Zamioculcas : Cultiver et entretenir

Description et botanique

Le Zamioculcas zamiifolia est une plante vivace rhizomateuse appartenant à la famille des Aracées, tout comme le philodendron ou le monstera. Originaire des régions tropicales et subtropicales d’Afrique de l’Est, notamment de Tanzanie et de Zanzibar, il est relativement résistant à la sécheresse et tolère des sols pauvres. C’est cette capacité d’adaptation qui en fait une plante si facile à vivre en intérieur.

Le Zamioculcas présente un port érigé et compact, avec des tiges épaisses et charnues qui partent directement de la base, formant une touffe dense et symétrique. Chaque tige porte une série de folioles ovales, brillantes et coriaces, disposées en alternance. Cette disposition donne un aspect graphique et très esthétique à la plante, souvent comparé à une plume ou une fronde.

En intérieur, le Zamioculcas peut atteindre entre 60 cm et 1 mètre de hauteur à maturité, ce qui en fait une plante de taille idéale pour habiller un coin de pièce, une étagère ou un bureau. Dans son habitat naturel, il peut parfois atteindre 1,5 mètre de haut, mais il est rare qu’il atteigne de telles dimensions en pot.

Le feuillage du Zamioculcas est l’un de ses atouts majeurs. Les feuilles sont d’un vert profond, lustrées, presque cireuses, ce qui leur confère un éclat naturel très apprécié. Certaines variétés, comme ‘Raven’, présentent même un feuillage noir spectaculaire.

Il est rare que le Zamioculcas fleurisse en intérieur. Lorsqu’elle a lieu, la floraison prend la forme d’un spadice blanc crème à jaune pâle (en forme de cône ou d’épi), entouré d’une spathe verte, en forme de feuille. Sa floraison est typique de la famille botanique des Aracées, dont font partie de nombreuses autres plantes ornementales : Arum, Spathiphyllum, Dieffenbachia, etc.

La floraison du Zamioculcas

Attention, le Zamioculcas n’est pas rustique : il ne supporte pas les températures inférieures à 10 °C. En revanche, il est extrêmement résistant à la sécheresse, grâce à ses rhizomes souterrains qui stockent l’eau. Cela lui permet de survivre à de longues périodes sans arrosage, un vrai atout pour les jardiniers distraits !

Le Zamioculcas pousse lentement, surtout en intérieur, mais il gagne en prestance année après année. Avec un minimum de soins, il peut vivre de nombreuses années.

Le genre Zamioculcas est assez restreint : il ne compte qu’une seule espèce officiellement reconnue, Zamioculcas zamiifolia. Toutefois, plusieurs cultivars ont été sélectionnés pour leurs particularités esthétiques, notamment au niveau du feuillage. Ces variétés offrent des alternatives intéressantes pour diversifier sa collection tout en gardant les qualités d’adaptabilité propres à l’espèce.

• Zamioculcas zamiifolia : il s’agit de l’espèce-type, la plus couramment rencontrée en jardinerie. Elle se caractérise par des tiges épaisses, droites et des folioles vert foncé, brillantes et charnues. C’est une plante extrêmement résistante, parfaite pour débuter.
• Zamioculcas zamiifolia ‘Raven’ : cette variété est très appréciée pour son feuillage presque noir. À la naissance, les nouvelles pousses sont vert clair, puis elles foncent progressivement jusqu’à atteindre un violet profond ou noir brillant. Le contraste avec la forme classique est spectaculaire, ce qui en fait une plante très décorative et tendance.
• Zamioculcas zamiifolia ‘Zenzi’ : il s’agit d’une version compacte et plus trapue du Zamioculcas. Ses tiges sont plus courtes et épaisses, avec des folioles plus petites et densément regroupées. Elle est idéale pour les petits espaces ou pour une culture sur un bureau. Son allure « mini » ne l’empêche pas d’être aussi robuste que les autres.
• Variétés panachées (rares) : certaines variétés panachées, au feuillage vert et crème, existent mais sont assez rares et coûteuses. Issues de mutations naturelles ou de croisements expérimentaux, elles sont principalement collectionnées par des amateurs passionnés. Leur entretien est similaire, mais elles nécessitent une lumière plus abondante pour préserver leurs couleurs.

