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Quelles plantes choisir pour la phytoépuration ?

Quelles plantes choisir pour la phytoépuration ?

Opter pour un traitement de l’eau naturel et écologique, avec les végétaux adaptés

Sommaire

Mis à jour le 18 Décembre 2023  par Marion 7 min.

La phytoépuration est une technique de purification et de traitement des eaux usées, aussi bien domestiques que non-domestiques. Pour cela, elle utilise différentes plantes filtrantes et/ou dépolluantes, choisies selon leurs caractéristiques. Elles vont agir en complémentarité et recréer un vrai écosystème équilibré. Toutes les plantes aquatiques disposent de capacités de filtration, mais certaines se montreront plus efficaces et adaptées que d’autres.

Naturelle, écologique et économique, la phytoépuration devient de plus en plus populaire et en accord avec nos enjeux actuels. Pour ne rien gâcher, il s’agit d’une solution particulièrement esthétique, se rapprochant de l’aménagement des jardins d’eau.

Voici notre liste de plantes efficaces à utiliser en phytoépuration.

Difficulté

Comment choisir des plantes phytoépuratrices ?

Différentes caractéristiques doivent être prises en compte pour choisir des plantes filtrantes efficaces :

  • leur pouvoir épuratif ;
  • leur sensibilité à la pollution ;
  • leur structure racinaire et foliaire (feuillage) ;
  • leur capacité d’immersion ;
  • leur facilité de culture ;
  • leur esthétisme et leur capacité à s’intégrer harmonieusement au jardin ;
  • leur adaptabilité au climat et au type de sol (les plantes indigènes naturellement présentes dans nos zones humides sont privilégiées pour favoriser la biodiversité).

Pour obtenir une épuration efficace par les plantes, il est important d’associer deux types distincts, qui travailleront en totale complémentarité.

  • Les plantes qui assurent une filtration verticale, dite de « prétraitement ». Elles permettent de retenir les polluants et particules en suspension. Grâce à leur système racinaire et aux micro-organismes (bactéries) qui y sont naturellement présents, elles participent aussi à leur dégradation. Elles sont souvent associées à un substrat filtrant, constitué de graviers et de sable. Ce traitement se fait majoritairement en aérobie (en milieu oxygéné).
  • Les plantes qui assurent une filtration horizontale. Elles auront pour rôle de retenir et de consommer les minéraux présents dans l’eau (azote, phosphore, nitrates…). Ces plantes sont gourmandes en éléments nutritifs, qui permettent d’assurer leur développement. Elles assurent également une fonction esthétique. Le traitement se fait ici en anaérobie (en milieu pauvrement oxygéné).

Le Typha latifolia

Le Typha latifolia ou massette à larges feuilles fait partie de ces plantes faciles à rencontrer au détour d’une promenade sur notre territoire. Il se développe aisément sur les bords de lacs et étangs. Le Typha est reconnaissable à ses épis floraux bruns et allongés (quenouilles), à la texture velours. Le feuillage en longs rubans pointus apporte une vraie touche luxuriante.

Il s’agit de l’une des plantes les plus utilisées en phytoépuration, en tant que filtre vertical.

Cette grande plante est capable d’atteindre plus d’1 mètre 80 de hauteur à maturité. Rustique et vigoureuse, elle peut se montrer envahissante, c’est pourquoi elle sera réservée aux grands points d’eau. Installez cette massette au soleil ou à mi-ombre.

typha latifolia

La Phragmites australis

Le Phragmite australis ou roseau commun est également une plante incontournable lorsqu’il s’agit de phytoépuration. Cette vivace semi-aquatique se développe naturellement dans nos milieux humides. Elle se caractérise par de grandes feuilles en rubans, accompagnées d’épis plumeux, présents de l’été à l’automne.

Elle est idéale pour fixer les berges, oxygéner les sols les plus lourds et marécageux, même salés. Elle offre en outre une zone sécuritaire à la faune locale. Les roseaux constituent un parfait filtre vertical aux qualités purificatoires. Ils sont capables d’éliminer même les métaux lourds.

Pouvant atteindre 3 mètres de hauteur à maturité, cette graminée géante apporte structure et verticalité. Elle dispose d’une grande propension à coloniser l’espace grâce à ses drageons et rhizomes traçants, formant au fil du temps ce que l’on appelle des roselières. Elle sera donc ici encore réservée aux grands points d’eau. Cette plante très rustique trouvera sa place au soleil ou à mi-ombre.

phragmites

L’Iris pseudoacorus

L’Iris pseudoacorus ou Iris des marais est une plante vivace indigène, que l’on peut aussi facilement croiser dans la nature. Elle affectionne les berges et les fossés. L’Iris des marais fait partie de ces végétaux à la floraison très ornementale, ce qui n’est pas toujours le cas chez les plantes aquatiques ou semi-aquatiques. Elle dévoile au printemps des fleurs sophistiquées, d’un jaune d’or particulièrement brillant et lumineux. Autre intérêt ornemental : son feuillage en rubans étroits, qui est persistant.

Côté silhouette, cet Iris atteindra environ 1 mètre de hauteur à maturité, parfois davantage. Bien rustique et simple de culture, il s’installera à proximité de toutes sortes de points d’eaux, au soleil ou à mi-ombre. Cette plante peut être immergée jusqu’à 20 cm. Pour limiter son expansion, vous pouvez la cultiver en pot.

