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Maladies et parasites du pêcher

Maladies et parasites du pêcher

Identification, prévention et traitements naturels

Sommaire

Mis à jour le 29 Juin 2023  par Virginie T. 10 min.

Le pêcher (Prunus persica) est un arbre fruitier apprécié pour ses fruits, les pêches que l’on récolte en été. De croissance rapide, autofertile, mais frileux, il fructifie facilement dans nos régions douces du sud de la France. Comme de nombreux arbres fruitiers, le pêcher peut être victime de certaines maladies et ravageurs, comme la cloque du pêcher, la moniliose ou encore la tordeuse.

Découvrez quelles sont les principales maladies du pêcher, comment soigner un pêcher malade, quel est le traitement pour la cloque du pêcher ainsi que les moyens naturels et préventifs pour lutter contre ses agresseurs les plus courants !

→ N’hésitez pas à consulter notre fiche complète : « PÊCHER : PLANTER, TAILLER ET RÉCOLTER SES FRUITS »

Difficulté

La cloque du pêcher

La cloque du pêcher est l’une des maladies les plus fréquentes chez les Nectariniers et Pêchers. C’est une maladie cryptogamique due à la présence d’un champignon (Taphrina deformans) qui hiverne sous les écailles des bourgeons et qui ressurgit après un hiver humide et doux suivi d’un printemps frais et pluvieux (températures entre 10 et 20°C).

Identification et symptômes

Il s’attaque tout d’abord au feuillage. Les feuilles touchées prennent un aspect cloqué et présentent des tâches jaunes bombées. Elles s’enroulent, prennent une coloration jaunâtre puis rouge violacé et finissent par chuter. En cas d’attaque virulente les jeunes rameaux se déforment et se tordent, les fruits se boursoufflent puis revêtent un feutrage gris brun. L’arbre est affaibli, ce qui compromet la récolte des pêches.

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Feuilles atteintes par la cloque du pêcher

Prévention et traitement

  • Renforcez la résistance de votre pêcher en lui apportant à chaque automne du compost ou fumier au pied
  • Supprimez et brûlez les rameaux abîmés porteurs de chancres
  • Choisissez des variétés résistantes à la cloque du pêcher comme Amsden (syn. May Flower) ou Reine des Vergers
  • A l’automne à la chute des feuilles, puis au printemps avant l’éclosion des boutons, pulvérisez de la bouillie bordelaise sur l’ensemble de la ramure afin d’inhiber la germination des spores du champignon. Renouvelez les pulvérisations trois fois, à 10 jours d’intervalle.
  • Alternez avec des décoctions de prêle au printemps puis tous les 15 jours jusqu’en été

→ Découvrez plus de conseils pour lutter préventivement contre l’installation ou les conséquences de la cloque du pêcher

 

L’oïdium

L’oïdium est une autre maladie cryptogamique touchant le pêcher. Le responsable ? Un champignon dont le développement est favorisé par un air chaud et une forte humidité ambiante. Il apparaît généralement dès le milieu du printemps et en fin de saison.

Identification et symptômes

Il se caractérise par un feutrage poudreux blanc grisâtre qui recouvre les feuilles, les bourgeons et les boutons floraux d’où son surnom de « maladie du blanc ». En cas de forte attaque, les jeunes fruits présentent des plaques blanchâtres et farineuses, se dessèchent devenant impropres à la consommation.

