
Les maladies et parasites des cerisiers du Japon
Identification, prévention et solutions naturelles
Sommaire
Les cerisiers du Japon sont appréciés pour leur belle floraison de début de printemps, qui réveille le jardin avec délicatesse et poésie. Elle a la particularité d’intervenir sur des rameaux encore dénués de feuilles. Ces arbustes d’ornement sont également prisés pour leur feuillage qui change de couleurs au fil des saisons, pour leurs silhouettes variées et pour leur écorce décorative.
Rustiques et peu exigeants, ces arbustes caducs ne sont pas compliqués à cultiver. Mais, comme beaucoup de plantes, ils peuvent être sujets à certains parasites ou à certaines maladies. Voyons comment identifier les symptômes, prévenir les risques et appliquer les traitements naturels adaptés pour garder de beaux Prunus.

Les maladies cryptogamiques
Ce sont les maladies les plus courantes au jardin. Elles sont aussi appelées maladies fongiques et sont causées par des champignons. La difficulté avec ces maladies ? Elles sont souvent très contagieuses et leurs spores peuvent survivre longtemps dans les sols. Les cerisiers du Japon sont sensibles aux mêmes maladies que les cerisiers à fruits et que les arbres fruitiers en général.
La moniliose
La moniliose des fleurs, également appelée pourriture des fruits, est causée par un champignon qui se développe bien souvent au printemps, lorsque les températures se radoucissent mais que l’humidité est encore bien présente. Elle va impacter la production de fleurs et la croissance de l’arbuste.
Parmi les symptômes, vous remarquerez un flétrissement des fleurs, mais aussi des jeunes pousses, qui vont devenir brunes, comme brûlées. Les fleurs dépérissantes restent accrochées sur les rameaux et deviennent ce que l’on appelle des « momies ».
Pour en savoir plus, découvrez notre article : La moniliose des fruitiers.
L’armillaire
L’armillaire est difficile à repérer : c’est bien souvent lorsqu’elle est bien installée que les symptômes sont visibles, puisque cette maladie s’en prend d’abord aux racines et à la base du tronc. Ensuite, le feuillage va commencer à jaunir et à se flétrir progressivement. Des grappes de champignons en forme de chapeau peuvent aussi apparaître à la base du tronc.
Malheureusement, il n’existe pas de traitement contre cette maladie.
Pour en savoir plus, découvrez notre article : L’Armillaire ou Pourridié : reconnaître et lutter contre ce champignon des arbres.

Le Coryneum ou la criblure
Ce champignon se repère à la présence de sortes de petits trous entourés de taches brunes sur le feuillage, comme s’il était criblé de balles. Il impacte l’esthétisme et la croissance de la plante.

Prévention et solutions naturelles
Contre les maladies cryptogamiques, la prévention est essentielle : beaucoup d’entre elles ne peuvent en effet pas vraiment être traitées une fois l’affection bien développée.
Pour cela, commencez par soigner les conditions de culture de votre cerisier du Japon. Une plante dont les besoins sont comblés est une plante naturellement plus résistante aux agents pathogènes.
Pour cela :
- cultivez votre Prunus au soleil, mais non brûlant (à mi-ombre pendant le milieu de journée dans les régions chaudes) ;
- plantez-le dans un sol bien drainé, qui empêche l’humidité stagnante (ajoutez des éléments drainants comme du sable, des graviers ou des billes d’argile au moment de la plantation si besoin ou optez pour une culture sur butte) ;
- évitez de planter votre cerisier d’ornement dans un sol déjà contaminé par des champignons ;
- choisissez une situation abritée des vents forts ;
- veillez à la bonne circulation naturelle de l’air entre vos plantes, en évitant de trop les serrer ;
- procédez à des arrosages réguliers (les cerisiers d’ornement apprécient les sols frais, qui ne s’assèchent jamais totalement), en évitant de mouiller le feuillage ;
- paillez le sol à l’aide de paille, de feuilles mortes, de foin, de BRF ou de copeaux végétaux ;
- tuteurez votre plante lors de ses premières années, afin d’assurer une croissance droite.
Ensuite, il est préférable de ne pas tailler le cerisier du Japon. Toute taille peut en effet engendrer des plaies qui deviennent de vraies portes d’entrée pour les agents pathogènes. Éventuellement, pratiquez une taille légère, en fin d’été ou en automne. Raccourcissez uniquement les branches à leur extrémité et supprimez celles qui sont abîmées ou mal positionnées. Veillez à la bonne hygiène de vos outils de coupe, en les désinfectant avec de l’alcool à 70°C avant et après les tailles. Si besoin, appliquez du mastic de cicatrisation.
Si les maladies sont déjà déclarées, commencez par éliminer rapidement toutes les parties infectées. Éliminez-les en déchetterie ou au compost, si vous êtes assuré que la montée en température est assez élevée, mais ne les laissez surtout pas au sol. Désinfectez bien vos outils de coupe à l’alcool à 70°C après la taille, toujours pour limiter les risques de propagation de maladies entre plantes.
Les traitements à base de bouillie bordelaise, cette poudre diluée dans l’eau, à pulvériser sur les parties atteintes, sont envisageables. Prenez toutefois garde d’utiliser ce traitement de façon modérée (dosage et durée de traitement). Cela limite les risques de déséquilibres des sols, par la présence de cuivre non biodégradable, qui peut créer de vrais cercles vicieux au jardin. En complément, découvrez notre article : Bouillie bordelaise et autres traitements à base de cuivre au jardin.
Autres traitements naturels préventifs et curatifs : les purins de plantes. Même si leur efficacité n’est pas scientifiquement prouvée, ils sont les alliés de nombreux jardiniers. Contre les maladies fongiques, les purins d’ortie ou de prêle sont particulièrement recommandés. Ils s’utilisent dilués dans l’eau, en arrosage ou en pulvérisation. N’hésitez pas à regarder nos tutoriels pour faire du purin d’ortie ou pour faire du purin de prêle.
Le chancre bactérien
Description et symptômes
Le chancre bactérien est une maladie causée par une bactérie du genre Pseudomonas. Parmi les symptômes, vous observerez un creusement de l’écorce, qui se déforme et libère de la gomme liquide en suintant. Ces plaies se transforment en ulcères noirs au fil du temps. Les jeunes pousses et le feuillage se tachent de noir et se déforment. Si elle se propage, elle peut entraîner le dépérissement de l’arbre.