Les Zamioculcas se déclinent en différentes variétés, au feuillage vert (Zamioculcas zamiifolia), noir (Zamioculcas ‘Raven’) ou panaché de jaune.

À savoir : le Zamioculcas sécrète une sève légèrement toxique en cas de blessure. Elle peut provoquer des irritations cutanées ou des troubles digestifs si elle est ingérée (notamment chez les animaux domestiques). Il est donc conseillé de le manipuler avec des gants et de le placer hors de portée des enfants et des animaux.

Les principales espèces et variétés

La plantation du Zamioculcas

Où installer le Zamioculcas ?

Le Zamioculcas est une plante d’intérieur très adaptable, capable de s’acclimater à différents types d’espaces. Il préfère cependant certaines conditions pour exprimer tout son potentiel. L’idéal est de l’installer à une lumière vive, mais indirecte. Il tolère bien la mi-ombre, ce qui en fait un excellent choix pour les pièces peu éclairées, comme les couloirs ou les bureaux orientés au nord. Toutefois, une trop faible luminosité ralentira sa croissance, et les nouvelles pousses seront moins vigoureuses.

Il est essentiel de le protéger du soleil direct, surtout en été, car ses feuilles peuvent se brûler sous l’effet des rayons intenses. L’endroit parfait est donc près d’une fenêtre voilée ou légèrement tamisée, ou dans une pièce orientée à l’est ou au nord, où la lumière est douce et diffuse. Le Zamioculcas se plaît à une température comprise entre 18 et 25 °C. Il commence à souffrir dès que les températures descendent en dessous de 10 °C, ce qui le rend peu adapté à une culture en extérieur en climat tempéré.

Un autre atout de cette plante est qu’elle ne demande pas d’humidité particulière. Elle supporte très bien les atmosphères sèches, ce qui en fait une plante idéale pour les intérieurs chauffés, notamment en hiver.

Placez le Zamioculcas à un endroit lumineux, mais sans soleil direct, par exemple près d’une fenêtre exposée au nord ou à l’est.

Quand le planter ?

La plantation ou le rempotage du Zamioculcas se fait de préférence au printemps, entre mars et mai. C’est à cette période que la plante entre en phase de croissance active et supportera mieux les manipulations.

Comment le planter ?

Voici les étapes à suivre pour planter ou rempoter un Zamioculcas :

• Choisir le bon pot : optez pour un pot percé au fond, car le Zamioculcas ne supporte pas l’eau stagnante. Les pots en terre cuite sont parfaits car ils laissent respirer les racines.
• Préparer le substrat : utilisez un mélange bien drainant, par exemple du terreau pour plantes vertes mélangé à du sable, de la perlite ou de la pouzzolane.
• Installer un drainage : placez une couche de billes d’argile ou de graviers au fond du pot pour éviter les excès d’humidité.
• Planter la plante : retirez délicatement la plante de son pot d’origine, sans abîmer les rhizomes. Placez-la au centre du nouveau pot, puis comblez autour avec le substrat en tassant légèrement.
• Arrosage après plantation : arrosez légèrement après la plantation, puis laissez sécher le substrat avant le prochain arrosage. Le Zamioculcas préfère un peu de sécheresse à un excès d’eau.

Comment entretenir le Zamioculcas ?

Le Zamioculcas est réputé pour sa simplicité d’entretien. Il demande peu de soins et pardonne facilement les oublis. C’est donc une plante parfaite pour les jardiniers débutants ou les personnes au rythme de vie chargé. Voici les gestes essentiels pour le garder en pleine forme :

Arrosage

Le Zamioculcas demande des arrosages modérés. Cette plante supporte très bien la sécheresse, mais redoute l’excès d’eau. Ses rhizomes charnus stockent l’humidité, ce qui lui permet de survivre à de longues périodes sans arrosage. Au printemps et en été, un arrosage toutes les deux à trois semaines est généralement suffisant, en prenant soin de laisser le substrat sécher entre deux apports. En automne et en hiver, un arrosage mensuel peut suffire, car la plante ralentit alors sa croissance et consomme moins d’eau. La principale erreur à éviter est de l’arroser trop souvent.

