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Arbre fruitier de la famille des Rosacées, le pêcher (Prunus persica) bénéficie de plus de 300 variétés qui se distinguent par leur épiderme, velouté ou lisse, par leur noyau libre ou non, leur chair blanche, jaune ou presque rouge. Très anciennes, locales ou issues d’hybridations, ces variétés de pêches se classent essentiellement en quatre catégories : la pêche classique, la pêche pavie, la nectarine et le brugnon.
Toutes sont originaires d’Asie puis ont transité par la Perse au gré des convois de caravanes pour finalement arriver sur le pourtour méditerranéen où elles ont trouvé un climat favorable à leur culture. Le pêcher apprécie en effet les régions au climat doux, et en particulier le pourtour méditerranéen, où il fructifie en abondance. Ailleurs, il peut pousser mais les gelées printanières tardives risquent de compromettre sa floraison et par là même sa fructification.
Pour autant, le pêcher peut être cultivé au nord de la Loire, en espalier contre un mur exposé au soleil ou en pot. Mais la fructification n’est jamais assurée… On pourra profiter de la jolie floraison blanche ou rose du pêcher qui intervient aux prémices du printemps et jusqu’à la mi-avril suivant le climat.
Doté d’un port étalé, le pêcher pousse dans des sols ordinaires, bien drainés et profonds. De croissance rapide, autofertile, il fructifie pendant 15 à 20 ans. Il aura besoin de tailles régulières et de quelques soins pour prévenir les quelques maladies auxquelles il peut se montrer sujet.
Prunus persica est un arbre fruitier de la famille des Rosacées, une famille qui compte d’autres membres éminents comme le pommier, le poirier ou le cerisier.
Si son étymologie latine laisse supposer que le pêcher est originaire de Perse, ce n’est nullement le cas (même s’il est bien passé par la Perse !). Le pêcher est originaire de Chine où il a été cultivé dès la plus Haute Antiquité. Confucius (-551 / – 479) le cite en effet dans ses écrits sous le nom de Tao. C’est certainement Alexandre le Grand qui, dès le IVe siècle avant J.C., l’introduit sur le pourtour méditerranéen à partir de la Perse et par l’Égypte (d’où ce nom donné par les Grecs et les Romains qui l’ont initialement baptisé Malum persicum ou Pomme de Perse).
En France, la pêche a acquis ses lettres de noblesse grâce à Louis XIV qui en était friand. Enfin, c’est plutôt à son jardinier Jean-Baptiste La Quintinie, Directeur des jardins fruitiers et potagers du Roy, que l’on doit tout le travail de sélection et qui obtint plus d’une trentaine de nouvelles variétés plantées dans les jardins du château de Versailles, parmi lesquelles les étonnantes Têton de Vénus ou Belle de Chevreuse. La petite Histoire raconte que c’est en fait Girardot, un mousquetaire du roi, reconverti en jardinier, qui le premier parvint à mener sur espaliers des pêchers, situés à Montreuil, près de Paris. Il obtint de merveilleuses pêches que, tous les ans, il s’empressait d’aller offrir au Roi. Son jardin devint vite un lieu de promenade. De la Quintinie en prit ombrage et se mit lui aussi à cultiver des pêchers en espaliers, alors qu’il considérait cet arbre fruitier comme indomptable. Mais ce n’est que la Petite Histoire… Toujours est-il que Montreuil (et Bagnolet) est devenu un haut lieu de la culture de la pêche sur espaliers et ce jusqu’au XIXe siècle. Les jardiniers y pratiquaient le palissage à la loque et de nombreuses variétés de pêches sont nées là-bas : Alexis Lepère, Belle Beausse, Belle Henri Pinault, belle Impérial, Bourdine, Galande, Grosse Mignonne… Ces murs à pêches s’étendent aujourd’hui sur 35 hectares et sont classés au Patrimoine d’intérêt régional en Seine-Saint-Denis et bénéficient d’une restauration depuis 2021.
