Cultiver un figuier en pot : où, quand et comment ?

Quelles variétés de figuier sont les plus adaptées à une culture en pot?

Pour une culture en pot ou en bac, sur un balcon ou une terrasse, ou encore dans un petit jardin, une cour ou un patio, choisir la bonne variété de figuier est le premier pas vers le succès. Il va falloir sélectionner la meilleure variété par rapport à plusieurs critères. Logiquement, il faut opter pour des variétés au port naturellement compact ou facilement maîtrisable par la taille. Ces variétés de figuier doivent bénéficier d’une bonne vigueur et d’une productivité optimale. Enfin, il faut choisir des variétés particulièrement rustiques ou tolérantes au froid, puisque, en pot, les racines souffrent davantage des gelées. On peut même envisager de prévoir une solution d’hivernage.

Un dernier critère est à prendre en compte lorsqu’on dispose de peu de place : il faut privilégier les variétés autofertiles qui ne nécessitent pas la présence d’un autre sujet pour fructifier.

Découvrez notre sélection de variétés de figuier, parfaitement adaptées à une culture hors-sol :

• La variété ‘Figality’ : il s’agit d’un figuier nain au port très compact, qui ne dépasse pas 1,50 m en hauteur et 1 m en largeur. Il produit en août de belles figues à chair rouge, particulièrement sucrées et parfumées. C’est une variété autofertile.
• La variété ‘Icecrystal’ : variété au développement réduit qui atteint au maximum 2 m en tous sens. Comme c’est une variété bifère, ce figuier offre deux récoltes, début juillet et fin août. Les figues se distinguent par leur peau rouge foncé et leur chair légèrement acidulée.
• La variété ‘Lucky Berry’ : il s’agit d’une variété naine, qui ne dépasse pas 1 m en tous sens. Pour autant, elle offre une végétation dense et compacte, très ornementale. Les figues obtenues sont violettes, avec une chair rouge foncé très sucrée.
• La variété ‘Gustis Ficcolini’ : avec une hauteur de 1,80 m et une largeur de 1,50 m, ce figuier s’adapte à une culture en pot. D’autant qu’il offre un port très compact, plutôt original. Très productif, ce figuier produit de petites figues à l’épiderme vert jaune et à la chair rouge foncé.
  

  Le figuier ‘Figality’ est parfaitement adapté à une culture en pot

Quand planter un figuier en pot ?

Le timing pour la plantation d’un figuier en pot est primordial. Il faut éviter les périodes extrêmes de gel ou de fortes chaleurs et viser une phase de croissance active pour favoriser l’enracinement. La plantation se fait donc plutôt en début de printemps, entre mars et avril, car le figuier bénéficiera d’un été entier pour se développer avant l’hiver. C’est également la pleine période de développement des racines et de la végétation.

Cependant, une plantation entre la fin de l’été et le début de l’automne est toujours possible, essentiellement dans les régions qui bénéficient d’un climat doux et clément en hiver. Il faudra toutefois veiller à apporter beaucoup d’eau et se méfier des coups de froid précoces et subits. Dans les régions aux hivers froids, la plantation en automne n’est pas recommandée.

Il faut absolument éviter une plantation au milieu de l’hiver à cause du risque de gelées, ou au milieu de l’été (stress hydrique, températures élevées, faible vigueur racinaire…)

La plantation du figuier en pot

La plantation en elle-même d’un figuier en pot ne présente pas de difficultés particulières. Il faut cependant respecter quelques conditions culturales essentielles.

Le choix du contenant

Le pot ou le bac conditionnent la bonne santé et le développement optimal d’un figuier. Il faut donc sélectionner le contenant avec soin :

• Un volume minimum de 30 à 50 litres est requis pour un jeune arbre. Ensuite, au fil des rempotages, on peut offrir au figuier un pot jusqu’à 80 à 100 litres.
• Le matériau du pot entre également en compte : la terre cuite est respirante, esthétique mais plus lourde, la plastique est léger et économique mais non poreux, le bois est isolant.
• Le drainage est impératif, donc le pot doit avoir un trou. Il est également possible de percer le fond du pot si nécessaire. L’ajout d’une couche drainante renforce le drainage.

Il faut enfin penser à la mobilité du pot, essentiellement au cours de l’hiver.

