Les plantes aromatiques utiles pour un jardin en permaculture

Pourquoi intégrer des plantes aromatiques en permaculture ?

Cultiver des plantes aromatiques s’inscrit parfaitement dans la logique permaculturelle, qui vise l’autonomie, la biodiversité fonctionnelle et la réduction des apports extérieurs (engrais, traitements, etc.). Grâce à leurs propriétés répulsives ou attractives, elles participent activement à l’équilibre du jardin.

Et pourquoi donc ? Eh bien, certaines plantes aromatiques libèrent dans l’air des composés volatils (odeurs, pollen, etc) qui repoussent certains insectes ravageurs. D’autres, très mellifères, attirent abeilles, syrphes et papillons, essentiels à la pollinisation. Enfin, nombre d’entre elles s’associent bien avec les légumes ou les fruitiers, en stimulant leur croissance ou en masquant leur présence aux ravageurs.

Thym, mélisse citronnelle et ciboulette

Les plantes aromatiques incontournables à cultiver en permaculture

Voici une sélection de plantes aromatiques particulièrement adaptées à un potager en permaculture et pourquoi :

• La ciboulette : vivace, son odeur repousse les pucerons et les mouches de la carotte. Elle protège ainsi les rosiers et limiterait aussi l’apparition de la maladie des taches noires. De plus, elle attire les abeilles.
• Le thym : sa floraison mellifère et son feuillage odorant perturbent et limitent la présence de certains insectes (mouches blanches, nématodes, etc). Il favorise aussi la présence des pollinisateurs et s’associe bien aux légumes méditerranéens comme la tomate ou l’aubergine.
• La menthe : son odeur forte repousse les fourmis, pucerons, mouches et attire les syrphes (dévoreuses de pucerons !). À utiliser avec précaution en raison de sa nature envahissante ou à planter dans un contenant enterré ou dans un coin éloigné.
• La sarriette : efficace contre les pucerons et les aleurodes. En plus de ses propriétés répulsives, elle améliore la croissance des haricots et des fèves.
• Le basilic : très bon compagnon des tomates, il éloigne les mouches blanches, tout en stimulant leur croissance. En plus, ces deux-là s’entendent aussi très bien en cuisine… coïncidence ?
• La mélisse officinale (Melissa officinalis) : son feuillage citronné peut aider à éloigner les moustiques, et ses fleurs, très mellifères, attirent de nombreux pollinisateurs utiles au potager.
• L’aneth : attire les coccinelles et les syrphes, tous deux grands prédateurs de pucerons. Sa floraison aérée donne du volume au potager.
• Le romarin : très résistant à la sécheresse, agit comme un répulsif naturel contre la mouche de la carotte et les altises.
• L’origan : forme un bon couvre-sol vivant, protège le sol et attire de nombreux pollinisateurs grâce à sa floraison mellifère prolongée.

Menthe, Basilic et romarin

Tableau des plantes aromatiques selon leur rôle en permaculture

Comment choisir les bonnes plantes aromatiques selon les besoins de son jardin ?

Pour créer un équilibre naturel efficace, sélectionnez chaque plante aromatique en fonction des fonctions écologiques qu’elle remplit et dont vous avez besoin. Tenez compte aussi de votre climat et de votre sol.

• Si le jardin est souvent envahi de pucerons, privilégier la sarriette ou l’aneth, qui attirent leurs prédateurs naturels.
• En cas de manque de pollinisateurs, miser sur la mélisse, le thym ou l’origan, tous très mellifères.
• Pour protéger les légumes-fruits, le basilic est un allié de choix, tandis que le romarin protège les racines contre certains insectes.
• Enfin, dans les zones difficiles ou sèches, le thym ou le romarin s’imposent comme des solutions résilientes, même en sol pauvre.

L’observation reste la clé : chaque jardin évolue, et les plantes aromatiques permettent d’ajuster naturellement les équilibres sans intervention lourde.

Aneth, sariette et origan

Comment intégrer ces aromatiques au jardin en permaculture ?

La disposition des plantes aromatiques n’est pas laissée au hasard. En permaculture, elles s’intègrent au plus près des cultures à protéger ou des lieux de passage.

• Les plantes aromatiques vivaces, comme le thym ou la ciboulette, peuvent former des bordures ou des haies basses protectrices. Elles structurent l’espace tout en créant des microclimats bénéfiques.
• Les plantes annuelles ou bisannuelles, telles que le basilic ou l’aneth, trouvent naturellement leur place en compagnonnage des légumes, au sein de buttes de culture ou en potées mobiles.
• Pensez aussi à varier les plantes afin d’étaler les floraisons pour nourrir les insectes pollinisateurs tout au long de la saison.

Créer une spirale aromatique : une technique permaculturelle adaptée

La spirale aromatique est un aménagement typique de la permaculture. Elle permet de cultiver plusieurs plantes aromatiques sur un petit espace en créant différents microclimats grâce à sa forme en colimaçon. Le sommet, sec et chaud, accueille le thym ou le romarin. Sur les flancs, on place des espèces intermédiaires comme la ciboulette et l’origan. En bas, là où l’humidité est conservée, on installe la menthe ou la mélisse.

→ Pour en savoir plus, lisez notre article : “Comment créer une spirale d’aromatiques ?“.

Une spirale de plantes aromatiques dans un jardin en permaculture (image améliorée par IA)

Conseils pratiques pour réussir leur culture

Pour profiter pleinement des plantes aromatiques au jardin, il convient de respecter quelques règles simples :

• Installer les aromatiques au bon endroit : le thym, le romarin ou la sarriette préfèrent un emplacement ensoleillé, sec et bien exposé. À l’inverse, la menthe et la mélisse apprécient une zone plus fraîche et mi-ombragée.
• Soigner le drainage du sol, surtout pour les espèces méditerranéennes. Un excès d’humidité fait pourrir les racines. En sol lourd, ajouter du sable ou du gravier en fond de plantation.
• Éviter les arrosages excessifs. La plupart des aromatiques s’adaptent très bien à la sécheresse une fois bien enracinées. Un arrosage modéré, mais régulier suffit en période de forte chaleur.
• Tailler ou récolter régulièrement : cela stimule la ramification, prolonge la durée de vie de la plante et empêche la montée en graines trop précoce. Il vaut mieux couper le matin, lorsque les arômes sont les plus concentrées.
• Laisser quelques plants monter en fleurs, surtout en fin de saison. Le jardin profite ainsi d’une floraison mellifère précieuse pour les abeilles.