Corylopsis : planter, tailler et entretenir

Description et botanique

Riche d’une trentaine d’espèces, le genre Corylopsis comprend des arbustes caducs rustiques, souvent endémiques au Japon, que l’on rencontre aussi en Corée et en Chine notamment dans la chaîne Himalayenne. Le nom scientifique Corylopsis est construit à partir du grec korylos, qui désigne le noisetier et la particule opsis, qui veut signifier sa ressemblance avec les feuilles du noisetier. Il ne fait pourtant pas partie de sa famille mais de celle des Hamamélidacées tout comme le Loropetalum, le Fothergilla, le Parrotia de Perse et bien sûr l’hamamélis. Ces végétaux présentent souvent une floraison précoce toute en délicatesse.

Les buissons très ramifiés ont un port assez étalé avec l’âge, excepté chez Corylopsis spicata qui conserve une stature plutôt arrondie, avec des hauteurs qui varient généralement entre 1,50 et 2,50 m, 4 m de haut chez C. willmotiana sur 2 à 4 m d’envergure. Les rameaux tortueux à port horizontaux ou obliques donnent du caractère à cet arbuste des sous-bois qu’il éclaire par l’éclat de ses verts à la feuillaison. L’écorce fine et luisante, brune est ponctuée de lenticelles crème comme chez le noisetier.

Le feuillage simple et alterne de forme ovale possède 2 stipules (petites pièces foliaires à la base du pétiole) caractéristiques des Hamamélidacées. Le limbe présente des nervures parallèles très marquées et une marge légèrement dentée. Au cours de l’été, certaines feuilles viennent à rougir avant que tout l’arbuste ne se pare d’un superbe manteau d’or automnal. Corylopsis sinensis var. sinensis ‘Spring Purple’ se distingue par de superbes teintes pourpre violacé très intenses du printemps jusqu’en juillet, qui virent au vert bronze avant de s’embraser.

La floraison s’épanche en une multitude de grappes pendantes de 5 à 7 cm de long constituées de 10 à 20 clochettes jaune pâle souvent odorantes. Les fleurs à cinq pétales jaune soufre, encadrées par 2 bractées jaune beurre persistant longuement chez spicata, présentent un bouquet de 5 étamines rouges ou jaunes plus ou moins visibles au sommet de la corolle. La floraison peut être abîmée par les dernières gelées bien que l’arbuste en lui-même soit parfaitement rustique au-delà de -17°C.

Les fruits sont constitués de capsules verdâtres, brunes à maturité, laissant échapper 2 graines par quatre valves.

Corylopsis pauciflora : généreuse floraison printanière en clochettes jaunes pâles / joli feuillage gaufré (photos Tanaka Juuyoh – Flickr)

Les principales variétés de Corylopsis

Les principales variétés

Corylopsis pauciflora - Faux noisetier

Il s'agit de l'espèce la plus fréquente dans les jardins. Ce petit arbuste oriental à croissance lente possède un port étalé surtout avec l’âge. Il figure parmi les plus précoces des faux-noisetiers. Ses grappes de fleurs jaune soufre de 2 cm s’épanouissent en mars, quelquefois dès la fin janvier et diffusent des senteurs de primevère.

• Période de floraison Avril, Mai
• Hauteur à maturité 2 m

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Corylopsis willmottiae Spring Purple - Faux noisetier

Cette sélection britannique qui porte aussi le nom de Corylopsis sinensis Spring Purple possède une des floraisons les plus spectaculaires du genre et un jeune feuillage pourpre violacé très intense depuis le printemps jusqu'en juillet. Il vire ensuite au vert bronze avant de prendre de belles couleurs d'automne. Les grappes de 5 à 7 cm possèdent 10 à 17 fleurs jaune pâle odorantes à corolle bien ouverte et étamines plus courtes que les pétales.