Elle fait partie des très bonnes candidates pour la phytoépuration, à utiliser en filtration horizontale.

iris des marais

L’Hippuris vulgaris

L’Hippuris vulgaris ou pesse d’eau est une plante aquatique vivace, dont les tiges ressemblent à de mini-sapins. Le feuillage disparaît en automne, puis réapparaît au printemps.

Elle est souvent utilisée pour équilibrer, oxygéner et assainir l’eau des bassins. Cette plante gourmande participe en effet à l’absorption des nutriments en excès, comme les nitrates ou phosphates, qui lui permettent de croître rapidement. La pesse d’eau est également une plante favorable à la biodiversité, servant d’abris à toute une petite faune aquatique (libellules, batraciens, poissons…).

À maturité, elle atteint 20 à 50 cm de hauteur. Elle pourra être entièrement ou partiellement immergée. Très vigoureuse, cette plante aquatique peut même se montrer envahissante, c’est pourquoi il vaudra mieux la cultiver en pot, ou bien la tailler tous les ans. Bien rustique (au-delà de -30°C), elle sera installée au soleil ou à mi-ombre.

pesse d'eau

Le Juncus effusus

Le Juncus effusus ‘Spiralis’ ou jonc spiralé est une plante épuratrice, que l’on retrouve sur les bords de nos fossés et autres coins d’eau stagnante. Cette variété se démarque par à son feuillage torsadé, rappelant des tire-bouchons. En été, la floraison se constitue d’épillets roux au port souple.

Cette plante rhizomateuse atteindra 50 cm de hauteur en tous sens à maturité. Elle s’installera en sol lourd et marécageux, au soleil ou à mi-ombre. Elle peut être immergée jusqu’à 10 cm. C’est aussi une bonne candidate des jardins de bords de mer. Dotée d’une grande rusticité et d’une croissance rapide, le jonc spiralé pourra être cultivé en pot, dans le but de limiter son expansion.

jonc

L’Eleocharis palustrise

L’Eleocharis palustris ou scirpe des marais est une vivace des zones humides, souvent présentes en eaux stagnantes peu profondes. Côté esthétisme, nous l’apprécions pour ses fines tiges dressées d’un vert bien vif, ainsi que pour sa floraison estivale.

Les scirpes sont des plantes aux bonnes capacités épuratrices, qui permettent d’oxygéner et d’assainir l’eau, c’est pourquoi elles sont prisées dans le cadre de projets de lagunage naturel.

À maturité, ce scirpe des marais atteindra 30 cm en tous sens, ce qui en fait un bon couvre-sol. Rustique et de croissance rapide, l’Eleocharis palustrise se développe grâce à un système racinaire traçant, qui peut le rendre envahissante. Installez-le au bord d’un point d’eau au soleil. Il peut être immergé jusqu’à 10 cm.

Pour en savoir plus : Scirpus : Planter, cultiver et entretenir

plante épuratrice

Le Lythrum salicaria

Le Lythrum salicaria ou salicaire commune est une autre vivace indigène. Il se distingue par sa floraison estivale, constituée d’épis rose vif atteignant jusqu’à 40 cm de longueur. Ils sont particulièrement ornementaux. Le feuillage est également attrayant et constitue de belles touffes buissonnantes.

Sa silhouette atteint 1 mètre 50 de hauteur et apporte aussi de la verticalité.

La salicaire commune est une bonne candidate pour la filtration horizontale. Offrez-lui une place aux abords de points d’eau, au soleil, en situation même partiellement immergée. Pour éviter les semis spontanés, taillez les fleurs après fanaison.

Pour en savoir plus : Salicaire, Lythrum : planter, entretenir

salicaire

D’autres plantes utilisées en phytoépuration

Cette liste de plantes filtrantes n’est pas exhaustive. Il en existe en effet beaucoup d’autres, comme la menthe aquatique (Mentha aquatica), les bambous, les Papyrus (Cyperus), les Carex, les rubanniers (Sparganium erectum) ou encore le plantain d’eau (Alisma plantago-aquatica).

Comment utiliser et entretenir ces végétaux filtrants ?

Ces plantes pourront être utilisées à plusieurs niveaux au jardin.

  • Pour purifier l’eau d’un bassin, d’une mare ou d’une piscine, entre autres, en empêchant le développement d’algues.
  • Pour consolider et fixer les rebords de berges.
  • Pour constituer une solution d’assainissement des eaux usées, en alternative aux systèmes classiques, comme le tout-à-l’égout ou la fosse septique. C’est le principe du lagunage qui est alors utilisé, c’est-à-dire la création de bassins artificiels fonctionnant en écosystème. Ils constituent un passage intermédiaire à vocation dépolluante et équilibrante, avant le rejet des eaux dans le milieu naturel. Ce type de projet peut convenir aussi bien pour une utilisation domestique, que professionnelle (agriculture, élevage, industrie…) ou publique (collectif). Il demandera toutefois une planification rigoureuse, une connaissance des contraintes légales en la matière, ainsi qu’un minimum d’espace disponible en surface. N’hésitez pas à contacter des professionnels pour vous y aider.

Côté soins, il est nécessaire de planifier deux gestes annuels essentiels pour une phytoépuration toujours efficace.

  • La taille et le fauchage. Ils permettent de limiter l’expansion des plantes les plus vigoureuses, mais aussi d’empêcher les feuilles mortes de polluer la zone.
  • Le désherbage. Il limite le développement des plantes « indésirables », qui peuvent concurrencer les plantes phytoépuratrices en place.

Sur le long terme, en particulier dans le cadre d’un assainissement des eaux usées, il est également conseillé de changer le compost de surface tous les 10 ans.

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