Au jardin, les noisetiers offrent leurs innombrables chapelets pendants, avant que les saules n'entrent dans la danse avec leurs inflorescences soyeuses... On entre dans la saison des chatons ! Jaunes, pourpres, argentés... ils sont très décoratifs et spectaculaires sous le soleil couchant. Je vous propose de découvrir quelques-uns de ces arbustes à chatons, certains très connus, d'autres beaucoup moins.

1. Les noisetiers

Les chatons de noisetiers sont mis en valeur par la lumière du soleil. Ici : Corylus avellana 'Contorta'.

En ce moment, les noisetiers sont parés de leurs plus beaux chatons vert-jaune ou bien rougeâtres selon les espèces.

Les chatons pourpres de Corylus maxima 'Red Majestic'

Ce noisetier aux branches sinueuses a la particularité d'avoir un feuillage printanier bien pourpre et des chatons rougeâtres du plus bel effet ! Il peut parfaitement intégrer une haie libre. Son seul défaut (s'il en est un) est de ne pas rester bien pourpre toute la saison, mais sachez qu'il se rattrape avec ses couleurs d'automne.

2. Les saules

Ce sont incontestablement mes chouchous à chatons ! Pour commencer, leur floraison précoce fournit du pollen et du nectar en abondance à la sortie de l'hiver. Les abeilles en frétillent de bonheur ! Ensuite, leurs chatons soyeux sont vraiment beaux et photogéniques. Enfin, les saules se plaisent beaucoup dans ma terre humide, c'est pour moi un atout non négligeable. Je conseille toujours à mes clients de favoriser des plantes adaptées à leur jardin ! On échappe à bien des déceptions...

  • Salix caprea

Comment parler chatons sans évoquer le fameux saule marsault ? C'est le tout premier à fleurir !

Les abeilles se font une joie de butiner les chatons de saules (Salix caprea).

La variété 'Kilmarnock' aux branches retombantes se pare de gros chatons argentés en février-mars.

On l'appelle aussi le saule "Griffe de loup" et il est vraiment facile de culture. Mon exemplaire, issu d'un bâton que m'avait donné une amie jardinière, a plusieurs années maintenant. C'est un beau sujet d'environ 3 m que je taille en transparence pour former une belle silhouette et pour que quelques rayons du soleil arrivent jusqu'aux plantes à son pied. Chaque année, en mars, je photographie ses incroyables chatons noirs aux anthères rougeâtres largement visités par les butineurs.

L'originalité des chatons noirs du Salix gracilistyla 'Melanostachys'.

Il est un peu plus tardif que les autres saules puisque ses chatons apparaissent en mars-avril. Ce saule offre de fabuleux chatons rose foncé qui font sensation dans les bouquets. Il a tout à fait sa place dans une haie, mais je trouve sa beauté mieux mise en valeur lorsqu'il est planté en isolé et placé de telle façon que les rayons du soleil levant ou couchant éclairent les chatons.

La douceur des chatons roses du Salix chaenomeloides 'Mount Aso'.

3. Garrya elliptica

Peu connu, le Garrya elliptica présente de longs chatons gris argenté ombrés de rose qui se détachent bien de son feuillage persistant, en février-mars.

Garry Elliptica (Photo Andy Andrew Fogg sur Flickr)

Michael lui avait consacré un billet : "Le Garrya elliptica, un arbuste en fleurs l'hiver". Il y a 10 ans, j'aurais sans doute dit que mon climat ne convenait pas au vu de sa rusticité un peu limite (-12°C) pour les Ardennes. Aujourd'hui, étant donné que nous n'avons plus vraiment d'hiver, je pourrais sans doute tenter. Mais avant toute chose, il faudrait que je lui trouve un endroit bien drainé, ce qui n'est pas chose aisée ! En bref, je le tenterais bien palissé contre un mur... Reste à trouver un mur encore disponible !

4. Stachyurus praecox

Encore plus méconnu, le Stachyurus praecox libère lui aussi de longs chapelets de petites perles jaune pâle en mars-avril. Je me souviens encore de la première fois où j'ai découvert cette merveille. C'était dans le très beau livre de la Princesse Sturdza, "Un jardin pour les quatre saisons".

Stachyurus praecox (photo Katja Schulz sur Flickr)

La variété 'Celina' offre de ravissantes clochettes blanc crème en mars.

Inflorescences de Stachyurus chinensis 'Celina' (photo Peganum sur Flickr).

La crise du logement me guette ! Il va falloir repousser les limites du jardin pour pouvoir planter toutes mes envies... Mais j'imagine que c'est le souci de tous les passionnés de jardin !