Astuce : si les feuilles commencent à jaunir ou à ramollir, cela peut indiquer un excès d’eau.

Engrais

Un apport modéré d’engrais peut être bénéfique pendant la période de croissance, de mars à septembre. Vous pouvez par exemple utiliser un engrais liquide pour plantes vertes, dilué à demi-dose, à apporter toutes les 4 à 6 semaines.

Nettoyage du feuillage

Nous vous conseillons de dépoussiérer régulièrement le feuillage à l’aide d’un chiffon doux et humide, pour maintenir sa brillance naturelle. Les produits lustrants sont à éviter, car ils peuvent obstruer les stomates.

Taille

Le Zamioculcas n’a pas vraiment besoin d’être taillé, mais vous pouvez couper les tiges abîmées, desséchées ou jaunies à leur base avec un sécateur propre.

Rempotage

Rempotez le Zamioculcas tous les deux à trois ans, lorsque les rhizomes commencent à remplir complètement le pot. Le printemps est la période idéale pour cette opération, qui permet également de renouveler le substrat.

On voit bien ici que les racines sont très denses et n’ont plus de place pour se développer. Ce Zamioculcas a donc besoin d’être rempoté dans un pot plus grand.

Les maladies et parasites

Le Zamioculcas est une plante robuste, peu sujette aux maladies et aux attaques de ravageurs. Cependant, comme toute plante, elle peut rencontrer quelques soucis, surtout lorsque les conditions de culture ne sont pas idéales.

Parasites

Le Zamioculcas peut parfois être attaqué par des cochenilles ou des araignées rouges. Les cochenilles se présentent sous forme de petites masses cotonneuses (cochenilles farineuses) ou de petites coques brunes (cochenilles à bouclier). Elles peuvent être retirées manuellement avec un coton imbibé d’alcool à 90° ou d’eau savonneuse. Quant aux araignées rouges, elles apparaissent surtout lorsque l’air est trop sec. Une brumisation régulière peut prévenir leur apparition, et en cas d’infestation, vous pouvez traiter avec de l’huile essentielle de romarin. Pour cela, mélangez 20 à 25 gouttes d’huile essentielle avec 3 ou 4 gouttes de savon noir liquide et 5 ml d’huile de colza. Diluez le tout dans 1 litre d’eau et pulvérisez sur le feuillage.

Un Zamioculcas infesté de cochenilles à bouclier

Pourriture des racines

Le principal problème auquel peut être confronté le Zamioculcas est la pourriture des racines, presque toujours causée par un excès d’eau. Si les feuilles commencent à jaunir et que les tiges deviennent molles à leur base, il faut immédiatement vérifier l’état du substrat. Un terreau détrempé ou une odeur désagréable sont de sérieux indices. Il faut alors dépoter la plante, couper les parties abîmées et la rempoter dans un mélange sain et bien drainant.

Autres problèmes de culture

Outre l’arrosage, un manque de lumière peut aussi provoquer un affaiblissement de la plante, bien que les signes soient moins évidents à remarquer. Les feuilles peuvent perdre de leur éclat ou s’étirer vers la lumière. Dans ce cas, il suffit souvent de déplacer la plante dans un endroit plus lumineux, tout en évitant l’ensoleillement direct.

Des feuilles séchées sur un Zamioculcas. Cela peut être dû à la pourriture des racines, causée par un excès d’humidité.

Comment multiplier le Zamioculcas ?

Il existe deux principales techniques pour multiplier le Zamioculcas : la division de touffes et le bouturage. La division est plus rapide et particulièrement adaptée si vous avez un plant de Zamioculcas bien développé, qui commence à être à l’étroit dans son pot. Cela permettra de lui donner plus de place pour pousser et de régénérer la touffe.

Multiplier le Zamioculcas par division de touffes

Quand diviser le Zamioculcas ?
Le mieux est d’intervenir au moment du rempotage, idéalement au printemps.

Comment faire ?