Prévention et traitement

  • Taillez régulièrement pour garder une ramure bien aérée

→Suivez les conseils de Pascale pour bien tailler un pêcher

  • Arrosez votre arbre fruitier au pied régulièrement en période chaude en évitant de mouiller le feuillage
  • Paillez pour conserver un sol frais
  • Ramassez et brûlez les parties atteintes afin d’éviter la conservation du champignon en hiver et sa réactivation au printemps ou en été
  • Faites des pulvérisations régulières de purin de prêle ou de purin d’ortie toutes les 2 semaines au printemps et à l’automne
  • Des pulvérisations de Bicarbonate de sodium au printemps et en automne sont également efficaces

→ Tout savoir sur les traitements naturels contre l’oïdium ou la maladie du blanc

La moniliose

La moniliose est une autre maladie cryptogamique qui affecte régulièrement les pêchers et s’attaque principalement aux fruits à noyau. Les spores du champignon (Monilia fructigena ou Monilia laxa) hivernent sous l’écorce, on les repère à la présence de chancres abritant les formes hivernantes du champignon sur les branches. La maladie se manifeste à la faveur d’un temps doux et humide, surtout lorsqu’il pleut durant la floraison. Elle touche essentiellement les fruits blessés par la grêle ou le bec des oiseaux, toute blessure constitue une porte d’entrée pour les spores.

Identification et symptômes

Les dégâts peuvent être importants. Les rameaux sèchent, présentant des rides longitudinales. Les feuilles et les fleurs atteintes se dessèchent et dégagent une odeur caractéristique d’amande amère. Les fruits se momifient, et peuvent rester suspendus à l’arbre durant tout l’hiver sans tomber.

Prévention et traitement

  • En hiver, avec un sécateur à lames franches ou un coupe-branches bien désinfectés, éliminez et brûlez les chancres et les rameaux blessés ou flétris pour éviter la réapparition de la maladie
  • Ramassez et brûlez tous les fruits momifiés restés sur l’arbre et tombés au sol
  • Protégez les fruits des guêpes et des oiseaux
  • Surveillez l’apparition de la pourriture sur les fruits en formation
  • Au printemps, lorsque le feuillage débourre, appliquez un traitement fongicide à base de cuivre, du type bouillie bordelaise sur toute la ramure. Renouvelez cette application lorsque les pétales des fleurs tombent.
  • En traitement préventif également, dès la floraison, pulvérisez toutes 2 semaines des décoctions de prêle ou de purin d’ortie

→ La moniliose des fruitiers – PRÉVENIR ET TRAITER CETTE MALADIE

Le chancre bactérien

Voici une autre maladie assez fréquente chez les fruitiers. C’est encore un champignon (Fusicoccum amygdali) qui est à son origine. La contamination par le chancre est redoutable et peut entraîner la mort de l’arbre tout entier. Là encore, les spores du champignon restent bien à l’abri en hiver entre les écailles des bourgeons, dans les fissures de l’écorce et dans les chancres. Ils se réactivent et se disséminent à la faveur d’un temps chaud et humide. Les dégâts peuvent survenir dès le début du printemps, la circulation de la sève est entravée par les chancres entraînant le desséchement inéluctable des bourgeons, des pousses, et des fleurs. Le champignon du chancre à Fusicoccum contamine les tissus de l’arbre, à l’occasion d’une blessure, pénétrant principalement par les plaies.

Identification et symptômes

La maladie provoque des nécroses, des bourrelets et autres crevasses sur l’écorce conduisant à l’éclatement et au desséchement des rameaux, voire d’une branche toute entière. On observe sur le tronc ou les branches des taches brunes concentriques et parfois un écoulement de gomme. Les jeunes pêches flétrissent et se dessèchent.

Prévention et traitement

Il n’existe pas de traitement pour éradiquer le chancre bactérien. Ces quelques mesures préventives sont donc utiles :

  • Choisissez dans la mesure du possible des variétés peu sensibles
  • Le chancre pénètre suite à des plaies de taille mal cicatrisées : taillez avec des outils bien affutés et désinfectés puis badigeonnez les blessures avec un mastic à cicatriser. Evitez de tailler en automne et lorsqu’il fait humide.
  • Brûlez les déchets de taille
  • Avec un sécateur bien désinfecté avec de l’alcool à 70°C, supprimez et brûlez tous les rameaux atteints de chancre
  • Limitez les apports d’engrais azotés
  • A l’automne, à la chute des feuilles, puis au débourrement, pulvérisez l’arbre avec de la bouillie bordelaise  qui a une action fongicide
  • En cas de forte atteinte, mieux vaut abattre puis brûler les déchets de taille de votre pêcher pour éviter qu’il ne contamine tout le verger