Cette fameuse pêche sut aussi inspirer un illustre chef cuisinier. C’est en effet Auguste Escoffier, “chefs des rois et roi des chefs” qui créa la Poire Belle-Hélène en 1864 mais aussi la Pêche Melba, 30 ans plus tard. L’homme était passionné d’art lyrique et dédia son dessert glacé à Nellie Melba, une cantatrice qu’il admirait particulièrement.
En Chine, le pêcher est un symbole de longévité et d’immortalité, au Japon, il protège contre le mal.
Cet arbre fruitier présente un port érigé lorsqu’il est jeune, il devient étalé avec le temps. De croissance rapide, il peut fructifier pendant 15 à 20 ans, voire plus si les conditions culturales lui conviennent. Rustique jusqu’à – 15 °C, le pêcher craint toutefois les gelées tardives printanières qui endommagent ses fleurs et compromettent la fructification.
Il peut atteindre 6 mètres de hauteur mais, plus généralement, 4 à 5 mètres. Quant aux pêchers nains, parfaits pour une culture en pot ou un petit jardin, leur encombrement ne dépasse rarement 1.50 mètres de hauteur pour 1 mètre de largeur.
L’écorce de son tronc présente un aspect lisse, légèrement gerçuré.
Le pêcher fleurit entre fin-février et le mois d’avril, suivant les régions. Les fleurs apparaissent avant le feuillage sur les rameaux de l’année précédente. Solitaires, ses fleurs roses ou blanches sont hermaphrodites. Nectarifères et pollinifères, elles attirent de nombreux insectes. Chaque fleur porte 5 petits pétales campanulés ou de gros pétales aux bords arrondis. On compte en général de 20 à 25 étamines. Comme les fleurs naissent sur les pousses de l’année d’avant, le bois de la dernière pousse est donc le seul qui produit des fruits (et des bourgeons) ce qui implique qu’un rameau ne donne des fruits qu’une seule fois.
Le pêcher est autofertile.
Le feuillage caduc du pêcher a la particularité d’être légèrement odorant, il diffuse un doux parfum d’amande. D’un beau vert franc, les feuilles sont délicatement gaufrées, lancéolées, étroites et acuminées (se terminant en pointe). Longues de 8 à 15 cm et larges de 3 à 4 cm, elles disposent d’une bordure crénelée. Leur pétiole est court et pourvu de 2 ou 3 nectaires (glande sécrétant le nectar).
À partir de la 2e ou 3e année pour certaines variétés, plus sûrement la 4e année, les fruits arrivent à maturité entre la mi-juin et la mi-septembre suivant les variétés et le climat. Très parfumées et sucrées, les pêches présentent une chair blanche, blanc rosé ou jaune, juteuse. Ces drupes globuleuses se développent autour d’un noyau ovoïde, profondément marqué de sillons. Il est la plupart du temps libre, ce qui signifie que la chair se sépare facilement du noyau. Quant à l’épiderme, il peut être duveteux et velouté ou lisse pour les nectarines et les brugnons
Lire aussi
La cloque du pêcherPêches, nectarines, brugnons, à chair jaune ou blanche… Les pêches prennent différentes formes et couleurs suivant les variétés. On en distingue pourtant 4 bien distinctes :
Pour autant, les sélections ont permis de créer des nectarines à chair jaune et des brugnons à chair blanche. On peut aussi ajouter à cette sélection les pêches de vigne à la chair blanche veinée de rouge et les pêches plates.
Le pêcher se plante en plein soleil à l’abri des courants d’air et des vents froids. Une exposition sud-est ou sud-ouest lui convient parfaitement bien. Si vous n’habitez pas dans le sud de la France, le pêcher pourra être palissé contre un mur exposé au sud. Dans les régions qui connaissent fréquemment des gelées printanières tardives, il sera plus difficile, voire impossible, de faire fructifier un pêcher.
Il lui faut une terre ordinaire dans un sol riche, profond et bien drainé. Le pêcher redoute les sols lourds et gorgés d’eau, tout comme les sols calcaires.