Prévention et solutions naturelles
En prévention, appliquez du blanc arboricole à base de chaux sur le tronc en hiver et soignez les conditions de culture, comme pour la lutte contre les maladies fongiques.
Éliminez rapidement les parties infectées lors d’une période sèche et appliquez ensuite du mastic de cicatrisation.
Il n’existe malheureusement pas de traitement curatif efficace, d’où l’importance des gestes préventifs.
Pour en savoir plus, découvrez notre article : Le chancre des arbres et des fruitiers.
Les cochenilles et les pucerons
Description et symptômes
Ce sont les petits ravageurs les plus répandus et les plus connus du jardinier. Ces insectes piqueurs suceurs se nourrissent de la sève des plantes, ce qui contribue à l’affaiblir et à créer des portes d’entrée à des agents pathogènes.
Il existe différentes espèces de cochenilles et de pucerons. Les cochenilles farineuses se reconnaissent à leur couleur blanche poudreuse, comme recouvertes de coton. Pour leur part, les cochenilles à bouclier ou les cochenilles à carapace portent une sorte de coque molle protectrice sur le dos, de couleur foncée. Les pucerons peuvent être noirs, jaunes ou verts, ailés ou non.

En plus de leur présence visible à l’œil nu, vous remarquerez un enroulement du feuillage, qui finit par sécher.
En sécrétant du miellat, ces parasites peuvent aussi favoriser la transmission d’une autre maladie : la fumagine. Elle impacte le processus de photosynthèse et la bonne santé globale du cerisier du Japon.
Prévention et solutions naturelles
En prévention, observez régulièrement vos arbres. Cela permet de pouvoir agir dès le début d’une infestation. Si le nombre de parasites est restreint, un petit coup de jet d’eau ou un nettoyage à l’aide d’un chiffon humide peuvent suffire à les déloger.
Ensuite, comme pour les maladies cryptogamiques, pensez à soigner les conditions de culture de votre cerisier du Japon.
Évitez aussi l’utilisation d’engrais trop azotés, qui rendent les plantes plus appétentes. Un apport de compost ménager bien décomposé en automne est souvent suffisant pour nourrir la plante et encourager la floraison.
En cas d’infestation plus importante, tournez-vous vers les insecticides naturels, par exemple à base de savon noir pur. Vous pouvez d’ailleurs facilement en fabriquer vous-même, en mélangeant 1 à 2 cuillères à soupe de savon noir dans 1 litre d’eau tiède. Versez dans un pulvérisateur et vaporisez sur les parties atteintes, à l’abri des rayons du soleil (plutôt en début ou en fin de journée).
Le purin de tanaisie serait également réputé pour ses vertus répulsives contre les pucerons.
Pour en savoir plus, découvrez nos articles :
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