5 bulbes à floraison de fin d’automne

Les Crocus à safran

Si nous connaissons bien les crocus de printemps, qui font partie des premiers bulbes à dévoiler le bout de leurs pétales en fin d’hiver, il existe aussi des variétés d’automne.

Parmi celles qui fleurissent en octobre-novembre, citons tout d’abord le fameux Crocus sativus ou Crocus à safran. C’est de ce bulbe, originaire du Moyen-Orient, que l’on extrait les stigmates aromatiques qui donnent la précieuse épice rouge. Chacune des cormes de cette plante (organe de réserve ressemblant à un bulbe) produit une à deux grandes fleurs de 10 cm, à la forme caractéristique en coupe. Côté coloris, elles arborent un joli violine veiné de lilas. De longs filaments rouge écarlate et des étamines jaune d’or émergent du centre des fleurs, ajoutant une petite touche de peps.

Ce crocus d’automne est un petit gabarit, qui mesure 15 cm de hauteur pour 10 cm d’envergure. Il se cultive au soleil, dans un sol impérativement drainé (l’humidité stagnante peut lui être fatale), même calcaire et sec en été. Sa rusticité est de l’ordre de -15°C. La plante est en dormance pendant l’été et se réveille à l’automne. Le feuillage fin et linéaire, qui apparaît souvent après les fleurs, persiste pendant l’hiver.

Découvrez aussi le Crocus cartwrightianus ‘Albus’, un crocus à safran moins répandu. Pourtant, sa floraison blanc pur est toute aussi ornementale.

Associez-les à des bulbes de printemps précoces, comme les perce-neige, afin de profiter d’une floraison échelonnée.

Pour en savoir plus : Crocus safran, le cultiver et le récolter

Les Crocus speciosus

Voici d’autres crocus qui se dévoilent en fin d’automne : les Crocus speciosus. La variété ‘Cassiope’ produit de larges fleurs en coupe d’environ 6 cm. Les pétales d’un bleu lavande veiné dévoilent un cœur de stigmates orange vif et une gorge jaune pâle. Cette floraison colorée apportera une vraie touche lumineuse au jardin entre octobre et novembre. Le feuillage touffu est vert nuancé d’argenté. Il émerge après la floraison. Assez proche, mais un peu plus claire, la floraison de la variété ‘Conquéror’ arbore un bleu clair veiné de violet.

Ces Crocus sont bien rustiques (jusqu’à -20°C). Ils demanderont un sol bien drainé, en exposition ensoleillée.

Les Crocus d’automne seront plantés pendant l’été et se cultivent en masse pour un bel effet de volume et couleur. Ils peuvent s’installer en potée fleurie, au potager, ou encore en rocaille. Ils créeront également de jolis tapis rehaussant une pelouse un peu trop triste. Associez-les à d’autres bulbes qui fleuriront dès la fin de l’été, comme les colchiques ou les Cyclamen de Naples.

Le Crocus à safran, Crocus sativus et le Crocus speciosus ‘Cassiope’

La Nerine undulata

Les nérines sont des bulbes d’été appréciés pour leur floraison délicate et élégante. Elle est constituée de tépales fins, en rubans plus ou moins bouclés. Les fleurs apparaissent au sommet d’une hampe rigide, d’environ 50 cm de hauteur. Si la plupart des nérines fleurissent dès la fin de l’été, certaines espèces demanderont au jardinier un peu de patience supplémentaire pour pouvoir en profiter.

C’est le cas de la Nerine undulata, une espèce qui mériterait amplement d’être plus connue. Elle nous gratifie en effet d’une longue floraison pouvant durer presque 2 mois en fin d’automne, entre octobre et novembre. Cette bulbeuse produit des fleurs fines aux pétales délicatement ondulés, d’un doux rose pâle. Elles sont regroupées en petits bouquets délicats, portés par des tiges qui émergent du feuillage. Contrairement aux autres nérines, son feuillage en ruban a aussi l’avantage d’être presque persistant : il ne disparaît que brièvement après la floraison, avant de repartir, même en cas de gelées (jusqu’à -8°C).

Citons également d’autres espèces qui fleurissent à la fin de l’automne.