→ Retrouvez notre article sur le chancre des arbres et des fruitiers : traitements et lutte 

La criblure

Encore une maladie causée par un champignon, le Coryneum beijerinckii ! Le Coryneum ou « maladie criblée » affecte les arbres fruitiers à noyau. La maladie survit dans les tissus de l’arbre et ressurgit au printemps et en automne, lors d’un temps doux et pluvieux. Elle touche tous les organes de l’arbre : les feuilles, les rameaux et les pêches.

Identification et symptômes

Des taches rondes rougeâtres d’environ 3 mm de diamètre envahissent les feuilles, elles sont cerclées de noir puis se transforment en perforations d’où le nom de criblure ou le surnom de « maladie du coup de fusil ». Des taches liégeuses et bosselées de couleur brune sont présentes également sur les fruits entraînant l’arrêt de la croissance et leur chute prématurée. Les fortes attaques affaiblissent l’arbre.

Prévention et traitement

  • Taillez et brûlez les branches infestées
  • Ramassez et brûlez les feuilles mortes tombées au sol
  • Ramassez les fruits infestés porteurs de spores
  • Au démarrage de la végétation et juste avant la floraison, traitez avec des décoctions de prêle ou faites des pulvérisations de bouillie bordelaise
  • Renouvelez le traitement après la chute des pétales et à l’automne

→ Retrouvez notre article concernant le Coryneum ou Criblure des fruitiers à noyaux

Le virus de Sharka

La Sharka est une maladie virale grave causée par le Plum pox potyvirus (PPV), qui menace le pêcher mais également les fruitiers de la famille des Prunus (abricotiers, pruniers, cerisiers, amandiers…). La maladie se transmet essentiellement par les pucerons ou par le matériel végétal (porte-greffes, greffons). En France, la souche « Markus » (souche M) est la plus virulente et la plus fréquente sur nos pêchers. Les symptômes apparaissent du printemps au début de l’été.

Identification et symptômes

On observe des marbrures et des taches chlorotiques caractéristiques. Les pétales des fleurs de pêchers présentent des décolorations. Le limbe des feuilles se décolore également sous la forme d’anneaux plus clairs suivant les nervures des feuilles. Les fruits sont envahis d’anneaux décolorés et chutent avant maturité.

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Sharka sur pêche (© US Department of agriculture)

 Prévention et traitement

Il n’existe aucun traitement efficace contre la SHARKA. Une fois installée, la souche « M » se propage rapidement et est très difficile à éliminer. L’arrachage et la destruction des plants infectés sont les seules solutions pour lutter activement. Ce virus fait l’objet d’une lutte obligatoire. En cas de suspicion, vous devez prévenir la mairie de votre commune ou le Service régional de la Protection des Végétaux.

La tordeuse

La tordeuse orientale (TO), Cydia molesta est une larve de papillon qui attaque les jeunes pousses et les fruits. Elle hiverne sous forme de chenille dans un cocon sur le tronc ou sur le sol au pied du pêcher. Devenues papillons au printemps, ces insectes enchainent les cycles de pontes jusqu’en automne. La ponte a lieu lorsque la température crépusculaire dépasse 15°C.

Identification et symptômes

Les chenilles de tordeuse orientale, dès leur sortie des œufs, pénètrent dans les bourgeons, puis creusent des galeries dans les jeunes rameaux et les fruits jusqu’au noyau. Elles causent des dégâts importants compromettant les récoltes de fruits qui sont impropres à la consommation.

