Kaki, plaqueminier : comment choisir la bonne variété ?

Suivant la saveur des kakis

Le premier critère pour choisir un plaqueminier est le type de kakis. En effet, il existe deux sortes de kakis, les astringents et les non-astringents. Pour ceux qui ne le savent pas, un fruit astringent est un fruit très chargé en tanins qui, à la dégustation et mélangé à la salive, entraînent une contraction des muqueuses et des lèvres. Pour résumer, un fruit astringent est très désagréable en bouche s’il est récolté trop tôt. Et je mâche mes mots ! Pour autant, il n’est en rien toxique. Il suffit d’attendre qu’il soit blet pour le consommer, souvent après les premières gelées. Dès lors, sa saveur s’avère douce et sucrée.

Donc revenons à notre sujet, à savoir les kakis. La plupart de ces fruits d’hiver aux couleurs oscillant entre le jaune, l’orangé et le rouge, sont astringents. Leur récolte intervient donc en hiver, une fois que le froid a fait son œuvre. Il est également possible de les récolter plus tôt et de les laisser mûrir à l’intérieur, emballés dans du papier journal, le pédoncule tourné vers le bas.

Certains plaqueminiers produisent des fruits non astringents qui se mangent durs et fermes, directement après la récolte. On croque dans la chair comme on le ferait avec une pomme. D’où leur nom vernaculaire de kaki-pomme. Pour autant, ils peuvent rester sur l’arbre et être consommés blets.

Parmi les kakis-pommes, une variété fait l’unanimité : Diospyrons kaki  ‘Fuyu’. C’est une variété autofertile d’origine japonaise, particulièrement productive, qui offre des fruits à maturité de fin octobre à début novembre (croquants) ou mous (en décembre). Les kakis ronds, légèrement aplaties sur les faces, atteignent plus de 200 g. Leur chair devient rouge foncé à maturité par temps chaud avec une saveur sucrée et parfumée.

Kaki ‘Fuyu’

Il existe une autre variété de plaqueminier aux fruits non astringents, la variété ancienne italienne ‘Cioccolatino’. Ses kakis de couleur jaune orangé à la pulpe bronze orangé se consomment dès octobre, non blets. Cet arbre bénéficie d’un développement moyen (4,50 m de hauteur pour une envergure de 3 m), ce qui permet de le cultiver dans un jardin de taille modeste. Cette variété autofertile est à réserver à la moitié sud de la France. C’est en outre une variété pollinisatrice pour d’autres variétés de kakis non autofertiles.

Suivant le mode de pollinisation

Certains plaqueminiers sont dioïques, d’autres parthénocarpes. Quezako me direz-vous ? Et surtout, en quoi est-ce utile de le savoir quand on veut planter un plaqueminier ?

Un plaqueminier est un arbre dioïque donc il existe des sujets mâles et des sujets femelles. Pour les distinguer, il suffit de regarder les fleurs. Les fleurs femelles sont en général plus grandes, solitaires, de couleur crème, entre le blanc et le jaune. Les fleurs mâles, plus petites, sont regroupées en bouquets. Elles sont de couleur crème jaunâtre qui tire sur le verdâtre. L’intervention des insectes pollinisateurs est nécessaire pour que les fleurs femelles soient pollinisées et fructifient. De ce fait, il est recommandé d’avoir deux variétés différentes, plantées à proximité, pour favoriser la pollinisation.

En revanche, d’autres variétés dioïques produisent des fruits par parthénocarpie. Ces variétés parthénocarpes sont dites autofertiles, ce qui signifie que les fleurs femelles produisent des kakis même sans être fécondées. En revanche, les fruits sont dépourvus de graines. Ainsi, on peut obtenir des fruits en ayant un seul plaqueminier.

Parmi les plaqueminiers autofertiles, on peut citer le kaki-pomme ‘Fuyu‘ déjà évoqué, mais aussi la variété ‘Costata’ qui produit des fruits orangés légèrement côtelés sans pépins de la taille d’une tomate. Cette variété peut être cultivée au nord de la Loire à un emplacement bien abrité des vents froids et ensoleillé. Une exposition au sud le long d’un mur lui convient bien.

