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Le pH du sol, qu'est-ce que c'est ?

Le pH du sol, qu'est-ce que c'est ?

Définition et incidences au jardin

Sommaire

Mis à jour le 20 Décembre 2023  par Eva 4 min.

Le pH d’un sol, abréviation de « potentiel Hydrogène », permet de juger de son degré d’acidité et de sa fertilité. La plupart des végétaux sont à l’aise dans des sols dont le pH est compris entre 6 et 7,5 soit proche de la neutralité qui est de 7. Il s’agit en effet d’un point d’équilibre où toutes les potentialités d’un sol peuvent s’exprimer. En dehors de cet intervalle, différents problèmes affectent le bien-être des plantes à moins de choisir des végétaux adaptés au milieu !

Difficulté

Que mesure le pH ?

Le pH ou potentiel hydrogène est un indice compris entre 0 et 14 qui permet de connaître le caractère acide ou basique (calcaire) de votre sol. Il mesure l’activité de l’ion hydrogène H+ dans une solution.

Le pH se mesure sur une échelle qui va de 0 à 14 :

  • 0 est la plus forte acidité : concentration très élevée en acides (et très faible en bases)
  • 14 est la plus forte basicité ou alcalinité : concentration très faible en acides (et très élevée en bases).
  • et 7 la neutralité (concentration équivalente en acides et en bases).

 

ph de la terre

Pourquoi mesurer son pH ?

Connaître cette grandeur chimique permet de comprendre pourquoi certains végétaux ne poussent pas bien malgré vos soins :

  • Un pH inférieur à 5 limite la croissance de la plupart des végétaux, induisant des symptômes de carence en Calcium (Ca) hormis chez les végétaux dits « calcifuges » ou « de terre de bruyère » (Rhododendrons, bruyères, azalées…).  Ce type de sol est très pauvre et souvent toxique pour les végétaux à cause de la libération d’aluminium. Le phosphore (P)  se trouve bloqué et donc inaccessible c’est pourquoi un apport de phosphore sous forme de poudre d’os, de plumes ou de scories phosphatées est vivement recommandé en sol très acide pour stimuler la croissance des racines.
  • Un pH supérieur à 8 limite aussi la croissance des végétaux car la plante a du mal à absorber des éléments du sol et notamment le fer, mais aussi le magnésium… Cela se traduit par le jaunissement des feuilles, entre les nervures, appelé chlorose ferrique.

Si le pH de votre sol tend vers ces valeurs extrêmes, vous avez donc l’option :

  • d’orienter vos plantations vers des végétaux adaptés en particulier si sa valeur s’écarte de l’intervalle 6 à 7,5 qui convient à la plupart des plantes.
  • de corriger le pH avec plus ou moins de succès selon les cas (voir plus bas).

Pour évaluer son pH sans faire appel à un laboratoire d’analyse de sol, rendez-vous sur notre fiche « Comment mesurer le pH du sol« .

Une cartographie des sols forestiers français et l’observation des plantes sauvages (ou cultivées) peut vous aider à confirmer votre mesure.

Quels sont les critères qui peuvent vous alerter ?

La faible croissance des végétaux peut révéler un problème lié au pH :

  • Les plantes du potager des familles des Légumineuses tout comme celles des Brassicacées détestent les sols très acides. Elles présentent différents symptômes comme de faibles rendements (pois, haricots, choux, betterave), des maladies notamment chez la luzerne, une racine creuse et dure chez le navet… La pomme de terre est revanche apprécie les sols acides (pH de 6).
  • Une décomposition longue et difficile de vos déchets végétaux sur le sol témoigne d’une vie microbienne faible due en général à un excès d’acidité. Ce type de sol très acide (pH de 5) constitue une aubaine pour installer les plantes de terre de bruyère : Érables du Japon, rhododendrons, Azalées, Camélias, Bruyères…
  • Des feuillages qui jaunissent notamment entre les nervures (chlorose ferrique) indiquent que votre sol est très calcaire. Ce jaunissement affecte la photosynthèse et par conséquent la croissance de ces végétaux qui présentent une intolérance au calcaire (actif). Il existe de nombreuses plantes indifférentes au pH ou calcicoles qui peuvent convenir : érables champêtres, cistes, romarins, lavandes, Légumineuses, Brassicacées…
chlorose

Signe typique de chlorose ferrique

Peut-on modifier le pH du sol ?

  • Le chaulage c’est-à-dire l’apport de calcaire est une technique ancienne qui permet de remonter le pH des sols très acides. Il autorise le bon fonctionnement du complexe argilo-humique, cette association d’argile et d’humus capable de stocker et mettre à disposition de la plante les éléments minéraux utiles.
  • Abaisser le pH est plus compliqué du moins à terme car même si vous créez une poche remplie de tourbe, de terreau ou de compost, les racines finiront par déborder et se trouver en contact avec le calcaire actif (fraction fine du calcaire total du sol, facilement dissoute et responsable de chlorose ferrique lorsqu’elle dépasse 6 à 10 % selon la sensibilité du végétal).

Qu’est-ce qui fait varier le pH d’un sol ?

La nature de la roche mère

Le pH découle en grande partie de la nature de la roche mère :

  • Une roche calcaire donnera au sol un pH autour de 8,3
  • Certains sols salins sont encore plus basiques
  • Une roche sédimentaire sableuse ou limoneuse présente le plus souvent un pH acide (inférieur à 7) mais il existe aussi des sables calcaires.
  • Les sous-sols granitiques ou schisteux génèrent un sol acide
  • Les sols volcaniques ont en général des pH compris entre 4,5 et 6,5
  • Des sols tourbeux peuvent descendre jusqu’à un pH de 3,5…

L’humification de la matière organique

Un sol a naturellement tendance à s’acidifier qu’il soit en milieu naturel ou cultivé du fait de l’humification de la matière organique. L’apport d’engrais acides (ammonium) accentue d’autant plus ce phénomène si le sol n’est pas labouré. La culture de Légumineuses (pois, haricot, luzerne…) acidifient lentement le sol en surface et profondeur, en libérant de l’ammonium NH4+ principalement.

luzerne

Les légumineuses, comme la luzerne, acidifient le sol

La saison

Le pH est plus élevé en hiver car les ions H+ sont moins concentrés dans la solution du sol du fait d’une humidité plus élevée. En été, la production d’acides organiques due à l’activité biologique importante en cette saison et la moindre teneur en eau du sol font baisser le pH. Ces variations saisonnières sont de l’ordre de quelques dixièmes d’unité pH, mais peuvent atteindre 0,5 à 1 unité en sol calcaire.

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ph de la terre du jardin