Maladies et parasites du jasmin

La cochenille farineuse

Description et symptômes

Les cochenilles farineuses sont de petits insectes piqueurs-suceurs, comme les pucerons. Elles s’attaquent aux jeunes pousses tendres, aux tiges et aux boutons floraux. Si les cochenilles provoquent rarement la mort prématurée d’un jasmin, elles le fragilisent et ouvrent la porte à d’autres parasites ou maladies, en se nourrissant de sa sève. Surtout, les cochenilles sécrètent une substance collante appelée miellat, qui favorise le développement de fumagine. Cette maladie cryptogamique, repérable par une sorte de suie noire sur le feuillage et les tiges, empêche la bonne photosynthèse et impacte la croissance de la plante.

Les cochenilles se développent dans les lieux plutôt confinés, associant chaleur et humidité. On les retrouve donc surtout chez les jasmins cultivés en serre ou en intérieur. Plus il fait chaud, plus leur développement est rapide.

Les cochenilles femelles qui s’attaquent aux plantes sont de forme ovale, recouvertes de filaments blancs d’aspect cotonneux ou cireux. Elles peuvent pondre plusieurs centaines d’œufs, ce qui explique leur prolifération. Malheureusement, les cochenilles sont bien souvent repérées tardivement.

Côté symptômes, vous observerez un jaunissement du feuillage, la présence de gouttes collantes, de suie et d’amas de sécrétions blanches.

Prévention

Surveillez régulièrement vos plantes, afin de pouvoir agir rapidement en cas de symptômes repérés. La présence de fourmis en nombre peut être un indicateur de la présence de cochenilles, puisqu’elles les protègent des prédateurs (tout comme avec les pucerons) pour se nourrir de leur miellat.

Soignez les conditions de culture, en privilégiant les atmosphères aérées. Si possible, sortez votre jasmin à l’extérieur pendant les beaux jours.

Favorisez la biodiversité permet d’assurer la présence de prédateurs naturels des cochenilles, comme les larves de chrysope. Aménagez des coins sauvages, installez des abris et hôtels à insectes, plantez des fleurs mellifères, évitez d’utiliser des pesticides, etc.

Traitements naturels

Il n’est pas facile de se débarrasser des cochenilles farineuses du jasmin. Si vous repérez leur présence assez tôt, il est possible de simplement déloger les indésirables avec un jet d’eau. En cas de faible attaque, vous pouvez aussi les éliminer à la main, à l’aide d’un morceau de coton ou de tissu imbibé d’eau savonneuse. Rincez ensuite à l’eau claire.

Les rameaux très atteints pourront être taillés pour limiter la prolifération.

Comme toujours, nous vous conseillons de bannir les insecticides chimiques, qui ne sont pas sélectifs, donc nuisent à tous les insectes même auxiliaires.

Comme traitement, vous pouvez utiliser un insecticide naturel à base de savon noir. Mélangez une cuillère à soupe de savon noir et 1 cuillère à soupe d’huile végétale (type colza) dans 1 litre d’eau tiède. Placez dans un pulvérisateur. Secouez avant de pulvériser sur les parties atteintes de la plante. Procédez en début ou fin de journée, à l’abri des rayons directs du soleil. Renouvelez le traitement au bout d’une semaine si besoin.

Pour en savoir plus : « Cochenille : identification et traitement »

Les cochenilles sont surtout présentes sur les jasmins de serre ou d’intérieur

Les araignées rouges

Description et symptômes

Les araignées rouges sont des acariens qui sucent la sève des jasmins. Ils mesurent à peine 1 mm, ce qui rend leur identification difficile à l’œil nu. Ces indésirables prolifèrent dans les atmosphères sèches et chaudes, plutôt confinées. C’est souvent le cas en serre, sur le balcon ou en intérieur. Les femelles peuvent pondre une centaine d’œufs, qui se développeront en une semaine seulement, quand les conditions de chaleur leur sont favorables en été.

Vous repérerez ces parasites à la présence de toiles sur les plantes, ressemblant à des soies d’araignées, qui leur valent d’ailleurs leur surnom. Les feuilles ont aussi des taches jaunes ou blanches, se dessèchent et finissent par tomber. Enfin, les araignées rouges impactent la photosynthèse de la plante et peuvent provoquer son dépérissement.

Prévention

Même si les jasmins apprécient les sols riches en matière organique, évitez tout excès d’azote. Une terre trop amendée rend la plante plus appétissante pour les ravageurs, mais aussi plus fragile.

Brumisez le feuillage des jasmins installés en atmosphère sèche tôt le matin ou en fin de journée. Les araignées rouges n’apprécient pas l’humidité. De même, gardez un sol frais plus longtemps en installant un paillage organique au pied de vos plants de jasmin.

