Le foin : la solution naturelle pour un potager productif

C'est quoi exactement le foin ?

Le foin, c’est tout bêtement de l’herbe présente dans les prés et les prairies. On y retrouve donc toutes les graminées et légumineuses courantes que sont le ray grass, la fétuque, le dactyle, le sainfoin, le trèfle, la luzerne…auxquelles s’ajoutent des plantes sauvages comme le pissenlit, le plantain…Lorsque ces herbes ont atteint un stade de croissance optimal, juste avant l’épiaison, elles sont fauchées et séchées, puis mises en andains ou en bottes. Constitué de feuilles et de jeunes tiges non lignifiées, le foin est léger. Le foin doit être conservé à l’abri des intempéries. C’est un fourrage utilisé pour nourrir les animaux herbivores alors que la paille est seulement utilisée comme litière.

Le foin est constitué de graminées, de légumineuses et de plantes sauvages

Comme ce foin est constitué d’herbes, il offre un parfait équilibre entre carbone et azote. En comparaison, la paille est très riche en carbone. Lors de la décomposition du foin, le sol sera nourri de façon parfaitement équilibré. Alors que, lors de la décomposition de la paille, l’azote du sol est mobilisé pour ce processus, au détriment des cultures. Ce qui peut provoquer une faim d’azote chez les plantes potagères, qui peut se compenser par l’apport de tontes de gazon sèches, d’urine, de compost…Avec le foin, aucun risque puisqu’il contient juste ce qu’il faut de carbone sans trop renfermer d’azote. Encore faut-il que le foin soit d’excellente qualité et qu’il ait été stocké dans de bonnes conditions…

Le foin enrichit le sol sans le solliciter comme le ferait la paille. En se décomposant, il se transforme en humus tout en nourrissant les micro-organismes. Le foin est donc essentiellement utile au sol, pas aux cultures.

Les avantages du foin

Le principal avantage du foin réside dans sa capacité à enrichir le sol et à apporter de l’humus sur la durée. En effet, le foin se décompose en plusieurs mois. Sa biodisponibilité est donc relativement lente mais très intéressante pour la terre de par son équilibre carbone/azote.

C’est pourquoi utiliser du foin comme paillis présente tous les avantages du paillage. C’est une couverture de sol efficace à plusieurs degrés :

• Il permet d’espacer les arrosages car il retient l’humidité dans le sol et limite l’évaporation de l’eau
• Il limite la prolifération des adventices qu’il prive de lumière, il empêche les mauvaises de s’installer durablement
• Il favorise l’activité biologique du sol en permettant aux micro-organismes de se développer et de se nourrir
• Il joue le rôle d’isolant contre le froid en hiver et contre la chaleur en été
• Il diminue l’érosion du sol due aux vents ou à la pluie
• Il évite la formation d’une croûte superficielle de battance due aux intempéries
• Il garde les plantes potagères propres 
• Il freine le développement des maladies car les légumes ne sont pas en contact en direct avec le sol.
  

  Le foin constitue un excellent paillage pour les plantes potagères

Bien évidemment, ces avantages ne sont valables que si le sol est travaillé et ameubli, bien aéré et structuré, suffisamment humide et déjà réchauffé. Pailler avec du foin sur un sol sec, tassé et compact sera totalement contre-productif.

Les limites et inconvénients du foin

Le foin est donc un paillis aussi intéressant que les autres paillages, mais il présente aussi quelques inconvénients non négligeables. À commencer par les contraintes qu’il engendre en termes de transport et de manutention. En effet, une botte de foin est lourde et difficile à déplacer. Sans compter qu’il faut avoir suffisamment de place pour la stocker à l’abri. De plus, s’en procurer peut être assez compliqué. Le foin étant un compliment alimentaire de choix pour les bovins, les ovins, les équidés, votre voisin agriculteur privilégiera toujours ses animaux. Et, en ces périodes de sécheresse récurrentes, le foin devient un aliment très recherché en été. Donc, si un agriculteur vous fournit du foin, les bottes risquent d’être endommagées, ou de moins bonne qualité car entreposées dans de mauvaises conditions. Quant au foin vendu par les jardineries, il atteint souvent des sommets en termes de prix !

Outre ces aspects très pratiques, le foin peut attirer ou entretenir des ravageurs redoutés. Plus que d’autres paillages. En effet, pour les limaces et les escargots, le foin est une aubaine car ils y trouvent un refuge de choix contre leurs prédateurs, bien chaud et douillet. Les rats taupiers et autres rongeurs du jardin risquent de se plaire et de proliférer sous cet abri de luxe.

Le foin, utilisé comme paillage, présente aussi des inconvénients

Certains jardiniers trouvent qu’un paillage au foin n’est pas compatible avec les semis. Il est en effet peu évident de semer sous cette couche protectrice, surtout pour les petites graines. Pour pallier cette difficulté, il suffit d’ouvrir un sillon en poussant le foin sur les côtés, ou tout simplement d’enlever le foin le temps de semer. Il sera ensuite remis lorsque les plantules auront suffisamment de hauteur.

On peut aussi reprocher au foin d’être trop isolant, en particulier au printemps. Réparti en couches épaisses, il empêche le sol de se réchauffer. Cet inconvénient n’est pas spécifique au foin et on peut le reprocher à tous les autres paillages ! Là encore, il suffit de dépailler au printemps.

Enfin, le principal inconvénient réside dans la capacité du foin à germer. En effet, le foin est constitué de graminées, mais aussi de plantes annuelles, bisannuelles ou vivaces, potentiellement riches en graines, qui peuvent facilement germer et devenir des adventices tenaces.

Comment et quand utiliser le foin ?

Si vous disposez de foin gratuitement, vous pouvez toujours tester son utilisation comme paillis. Avec quelques précautions :

• Épandez votre foin en automne pour qu’il ait suffisamment de temps pour se dégrader avant le printemps. Il pourra ainsi nourrir de manière équilibrée votre sol durant l’hiver. Ensuite, au début du printemps, laissez votre sol se réchauffer pour y faire vos semis et premières plantations. Vous installerez votre paillis de foin lorsque les plantules seront suffisamment développées et que les températures commencent à monter. Ainsi, on évite l’évapotranspiration et on conserve une certaine humidité
• Installez votre paillis de foin sur un sol bien travaillé et décompacté et surtout désherbé
• Utilisez le foin en couche épaisse d’au moins 20 cm et renouvelez l’apport en cours de saison (il peut se dégrader en 2 ou 3 mois).