La période de plantation dépend de la forme du pêcher. Ainsi, un pêcher à racines nues doit être mis en terre d’octobre à mars, et traditionnellement pour la Sainte-Catherine, hors périodes de gel. Un arbre fruitier à racines nues doit être planté immédiatement après achat car les racines ne doivent pas être exposées au soleil et à l’air libre. Si vous ne pouvez pas le planter immédiatement, mettez-le en jauge en attendant.
Acheté en conteneur, le pêcher peut être planté en automne, d’octobre à décembre, là encore hors périodes de gel ou même au printemps.
Procédez de la même façon si vous plantez un pêcher à racines nues. Mais n’oubliez pas d’habiller et de praliner les racines nues avant la plantation.
Pour une plantation en pot, choisissez un pot relativement grand d’au moins 40 cm de profondeur et de largeur. Après avoir recouvert le fond de billes d’argile ou de graviers grossiers, remplissez le pot d’un mélange de terre de jardin, de terreau et de sable. Il suffit ensuite de procéder comme pour une plantation en pleine terre. Vous pouvez ajouter une petite dose d’engrais pour arbres fruitiers au moment d’arroser.
Pour se développer et fructifier correctement, le pêcher a besoin de quelques soins. À commencer par des arrosages réguliers d’avril à septembre, tôt le matin ou tard le soir. Pour autant, ces arrosages ne doivent pas être excessifs car le pêcher craint le surplus d’humidité. Pour espacer les arrosages, on peut pailler surtout lors des fortes chaleurs estivales.
Un apport d’engrais pour arbres fruitiers est recommandé au printemps. En automne, on peut ajouter un peu de fumure ou du compost en griffant la surface du sol autour du tronc.
Le pêcher étant particulièrement sensible aux maladies cryptogamiques, des pulvérisations de bouillie bordelaise peuvent être faites en prévention au moment du débourrement. Ce traitement peut être renouvelé une seconde fois, 10 jours plus tard. Une autre pulvérisation interviendra en automne, après la chute des feuilles.
Suivant que vous cultivez votre pêcher en plein vent ou en espalier, la taille est forcément différente. Deux tailles sont nécessaires : une taille de formation et une taille de fructification. Tout simplement car le pêcher produit beaucoup de bois mort. En effet, les rameaux qui ont donné des fruits meurent dans la foulée et la fructification se fait sur des pousses de l’année précédente.
Elle se fait sur les pêchers jeunes. Il s’agit de garder les 3 à 5 plus grosses et plus vigoureuses branches charpentières et d’éliminer les branches plus faibles ou mal placées. Ensuite, on peut la pratiquer tous les 5 ans afin d’aérer la ramure de votre arbre.
Cette taille annuelle permet le renouvellement du bois, essentiel pour la fructification. Afin de limiter les erreurs, il est préférable de tailler en février ou en mars au moment du débourrement pour faire la différence entre les bourgeons à bois et les bourgeons à fleurs. Les rameaux à bois stériles doivent être coupés au-dessus du deuxième bourgeon afin de redistribuer la sève. Ainsi, un nouveau rameau naîtra.
Pour les rameaux mixtes qui produisent les deux types de bourgeons, il faut tailler pour conserver les deux bourgeons situés près de la base du rameau, et trois ou quatre bourgeons à fleurs et un bouton un bois au-dessus.
Certains pratiquent aussi une taille en vert après la fructification et la chute des feuilles. Elle consiste à couper le bout des rameaux.
Ces tailles doivent toujours se pratiquer avec un sécateur à lames franches ou un coupe-branches bien aiguisé et désinfecté. Pour limiter l’apparition de maladies, il est également recommandé d’appliquer un mastic cicatrisant sur les coupes.
→ Lire aussi notre tutoriel Pourquoi et comment éclaircir les arbres fruitiers ?
Comme de nombreux arbres fruitiers, le pêcher est relativement sensible aux maladies cryptogamiques. À commencer par la bien nommée cloque du pêcher. Ce champignon qui hiverne sous les écailles des bourgeons se développe par temps froid et humide au moment où les feuilles apparaissent. Les feuilles attaquées présentent des taches jaunes bombées, la face supérieure se gaufre. Les feuilles finissent par tomber et les jeunes rameaux peuvent se déformer. Eva nous explique en détail comment prévenir et traiter cette maladie.