Même si leur action n’est pas prouvée scientifiquement, les purins de prêle ou d’ortie sont utilisés en préventif comme en curatif par bon nombre de jardiniers. Ils permettraient de stimuler les défenses naturelles de la plante et donc de limiter les conséquences d’une attaque parasitaire.

Découvrez nos tutoriels « Comment faire du purin de prêle ? » et « Comment faire du purin d’ortie ».

Enfin, ici encore, favorisez la biodiversité pour encourager les prédateurs naturels des araignées rouges à venir se nourrir chez vous.

Traitements naturels

En cas d’infestation, utilisez un insecticide naturel à base de savon noir, comme pour lutter contre les cochenilles (cf. paragraphe dédié).

Certains jardiniers recommandent également la décoction d’ail pour éliminer les araignées rouges.

Une plante trop infestée ne pourra malheureusement pas survivre : coupez-la et éliminez-la pour éviter une propagation à d’autres végétaux.

Pour en savoir plus : « Araignée rouge : identification et traitement »

Les araignées rouges sont des parasites typiques des atmosphères sèches et confinées

Les pucerons

Description et symptômes

Les pucerons font certainement partie de petits insectes nuisibles les plus connus des jardiniers. Leur présence se reconnaît aux amas collants sur les feuilles : il s’agit du miellat, comme chez les cochenilles. En sécrétant ce miellat, les pucerons ouvrent aussi la porte au développement de fumagine, une maladie cryptogamique.

Les feuilles et jeunes pousses peuvent se recroqueviller, s’enrouler et se déformer. Les boutons floraux sont aussi la cible de ces insectes piqueurs-suceurs, qui se nourrissent de sève.

Prévention

Les gestes préventifs sont les mêmes que pour les ravageurs précédemment cités :

• observation régulière des jasmins, afin de pouvoir intervenir rapidement ;
• soin des conditions de culture pour un jasmin naturellement résistant ;
• maintien d’un bon équilibre au jardin pour attirer les prédateurs des pucerons, comme les coccinelles ou les chrysopes.

Traitements naturels

S’ils sont peu nombreux, les pucerons seront délogés à la main ou à l’aide d’un jet d’eau. Les tiges ou feuilles les plus atteintes peuvent être taillées.

En cas d’infestation, pulvérisez un insecticide naturel à base de savon noir, comme pour lutter contre les cochenilles (cf. paragraphe dédié).

Pour en savoir plus : « Puceron : identification et traitement »

Les pucerons, fréquents au jardin

L’oïdium

Description et symptômes

L’oïdium est une maladie cryptogamique causée par un champignon. Il se repère au feutrage blanc-grisâtre farineux qu’il laisse sur les feuilles, les tiges et les boutons floraux.

Cette maladie provoque ensuite le dessèchement, puis la chute des feuilles, ainsi que la déformation des jeunes pousses.

Les maladies cryptogamiques sont souvent favorisées par un cocktail chaleur + humidité, en atmosphère confinée. L’oïdium peut ainsi apparaître dès le printemps.

Prévention

Soignez les conditions de culture de vos jasmins pour les rendre plus résistants aux parasites et maladies. Par exemple, arrosage et fertilisation seront effectués régulièrement, mais sans excès.  Respectez également de bonnes distances de plantation entre vos végétaux, pour favoriser l’aération naturelle.

Évitez de planter un jasmin dans une zone préalablement infectée par une maladie cryptogamique, les spores pouvant survivre longtemps dans le sol.

Pour limiter l’apparition de l’oïdium et des autres maladies cryptogamiques en général :

• utilisez toujours des outils de coupe propres, préalablement désinfectés, pour ne pas transmettre de maladies entre vos plantes ;
• éliminez rapidement les feuilles mortes, branches cassées ou abîmées, qui créent des portes d’entrée aux maladies ;
• évitez de mouiller le feuillage de votre jasmin au moment de l’arrosage (si besoin, installez un tuyau goutte-à-goutte à son pied).

Traitements naturels antifongiques

Éliminez les parties atteintes dès les premiers symptômes et évacuez-les en déchetterie (pas au compost).

Pour traiter naturellement l’oïdium, pulvérisez un fongicide à base de soufre, comme la bouillie bordelaise. A noter : cette poudre est utilisable en agriculture biologique, mais reste controversée. Son utilisation massive peut en effet à terme déséquilibrer les sols et favoriser le développement de champignons, créant un vrai cercle vicieux.

Les purins de plantes sont aussi utilisés pour lutter conte les maladies cryptogamiques. Les purins d’ortie et de prêle seront dilués dans de l’eau et pulvérisés sur les parties atteintes en fin de journée.

Pour en apprendre plus :

– « L’oïdium ou la maladie du blanc »

– « Tout savoir sur les maladies cryptogamiques » ;

– « Bouillie bordelaise et autres traitements à base de cuivre au jardin » ;

L’oïdium est présent sous forme de feutrage blanc (ici sur un rosier)