Le choix du substrat

Le substrat est primordial pour la nutrition du figuier, la rétention d’eau et l’aération des racines. Il doit être composé d’une base de bonne terre de jardin ou de terreau neutre de qualité (à hauteur de 50 %), de compost bien mûr (25 %) et de sable grossier (25 %). Bien évidemment, il ne faut pas oublier la couche de drainage constituée de billes d’argile, de graviers ou de pouzzolane. Le substrat doit avoir un pH neutre à légèrement alcalin, le figuier tolérant une légère alcalinité.

L’emplacement le plus adapté

Par ses origines méditerranéennes, le figuier apprécie les situations chaudes et bien ensoleillées, gages d’une bonne fructification. Il faut donc l’installer au soleil ou à un emplacement qui bénéficie d’au moins 6 à 8 heures de soleil par jour. Il doit également être protégé des vents et des courants d’air froids. C’est pourquoi, en hiver, une exposition orientée au sud ou à l’est doit être privilégiée.

Dans les régions aux hivers rigoureux, il faut penser à déplacer le pot vers un endroit abrité ou à le rentrer dans un local hors gel.

La technique de plantation

• Déposer au fond du pot choisi une couche de billes d’argile, de graviers ou de pouzzolane
• Remplir la moitié du pot avec du substrat
• Faire tremper le pot du figuier dans un seau d’eau pendant un quart d’heure pour favoriser le dépotage
• Sortir délicatement la motte du pot et détendre légèrement les racines périphériques
• Positionner la motte dans le pot ou le bac, en veillant à ce que le collet soit aligné avec le haut du pot
• Combler le pot avec le reste du substrat et tasser pour ne pas laisser de poches d’air
• Arroser copieusement et pailler la surface du pot avec un paillis organique pour conserver une certaine fraîcheur.

Quel entretien pour un figuier en pot ?

En pot comme en pleine terre, le bon entretien d’un figuier contribue à une bonne fructification. Le figuier en pot a même besoin d’un entretien renforcé, car le volume de terre est nettement inférieur.

L’arrosage

• Arrosage régulier, surtout les premières semaines après la plantation pour favoriser l’enracinement
• En période de croissance (printemps-été), maintenir le substrat légèrement humide, sans excès
• En automne, réduire progressivement les arrosages et, en hiver, arroser seulement si le substrat sèche complètement.

Évitez absolument de laisser de l’eau résiduelle dans la soucoupe ou le cache-pot. Privilégiez une eau de pluie à température ambiante.

La fertilisation

En pot, les apports nutritifs sont limités. C’est pourquoi il est essentiel de nourrir le figuier et de surveiller les signes de carence comme la chlorose. Au printemps, on peut faire un apport d’un engrais organique équilibré à libération lente, idéalement en début de croissance, vers mars ou avril. En été, on peut ajouter un engrais riche en potasse pour favoriser la maturation des fruits. Un seul apport suffit. En automne-hiver, les apports sont stoppés progressivement pour permettre au figuier d’entrer en dormance.

En pot, les arrosages et la fertilisation du figuier doivent être soignés

La taille

Après récolte de l’automne ou de fin d’hiver selon le climat, on peut procéder à une taille légère pour éliminer le bois mort, les drageons à la base, et les rameaux chétifs. Il faut aussi contrôler la hauteur et le port de votre figuier en pot en rabattant les branches trop longues. Enfin, pour favoriser l’aération de la ramure, il est nécessaire de supprimer les branches gênantes pour éclaircir le centre du feuillage et stimuler la fructification.

Le rempotage

Le rempotage intervient tous les 2 à 3 ans. Il convient de renouveler au moins 50 % du substrat. Si le figuier est trop imposant, on peut simplement faire un surfaçage en changeant le substrat sur 10 cm.

La protection hivernale

Dans les régions où les hivers peuvent s’avérer rigoureux, il convient de protéger le figuier en pot du froid :

• Isoler le pot du froid du sol en le plaçant sur un matériau isolant comme le bois, le polystyrène…
• Renforcer le paillage sur le substrat
• Installer un voile d’hivernage pour protéger les rameaux, surtout ceux des jeunes sujets
• Placer les variétés les moins rustiques dans un local hors-gel.

La surveillance des ravageurs et des maladies

Les figuiers sont peu sensibles aux ravageurs sévères, mais en pot, il est nécessaire de surveiller l’apparition de cochenilles et de pucerons. Une solution à base de savon noir suffit pour éliminer les pucerons. Pour les cochenilles, plus coriaces, on y ajoute une huile végétale et de l’alcool à 90 °C.

Dans un substrat mal drainé, des maladies fongiques peuvent apparaître, entre autres sur les racines. Il faut absolument éviter la stagnation d’eau et éventuellement changer le substrat.