Le Brachychiton rupestris appartient à la famille des Malvacées (anciennement Sterculiacées). Cette espèce porte les noms communs d’arbre bouteille d’Australie, arbre bouteille australien, arbre-bouteille rupestre, baobab d'Australie ou kurrajong du Queensland. Ses synonymes botaniques incluent Delabechea rupestris, Sterculia rupestris, Clompanus rupestris ou encore Brachychiton delabechei. Originaire du centre du Queensland, il pousse dans les collines sèches, sur des sols argileux, schisteux ou volcaniques, au sein de formations semi-arides boisées appelées « Brigalow Belt ». Cet arbre présente un tronc renflé typique en forme de bouteille qui se développe à partir de 5 à 8 ans, atteignant 1 à 3,5 m de diamètre et jusqu’à 18 à 20 m de hauteur en milieu naturel. En culture, les sujets restent plus compacts, autour de 8 à 12 m en pleine terre, seulement 3 à 5 m en pot après de nombreuses années. La croissance est lente, surtout axée sur le tronc les premières années. La floraison a lieu dans l'hémisphère nord entre mars et mai ; elle prend la forme de panicules axillaires regroupant une dizaine à une trentaine de petites fleurs campanulées, de couleur crème à jaune pâle, souvent tachées de rouge à l’intérieur. Chaque fleur mesure environ 1,5 cm de diamètre. Cette espèce est monoïque : les fleurs mâles et femelles sont distinctes, mais portées sur un même sujet. La pollinisation est assurée par les insectes. Les fruits sont des follicules ligneux de 3 cm, en forme de bateau, contenant 4 à 8 graines recouvertes de poils fins. Elles sont comestibles après torréfaction, tout comme certaines parties internes du tronc, traditionnellement utilisées par les populations aborigènes.
Le feuillage est plus ou moins caduc, il tombe majoritairement entre septembre et décembre, même si certaines feuilles peuvent persister en climat doux. Les jeunes feuilles sont profondément palmées, à 3 à 9 lobes étroits. Les feuilles adultes sont entières, étroites, lancéolées ou elliptiques, elles mesurent entre 4 et 14 cm de long. Le feuillage est vert brillant, nervuré, avec un revers plus terne. L’écorce du tronc, lisse sur les jeunes sujets, devient gris foncé et fissurée en losanges à maturité, tandis que les jeunes rameaux conservent une teinte plus claire. Le système racinaire est robuste, pivotant et adapté à la sécheresse, sans caractère traçant ni envahissant.
Arbre emblématique de l’est de l’Australie, le Brachychiton rupestris est aussi chargé d’histoire : dans la ville de Roma, au Queensland, une avenue bordée d’arbres bouteille plantés entre 1918 et 1920 rend hommage aux soldats locaux tombés durant la Première Guerre mondiale. Ces arbres sont aujourd’hui protégés et considérés comme patrimoine naturel et mémoriel.
Avec sa silhouette pittoresque et son allure de baobab, le Brachychiton rupestris peut devenir le point focal d’un jardin sec ou d’une terrasse ensoleillée. Il s’intègre dans un décor inspiré des paysages australiens ou méditerranéens, accompagné de graminées de sol sec, de vivaces résistantes comme l'Euphorbia characias ou encore de cactus rustiques. En bac, on le placera à côté de grandes potées d'agaves ou de dasylirions par exemple. Minimaliste et élégant, il convient aussi aux jardins de style contemporains.
Lorsqu’il est cultivé en pot, le Brachychiton rupestris peut passer de l’intérieur à l’extérieur, à condition de respecter quelques étapes essentielles. On attend la fin des gelées pour l’installer dehors, généralement à partir d’avril ou mai, lorsque les températures nocturnes restent au-dessus de 8 à 10 °C. Pour éviter les brûlures sur le feuillage, un temps d’acclimatation est nécessaire : quelques jours à la mi-ombre avant une exposition progressive au plein soleil. Il appréciera alors pleinement l’air libre, tant qu’il reste à l’abri des vents trop violents. À l’automne, on le rentre dès que les nuits redescendent sous les 5 °C, dans un espace lumineux et hors gel pour l’hiver.