
Bassin et permaculture : comment intégrer l’eau dans un jardin résilient et vivant ?
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Bien plus qu’un simple élément décoratif, le bassin de jardin en permaculture, même petit, joue un rôle important : il attire la faune utile, régule naturellement, limite les besoins en arrosage et structure le jardin. Véritable refuge pour les amphibiens, les insectes pollinisateurs et les oiseaux, il participe au cycle de l’eau et renforce l’autonomie du jardin.
Découvrez comment concevoir un bassin durable, adapté à la permaculture, et quels végétaux choisir pour en faire un espace vivant, harmonieux et respectueux de l’environnement.
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Comment créer un bassin dans son jardin en permaculture ?
Installer un bassin n’est pas réservé aux grands espaces. On entend souvent dire qu’il faut forcément un grand bassin en permaculture… Certes, plus le bassin est grand, plus il contribue à l’équilibre du jardin, mais même un petit bassin peut transformer le fonctionnement de votre jardin, renforcer son autonomie en eau et surtout aider la biodiversité.
Choisir l’emplacement du bassin
Idéalement, il se situe dans une zone en léger creux, capable de récupérer une partie des eaux de pluie qui ruissèle, tout en évitant les excès.
Privilégiez un endroit à la mi-ombre, recevant 4 à 6 heures de soleil par jour. Trop d’ombre limite le développement des plantes aquatiques, tandis qu’un plein soleil permanent favorise l’évaporation et les déséquilibres de l’eau.
Il est conseillé d’éloigner le bassin des grands arbres de la strate arborée. Leurs racines peuvent percer la bâche et la chute des feuilles accélère l’envasement. En revanche, la proximité de massifs ou d’arbustes bas peut protéger l’eau du vent et favoriser la venue de la petite faune. En termes de permaculture, le bassin s’intègre idéalement entre la strate herbacée et la strate arbustive basse, là où il profite d’un ensoleillement partiel sans être envahi par les grandes racines.
Petit ou grand bassin ? Quelles dimensions ?
En permaculture, un bassin d’au moins 3 m3 est idéal afin d’accueillir convenablement une multitude de plantes et de faune. Mais même un petit bassin, dès 1 m3, suffit à attirer la biodiversité, à abreuver les oiseaux et certains insectes. Plus le bassin est grand, plus il stabilise son équilibre naturel et sa température en fonction des saisons. L’idéal est d’adapter les dimensions de votre bassin à l’espace dont vous disposez dans votre jardin, en gardant des zones profondes (au moins 60 cm).
Les étapes de la création d’un bassin en permaculture
Voici les étapes à suivre pour créer un bassin durable et respectueux de l’écosystème :
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Observer le terrain durant plusieurs mois ou saisons, pour repérer les écoulements d’eau, la lumière et la topographie.
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Délimiter la forme du bassin, en privilégiant les contours irréguliers qui favorisent la biodiversité.
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Creuser le bassin par paliers en prévoyant différentes zones :
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un bord peu profond (moins de 20 cm) pour les plantes de berge et l’accès de la petite faune. Les pentes doivent être douces pour permettre aux animaux de remonter sur le bord.
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un palier intermédiaire (40 à 60 cm) pour les plantes émergées,
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une zone plus profonde (au moins 60 à 80 cm) qui limite l’évaporation, stabilise la température et offre un abri à la faune en été comme en hiver.
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Installer un lit de sable : une couche de 5 à 10 cm de sable stabilise le fond et élimine les irrégularités qui pourraient endommager la bâche.
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Poser un géotextile de protection : ce feutre renforce la durabilité de la bâche en la protégeant des pierres, racines et frottements éventuels.
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Installer une bâche étanche ou un revêtement naturel, en s’assurant de sa durabilité. Les bâches en EPDM sont souvent utilisées pour leur résistance.
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Remplir progressivement le bassin, idéalement avec de l’eau de pluie, plus douce pour la faune et les plantes.
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Planter les végétaux en choisissant des plantes adaptées à chaque profondeur : plantes de berge, plantes filtrantes, émergées, flottantes ou oxygénantes. Cette végétation équilibre l’eau, favorise la biodiversité et limite le développement des algues.

Vue en coupe d’un bassin
Assurer la sécurité, notamment pour les enfants : un bassin peut représenter un danger. Il est conseillé d’installer :
- un filet ou une grille de protection discrète à fleur d’eau,
- une clôture (végétalisée ou physique),
- ou toute autre solution adaptée à l’espace et à la configuration du jardin.
