
Comment cultiver le pamplemoussier ?
Plantation, entretien, récolte... tout savoir sur la culture du pamplemoussier
Sommaire
Si vous appréciez les fruits qui cumulent les saveurs sucrées, amères et acidulées, forcément, vous aimez les pamplemousses. Évidemment, vous consommez régulièrement des pamplemousses. Mais saviez-vous qu’une confusion perdure depuis de longues années autour de ce pamplemousse que nous trouvons sur nos étals et qui n’en est pas totalement un ? Quoi qu’il en soit, cet agrume du genre Citrus est assez facile à cultiver sous nos latitudes, en pleine terre sur le pourtour méditerranéen, en pot, hiverné en véranda, ailleurs.
Découvrez tous nos conseils pour planter et entretenir le pamplemoussier afin d’obtenir de belles récoltes !
Pamplemousse ou pomelo : comment choisir ?
Le pamplemousse et le pomelo… Lorsque vous choisissez vos fruits chez le primeur, vous voyez souvent les deux appellations. À priori, vous pensiez que c’était le même agrume à la saveur tout à la fois sucrée, amère et acidulée. Pas du tout ! C’est une confusion qui perdure depuis de très longues années, et qui risque de perdurer encore longtemps. Pourtant, si vous avez dans l’idée de cultiver un pamplemoussier, une explication s’impose pour éviter la déception !
En effet, le pamplemousse que nous consommons régulièrement est un fait un pomelo, fruit de Citrus x paradisi, un hybride naturel entre un pamplemoussier (Citrus maxima) et un oranger (Citrus sinensis). Ces pomelos se distinguent par leur épiderme relativement fin, généralement coloré de jaune orangé, et à la chair juteuse, différemment teintée de rose ou de jaune suivant la variété. Alors que le vrai pamplemousse est le fruit du vrai pamplemoussier (Citrus maxima) qui produit des fruits nettement plus gros, souvent en forme de poire, à la peau épaisse de couleur jaune ou verdâtre. Ils sont en général vendus sous l’appellation de “pamplemousses chinois”.

À gauche, le pomelo, à droite, le pamplemousse vrai
La différence entre ces deux fruits réside surtout dans leur saveur : celle du pamplemousse est nettement plus amère et moins sucrée que celle du pomelo.
Si la différence est nette entre les deux agrumes, elle l’est aussi entre les deux arbres. Le pomelo est un arbre qui ne dépasse guère 6 m de hauteur (en pleine terre) pour une envergure de 5 m. Alors que le pamplemoussier atteint facilement 10 m pour une largeur équivalente à celle du pomelo. Les deux espèces produisent des fleurs blanches, étoilées et divinement parfumées. Chez le pomelo, ces inflorescences sont rassemblées en grappes, chez le pamplemoussier, elles sont solitaires. De plus, chez le pamplemoussier, les fleurs et les jeunes pousses sont légèrement duveteuses.
Pour autant, pamplemoussier et pomelo se cultivent de la même façon. Dans la suite de notre article, pour une question de commodité, nous emploierons le terme “pamplemoussier” pour désigner les deux arbres.
Planter le pamplemoussier en pleine terre : où, quand et comment ?
Rustique jusqu’à – 5 à – 7 °C, le pamplemoussier se cultive en pleine terre uniquement dans le Sud de la France, sur un large pourtour méditerranéen, et en Corse. Éventuellement, dans les régions les plus chaudes de la côte atlantique. En effet, les fruits qui arrivent à maturité entre novembre et mars-avril pourraient véritablement souffrir de la moindre gelée. D’autant qu’il leur faut un minimum de chaleur pour parvenir à maturité.
Quand le planter ?
Idéalement, la plantation intervient entre mars et avril, lorsque tout risque de gelée est définitivement écarté.
Où le planter ?
Le pamplemoussier doit bénéficier d’un emplacement ensoleillé et chaud, bien abrité des vents et des courants d’air froids. Pour éviter que son feuillage ne brûle, le pamplemoussier peut s’accommoder d’un peu d’ombre aux heures les plus chaudes de la journée. Il est également essentiel de le planter à l’abri des embruns.
En termes de sol, le pamplemoussier se plaît dans une terre fertile, parfaitement drainée et plutôt acide. Un sol neutre peut lui convenir, car le pamplemoussier est souvent plus accommodant que les autres agrumes. En revanche, pas de sol calcaire pour le pamplemoussier !

Les pamplemoussiers atteignent 6 à 10 m en hauteur suivant les espèces
Comment le planter ?
- Mettre la motte du pamplemoussier dans une grande cuvette d’eau
- Creuser un trou de plantation deux à trois fois la taille de la motte
- Mélanger la terre extraite avec du compost bien mûr ou du fumier parfaitement décomposé et du terreau spécial agrumes. Vous pouvez ajouter un peu de sable pour le drainage si la terre est trop lourde et compacte
- Installer une couche de graviers grossiers ou de pouzzolane au fond du trou
- Remplir la moitié du trou avec la terre extraite
- Installer la motte du pamplemoussier au milieu du trou de plantation
- Combler avec le reste de terre, en veillant à ne pas enterrer le point de greffe
- Tasser la terre et arroser généreusement
- Pailler pour conserver une certaine humidité et espacer les arrosages.
Planter le pamplemoussier en pot : où, quand et comment ?
Si vous habitez ailleurs que sur le pourtour méditerranéen, la plantation du pamplemoussier s’impose en pot. Il sera sorti en extérieur au printemps, dès que le risque des gelées est écarté, jusqu’en septembre-octobre.
Quand le planter ?
La plantation en pot du pamplemoussier se fait aussi au printemps, entre mars et avril.
Où le planter ?
Pour cultiver un pamplemoussier hors sol, il faut choisir un pot percé, suffisamment grand, d’au moins 30 cm de profondeur et de largeur.
Le substrat doit être léger, riche, parfaitement drainé, neutre à acide. Idéalement, le terreau spécial agrumes est recommandé pour offrir les meilleures conditions de culture à votre pamplemoussier. Mais un mélange constitué de terreau (40 %), de compost bien décomposé (40 %) et de sable (20 %) peut parfaitement convenir.

