Des idées de récup pour faire des économies au potager

La récupération de matériaux de la vie quotidienne pour le potager

Notre vie quotidienne génère beaucoup de déchets qui se retrouvent dans nos poubelles avant d’être incinérés. Au lieu de partir en fumée, source de pollution, ces mêmes matériaux pourraient retrouver une seconde vie au sein du potager. D’autant qu’ils sont souvent suffisamment solides et robustes pour résister aux intempéries, au froid ou à la forte chaleur. 

En matière de recyclage de matériaux, depuis quelques années, la palette est certainement la championne toutes catégories. Avec quelques efforts (entre autres pour supprimer les clous !), les palettes se transforment en canapé et table très tendance pour le salon. Pour autant, ces palettes peuvent aussi être réutilisées au potager. Une scie sauteuse, une visseuse-dévisseuse, quelques vis et votre palette peut se transformer en châssis pour anticiper vos semis. Avec des palettes, il est également assez simple de construire des carrés potagers, éventuellement surélevés, si vous voulez jardiner hors-sol ou sur un balcon. Ou encore un bac à compost. Fixée droite contre un mur, la palette est idéale pour ranger les outils de jardinage. Posée à la verticale, elle devient aussi une jardinière, par exemple pour cultiver des fraises.

Un autre matériau de notre quotidien est souvent décrié, car trop peu recyclé : la bouteille en plastique ! Et si vous ne pouvez pas boire l’eau du robinet, les bouteilles en plastique remplissent vite les poubelles de tri. Or, ces bouteilles peuvent avoir de multiples usages au potager. Vous pouvez tout d’abord la recycler en système d’arrosage de secours pendant vos vacances. Il suffit de découper le fond de la bouteille et de percer des trous dans le bouchon. Ensuite, il faut planter les bouteilles dans la terre, par exemple au pied des tomates, des aubergines, de courgettes… Ces mêmes bouteilles coupées peuvent servir de cloches pour protéger du froid quelques petites plantules tout juste repiquées, ou pour du bouturage à l’étouffée. Vous pouvez aussi réutiliser la base des bouteilles en plastique comme godets. À condition de les percer pour assurer le drainage. Dans le même ordre d’idées, les barquettes de conditionnement des fruits, également en plastique, sont très pratiques pour les semis en terrines.

Justement, à propos des semis, ils peuvent être faits dans une multitude de contenants recyclés comme les boîtes d’œufs, les caissettes en polystyrène, les pots de yaourt…

Quant aux filets qui entourent les pommes de terre, ils sont très efficaces pour protéger les bulbes d’été des rongeurs.

Les cagettes de légumes sont également faciles à recycler (à moins que vous les utilisiez pour démarrer le feu dans la cheminée en hiver !). Au potager, elles permettent d’ombrer certains légumes comme les salades en cas de très forte chaleur ou de canicule. Personnellement, je les utilise pour identifier mes légumes dans mon potager.

Enfin, ces dernières années, les ollas sont devenues très tendance au potager. Or, ce système d’arrosage par capillarité est relativement onéreux. Pour faire des économies, des pots en terre cuite peuvent devenir des ollas très efficaces. Marion vous explique comment fabriquer une olla maison pour arroser le jardin.

Les matériaux récupérés au jardin et réutilisés au potager

Votre jardin d’agrément génère à lui seul beaucoup de déchets. Alors, certes, vous pouvez choisir de les emporter à la déchèterie où tous les déchets végétaux seront recyclés. Mais tous ces voyages représentent une perte de temps et des efforts considérables, sans parler de la pollution provoquée par votre véhicule. Recycler vos déchets de jardin est beaucoup plus simple et ne demande pas plus d’efforts que les allers et retours à la déchèterie : 