• La Nerine flexuosa est aussi appelée « lis araignée », en référence à la forme de ses fleurs torsadées et délicatement ciselées. Il en existe des variétés roses ou blanches.
• La Nerine bowdenii (nérine de Bowden) est l’une des espèces les plus répandues, qui fleurit en grandes ombelles roses chez l’espèce type. Les fleurs sont encore plus grandes chez la variété ‘Pink triomph’, ou bien d’un coloris plus vif chez ‘Isobel’.
• La Nerine sarniensis ‘Corusca’ se distingue par sa floraison d’un rare rouge vermillon irisé d’or, magnifique sous la lumière automnale.

Ces bulbeuses sont également peu à moyennement rustiques (-6°C à -12°C environ selon les espèces). Elles seront cultivées en pleine terre dans les régions clémentes de la Méditerranée ou de l’Atlantique, par exemple en massif. Ailleurs, une culture en pot sera idéale, afin de les abriter des fortes gelées hivernales. Offrez-leur une exposition ensoleillée, dans un sol léger et bien drainé. Choisissez bien leur emplacement en amont, cas ces plantes n’aiment pas être déplacées. Cultivez-les toujours en groupe, leur floraison pouvant être irrégulière.

Pour en savoir plus : Nérine : plantation, culture, entretien

Nerine undulata

Le Dahlia imperialis

Les Dahlia imperialis sont des dahlias géants, les plus grands du genre. Ces ancêtres de nos dahlias des jardins sont en effet capables de culminer jusqu’à 4 mètres de hauteur, se transformant en véritable petits arbustes.

La floraison du Dahlia imperialis débute tardivement en automne et se prolonge jusqu’en décembre. Seuls les vents forts et les premières gelées sont capables de l’arrêter. Elle est constituée de fleurs simples de près de 13 cm, légèrement inclinées et d’aspect délicatement chiffonné. Elles dévoilent un rose tirant vers le lavande pâle, relevé par un cœur jaune orangé contrastant. Chez la variété ‘White’, elles sont logiquement de couleur blanche.

Chez ce Dahlia, la luxuriance naturelle et les tiges à anneaux ressemblant à des bambous donnent  un air exotique, ajoutant encore un intérêt ornemental supplémentaire.

Sa rusticité est limitée à -5°C (un peu plus si la plante est protégée par un épais paillage et dans un sol sec). Ce géant sera donc réservé aux climats doux et ne subissant pas de gelées précoces pour la culture en pleine terre.

Offrez-lui une exposition ensoleillée et abritée, dans un sol restant frais. Il sera parfait aux côtés de feuillages exotiques, comme ceux des palmiers ou des bananiers.

Pour en savoir plus : Dahlia : plantation, entretien et conseils de culture et Le Dahlia imperialis, plus facile à cultiver qu’on le dit !

L’Hedychium villosum

Les Hedychiums, aussi appelés « gingembres sauvages », sont des jolies plantes à rhizomes d’allure exotique. Ils fleurissent généralement dès la fin de l’été et le début de l’automne. L’espèce d’Hedychium villosum ‘Tenuiflorum’ se démarque par sa floraison plus tardive, qui intervient vers le mois de novembre. Plus petit que la plupart de ces congénères, il attendra 60 cm de hauteur pour 40 cm d’envergure.

Ce gingembre d’ornement produit des fleurs arachnéennes d’allure sauvageonne, rassemblées en épis. Elles sont blanches avec des bractées rouges contrastantes.

Le feuillage allongé et étroit persiste s’il est protégé du gel. Il rappelle celui des bambous.

Peu rustique (jusqu’à -6°C), cette plante pourra être cultivée en pot en dehors des régions les plus clémentes de notre pays. Offrez-lui un substrat riche et drainant, mais restant frais (humide sans excès). L’Hedychium villosum apprécie les expositions mi-ombragées. Cette rhizomateuse fera merveille en pot ou bac d’inspiration exotique, par exemple auprès de Canas nains, qui fleuriront dès la fin de l’été.

Pour en savoir plus : Hedychium : planter, cultiver et entretenir

Hedychium villosum ‘Tenuiflorum’