Le pomelo se cultive très bien en pot sous nos latitudes
Il sera installé à un emplacement bien ensoleillé le matin, et légèrement ombragé l’après-midi, surtout en plein été.
Comment le planter ?
- Faire tremper la motte dans un seau d’eau
- Mettre au fond du pot une bonne couche de billes d’argile, de graviers grossiers ou de pouzzolane
- Remplir la moitié du pot du substrat
- Installer la motte du pamplemoussier au milieu en ayant pris soin de décompacter légèrement les racines
- Combler avec le substrat sans enterrer le coller
- Tasser avec les mains et arroser généreusement
- Pailler.
Lire aussi
Agrumes : comment avoir des fruits ?Quel entretien pour le pamplemoussier ?
Le pamplemoussier a besoin d’un entretien constant, essentiellement centré autour de l’arrosage et de la fertilisation. Une taille légère est également nécessaire.
L’arrosage du pamplemoussier
Le pamplemoussier est un assoiffé, surtout s’il est cultivé en pot.
Les deux à trois ans qui suivent la plantation, votre pamplemoussier doit être arrosé presque quotidiennement en période de forte chaleur, deux à trois fois par semaine au printemps. En automne et en hiver, les arrosages diminuent suivant la fréquence des pluies. Une fois que votre pamplemoussier est bien installé, les arrosages seront peut-être moins fréquents, mais restent très réguliers.
Un pamplemoussier en pot doit être arrosé pratiquement tous les jours au printemps et en été, une fois par semaine en automne et en hiver.
Pour l’arrosage des agrumes, on privilégie toujours l’eau de pluie, ou, à défaut, une eau non calcaire. Et il ne faut jamais laisser de l’eau résiduelle dans la soucoupe ou le cache-pot.
La fertilisation du pamplemoussier
Au-delà du fait d’être assoiffé, le pamplemoussier est gourmand. S’il est cultivé en pleine terre, un apport de compost ou d’engrais organique spécial agrumes est recommandé au printemps et en automne. En pot, le substrat sera amendé, de mars à octobre, avec un engrais liquide spécial agrumes une fois par mois. Un engrais à libération lente spécialement conçu pour les agrumes convient aussi, mais il faut bien suivre les indications sur l’étiquette.
La taille du pamplemoussier
Le pamplemoussier se taille très légèrement une fois par an, en mai ou en juin. Il suffit de taille au sécateur les nouvelles pousses afin de stimuler la floraison et la fructification. Cette taille permet en outre de garder un arbre au port arrondi et compact.
La protection contre le froid
Dans les régions en limite de rusticité, les pamplemoussiers en pleine terre seront protégés d’un voile d’hivernage et d’un bon paillage de feuilles sèches au pied.
Les pamplemoussiers en pot seront rentrés dès le mois d’octobre, dans une pièce hors gel, mais non chauffée. Une véranda, une serre froide ou un jardin d’hiver sont parfaits, dès lors qu’ils bénéficient de suffisamment de lumière, avec une température comprise entre 7 et 10-12 °C.
Le rempotage du pamplemoussier
Si sa taille le permet, le pamplemoussier se rempote tous les deux ans, trois ans au maximum. S’il est trop grand et trop lourd, un simple surfaçage avec du terreau spécial agrumes suffit.
Comment gérer les maladies et les ravageurs du pamplemoussier ?
Comme tous les autres agrumes, le pamplemoussier peut se montrer sensible à quelques maladies (mal sec, gommose, fumagine, tristeza…), souvent dues à de mauvaises conditions de culture, et à de nombreux ravageurs.
Pour le protéger des maladies, l’essentiel est de lui offrir une fertilisation et des arrosages réguliers. Une pulvérisation de bouillie bordelaise ou de décoction de prêle peut être bénéfique en automne et au printemps. Pensez aussi à bien cicatriser les blessures de taille avec un mastic.
Du côté des ravageurs, ça foisonne aussi : cochenilles et pucerons se plaisent sur les pamplemoussiers, tout comme les araignées rouges ou les aleurodes. Sans oublier la mouche méditerranéenne qui s’attaque aux fruits. La surveillance est de mise, tout comme le respect de conditions de culture optimales, surtout en intérieur.
Quand intervient la récolte des pamplemousses ?
Suivant les régions, la récolte des pamplemousses ou des pomelos s’étend de novembre à mars. Sachant qu’il lui faut environ 9 mois aux fruits pour parvenir à maturité et surtout beaucoup de chaleur.
- Abonnez-vous
- Sommaire

Commentaires