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Comment cultiver un bananier en serre ou en véranda ? Conseils de réussite

Comment cultiver un bananier en serre ou en véranda ? Conseils de réussite

Culture du bananier en serre ou véranda : variétés, soins et fructification

Sommaire

Créé le 1 octobre 2025  par Pascale 6 min.

Considéré comme une plante tropicale réservée aux climats chauds, le bananier (Musa spp.) trouve aujourd’hui sa place dans les serres et vérandas des jardiniers passionnés, même sous nos latitudes tempérées. Grâce à l’évolution des techniques de culture protégée et à une meilleure connaissance des exigences de cette plante spectaculaire, il devient tout à fait possible d’envisager sa culture en milieu clos, non seulement comme sujet ornemental, mais parfois jusqu’à la fructification.

Cependant, réussir la culture d’un bananier en serre ou en véranda ne s’improvise pas. Cette plante impose des conditions précises en matière de chaleur, de lumière, d’humidité et de nutrition. Sans oublier un réel savoir-faire ! Le bananier n’est pas une plante d’intérieur ordinaire, mais bien une espèce semi-tropicale.

Découvrez comment réussir la culture d’un bananier en serre ou en véranda, avec ses contraintes et ses spécificités, et surtout les conseils précis sur les conditions culturales.

Difficulté

Quelles espèces et variétés sont adaptées à une culture en serre ou véranda ?

Choisir la bonne espèce ou variété de bananier est fondamental. C’est d’ailleurs souvent ce qui fait la différence entre succès et échec. Tous les bananiers ne sont pas faits pour vivre en serre ou en véranda. Le choix de l’espèce et de la variété est déterminant pour garantir une croissance vigoureuse et, dans certains cas, une fructification.

Les critères de choix

Pour un espace protégé en climat tempéré, voici les critères essentiels :

  • Une taille réduite : pour tenir dans la hauteur sous plafond. C’est pourquoi les variétés naines sont privilégiées
  • Une tolérance à des températures plus basses : même si on chauffe, des chocs nocturnes peuvent survenir en hiver
  • Une vigueur modérée  : les variétés trop vigoureuses peuvent devenir ingérables
  • Une capacité à fructifier en conditions moins que parfaites
  • Un intérêt ornemental peut aider si le fruit est secondaire. Cet intérêt passe, par exemple, par un feuillage coloré.

Les espèces recommandées

La plupart des bananiers cultivés appartiennent au genre Musa :

  • Musa acuminata : espèce mère de nombreuses variétés comestibles. Elle est sensible au froid mais pousse bien en serre chauffée. Elle constitue la base génétique de la plupart des bananes de table
  • Musa balbisiana : plus rustique, souvent utilisée dans les croisements hybrides. Elle tolère mieux les écarts de température mais produit des fruits moins savoureux
  • Musa basjoo : le plus rustique des bananiers. Il peut survivre à des températures négatives, mais ne fructifie pas sous nos latitudes. Son feuillage luxuriant en fait un excellent choix décoratif
  • Ensete ventricosum : souvent confondu avec les Musa, il ne produit pas de fruits comestibles mais offre une allure majestueuse. Idéal en véranda pour son port architectural
  • Musa velutina : cette espèce, très ornementale par ses bananes roses, peut se cultiver en serre ou véranda, mais le fruit comporte des graines assez dures
  • Musa lasiocarpa : parfaite pour une véranda lumineuse ou une serre fraîche. C’est une variété uniquement ornementale
  • Musa sikkimensis : à cultiver en serre ou véranda avec beaucoup de place. La culture y reste possible mais elle est moins adaptée en intérieur en raison de sa taille, de sa vigueur, et de son besoin en lumière et espace.

    cultiver un bananier en serre ou en véranda

    Trois espèces pour une culture en serre ou en véranda : Musa acuminata, Ensete ventricosum et Musa velutina

Les variétés les plus adaptées

  • Dwarf Cavendish : variété compacte (1,5 à 2 m), idéale pour les vérandas. Elle produit des fruits sucrés et tolère bien les espaces confinés
  • Red Tiger’ : variété aux feuilles vertes colorées de pourpre au revers et de rouge foncé
  • Maurelli’ : faux bananier rouge d’Abyssinie au feuillage pourpre
  • Red Dacca’ : bananier nain au tronc rouge brun et aux fruits roses.

Les défis et contraintes liés à la culture du bananier en serre ou en véranda

Cultiver un bananier dans un espace protégé est un défi, car il faut chercher à recréer un microclimat tropical dans un environnement beaucoup plus contraignant que la nature. Cette culture exigeante est tout de même réservée aux jardiniers aguerris.

Les contraintes thermiques

Le bananier est une plante tropicale ou subtropicale. Il exige donc des températures supérieures à 20‑22 °C en journée et ne tolère guère de fortes fluctuations nocturnes ou des chutes sous les 12‑15 °C. Dans une véranda ou une serre mal isolée, les nuits froides peuvent ralentir voire stopper la croissance, ou même provoquer des dégâts.

De plus, l’accumulation de chaleur en journée peut provoquer un effet de serre, pouvant brûler le feuillage ou assécher le substrat de manière brusque. Enfin, en hiver, le maintien d’une température minimale tolérable exige une source de chauffage. Si l’espace ne peut être chauffé efficacement, certaines variétés plus résistantes seront indispensables.

La luminosité optimale

Le bananier a besoin d’une lumière intense mais non brûlante. Un minimum de 10 heures de lumière par jour est recommandé pour maintenir la croissance. En véranda ou serre, l’orientation, la transparence des vitrages ou leurs traitements (verres anti-UV, films, occultants) jouent un rôle essentiel.

