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Comment planter un arbre truffier mycorhizé ?

Comment planter un arbre truffier mycorhizé ?

Tous nos conseils pour un verger truffier réussi

Sommaire

Mis à jour le 9 Novembre 2023  par Christine 5 min.

Planter un arbre truffier mycorhizé demande quelques connaissances spécifiques pour assurer le succès d’une truffière. En effet, la culture de la truffe doit faire face à un certain nombre de contraintes : choix de l’arbre hôte et de l’espèce de truffe, qualité et type de sol, climat et exposition. De plus, il faut s’armer de patience pour pouvoir enfin récolter les premières truffes fraîches ! Si le chêne truffier est le plus célèbre, sachez que de nombreux autres arbres peuvent être utilisés en trufficulture. Découvrez nos conseils pour la préparation en amont de votre verger à truffes et pour la plantation de votre arbre mycorhizé.

Hiver, Automne Difficulté

L'arbre hôte et la truffe

Utilisez des plants truffiers de haute qualité, certifiés par l’INRAE (anciennement INRA) ou la CTIFL, pour vous assurer un bon rendement de votre truffière. De nombreuses essences d’arbres truffiers mycorhizés sont disponibles. Les plus utilisés sont le chêne et le noisetier, mais sachez que vous pouvez aussi opter pour le cèdre de l’Atlas, le charme commun, le ciste blanc, le hêtre commun, le pin noir d’Autriche ou d’Alep et le tilleul à petites feuilles. Privilégiez si possible les essences qui sont naturellement présentes dans votre région. Vous trouverez votre arbre truffier mycorhizé auprès de certains pépiniéristes spécialisés. Les plants truffiers âgés entre 1 et 3 ans sont disponibles en motte ou en godets de différents volumes. Selon la nature et la composition de votre sol, les conditions climatiques de votre situation géographique et selon l’espèce que vous plantez, vous pourrez récolter vos premières truffes au bout de 5 à 8 ans.

Il existe différentes sortes de truffes : la truffe noire du Périgord ou diamant noir (Tuber melanosporum), la truffe de Bourgogne (Tuber uncinatum), la truffe d’été (Tuber aestivum) et la truffe blanche (Tuber magnatum). Celles-ci ont chacune leur préférence en matière de sol (car­ac­téris­tiques physiques et chim­iques du sol). Pour ne pas vous tromper dans votre choix, les pépinières spécialisées sauront vous conseiller.

⇒ Pour en savoir plus sur les différentes truffes, consultez aussi notre fiche : Comment obtenir des truffes au jardin ?

choisir arbre truffier mycorhizé

À gauche, un jeu charme (Carpinus betulus) ; en haut, feuillage et fleurs du tilleul à petites feuilles (Tilia cordata) et silhouette du pin noir (Pinus nigra) ; en bas, feuilles et fruits du hêtre commun (Fagus silvatica)

Quel type de sol pour un arbre truffier mycorhizé ?

Le sol doit être aéré, drainant et calcaire. La couche de terre arable doit avoir au minimum 20 cm d’épaisseur, ainsi qu’une excellente activité biologique (présence de lombrics, insectes, microfaune…). Un sol acide n’est pas favorable à la plantation d’un arbre truffier. Tenez également compte des antécédents de culture de votre terrain (utilisation de traitements phytosanitaires). Une étude de votre sol est indispensable pour sélectionner le genre de votre arbre truffier et l’espèce de truffe les mieux adaptés à votre parcelle. Dans un premier temps, faites vous-même un test pour voir si votre sol est suffisamment calcaire. Pour cela, servez-vous d’un kit de mesure du pH du sol. Si le test dévoile un résultat basique, vous pouvez alors aller plus loin dans votre démarche et demander une analyse de sol approfondie (mesure du pH, teneur en cal­cium et en matière organique, entre autres) auprès d’un laboratoire spé­cialisé. Comptez 100 euros environ pour une anal­yse de sol en vue d’une plan­ta­tion d’ar­bres truffiers.

Quel climat et quelle exposition pour planter un arbre truffier mycorhizé ?

La si­t­u­a­tion géo­graphique, la topographie et le climat sont des conditions essentielles à prendre en compte pour réussir la culture de ce champignon vivant en symbiose avec les arbres.