D’autres maladies cryptogamiques touchent aussi régulièrement le pêcher, à savoir l’oïdium, reconnaissable au feutrage blanc sur les feuilles, et la moniliose. Un traitement préventif à la bouillie bordelaise s’avère souvent efficace. À pratiquer au printemps.
Il n’est pas rare que le chancre bactérien s’attaque aussi au pêcher. L’infection se fait à l’automne par les cicatrices des feuilles et les blessures de l’écorce. La suppression des parties atteintes et une pulvérisation à la bouillie bordelaise peuvent limiter la prolifération du chancre.
Autre maladie courante du pêcher la criblure ou maladie criblée qui se manifeste par la présence de petites taches rouge brun et rondes sur les jeunes feuilles. Plus tard, les feuilles se dessèchent et se parsèment de petits trous bordés de rouge. Comme le champignon hiverne sur les feuilles mortes, il convient de les ramasser avec soin.
Ces dernières années, une nouvelle maladie cause de nombreux dégâts aux pêchers et aux abricotiers : le virus de Sharka qui se manifeste par l’apparition de taches pâles sur les feuilles, les rameaux et les fruits. Cette maladie incurable touche essentiellement les Prunus.
Enfin, des ravageurs s’en prennent aussi aux pêchers, tels que les pucerons, les cochenilles ou le carpocapse des fruitiers. Contre la tordeuse orientale du pêcher et le thrips, il existe des pièges à phéromones très efficaces.
La récolte des pêches intervient entre la mi-juin pour les plus précoces à la mi-septembre pour les plus tardives comme les pêches de vigne. La récolte se fait quand les fruits sont colorés au niveau du pédoncule, souples sous les doigts et exhalent un doux parfum. Les pêches étant très fragiles, inutile d’envisager le gaulage. Les pêches se récoltent à la main avec délicatesse et se posent dans un panier doucement.
Une fois récoltées, les pêches peuvent se conserver pendant une semaine dans un endroit frais, à l’abri de la lumière. Comme ce sont des fruits climactériques, ils continuent de mûrir après la récolte. Vous pouvez aussi les entreposer au réfrigérateur.
Les pêches crues peuvent se congeler, soit entières avec le noyau, soit coupées en deux ou en petits morceaux. Tout dépend de ce que vous voulez en faire une fois décongelées.
On peut aussi faire des pêches au sirop dans des bocaux stérilisés.
Comme les abricots, les pêches se sèchent. On commence par les couper en tranches. Ensuite, elles peuvent être séchées au soleil à au moins 25 °C pendant une semaine, au four à 50 ° pendant 8 à 16 heures ou au déshydrateur pendant 12 à 18 heures.
Les pêches se mangent crues ou cuites, en compotes, confitures, crumbles, clafoutis ou tartes…Elles peuvent aussi accompagner un plat salé de viande (canard, lapin, poulet…) ou de poisson comme le saumon ou le cabillaud, simplement poêlées ou grillées au four. Elles entrent aussi dans la composition des glaces et sorbets, des smoothies, des salades de fruits, on peut en faire des coulis, les servir dans une salade ou avec du jambon de Bayonne.
Les pêches sont riches en antioxydants, en fibres et en vitamines C et E et en bêtacarotène, en fer et en cuivre, tout en étant moyennement calorique.
Bien évidemment, vous pouvez toujours vous lancer dans la greffe à l’écusson pour multiplier un pêcher mais c’est une opération délicate que l’on doit réserver à un professionnel. Il sera surtout primordial de choisir un porte-greffe adapté à votre climat et à la nature de votre sol. Le porte-greffe peut être un pêcher franc, un prunier ou un amandier.
Sinon, pour multiplier un pêcher, la méthode la plus simple réside dans le semis de noyau en septembre. Les pêchers les plus simples à multiplier par semis sont les pêchers de vigne. Privilégiez plutôt les variétés anciennes.
Au printemps, de jeunes pousses sont apparues. Repiquez-les dans des pots individuels ou en pleine terre en climat doux. Les fruits peuvent apparaître dès la troisième année.
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