En automne et en hiver, la lumière peut devenir déficitaire. C’est pourquoi l’apport de lumière artificielle (LED horticoles à spectre complet) peut compenser le manque de luminosité naturelle.

L’humidité et la ventilation de l’air

Le bananier exige une humidité relative de 60 à 80 %, constamment vérifiée par un indispensable hygromètre. Il faut donc utiliser des humidificateurs, des bacs d’eau ou des brumisateurs pour maintenir ce taux.

Pour autant, un excès d’humidité sans renouvellement d’air favorise les maladies cryptogamiques. La ventilation de la serre ou de la véranda doit donc être contrôlée pour éviter la stagnation d’air. Cette circulation d’air est aussi importante pour limiter les attaques d’acariens ou de cochenilles, mais sans provoquer de courants d’air indésirables qui pourraient abîmer les feuilles fines.

culture des bananiers dans une serre ou une véranda

La culture d’un bananier en serre ou en véranda demande des conditions culturales optimales et rigoureuses

La gestion de l’espace

Le bananier peut devenir volumineux, son stipe s’épaississant et sa ramification foliaire occupant beaucoup d’espace. En véranda, la hauteur sous plafond, la largeur de passage, l’accès à la canopée sont à anticiper.

Les clés d'une croissance réussie

Le bananier est une plante à croissance rapide, gourmande en eau et en nutriments. Une gestion fine du substrat et des apports est essentielle.

Le choix du substrat

  • Utilisez un mélange drainant et riche, composé de terreau horticole (40 %), de compost bien décomposé (30 %), de perlite ou de sable (20 %) et de fibre de coco (10 %)
  • Privilégiez un pH entre 6 et 6,5
  • Prévoyez une bonne couche de drainage (graviers ou billes d’argile)

L’arrosage

  • En période de croissance (mars à octobre), arrosez fréquemment mais modérément : le substrat doit rester humide sans être détrempé
  • En période de fortes chaleurs, brumisez le feuillage ou maintenez un plateau d’eau à proximité
  • En hiver, réduisez l’arrosage, mais ne laissez jamais le substrat totalement sec
  • Évitez l’eau calcaire et préférez l’eau de pluie ou filtrée
  • Installez un paillage pour maintenir l’humidité

La fertilisation

  • Apportez une fois par mois un engrais équilibré NPK 10-10-10 en période de croissance
  • En phase de fructification, privilégiez un engrais riche en potassium NPK 5-5-15
  • Incorporez du compost ou du fumier bien mûr au printemps pour stimuler la vie microbienne du sol
  • Un apport en oligo-éléments (magnésium, fer, zinc) peut être bénéfique en cas de carences visibles.

Le rempotage

Tous les 2 à 3 ans, rempotez dans un contenant plus large. Profitez-en pour renouveler partiellement le substrat et inspecter le système racinaire. Le bananier apprécie l’espace : un pot de 40 à 60 litres est recommandé pour les variétés fruitières.

La taille

  • Éliminez les rejets pour n’en conserver qu’un ou deux
  • Supprimez les feuilles abîmées ou mal orientées pour améliorer la circulation d’air et la lumière intérieure
  • Envisagez un étêtage si le bananier devient trop haut. Cette coupe du bourgeon terminal stimule la production de rejets latéraux.

Suivi de la croissance, floraison et fructification

Cette dernière partie porte sur les aspects plus techniques et délicats lorsque l’on cherche non seulement à faire pousser un bananier, mais à le mener jusqu’à la production, en serre ou véranda. Obtenir des fruits en serre ou véranda est possible, mais demande patience et rigueur. Le bananier est une plante monocarpique : il meurt après avoir fructifié, mais produit des rejets. La plupart des variétés de bananiers cultivées sont parthénocarpiques, ce qui facilite la culture en serre ou véranda.

Une longue chronologie de croissance

  • Après plantation ou rempotage, la plante passe par un stade de végétation intense avant de “préparer” la floraison.
  • En conditions optimales, certaines variétés peuvent lancer une inflorescence après 9 à 12 mois. En climat tempéré sous serre, ce délai peut être plus long
  • Une fois la fleur épanouie, la fructification prend plusieurs mois selon la variété et la température
  • Après récolte, le stipe se fatigue et doit souvent être remplacé. Le rejet “mère” sélectionné prend alors le relais.

L’entretien

  • Juste après la récolte, il faut supprimer le stipe épuisé par une coupe nette et laisser le rejet sélectionné pousser
  • Il faut régulièrement éliminer les feuilles mortes, pour maintenir la propreté autour du tronc
  • Un calendrier d’entretien annuel (rempotage, bilan nutritionnel, traitements, nettoyage vitres de serre) permet de garder performance et longévité.

    culture bananier serre véranda

    La floraison et la fructification d’un bananier sont difficiles et longues à obtenir en serre ou véranda

Le contrôle des maladies et ravageurs

  • Pourriture racinaire : c’est un risque réel en culture en pot, notamment si le drainage est insuffisant. Il faut surveiller les symptômes comme des feuilles jaunissantes, ou un flétrissement du feuillage
  • Champignons foliaires : une humidité stagnante ajoutée à une absence d’aération favorisent les taches. La circulation d’air est un bon rempart.
  • Insectes (acariens, cochenilles, thrips, pucerons) : en serre, les populations peuvent exploser. Une inspection régulière, un traitement adapté (prédateurs auxiliaires, savon insecticide doux) sont nécessaires
  • Stress thermique / dessèchement de bordure : en cas de chaleur extrême ou d’air sec, les feuilles peuvent brûler sur les bords. Il faut anticiper les voiles d’ombre et les brumisations.

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