’il « réussisse ».

Avec des conditions très strictes, il est possible d’obtenir un compost grossier mais tout à fait correct en 18 jours minimum (suivant la méthode de Berkeley), mais plus sûrement en un à deux mois. C’est en général cette méthode que les plateformes de compostage utilisent, à grande échelle évidemment.

Si cette technique de compostage fait rêver le jardinier pressé et impatient que vous êtes, sachez qu’elle est émaillée de quelques contraintes, et dépendante de certaines conditions.

Les conditions incontournables pour composter à chaud

Avant de vous lancer dans la compostage à chaud, sachez que certaines conditions sont requises pour mettre toutes les chances de votre coté :

  • Avoir suffisamment de temps et d’énergie à consacrer hebdomadairement à votre compost. En effet, pour que la température monte, il va falloir l’aérer régulièrement, c’est-à-dire le brasser à la fourche tous les 2 à 3 jours. Soit environ un quart d’heure à une demi-heure deux à trois fois par semaine quelles que soient les conditions climatiques…
  • Disposer de matières sèches dites brunes (paille, feuilles mortes, copeaux de bois, déchets de taille d’arbustes broyés, marc de café, cartons ..) et de matières humides ou vertes (tontes de gazon séchées, déchets de cuisine, déchets du potager…) en quantité pour mettre en œuvre son compost. Ce qui implique que vous ayez conservé au préalable au minimum l’équivalent de 1 m3 de tous ces déchets
  • Posséder une zone suffisamment vaste pour idéalement installer deux silos à compost, fabriqués par exemple en palettes. Pour autant, on peut aussi faire ce compost à chaud en un seul tas.compost à chaud

Avantages et inconvénients du compost à chaud

Pour les « déçus » du compostage à froid, le compostage à chaud recèle des avantages indéniables :

  • Il est très rapide à obtenir donc le compost peut être utilisé assez vite, par exemple pour créer une culture en lasagne. De même, si vous disposez d’un grand potager, les besoins en compost sont importants et le compostage à froid peut ne pas suffire
  • Dans un compost à chaud, les températures doivent atteindre entre 60 et 70 °C, une température suffisamment importante pour détruire tous les agents pathogènes des différentes maladies cryptogamiques, bactériennes ou virales qui touchent les végétaux. De même, ces températures permettent d’éliminer les graines des herbes indésirables et autres adventices. Ce qui vous permet de composter absolument tous les déchets
  • Le compost à chaud ne dégage pas d’odeur
  • Il n’est pas tributaire des saisons. En effet, dans un compost à froid, les déchets se décomposent peu en hiver car ils sont saisis par le froid
  • Il attire moins les nuisibles comme les rats tout simplement car ils n’ont pas le temps de s’y installer. De plus, il fait un brin trop chaud pour eux !

    compost à chaud

    À grande échelle, les plateformes de compostage pratiquent le compostage à chaud

Pour autant, faire un compost à chaud présente aussi quelques inconvénients dont il faut tenir compte avant de vous lancer :

  • Avoir suffisamment de place pour stocker et conserver toutes les matières organiques destinées à démarrer votre compost (feuilles mortes, paille, branchages et déchets de taille broyés, tontes de gazon sèches…)
  • Se remonter les manches et se munir d’une fourche pour brasser régulièrement votre compost, mais aussi vérifier son juste degré d’humidité. En effet, un compost à chaud réussi repose sur quatre éléments : de l’azote (apporté par les matières vertes), du carbone (apporté par les matières brunes), de l’air (apporté par le brassage) et de l’eau (apporté par l’arrosage). Autant dire que le compost à chaud demande un minimum d’investissement. Pour vous faciliter le travail, vous pouvez planter des tuyaux dans votre tas mais c’est moins efficace que la fourche. De même, il est recommandé d’avoir un point d’eau à proximité pour limiter les allées et venues

Idéalement, il est également recommandé de faire l’acquisition d’un thermomètre à compost.

 

La technique pas à pas pour faire son premier compost à chaud

Si vous avez pris en considération tous les facteurs de réussite, les avantages et les inconvénients du compost à chaud, il est temps de vous lancer :

  • Définissez l’endroit où vous allez installer vos deux silos ou deux tas à compost. Il vous faut au moins deux espaces de 1 m x 1 m auquel s’ajoute un espace de manœuvre pour être à l’aise. Choisissez plutôt un endroit semi-ombragé à proximité d’un point d’eau ou au moins accessible avec un tuyau d’arrosage
  • Construisez vos silos à compost très simplement avec des palettes ou des chutes de planches de bois. Trois côtés suffisent. Si vous n’avez pas l’âme d’un bricoleur, faites simplement deux tas distincts
  • Commencez à superposer en les alternant vos couches de matières vertes et de matières brunes à raison de 15 cm de chaque élément sur un volume d’1 m3. Vous pouvez aussi ajouter des orties ou de la consoude sous forme de feuilles broyées ou de purin, ou un activateur de compost du commerce. Si vous avez de la paille sortie du poulailler, vous pouvez aussi en mettre un peu
  • Alternez une ou deux couches de compost déjà mûr ou en cours de décomposition car il contient des bactéries thermophiles qui aideront à commencer le travail de décomposition
  • Arrosez généreusement votre tas lorsqu’il atteint 1 mètre de hauteur. N’hésitez pas à mettre de l’eau pour que le tas soit saturé d’humidité. L’eau est un des éléments de réussite du compost à chaud
  • Couvrez votre compost avec un bâche maintenue par des planches de bois ou des cailloux

La première étape est achevée. À présent, il faut patienter trois à quatre jours le temps que les bactéries et autres micro-organismes se mettent au travail pour faire monter la température. Ensuite, il est temps de s’y remettre :

  • Prenez la température au cœur de votre tas. S’il est trop froid, rajoutez un peu d’eau pour relancer l’activité microbienne. S’il est trop chaud, rajoutez des matières sèches pour un apport de carbone. Si vous n’avez pas de thermomètre, mettez la main (vous sentirez très vite la chaleur) ou utiliser un bâton pour faire des trous d’où de la fumée devrait s’échapper
  •  Retournez votre tas avec la fourche pour déplacer le cœur du compost, très chaud à l’extérieur, et ajouter de l’oxygène. Reconstituez un nouveau tas dans le deuxième silo ou simplement à côté du précédent
  • Trois jours après, recommencez l’opération suivant la même chronologie. Pensez à vérifier l’humidité et ajoutez de l’eau si nécessaire

    compost à chaud

    Le compost obtenu est souvent plus grossier

Ce brassage doit se poursuivre tous les 2 à 3 jours jusqu’à ce que vous obteniez une matière brune, suffisamment décomposée. Ce compost est plus grossier qu’un compost bien décomposé et donc difficilement utilisable pour les semis.

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