
Les cerisiers autofertiles, parfaits pour les petits jardins
Nos conseils pour déguster des cerises dans un petit espace, voire sur un balcon ou une terrasse
Sommaire
Croquer dans une cerise bien mûre, fraîchement cueillie sur votre cerisier, tient du bonheur absolu pour un jardinier. Sauf que ce petit bonheur n’est pas accessible à tout le monde. En effet, les cerisiers traditionnels nécessitent une pollinisation croisée pour fructifier, ce qui implique la présence d’au moins un deuxième arbre compatible pour obtenir une généreuse récolte. Une contrainte qui peut être détournée grâce aux cerisiers autofertiles. Capables de se polliniser elles-mêmes, ces variétés de cerisiers permettent de déguster des cerises dans un petit jardin, dans une cour, sur un balcon ou une terrasse.
Découvrez les cerisiers autofertiles, leurs caractéristiques et leur culture, sans oublier notre choix des meilleures variétés.
La pollinisation des cerisiers : comment ça marche ?
La pollinisation des arbres fruitiers dépend souvent d’une pollinisation croisée. Ce qui signifie globalement que, pour produire des fruits, un arbre fruitier a besoin d’avoir dans sa périphérie (dans votre jardin ou celui d’un voisin proche) un autre arbre fruitier d’une espèce différente. Sachant qu’il existe des variétés bonnes pollinisatrices dont le pollen est capable de polliniser plusieurs autres variétés et des variétés mauvaises pollinisatrices. Et il ne s’agit pas de planter deux variétés côte à côte pour obtenir des fruits… La variété pollinisatrice doit être compatible avec la variété à polliniser !
Les cerisiers sont des arbres fruitiers particulièrement concernés par cette pollinisation croisée. À titre d’exemple, sachez que la variété ‘Burlat’ peut être pollinisée par ‘Early Rivers’, ‘Van’ ou ‘Napoléon’ mais est incompatible avec ‘Moreau’. Et ‘Napoléon’ peut être pollinisé par ‘Hedelfingen’ mais est incompatible avec ‘Marmotte’. Autant dire qu’il est essentiel de s’intéresser à ce sujet lorsqu’on veut planter un cerisier dans son jardin.

La plupart des cerisiers fructifient grâce à la pollinisation croisée
À cette complexité s’ajoute le fait qu’il existe différentes espèces de cerisiers :
- Le merisier (Prunus avium) qui donne les cerises douces, bigarreaux et guignes. Les variétés de cette espèce sont en général autostériles, c’est-à-dire qu’elles exigent une pollinisation croisée
- Le griottier (Prunus cerasus) qui produit des cerises acides, amarelles et griottes. Ces espèces sont autofertiles, ce qui signifie qu’elles se débrouillent seules pour la pollinisation des fleurs
- Les hybrides entre les deux espèces précédentes qui donnent des cerises vraies. Ce sont des espèces autostériles, donc la pollinisation croisée s’impose.
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Cerisier : plantation, taille, entretienPourquoi les variétés autofertiles sont idéales pour les petits espaces ?
À cette question, il y a une réponse qui semble évidente ! Planter une variété autofertile évite les prises de tête. Car reconnaissons-le, la pollinisation croisée s’avère assez complexe chez les cerisiers. Et il faut avoir une bonne connaissance des différentes espèces pour espérer obtenir des cerises en nombre.
Mais cultiver un cerisier autofertile répond à d’autres besoins, en particulier pour ceux qui ne disposent pas d’un vaste verger ou d’un grand terrain. Par sa capacité à se polliniser lui-même, un cerisier autofertile ne demande pas la présence d’un autre cerisier à proximité. Un seul arbre peut suffire pour avoir une production correcte, ce qui s’avère être un atout de taille lorsqu’on dispose d’un espace restreint. En particulier un petit jardin où chaque mètre carré compte. En adoptant un cerisier autofertile, on peut ainsi gagner de la place pour cultiver d’autres espèces d’arbres fruitiers, un potager ou des plantes d’ornement.
Les cerisiers autofertiles s’adaptent aussi très bien à une culture en pot, par exemple dans une cour ou un patio, sur un vaste balcon ou une terrasse généreuse, qui bénéficient d’une bonne exposition. On peut ainsi récolter ses propres cerises, même en milieu urbain ! Certains cultivars, greffés sur des porte-greffes nains ou semi-nains, gardent des dimensions modestes tout en offrant une belle floraison et une fructification abondante. Pour un jardinier expérimenté, cela ouvre la voie à des pratiques de culture sophistiquées comme l’espalier ou la taille en gobelet, optimisant à la fois la structure de l’arbre et la production.
Enfin, avec les cerisiers autofertiles, on pallie les difficultés liées à un printemps pluvieux ou à une mauvaise synchronisation de floraison.
Notre sélection des meilleures variétés de cerisiers autofertiles
On peut cultiver un cerisier autofertile dans un petit jardin, sur un balcon ou une terrasse, à condition de choisir les bonnes variétés. Découvrez notre sélection pour s’adapter aux besoins de chacun.