• Période de floraison Avril, Mai
• Hauteur à maturité 4 m

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Corylopsis spicata - Faux noisetier

Cette espèce japonaise au port érigé émet de longs épis jaune soufre illuminés par des étamines rouge vif. Ses jeunes feuilles bronze passent au vert foncé, glauques au revers. Evitez de le planter à l’est car sa floraison est sensible aux alternances de gel et dégel.

• Période de floraison Avril, Mai
• Hauteur à maturité 2 m

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Plantation

Où planter le Corylopsis ?

Offrez au Corylopsis un emplacement abrité du vent et légèrement ombragé qui peut se situer au pied d’un grand arbre caduc, à proximité d’un conifère qui le protège des rayons chauds de l’après-midi ou dans un massif d’arbustes caducs et persistants. Le Corylus spicata est particulièrement sensible aux alternances de gel et dégel aussi vous éviterez une exposition à l’est.

Veillez simplement à le planter dans un sol dépourvu de calcaire, sableux ou humifère mais assez riche et bien drainé comme un terreau forestier. Évitez d’employer de la terre de bruyère pure lors d’une plantation en bac.

Quand planter ?

Plantez-le à l’automne de préférence ou après la floraison en veillant bien à l’arrosage durant l’été qui suit.

Comment planter ?

Cet arbuste est de culture facile en atmosphère relativement fraîche.

1. Plongez la motte dans un seau d’eau pour bien l’humecter.
2. Creusez un trou assez large afin que les racines puissent bien s’étaler.
3. Ajoutez quelques pelletée de tourbe, terreau ou compost et de sable si la terre est collante afin d’assurer un bon drainage autour des racines.
4. Installez la plante dans le trou de plantation et rebouche en formant une cuvette.
5. Arrosez copieusement et paillez.

Corylopsis pauciflora (photos Virginie Douce)

Entretien

Veillez au maintien de conditions fraîches en été. Protégez éventuellement la ramure de gelées tardives avec du voile d’hivernage.  La culture en pot permet de le rentrer  dans la maison au moment de la floraison. N’oubliez pas de le remettre à l’extérieur.  Le Corylopsis n’est pas sensible aux nuisibles.
La taille est inutile mais peut se faire après la floraison pour ôter les fleurs fanées. L’émission de nouvelles pousses florifères peut être activée grâce au recépage des vieux sujets à 30 cm du sol. La floraison paraît sur le bois de 1 an.

Paillez à l’automne avec une bonne couche de feuilles mortes. En bac, réalisez un apport d’engrais pour plantes de terre de bruyère après la floraison.

Multiplication

La multiplication la plus simple consiste à marcotter une branche basse par couchage en été.

Marcottage

• Enterrez une portion de branche basse dont vous faites ressortir l’extrémité.
• Raclez légèrement l’écorce de la partie enterrée avec une lame aiguisée et saupoudrez d’hormone de bouturage.
• Séparez la marcotte du pied mère après 1 ou 2 ans.

Utilisations et associations

La silhouette graphique associée à l’élégance de la floraison du Corylopsis ont toujours passionné les amateurs de bonsaïs. Dans le jardin, Corylopsis spicata forme un arbuste étalé qu’il est bon de planter à distance d’autres arbustes afin de mettre en valeur sa silhouette. On peut aussi le placer au premier plan d’un grand rhododendron ou camélia pour faire scintiller ses lampions jaune soufre sur un fond vert sombre avant que la floraison des rhododendrons et azalées ne prennent le relais.

Une idée d’association en sous-bois : Corylopsis pauciflora, Perce-neiges, Milium effusum ‘Aureum’ et Scilla nutans

Il constitue également un superbe spécimen encadré d’un tapis de bulbeuses précoces comme des narcisses ou des crocus ou d’Hellebores. Pensez à lui offrir une lumière tamisée au cœur de l’été comme l’ombrage d’un sous-bois d’arbres à feuilles caduques en compagnie d’Hamamelis, d’Hydrangeas et toutes autres plantes de terre de bruyère.

Corylopsis pauciflora en pleine floraison printanière (photo Esther Westerveld-Flickr)