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Les hyponomeutes : prévenir et lutter

Les hyponomeutes : prévenir et lutter

... sans paniquer non plus

Sommaire

Rédigé le 26 Juillet 2022  par Olivier 4 min.

Les hyponomeutes (Yponomeuta sp.), parfois surnommés « teignes », sont des petits papillons blancs ponctués de points noirs dont les chenilles peuvent défolier totalement la plante hôte sur laquelle ils grandissent. Fusains, pommiers, poiriers, cerisiers, saules… : un nombre important d’arbres et arbustes peuvent être impactés en fonction de l’espèce de l’hyponomeute. L’attaque est souvent très spectaculaire et inquiète les jardiniers : au printemps, un grand cocon de soie entoure la totalité ou presque de l’arbre ou de l’arbuste. Celui-ci semble alors sortir d’un mauvais film d’Halloween.

→ Est-ce vraiment dangereux pour survie de la plante ? Que faire pour empêcher une invasion d’hyponomeutes ? On vous dit tout dans notre fiche conseil.

hyponomeute yponomeuta

Chenille d’Yponomeuta cagnagella

Difficulté

Quels sont ces insectes ?

Les hyponomeutes, Yponomeuta en latin, sont des insectes de l’ordre des lépidoptères (papillons) et de la famille des Yponomeutidae. Le genre Yponomeuta regroupe près de 1000 espèces décrites à travers le monde, pour seulement une dizaine d’espèces en Europe.

Les hyponomeutes, parfois surnommés « teignes », sont de petits papillons blancs mouchetés de noir, un peu à la façon d’une fourrure d’Hermine. La place ou le nombre de ces points noirs est rarement utile pour l’identification des espèces, car les points peuvent différer d’un individu à l’autre d’une même espèce. Les hyponomeutes s’observent au crépuscule, du milieu à la fin de l’été. Leur taille est d’environ 1 cm de la tête au bout de l’abdomen. Au repos, l’hyponomeute replie ses ailes sur son corps, comme un papillon de nuit.

hyponomeute yponomeuta

Yponomeuta evonymella

Les différentes espèces d’Yponomeuta se ressemblent parfaitement. À tel point, que seule l’observation au microscope de leurs organes génitaux permet de les différencier avec exactitude. L’étude des chenilles (des larves souvent jaune pâle avec des points noirs) et de la plante hôte peut être utile aussi à l’identification de l’espèce. Voici une liste des espèces suivant leur plante hôte de ces petits nuisibles :

hyponomeute yponomeuta

De haut à gauche en bas à droite : Yponomeuta evonymellus, Yponomeuta padella, Yponomeuta rorrella, Yponomeuta cagnagella et Yponomeuta malinellus

Comment vivent les hyponomeutes ?

  1. Durant l’été et jusqu’au tout début de l’automne, les femelles pondent des amas de petits œufs qu’elles collent sur les feuilles de la plante hôte ;
  2. 4 semaines plus tard, la chenille sorte de l’œuf (elle évoluera en muant 5 fois) ;
  3. Les chenilles vont hiberner en colonies sous un « bouclier » de protection ;
  4. Au printemps (avril-mai), les chenilles quittent la protection du bouclier et commencent à manger les feuilles et les bourgeons de la plante sur laquelle elles se trouvent ;
  5. Lorsqu’elles se nourrissent, les chenilles se protègent en tissant un voile de soie très caractéristique. Ce voile peut recouvrir la totalité de la plante. Ce réseau de fil de soie, cette toile, protège les chenilles de la pluie, du vent et de leurs prédateurs ;
  6. Lorsque environ 80 à 100 % de la plante est défolié, les chenilles commencent à former un cocon : mais elles peuvent aussi descendre en rappel sur un fil pour changer de plante à ravager ;
  7. La nymphose intervient en été puis les hyponomeutes adultes vont émerger entre le début d’été et la fin d’été pour se reproduire très vite ;
  8. Le cycle biologique peut recommencer et l’insecte va se reproduire de nouveau : le mâle meurt après accouplement, mais la femelle vit deux mois encore, le temps pour elle de pondre.
hyponomeute yponomeuta

Yponomeuta evonymella

Comment prévenir ou lutter ?

En prévention

  • accueillir le plus possible d’oiseaux insectivores au jardin en créant un véritable sanctuaire de biodiversité (arbres, haies d’arbustes indigènes, floraisons, pièce d’eau…) : le Chardonneret élégant, par exemple, apprécie les Hyponomeutes du Cerisier ;
  • la pose d’un badigeon d’argile verte ou d’argile blanche, ou un lait de chaux, en hiver sur le tronc et les grosses branches peut éliminer une partie des chenilles durant leur hibernation ;
  • dans le cadre de la lutte biologique, la pose de pièges à phéromones spécifiques aux hyponomeutes en mai est assez efficace : les phéromones piègent les mâles qui ne peuvent plus se reproduire.
hyponomeute yponomeuta

Pièges à phéromones, présence du chardonneret élégant, chaux appliquée sur les arbres constituent un bon moyen de prévention

Lutter quand les chenilles sont déjà en place

  • vous pouvez retailler les rameaux sur lesquels les cocons de soie sont fixés ;
  • une pulvérisation de Bacillus thuringiensis, un insecticide biologique, avant la formation des nids de toile peut aussi être envisagée dans un verger de production : si le nid est déjà formé, vous pouvez ouvrir un peu la toile avant de pulvériser les bacilles. Les bacilles de Thuringe sont des bactéries que les chenilles vont ingérer et qui les empêchera de se nourrir par la suite.

Le p’tit mot d’Oli : dans mon jardin, j’élève une petite collection de saules et de fusains. Les saules sont étonnamment épargnés, à l’inverse de mes fusains. Lorsque je vois un début d’amas de soie sur l’un d’entre eux, je le récupère délicatement avec les chenilles d’hyponomeutes à l’intérieur et je le dépose dans ma haie vive près d’un gros Fusain d’Europe. Par la suite, je ne vois aucun dégât sur ledit fusain : les chenilles ont-elles été dévorées par les oiseaux ? Aucune idée. Mais, ainsi, je « sauve » chaque année mes beaux fusains de collection.

Est-ce vraiment si problématique ?

Tout ou une grande partie du feuillage de l’arbre ou de l’arbuste peut disparaître pendant la croissance des chenilles. Cependant, il est rare que la plante finisse par en mourir. Tout au plus, la croissance de l’arbre ou de l’arbuste est ralentie.

Par conséquent, et bien que « l’attaque » soit visuellement très impressionnante, il convient de ne pas trop paniquer (sauf pour les très jeunes sujets). Les nombreux prédateurs des chenilles d’hyponomeutes devraient régler rapidement le problème. Ou tout au moins, l’atténuer.

Seuls les arbres fruitiers (pommiers et poiriers principalement) peuvent voir leur production anéantie : à ce titre, l’hyponomeute est souvent considéré comme un ravageur par les producteurs fruitiers. De plus, une défoliation par les hyponomeutes chez les jeunes sujets (fusains, saules, aubépines) peut conduire à la mort prématurée de la plante.

Nota bene : la chenille de l’hyponomeute est totalement inoffensive pour l’Homme et les animaux.

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Yponomeuta éloigner du jardin