Les bigarreaux autofertiles
Les bigarreaux sont des cerises prisées pour leur chair ferme et leur richesse en sucre. Si la plupart des variétés les plus connues demandent une pollinisation croisée, certaines variétés sont autofertiles, ce qui permet de profiter de belles cerises sans nécessiter de second arbre :
- ‘Summit’ : variété aux gros fruits rouge vif assez foncé, sucrés, fermes et croquants. Sa floraison précoce intervient fin mars pour une récolte à partir de juin. Rustique jusqu’à – 20 °C, il se plante partout. Il se montre productif et résistant aux maladies. À maturité, il forme un arbre de 6 m de hauteur pour une envergure de 4 m.
Le cerisier bigarreau ‘Summit’
- ‘Sunburst’ : variété aux gros fruits d’un rouge relativement clair, légèrement tigré, moyennement sucrés, tendres et juteux. Il s’agit d’une variété semi-tardive qui fleurit entre fin mars et fin avril et fructifie en juin-juillet. Dimensions : 4 m en tous sens à maturité
- ‘Bigarreau de la Saint-Jean®’ : variété créée par Delbard qui offre de grosses cerises rouge foncé, très sucrées. Floraison tardive en avril, fructification généreuse en juin
- ‘Staccato’ : variété à maturité tardive qui produit des cerises fermes d’un rouge intense. La floraison a lieu en avril, la récolte à partir de mi-juin et jusqu’à mi-juillet
Les griottiers ou cerisiers guignes, anciens ou hybrides
- ‘Kelleriis 16’ : variété de cerisier au développement moyen (5 m x 5 m) et à la fructification tardive. Il produit de grosses cerises rouges, sucrées et acidulées. C’est un cerisier productif et peu sensible aux maladies
- ‘Belle Magnifique’ : variété tardive, née du croisement entre un cerisier bigarreau et un griottier. Il offre des cerises moyennes d’un rouge brillant et éclatant. La récolte a lieu à partir de mi-juillet
Le cerisier ‘Belle Magnifique’
- ‘Allegria’ : variété créée par Delbard, à la floraison tardive aux fruits rouges à la chair pourpre, sucrés et acidulés. Cette variété est très résistante aux maladies, mais peut atteindre 6 à 7 m en tous sens
Les cerisiers nains
Ces cerisiers nains se cultivent en pot, car ils dépassent rarement 2 m en tous sens, et ils offrent néanmoins une généreuse récolte de cerises.
- ‘Fruit Me® Cherry Me Lapins’ : variété qui produit dès la première année de grosses cerises en forme de cœur d’un rouge vif, brillantes, à la chair juteuse et croquante, sucrée et subtilement acidulée. Cerisier facile à vivre, qui ne nécessite pas de taille. En pot, il ne dépasse pas 1,50 m de hauteur pour une envergure de 1 m
- ‘Carmine Jewel’ : variété qui produit de petites griottes à la chair douce et sucrée, parfaits pour la pâtisserie
- ‘Piémont’ : variété aux cerises d’un rouge lumineux, sucrées avec une pointe d’acidité. Récolte en juin-juillet
- ‘Cherry Baby’ : variété récente qui offre des cerises croquantes, juteuses, tout à la fois sucrées et acidulées, à la peau rouge vif
Les cerisiers colonnaires
Les cerisiers colonnaires sont parfaits pour les petits espaces. Ils ne dépassent pas 2 m de hauteur, et offrent une envergure réduite.
- ‘Sylvia’ : variété aux fruits légèrement allongés, rouge vif et à la chair sucrée et croquante. Floraison en avril, récolte en juillet-août
- ‘Shangai’ : variété aux cerises d’un rouge très foncé, croquantes et sucrées. Sa floraison rose pâle intervient en avril. Il peut atteindre 4 m de hauteur en pleine terre, mais ne dépasse pas 60 cm en largeur
- ‘Hong Kong’ : il s’agit d’une variété à fleurs blanches, qui produit de belles cerises rouge vif, croquantes et sucrées. Il a les mêmes caractéristiques que ‘Shangaï’.
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Cerisier : plantation, taille et entretienComment planter et entretenir des cerisiers dans un petit jardin ?
Dans un petit jardin, les cerisiers doivent bénéficient d’une plantation et d’un entretien optimaux, afin d’assurer leur bonne santé et leur productivité :
- L’emplacement choisi est capital, car le cerisier a besoin de soleil pour fructifier. De même, il faut le planter à l’abri des vents froids. Le sol doit être profond, riche et humifère, parfaitement drainé
- Pour une plantation en pot, il faut un contenant d’au moins 50 à 60 litres, percé au fond, avec une couche de billes d’argile ou de graviers. Le substrat sera composé de terre de jardin, de compost mûr et de sable pour le drainage
- L’entretien se concentre sur l’arrosage, régulier lors des périodes sèches, plus soutenu si le cerisier est cultivé en pot, et la taille. La taille douce, en fin d’hiver ou juste après la récolte, vise à aérer la ramure et favoriser la fructification sur les rameaux courts. La plupart des cerisiers nains ne se taillent pas ou peu.
- On apporte un peu de compost au printemps au pied du cerisier
- Le paillage permet de conserver un sol frais
- La surveillance des maladies et des parasites s’impose pour intervenir le plus vite possible et éviter leur propagation.
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