La vigilance reste essentielle, surtout avec des jeunes enfants à proximité.
Les plantes aquatiques et de bordure pour un bassin en permaculture
Dans un bassin naturel, les plantes jouent un rôle fondamental pour l’équilibre de l’eau, la filtration, la régulation thermique et l’accueil de la biodiversité. En permaculture, on privilégie des plantes adaptées à chaque zone de profondeur, qui interagissent avec le milieu et renforcent l’autonomie du jardin.
Voici les grandes catégories de plantes indispensables à installer :
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Les plantes de berge, comme les iris des marais (Iris pseudacorus), les joncs ou les carex, stabilisent les abords du bassin, limitent l’érosion et créent des abris pour les petits animaux. Elles structurent la transition entre la zone d’eau et le reste du jardin.
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Les plantes émergées, installées sur les paliers intermédiaires, filtrent naturellement l’eau et offrent des perchoirs à la faune. Parmi elles, on retrouve les massettes, les roseaux ou les salicaires.
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Les plantes flottantes, comme les lentilles d’eau ou les jacinthes d’eau, créent une ombre bénéfique à la surface, limitant l’évaporation et le développement des algues.
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Les plantes oxygénantes, immergées sous la surface, participent à l’équilibre biologique en enrichissant l’eau en oxygène, nécessaire à la faune aquatique. Des espèces comme l’élodée ou la pesse d’eau sont adaptées à cet usage.
L’association de ces plantes, choisies selon la taille du bassin et les conditions météorologiques, permet de créer un écosystème autonome et fonctionnel, en harmonie avec les principes de la permaculture. Les végétaux sélectionnés localement et résistants aux variations de climat sont à privilégier pour limiter l’entretien et garantir la durabilité de l’ensemble.
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Iris des marais, jacinthe d’eau et pesse d’eau (Hippuris vulgaris)
Les bénéfices d’un bassin dans un jardin en permaculture
Un bassin bien intégré à un jardin en permaculture permet de :
- Favoriser la biodiversité, en attirant une faune variée : amphibiens, insectes utiles, oiseaux, certains petits mammifères, mais aussi de nombreux pollinisateurs indispensables à l’équilibre du jardin.
- Créer un microclimat localisé, en régulant la température et l’humidité, ce qui bénéficie aux plantes voisines, surtout lors des périodes de sécheresse.
- Stocker et valoriser l’eau de pluie, élément clé en permaculture, pour limiter l’arrosage et préserver cette ressource.
- Soutenir le cycle naturel de l’eau, en ralentissant le ruissellement.
- Structurer le paysage du jardin, en apportant une zone d’eau vivante qui complète les différentes strates végétales et enrichit la diversité des milieux.
L’entretien du bassin en permaculture
Un bassin bien pensé, avec des plantes adaptées, demande peu d’entretien. En permaculture, on laisse la nature agir, tout en veillant à préserver l’équilibre.
Voici les gestes essentiels pour entretenir un bassin de façon simple et respectueuse :
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Retirer les feuilles mortes et les débris végétaux, surtout en automne, pour limiter l’envasement.
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Tailler les plantes aquatiques si elles deviennent envahissantes, en gardant des zones refuges pour la faune.
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Surveiller la prolifération des algues, souvent liée à un manque de végétation filtrante ou à un excès de lumière directe.
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Compléter l’eau du bassin, en privilégiant l’eau de pluie pour préserver la qualité de l’écosystème.
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Aménager des abris naturels, avec des pierres, galets ou branchages, qui offrent un refuge à la faune.
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Observer l’équilibre du bassin, sans intervenir systématiquement, car un écosystème vivant évolue au fil des saisons.
Avec ces quelques gestes, le bassin reste fonctionnel, vivant et intégré à la dynamique du jardin durable.
Les questions sur le bassin en permaculture
Peut-on installer un bassin sans utiliser de bâche en plastique ?
Oui, il est possible de créer des mares en argile ou d’utiliser des techniques naturelles, mais cela demande un sol adapté et davantage de savoir-faire.
Un bassin attire-t-il les moustiques ?
Un bassin bien équilibré, avec des plantes et des auxiliaires naturels comme les libellules ou les grenouilles, limite naturellement la prolifération des moustiques.
Le bassin consomme-t-il beaucoup d’eau ?
Au contraire, il permet de stocker l’eau et de limiter les pertes par évaporation, surtout s’il est bien intégré et végétalisé.
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