Kumquat : les maladies et ravageurs les plus fréquents

Kumquat : les maladies et ravageurs les plus fréquents

Conseils de traitement et de prévention pour protéger votre agrume

Sommaire

Créé cette semaine  par Pascale 8 min.

Quel plaisir de croquer dans les petits fruits orange du kumquat (Fortunella sp.) ! Un fruit, tout à la fois sucré et acidulé, qui a la particularité de se déguster avec la peau, à même l’arbre. Là est le premier atout de ce petit agrume de la famille botanique des Rutacées. Mais le kumquat est aussi apprécié pour son feuillage persistant d’un joli vert lustré et sa floraison blanche qui embaume l’atmosphère au printemps. Grâce aux abeilles, très attirées par le nectar des fleurs, naissent de petits fruits ovales, absolument délicieux et très décoratifs pour leur couleur vive. Enfin, le dernier atout réside dans sa rusticité jusqu’à – 10 °C. Pour autant, hors pourtour méditerranéen, il est recommandé de le cultiver en pot et de l’hiverner en véranda.

Bien que relativement résistant, le kumquat peut subir les attaques de quelques maladies et ravageurs courants. Découvrez nos solutions pour traiter et nos conseils pour préveni ces désagréments qui impactent la récolte, la croissance et la survie de votre agrume.

 

Difficulté

Les maladies courantes du kumquat

Comme de nombreux agrumes, le kumquat peut être impacté par des affections plus ou moins graves. À noter que la maladie du dragon ou HLB (HuangLongBing) n’a pas encore atteint l’Europe, mais elle est présente dans certains départements d’outre-mer.

La gommose

La gommose est l’une des affections les plus redoutées chez les agrumes, y compris le kumquat. Elle se manifeste par des suintements gommeux à la base du tronc, des craquelures ou chancres dans l’écorce, et un affaiblissement progressif de l’arbre. Ces symptômes sont souvent liés à une infection par des champignons du genre Phytophtora, favorisée par des sols mal drainés ou des arrosages excessifs.

kumquat maladie gommose

Symptôme de gommose

Traitement

Si le kumquat n’est pas trop touché, il faut commencer par curer les chancres, puis pulvériser de la bouillie bordelaise, avant d’appliquer un mastic cicatrisant. Sinon, la taille des parties atteintes est recommandée.

Prévention

Un bon drainage et une taille légère de la ramure limite la pénétration des spores des champignons. De même, lors de la plantation, il ne faut pas enterrer le collet.

La fumagine

La fumagine n’est pas une maladie au sens classique, mais une conséquence indirecte d’une infestation par des ravageurs comme les cochenilles, les pucerons ou les aleurodes. Ces insectes sécrètent un miellat sucré qui se dépose sur les feuilles, les rameaux et parfois les fruits. Ce miellat sert de substrat à des champignons saprophytes qui forment une pellicule noire, semblable à de la suie. Bien que cette couche ne pénètre pas les tissus végétaux, elle réduit la photosynthèse, perturbe les échanges gazeux et nuit à l’esthétique du kumquat.

maladies kumquat fumagine

La fumagine est souvent liée à la présence de pucerons ou de cochenilles

Traitement

La lutte consiste à éliminer les insectes responsables, avec des pulvérisations et un nettoyage des feuilles au chiffon avec de  l’eau savonneuse ou un mélange d’eau et de savon noir.

Prévention

Il faut là encore limiter la présence des insectes nuisibles avec les mêmes remèdes.

La tristeza des agrumes

La tristeza est une maladie virale redoutable qui affecte de nombreuses espèces d’agrumes, y compris le kumquat, bien que ce dernier y soit souvent plus tolérant que d’autres variétés. Transmis principalement par les pucerons des agrumes, le virus provoque un déclin progressif ou brutal, en particulier chez les arbres greffés sur certains porte-greffes sensibles comme le bigaradier. Les symptômes incluent un affaiblissement général, un dépérissement des rameaux, une chute prématurée des feuilles, une réduction de la fructification et parfois la mort de l’arbre. Un outil mal désinfecté peut aussi transmettre la maladie.

Pour vous assurer du diagnostic, il suffit de couper un bout d’écorce au-dessous du point de greffe : celle-ci présente des stries ou de petits points.

Aucun traitement n’est disponible.

La prévention repose donc sur l’utilisation de porte-greffes résistants, le contrôle strict des pucerons et l’achat de plants certifiés sains. La tristeza étant présente dans certaines régions, la vigilance sanitaire et les mesures de biosécurité sont cruciales pour limiter sa propagation.

Les insectes qui causent le plus de dommages aux kumquats

Qu’il soit planté en pleine terre, dans les régions aux hivers doux, ou cultivé en pot et hiverné en véranda, le kumquat doit faire face à des hordes d’insectes indésirables. La bataille est parfois longue, mais il est souvent possible de se débarrasser de ces ennemis.

Les cochenilles

Les cochenilles sont parmi les ravageurs les plus courants des kumquats. Ces petits insectes au corps recouvert d’un bouclier cireux s’installent sur les rameaux, les feuilles, et parfois les fruits, où ils se nourrissent de sève. Leur présence entraîne un affaiblissement progressif de l’arbre, une production de miellat collant et l’apparition de fumagine noire.

Traitement

Le premier geste le plus efficace consiste à gratter les cochenilles avec un coton-tige imbibé d’alcool à brûler ou à 90 °C, puis de pulvériser une mélange d’eau, de savon noir et d’huile végétale. Pour les kumquats cultivés dans le jardin, la lutte peut s’appuyer sur des auxiliaires comme les larves de coccinelles ou les chrysopes, dont on lâche des larves.