Prévention et traitement

  • Favoriser au jardin l’installation des prédateurs naturels de la tordeuse orientale du pêcher (chauves-souris)
  • Installez des pièges à phéromones qui vont piéger les mâles, et donc les empêcher d’aller féconder les femelles

Autres ravageurs du pêcher

Les pucerons

Les pucerons verts peuvent coloniser rapidement les feuilles, les fleurs et les jeunes rameaux des pêchers. Ces insectes piqueurs-suceurs se nourrissent de la sève. Les infestations ont lieu généralement en début d’été. Ils sont particulièrement virulents par temps chaud. Ils provoquent une déformation des feuilles et engendrent de la fumagine, une suie noire et collante sur les feuilles et les fruits qui entrave la photosynthèse et donc la production fruitière.

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Attaque de pucerons sur pêcher

Prévention et traitement

  • Délogez les pucerons au tuyau d’arrosage
  • Posez une bande de glu sur le tronc afin de capturer les fourmis qui entretiennent les colonies de pucerons
  • Installez des plantes-piège à proximité comme les capucines qui vont attirer les prédateurs naturels des pucerons
  • Chaulez d’un badigeon blanc le tronc et les charpentières en hiver pour détruire les formes hivernantes qui se réfugient dans l’écorce
  • Pulvérisez des décoctions de tanaisie ou de purin d’ortie, pour repousser naturellement les pucerons
  • Utilisez en dernier recours un insecticide naturel à base de pyrèthre ou un produit anti-pucerons à base d’huile de paraffine qui va asphyxier les ravageurs.

Les cochenilles

Les attaques de cochenilles à boucliers sont fréquentes. Ces insectes piqueurs et suceurs, à peine visibles à l’œil nu, s’attaquent à de nombreux arbres fruitiers. Les larves apparaissent au printemps, se nourrissent alors de la sève des feuilles, et provoquent des encroûtements sur les branches et les fruits. Les feuilles se couvrent de fumagine, deviennent noires de suie, ce qui entrave la photosynthèse et compromet la croissance et la floraison.

Prévention et traitement

  • Favorisez la présence des auxiliaires dans votre jardin et des prédateurs naturels des cochenilles comme les coccinelles, et les chrysopes
  • En hiver, coupez et brûlez les rameaux infestés de cochenilles
  • En tout début de printemps et tous les 8 jours, pulvérisez du savon noir sur votre arbre pour diminuer la population de cochenilles

Les thrips

Encore des petits insectes piqueurs-suceurs ! Les thrips de Californie, également appelés « thrips des petits fruits », sont des insectes de petite taille munis d’ailes très étroites bordées de longs cils. Ils se nourrissent en piquant les organes végétaux gorgés de sève de la plante. Les larves se développent dans les fleurs, et les jeunes fruits. Ils se développent avec un temps sec et chaud. Leurs attaques sont visibles aux tâches et marbrures de couleur argentées et de nécroses qu’ils laissent sur les organes attaqués.

Prévention et traitement

Les carpocapses

Le ver de fruits ou carpocapse (Cydia pomonella) est un papillon nocturne ravageur de couleur brun grisé, de la famille des tordeuses. Il est très difficile à détecter car il s’active la nuit et hiverne dans un cocon sous l’écorce des arbres. En été, les petites larves creusent des galeries dans les pêches jusqu’au noyau. Leur présence compromet la formation des jeunes fruits et la récolte. Une fois que les larves ont pénétré dans le fruit, il est trop tard pour lutter.

  • En hiver, brossez les troncs avec une brosse à chiendent pour retirer les cocons
  • Favorisez la biodiversité et l’installation de prédateurs naturels des carpocapses (mésanges, chauves-souris, pince-oreille…)
  • Ramassez les fruits véreux
  • A l’automne, posez des bande de glu sur les troncs afin de les piéger les chenilles
  • D’avril à septembre, vous pouvez également pulvériser un traitement à base du Bacillus thuringiensis, une bactérie efficace chez la chenille de pyrale qui neutralisera celles des carpocapses

→ Découvrez plus d’astuces pour lutter naturellement contre le carpocapse dans notre fiche dédiée.

 

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