Diospyros ‘Costata’

On peut également mettre en avant le plaqueminier de Virginie ‘SAA Pieper’ aux fruits ronds orangés. Cette variété vigoureuse se plaît mieux en climat chaud. Tout comme le plaqueminier de Chine ‘Muscat’ qui produit de fruits de 8 à 10 cm de diamètre, à la peau fine fine et orangée et à la chair fondante, douce et tendre. Les kakis de cette variété ne contiennent pas de graines.

Diospyros virginiana ‘SSA Pieper’

Selon le développement

Le plaqueminier forme un bel arbre qui peut atteindre 6 à 10 m de hauteur. Certains sujets peuvent mesurer jusqu’à 12 m de haut. Leur feuillage caduc, vert foncé et coriace, lustré sur le dessus et légèrement duveteux au revers, prend de belles couleurs rougeoyantes en automne. C’est pourquoi il peut être considéré comme un arbre d’ornement au port étalé. D’autant que sa floraison qui intervient en début d’été, en général entre juin et juillet, est assez esthétique. Elle est en outre nectarifère et attire des nuées d’insectes. Mais il faut un grand jardin pour accueillir cet arbre.

D’autres espèces bénéficient d’un développement moindre qui autorise à les cultiver dans des jardins moins vastes. Ainsi, le plaqueminier ‘Ragno’ ne dépassera pas 2 à 3 m de hauteur pour une envergure de 1,50 à 2 m. D’origine italienne, ce plaqueminier bénéficie d’une croissance assez lente, mais d’une belle longévité jusqu’à au moins 100 ans. Grâce à son port compact et étalé, il peut se mener sur haute ou basse tige.

Quant à la variété ‘Sharon’, elle est dotée d’un développement moyen puisqu’elle n’atteindra guère plus de 5 m en hauteur et 4 m en largeur. De plus, cette variété est autofertile.

Suivant la qualité gustative

Indéniablement, lorsqu’on évoque les kakis dotés d’une excellente qualité gustative, on ne peut passer à côté du plaqueminier ‘Rojo Brillante’ ou ‘Persimon’®. C’est d’ailleurs la variété dont les fruits sont les plus commercialisés en Europe. Ce plaqueminier produit en effet de gros kakis très attractifs par leur forme conique légèrement côtelé, qui passent du jaune au rouge foncé. Ils sont surtout renommés pour leur pulpe juteuse et liquide, très sucrée et rehaussée d’une pointe vanillée. Ces kakis bénéficient en outre d’une excellente conservation, ils peuvent se sécher, se découper en tranches. La récolte intervient tardivement en décembre. Cette variété se cultive essentiellement dans le sud de la France.

Diospyros ‘Rojo Brillante’ ou Persimon’®

Selon leur rusticité

Certains plaqueminiers sont nettement plus résistants au froid que d’autres. Parmi les moins frileux, on peut citer :

• Le plaqueminier ‘Nikita’s Gift’ qui résiste à des températures jusqu’à – 25 °C. C’est un plaqueminier de type astringent aux fruits plutôt petits, mais très parfumés à maturité. Ils recèlent des arômes d’abricot, de poire, de vanille, de rhum et de caramel. Les kakis se récoltent dès la mi-octobre. Il est en outre très décoratif avec un feuillage très rouge en automne. La mise à fruits est rapide et la variété très productive
• Le plaqueminier ‘Tipo’ forme un arbre très vigoureux, productif et régulier, particulièrement résistant au froid. Ses kakis sont sphériques, jaunes à la récolte puis deviennent orange foncé avec le blettissement. Bien que classé dans les variétés astringentes, ‘Tipo’ offre des fruits qui peuvent se manger durs.
• Le plaqueminier ‘Lotus’ : les pieds femelles produisent de petits kakis ovoïdes orange, très peu sucrés et très astringents. Ils se consomment donc blets. De croissance lente, ce plaqueminier d’Europe atteint 10 à 12 m. Il tolère sans problème – 20 °C
  

  Le kaki ‘Lotus’

• Le plaqueminier ‘Korea’ est également rustique jusqu’à – 20 °C. C’est une variété autofertile, vigoureuse et productive. Ses kakis rouge orangé sont très sucrés