  • Privilégiez un terrain calcaire situé sur un plateau ou légèrement en pente pour éviter un engorgement du sol suite au ruis­selle­ment des eaux de pluie. En effet, les excès d’eau ne sont pas favorables au bon développe­ment de la truffe.
  • Assurez-vous que la parcelle bénéficie d’un bon ensoleillement pour les truffes du Périgord (orientation sud, sud-est et sud-ouest). Par contre, les truffes de Bourgogne poussent sous toutes expositions.

La truf­fi­cul­ture est possible dans les régions où les conditions météorologiques sont modérément marquées durant les saisons. Un climat tempéré convient :

  • pas de forte gelées consécutives ni de froid intense en hiver,
  • des pluies occasionnelles en été et de courtes périodes de sècheresse (3 semaines maximum),
  • un automne et un printemps sans gelées précoces ou tardives, où le sol ne se dessèche pas trop.
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Une truffière de noisetiers

Comment planter un arbre truffier mycorhizé ?

Quand planter un arbre truffier ?

Les arbres truffiers se plantent en général en automne ou à la fin de l’hiver, hors période de gel (novembre-décembre ou février-mars).

Le travail du sol

Si possible, deux semaines avant la plantation, bêchez la terre sur une profondeur de 30 cm et sur une surface de 1 m² pour bien l’aérer. Ôtez les plus gros cailloux. Affinez le sol à la griffe pour obtenir une terre meuble. Si besoin, servez-vous d’une motobineuse. Désherbez le sol.

Sachez que vous obtiendrez de meilleurs résultats en plantant plusieurs arbres truffiers sur un même terrain, car le développement du mycélium est alors favorisé. Dans ce cas, respectez des distances de plantation :

  • Pour la truffe noire (Tuber me­lanosporum), la truffe blanche d’été (Tuber aes­tivum) et la truffe blanche d’hiver (Tuber mag­natum), prévoyez environ 4 m entre les plants et 6 m entre chaque rangée.
  • Pour la truffe de Bour­gogne (Tuber un­ci­natum), distancez les plants de 4 m sur la ligne et comptez 3 m d’écart entre chaque rang.

La plantation de l’arbre truffier

Si vous ne pouvez pas planter votre arbre truffier mycorhizé tout de suite après sa réception, stockez-le dans un local sec, à l’abri du gel et pas trop chaud (entre 5 et 15 °C).

  • Avant de dépoter votre plant avec son godet, faites-le tremper dans une bassine d’eau pour humidifier la motte.
  • Pendant ce temps, creusez le trou de plantation. Il doit faire approximativement 2 fois le volume de la motte ou du conteneur de l’arbre à planter. Si votre terrain n’est pas caillouteux, vous pouvez ajouter du gravier fin au fond du trou pour un meilleur drainage.
  • Dépotez votre motte de façon que la motte reste intacte, afin de ne pas abîmer les filaments de mycorhizes.
  • Placez-la délicatement dans le trou sans la défaire. Le collet doit affleurer le niveau du sol.
  • Installez un tuteur à une dizaine de centimètres du plant.
  • Tout en maintenant le tuteur, remplissez le trou de terre fine provenant de cet emplacement. Tassez à la main et rajoutez de la terre en recouvrant le collet d’environ 5 cm de terre. Le buttage permet d’éviter que l’arbre ne drageonne trop.
  • Ne faites aucun apport de terreau, ni de fertilisant à votre sol calcaire.
  • Formez une cuvette d’arrosage autour du pied et arrosez copieusement (approximativement 10 litres pour un arbre), mais délicatement pour ne pas casser la butte de terre.
  • Paillez le pied de l’arbre pour empêcher la pousse d’adventices (mauvaises herbes) et l’évaporation de l’eau. Utilisez des dalles de paillage biodégradables que vous laisserez en place durant les 3-4 premières années suivant la plantation.
  • Protégez le jeune plant à l’aide d’un manchon de protection contre les rongeurs (lièvre, lapin). Si votre terrain est régulièrement visité par du plus grand gibier (sangliers, chevreuil, cerf…), la meilleure protection reste la clôture électrique.
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Prenez soin de ne pas abîmer la motte de votre arbre truffier lors de la plantation. Pensez à protéger vos jeunes plants.

Il ne vous reste plus qu’à dorloter votre arbre truffier tout en patience. En attendant, vous pouvez aussi adopter et entraîner un bon compagnon qui vous aidera à dénicher ces pépites !

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La recherche de truffes avec l’aide de chiens est appelée le cavage

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