Prévention

  • Badigeonner le tronc du kumquat avec du blanc arboricole
  • Observer régulièrement le feuillage pour intervenir au plus vite.

La mineuse des agrumes

La mineuse des agrumes (Phyllocnistis citrella) est un petit papillon nocturne dont les larves creusent des galeries sinueuses dans les jeunes feuilles, provoquant leur déformation et leur affaiblissement. Les jeunes arbres sont particulièrement vulnérables. Une attaque sévère peut ralentir significativement la croissance.

Traitement

  • Il faut absolument détruire les feuilles atteintes
  • La pulvérisation de Bacillus thuringiensis permet de limiter les dégâts dès les premiers symptômes
  • On peut pulvériser un purin de fougère ou une décoction d’absinthe.

    ravageurs agrumes mineuse

    Les larves de mineuse creusent des galeries dans les feuilles des agrumes

Prévention

  • Taille légère de la ramure en dehors des périodes de vol qui va du printemps à la fin de l’été. Il est préférable de privilégier une taille en janvier ou février
  • Pose de pièges à phéromones spécifiques pour limiter la reproduction des adultes et surveiller les populations
  • Introduire ou favoriser la présence au jardin de guêpes parasitoïdes pour contenir les pontes comme Ageniaspis citricola

Les pucerons

Les pucerons, notamment le puceron vert (Aphis spiraecola) et le puceron brun (Toxoptera citricida), sont des suceurs de sève qui provoquent l’enroulement des jeunes feuilles, un affaiblissement des pousses et la production de miellat, source de fumagine. Mais leur danger principal réside dans leur capacité à transmettre des virus, comme la tristeza.

Traitement

La pulvérisation d’une solution à base d’eau et de savon noir est certainement le traitement le plus efficace. La décoction d’ail ou le purin d’ortie peuvent aussi se montrer efficaces. Sinon, le fait d’introduire des larves de coccinelle ou de chrysopes règle le problème.

Prévention

La plantation de plantes répulsives comme la menthe, la lavande, l’absinthe… va tenir les pucerons à distance de votre kumquat. Plantez ou semez aussi des plantes qui servent d’aimants à pucerons comme la capucine. L’installation de bandes de glu autour du tronc empêche les fourmis d’élever les pucerons. En fait, elles les protègent en échange du miellat.

Enfin, un jardin riche en biodiversité attire les insectes auxiliaires (coccinelles, chrysopes, syrphes) qui se nourrissent de pucerons.

La mouche méditerranéenne

La mouche méditerranéenne (Ceratitis capitata) est l’un des ravageurs les plus nuisibles pour les agrumes, y compris les kumquats, surtout en fin d’été et en automne. La femelle pond ses œufs sous la peau des fruits mûrissants, et les larves qui en émergent creusent la pulpe, provoquant pourriture et chute prématurée. Cette mouche est difficile à contrôler, car elle se déplace beaucoup et a une forte capacité de reproduction.

Lutte préventive

  • Pose de filets anti-insectes sur les kumquats au moment où les fruits commencent à mûrir
  • Piégeage avec des pièges chromatiques et des pièges à phéronomes qui permettent de repérer les premiers vols et de capturer les mâles pour éviter les accouplements
  • Élimination des kumquats tombés au sol ou abîmés sur l’arbre.

Les araignées rouges et autres acariens

Les tétranyques, et d’autres nuisibles comme l’acarien des agrumes (Panonychus citri) provoquent des dégâts visibles sur les feuilles : jaunissement, décolorations en ponctuations, et parfois déformation. Ces acariens aiment les conditions chaudes et sèches, et prolifèrent rapidement si les prédateurs naturels sont absents. La surveillance est essentielle, car les dégâts peuvent devenir importants sans qu’on les remarque tout de suite.

Traitement

Souvent, des pulvérisations d’eau sur et sous le feuillage suffisent à les éliminer ou au moins limiter leur développement. On peut aussi pulvériser les zones atteintes avec du purin d’ortie ou du purin de lierre.

Prévention

La pulvérisation régulière du feuillage à l’eau non calcaire ne plaît guère aux acariens qui préfèrent les atmosphères chaudes et sèches.

Les pratiques culturales préventives

Prévenir vaut toujours mieux que guérir, et c’est encore plus vrai avec les kumquats, qui peuvent être sensibles à plusieurs maladies et ravageurs si les conditions de culture ne sont pas optimales.

  • Un bon emplacement : le kumquat apprécie une situation bien ensoleillée, à l’abri des vents et des courants d’air froids
  • Un substrat adapté : le substrat ou le sol doit être parfaitement drainé pour éviter tout excès d’humidité. En pot, l’utilisation d’un terreau léger spécial agrumes est idéal. Il faut aussi veiller à supprimer l’eau résiduelle dans la soucoupe ou le cache-pot
  • Un arrosage régulier mais modéré, surtout en période chaude
  • Le paillage, en particulier au printemps et en été, permet de maintenir une bonne fraîcheur au sol tout en limitant les arrosages
  • La taille joue également un rôle clé. Elle permet de conserver un port aéré, de favoriser la circulation de l’air. On supprime les branches mortes ou mal orientées, et on intervient en fin d’hiver ou après la récolte
  • Une fertilisation équilibrée : il faut privilégier les engrais organiques à libération lente, pendant la période de croissance et de fructification du kumquat.

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