-20, -25, -30% sur toutes les plantes vivaces :
s
Hanneton : identification, dégâts et moyens de lutte

Hanneton : identification, dégâts et moyens de lutte

contre ce drôle d'insecte...

Sommaire

Mis à jour le 17 Janvier 2024  par Olivier 4 min.

Quel est donc ce bruyant insecte un peu maladroit qui se cogne à votre fenêtre le soir ? C’est probablement un Hanneton commun.

Redouté pour sa capacité à ravager les cultures, notamment dans les vergers, ce coléoptère nocturne a vu son nombre considérablement diminuer ces dernières décennies et il n’est plus si problématique que jadis.

Mais, sachant que la larve du hanneton se nourrit de racines, il subsiste une petite crainte lorsque nous en découvrons dans notre terre.

Comment le reconnaître surtout lorsqu’il est au stade de « ver blanc » ? Quel dégâts faut-il redouter ? Faut-il intervenir ou le laisser en paix ? On vous dit tout dans notre fiche conseil !

Difficulté

Qui est le Hanneton commun ?

Le Hanneton commun ou Melolontha melolontha est un gros coléoptère de 20 à 30 mm de long aux élytres brun-rougeâtre et que l’on voit épisodiquement de mai à début juillet dans nos jardins. On distingue plus ou moins facilement le mâle de la femelle en regardant les antennes : 7 lamelles chez le mâle pour seulement 6 lamelles pour la femelle.

Au stade larvaire, qui dure d’ailleurs plusieurs années, on peut confondre le Hanneton avec la Cétoine dorée, un autre coléoptère,  mais vert métallique, bien moins problématique que le Hanneton commun. Il est pourtant aisé de les différencier :

  • Larve de Hanneton commun alias le « vert blanc » : blanchâtre à jaunâtre en forme de virgule avec une tache noire au derrière et une grosse tête.
  • Larve de Cétoine dorée : de couleur blanc-grisâtre avec une petite tête, de courtes pattes et un gros derrière.

hanneton et cétoine

Pour en savoir plus, découvrez notre article : « Cétoine dorée, tout savoir sur ce gros insecte du jardin »

Le cycle complet de cet insecte se déroule sur 3 ans. Les larves éclosent 4 ou  5 semaines après la ponte au printemps puis elles s’enfoncent sous terre pour hiberner. Le printemps suivant, les larves remontent et s’attaquent aux racines des plantes pour se nourrir. Puis elles hibernent encore une fois, pour se nymphoser seulement l’été suivant. L’imago (le jeune adulte) sort de la nymphe, mais reste encore sous terre. C’est seulement le printemps suivant qu’il sortira de terre et volera dans le jardin. Les apparitions de hannetons sont ainsi périodiques, certaines années on en voit beaucoup, surtout aux jours les plus chauds.

Dégâts et moyens de lutte au jardin

Dégâts éventuels au jardin :

  • Les larves ou vers blancs rongent les racines des plantes. Si les larvers sont en nombre restreint, les « dégâts » restent très limités. Si elles sont en très grand nombre (ce qui n’arrive pratiquement plus jamais !), la situation peut devenir problématique.
  • Les larves peuvent aussi « abîmer » la pelouse en soulevant quelques mottes de terre.
  • Les adultes grignotent un peu les feuilles d’arbres ou d’arbustes caducs, parfois aussi quelques fleurs ou fruits.

Moyens de lutte :

  • Au potager, un bon labour d’hiver jusqu’à 50 cm permet de tuer une bonne partie des larves de hannetons. N’en abusez pas trop tout de même, votre sol est fragile et un labour trop conséquent perturbera l’équilibre fragile de celui-ci.
  • Un griffage ou un binage, même superficiel est suffisant pour détruire une partie des œufs ou réduire la population des larves.
  • Ne pas faire la chasse à ses prédateurs naturels est le meilleur moyen pour ne pas subir d’invasion de hannetons. Un jardin accueillant pour le hérisson par exemple ou un vieux pommier pour servir de « spot » de nidification aux Chevêches sont des exemples de bonnes solutions.
  • On peut appliquer en septembre et sur une zone infestée une solution d’eau et de nématodes Heterorhabditis bacteriophora qui se nourrissent des larves de hannetons.

hanneton

Intérêt écologique du Hanneton commun

Le Hanneton commun adulte sert de nourriture à de nombreux animaux volants : beaucoup d’oiseaux insectivores et même des rapaces nocturnes en période de nidification comme c’est le cas des Chevêches d’Athena, et des chauves-souris comme la Sérotine commune. La larve, quant à elle, est appréciée des hérissons, des mulots et des taupes. Le Hanneton commun a donc une place très importante dans la chaîne alimentaire.

Les hannetons sont absolument inoffensifs pour l’homme : ils ne piquent pas, ne mordent pas, ne griffent pas… Ils sont simplement attirés par les lumières le soir, voilà pourquoi ils se rapprochent des habitations et semblent prendre un malin plaisir à « toquer » à la fenêtre.

Les larves participent aussi à l’aération de la terre, comme toute la macro-faune du sol. De plus, elles contribuent, un peu malgré nous, à apporter de la matière organique au sol en mangeant les racines des plantes et puis en laissant leur petites crottes. Cette matière organique devient alors assimilable pour les plantes qui restent.

Nota bene : comme bon nombres d’insectes, les Hannetons communs ont été en régression en Europe pour diverses raisons comme la réduction d’habitats naturels, l’utilisation durant de nombreuses années de pesticides et la mécanisation du labour dans les cultures. Mais la véritable « chasse aux sorcières » de tous les hypothétiques ravageurs du jardin n’est pas innocente non plus. En résumé, laissons de la place à ces sympathiques bestioles et aux autres habitants du jardin.

hanneton

Le saviez-vous ?

  • La sous-famille des Melolonthinae regroupe 11000 espèces d’hannetons dans le monde comme, par exemple chez nous, le Hanneton des jardin et le Hanneton de la Saint-Jean.
  • Autrefois, les enfants attachaient une ficelle autour du corps de l’insecte pour le faire tournoyer au-dessus de leur tête.
  • Réputé ravageur des cultures, le Hanneton a été, vers la fin du XIXe siècle et le début du vingtième, chassé avec zèle. On encourageait les enfants à les attraper et les détruire, notamment dans les vergers. Cette pratique portait même un nom : le hannetonnage.
  • Il y a peu encore, les Hannetons communs étaient inscrits sur les listes d’espèces protégées en France et en Belgique. Ils n’y sont plus car, grâce à des changements bénéfiques dans les modes de culture et la diminution drastique de l’utilisation d’insecticide, les hannetons reprennent petit à petit du poil de l’insecte. Ouf !

Commentaires