• Les chaumes de bambous ou de cannes de Provence (Arundi donax) sont parfaits comme tuteurs à tomates, comme tipi pour les haricots à rames. Vous pouvez aussi en faire un joli treillage pour une plante grimpante ou même vous en servir pour ombrager une pergola
• Les tontes de gazon se recyclent en paillage pour garder l’humidité au pied des plantes potagères et ainsi espacer les arrosages. Très riches en azote, ces tontes de gazon peuvent s’utiliser telles qu’elles en couche fine ou bien préalablement séchées en couche épaisse
• Les feuilles mortes, riches en carbone, ramassées en automne, ne doivent pas être jetées, car elles peuvent être utilisées de différentes façons : pour protéger les plantes du froid, pour limiter la battance des pluies, pour pailler le sol afin de conserver l’humidité et limiter la prolifération des mauvaises herbes, pour entretenir la fertilité du sol par leur décomposition… Virginie D. vous explique aussi comment faire un bon terreau de feuilles
• Les branchages et rameaux issus des tailles d’arbustes ou d’arbres peuvent aussi être recyclés (à condition qu’ils ne soient pas porteurs de maladies !). En effet, si vous décidez d’investir dans un broyeur, vous pourrez réemployer vos déchets de taille comme bois raméal fragmenté (BRF), relativement cher à l’achat

• Les déchets organiques de culture ou de cuisine se recyclent en compost, un super engrais 100 % naturel pour votre potager qui a également le pouvoir d’aérer le sol. N’oubliez pas en outre que le compostage sera obligatoire pour tous en 2024

Des astuces pour réduire les coûts du jardinage

Le jardinage, surtout lorsqu’on débute, représente un investissement non négligeable. Il faut en effet acheter l’outillage de base, indispensable au potager, ou encore les sachets de graines et plants en godets. De même, il faudra arroser pour espérer obtenir une bonne production, peut-être traiter les plantes contre les ravageurs, apporter des engrais naturels pour faciliter le développement des végétaux…Tous ces gestes élémentaires ont un coût certain et cultiver ses propres petits fruits et légumes devient nettement moins rentable. Mais là encore, on peut facilement faire de considérables économies grâce à quelques petites astuces de réemploi, de revalorisation ou de prêt.

Ainsi, pour éviter d’avoir à utiliser l’eau du réseau (en outre souvent trop froide et trop chargée en calcaire) pour arroser vos légumes et petits fruits du potager, il vous suffit de récupérer l’eau de pluie, totalement gratuite. De simples bidons reliés aux gouttières peuvent parfaitement faire l’affaire pour récupérer les eaux pluviales. N’hésitez pas aussi à réfléchir à l’utilisation des eaux grises de la maison. Vous pouvez d’ailleurs commencer par arroser vos plantes potagères avec les eaux de lavage de la salade et des légumes et l’eau de cuisson de ces mêmes légumes une fois refroidie.

Il est tout à fait possible de relier ce système de récupération d’eau à des techniques d’arrosage assez économes en eau comme l’arrosage au goutte-à-goutte ou l’arrosage micro-poreux. Jean-Christophe vous explique comment fonctionnent ces systèmes : Arrosage automatique : les différents systèmes, le quel choisir ? 

Pour s’équiper en outillage de jardinage, il est judicieux de se tourner vers la seconde main. En effet, il est assez facile de trouver des outils de jardin en bon état dans les vide-grenier ou les vide-maison, dans les ressourceries, ou dans les associations de solidarité comme Emmaüs. La location peut être une bonne solution pour les engins motorisés dont on se sert peu (broyeur, motoculteur, taille-haies…). Il existe aujourd’hui, des sites internet qui proposent de la location de matériel de jardin entre particuliers. De même, si vous vous entendez bien avec votre voisinage, il peut être intéressant de faire jouer la solidarité et le prêt. Est-ce utile d’avoir chacun un coupe-fils alors qu’il pourrait être prêté ?

Pour faire des économies sur vos semences, récolter ses propres graines est une excellente idée. Pour autant, on se retrouve toujours avec les mêmes variétés d’une année à l’autre. Pour ouvrir votre horizon potager et découvrir de nouvelles variétés, pensez aux bourses d’échange de graines ou de plantes, riches de découvertes, d’échanges et de partage.

Enfin, pour nourrir le sol de votre potager, faire fuir les ravageurs ou donner un coup de boost à vos plantes, il existe toute une panoplie d’engrais et fertilisants, de produits de soin du potager, de produits préventifs et curatifs contre les ravageurs et les maladies… Certains de ces produits naturels peuvent être remplacés par de simples purins, infusions ou décoctions à faire soi-même à partir de plantes récoltées dans la nature (ortie, prêle, fougère, pissenlit, feuilles de sureau…). De même, votre voisin agriculteur, ou mieux encore l’éleveur équestre sera heureux de se débarrasser de quelques brouettes de fumier. Saviez-vous aussi que votre urine pouvait constituer un excellent fertilisant ? Là on est bien dans le summum du recyclage !