• Sortez la plante de son pot et retirez doucement la terre autour des racines, afin de rendre celles-ci bien visibles.
• Séparez délicatement les racines en veillant à garder au moins une tige feuillée par section.
• Replantez chaque division dans un nouveau pot avec un substrat drainant.
• Arrosez légèrement et placez à la lumière indirecte.

Pour diviser le Zamioculcas, sortez la plante de son pot, dégagez le surplus de terre autour des racines, puis prélevez une section avec suffisamment de racines pour garantir sa reprise.

Comment bouturer le Zamioculcas ?

C’est une méthode plus lente, mais très satisfaisante ! Vous pouvez bouturer le Zamioculcas dans l’eau ou directement dans un pot.

Étapes :

• Choisissez une tige saine et vigoureuse, ne présentant pas de signes de maladie.
• Coupez-la à la base, à l’aide d’un couteau aiguisé ou d’un sécateur.
• Vous pouvez ensuite, soit planter la tige dans un pot rempli d’un mélange léger (terreau + perlite ou sable), soit la placer dans un récipient avec de l’eau (par exemple un verre ou un petit bocal). Le bouturage dans l’eau permet de suivre le développement des racines.
• Placez la bouture dans un endroit chaud et lumineux, sans soleil direct.
• Patientez… Il peut falloir plusieurs mois avant que des mini-rhizomes et des pousses apparaissent !
• Si vous avez bouturé le Zamioculcas dans l’eau, repiquez la bouture dans un pot avec du terreau dès qu’elle a produit quelques racines.

Peu importe la méthode choisie, soyez patients ! Le Zamioculcas met du temps à développer ses racines et ses rhizomes. Mais une fois installée, la nouvelle plante sera aussi robuste que sa plante-mère.

Vous pouvez bouturer le Zamioculcas dans de l’eau, puis repiquer la bouture en pot dès qu’elle a produit quelques racines.

Comment mettre en valeur le Zamioculcas et à quelles plantes l'associer ?

Le Zamioculcas est une plante au port structuré et au feuillage lustré qui s’intègre facilement dans de nombreux styles de décoration. Il se marie particulièrement bien avec d’autres plantes vertes au caractère complémentaire. Par exemple, l’association avec un Monstera deliciosa permet de créer un superbe contraste entre le feuillage découpé du monstera et les feuilles lisses et régulières du Zamioculcas. Dans le même esprit, un Pothos aux longues tiges souples et retombantes peut adoucir les lignes rigides du Zamioculcas, tout en ajoutant du mouvement à l’ensemble. Les Chlorophytums, ou plantes araignées, offrent quant à eux un feuillage léger et retombant qui crée un joli contraste avec la verticalité du Zamioculcas.

Zamioculcas, Monstera et Pothos

D’autres combinaisons fonctionnent très bien, notamment avec la Sansevieria, aussi appelée langue de belle-mère. Cette plante au feuillage dressé et rigide partage les mêmes besoins en lumière et en arrosage, ce qui en fait une partenaire idéale. Les Calathea et Maranta, avec leurs feuilles nervurées et souvent colorées, apportent une touche d’exotisme et de fantaisie qui vient rompre avec la sobriété du Zamioculcas. On peut également envisager une association avec un Ficus elastica ou un Ficus lyrata, dont les feuilles larges et brillantes forment un arrière-plan verdoyant, ou encore avec un Aspidistra pour une ambiance plus classique et sobre.

En décoration intérieure, le Zamioculcas se prête très bien aux ambiances modernes et épurées. Il est souvent utilisé dans les intérieurs de style scandinave, où ses formes nettes et son feuillage vert foncé contrastent élégamment avec les tons clairs du mobilier. Installé dans un cache-pot en rotin, en terre cuite brute ou en céramique mate, il complète parfaitement une décoration zen, minimaliste ou même industrielle. Dans un bureau ou un espace de coworking, il apporte une touche naturelle et structurée, sans occuper trop d’espace ni demander beaucoup de soins. Placé en solo dans un grand pot, il peut devenir une pièce maîtresse ou bien se fondre discrètement dans une composition végétale plus large.

Philodendron selloum, Ficus lyrata, Monstera et Zamioculcas zamiifolia