Neoregelia : l’entretien au fil des saisons

Les saisons ont leur importance pour les plantes même en intérieur

Dans nos habitations, l’impact des saisons se fait ressentir de façon moins intense. Nous y conservons généralement une température assez constante tout au long de l’année. Les plantes d’intérieur sont donc moins soumises aux aléas climatiques et ne sont pas concernées par les intempéries : vent, pluie, gel, etc.

Toutefois, les conditions de culture vont tout de même évoluer et ne seront pas les mêmes en été ou en hiver. Luminosité et hygrométrie (taux d’humidité dans l’air) peuvent notamment être très variables en fonction des saisons.

N’oublions pas non plus que les plantes ont leur propre cycle végétatif : le Neoregelia connaît ainsi une période de croissance, mais aussi une période de repos, pendant lesquelles il n’a pas du tout les mêmes besoins. C’est donc pour cela que les gestes d’entretien (arrosage, fertilisation, taille, luminosité…) gagnent à être adaptés en fonction des saisons, même en intérieur. C’est l’assurance de garder un Neoregelia en pleine santé.

Le printemps : la saison de pleine croissance du Neoregelia

Au printemps, la plupart des végétaux sortent de leur dormance et recommencent leur croissance. Le Neoregelia ne fait pas exception. Il se calque en effet sur le retour progressif de la lumière et la remontée naturelle des températures. C’est la période où la plante demandera le plus de soins pour bien se développer.

En premier lieu, c’est la fréquence d’arrosage qui va s’adapter. Elle va devenir plus régulière, environ une fois par semaine ou tous les 10 jours. Pour savoir quand arroser votre Neoregelia, une astuce consiste à tâter la terre avec les doigts. Si elle est sèche sur les premiers centimètres, c’est le signe que vous pouvez arroser. Du fait de ses origines tropicales, le Neoregelia aime la chaleur et l’humidité. Il demande donc un sol qui reste frais, c’est-à-dire jamais totalement sec. De plus, observez la rosette de feuilles de la plante. S’il n’y a plus d’eau en son cœur, vous pouvez également l’humidifier. Toutefois, évitez les excès d’eau, qui peuvent engendrer le développement de maladies fongiques ou cryptogamiques (issues de champignons). Pour cela, pensez à toujours vider le cache-pot ou la soucoupe de votre plante une vingtaine de minutes après l’arrosage. Pour ne pas oublier, il suffit de mettre une alerte sur votre téléphone. Si vous savez que vous avez tendance à avoir la main lourde sur les arrosages, vous pouvez aussi opter pour la solution du bassinage. Cela consiste à placer le Neoregelia dans un récipient d’eau, un évier ou une baignoire, afin qu’il puisse boire par le dessous progressivement. La plante va ainsi s’hydrater juste ce qu’il faut, en fonction de ses besoins. Au bout d’une vingtaine de minutes, laissez le contenant s’égoutter puis remettez la plante à sa place.

Puisque le printemps est la saison de reprise de croissance, c’est le moment de mettre tout en place pour que la plante se développe harmonieusement. Pour cela, n’hésitez pas à tourner son pot tous les 2 à 3 semaines. Même si les températures se radoucissent, les matinées et les soirées restent fraîches : veillez donc à ce que votre Neoregelia ne soit pas placé en situation soumise aux courants d’air, notamment lors de votre aération quotidienne. Limitez au maximum les gros écarts de températures.

De l’eau, de la lumière… il ne reste plus qu’à nourrir la plante. Le Neoregelia est une plante qui pousse lentement et qui capte l’essentiel de ses nutriments de l’eau et de l’air. Elle n’a donc pas besoin de gros apports de fertilisants. En cette période, vous pouvez simplement lui donner un petit coup de pouce en lui apportant de l’engrais spécifique pour orchidées ou broméliacées, afin de favoriser le développement du feuillage et l’intensité de ses couleurs. Reportez-vous toujours aux consignes de fabricants et n’hésitez pas à réduire encore les doses : un excès peut entraîner des soucis de culture (racines brûlées, plante plus sensibles aux parasites, etc.).

Un peu d’engrais favorisera de belles couleurs

Les Neoregelia sont des plantes assez compactes, qui conservent une taille modeste (20 à 50 cm de diamètre en moyenne). Toutefois, si vous constatez que la plante est à l’étroit dans son contenant (tous les 2 à 3 ans en général, si les racines dépassent du pot), procédez à un rempotage dans un contenant de taille supérieure (plutôt plus large que trop profond). Choisissez impérativement un modèle percé en son fond, afin que l’eau d’arrosage en excès puisse s’écouler. Du côté des matériaux, la terre cuite permet de mieux laisser respirer le substrat, surtout si vous faites parfois preuve d’une trop grande générosité concernant les arrosages. Pensez à installer une couche d’éléments drainants au fond du pot, à base de graviers ou de billes d’argile. Complétez de terreau léger, adapté aux plantes épiphytes (spécial orchidées ou broméliacées par exemple) et arrosez légèrement.

Au besoin, vous pouvez aussi tailler les éventuelles feuilles jaunies, séchées ou abîmées à la base de la rosette, en utilisant impérativement un sécateur propre, préalablement désinfecté avec de l’alcool. C’est un geste simple qui permet de réduire les risques de transmission de maladies entre plantes. Une fois que le pied mère aura fleuri, au bout de quelques années, il va petit à petit dépérir. Attendez que la plante soit entièrement jaune pour la couper à la base. Mis à part cela, le Neoregelia n’a pas besoin d’être taillé.

Enfin, le printemps est aussi la saison idéale pour les multiplications. Celle du Neoregelia se fait principalement par rejets, produits par la plante mère après la floraison. Il s’agit de petites pousses que vous pouvez détacher à l’aide d’un couteau propre, puis replanter dans un nouveau contenant pour obtenir de nouveaux sujets.

L’été : prévenir les coups de chaud

Pendant l’été, le Neoregelia continue sa croissance. A cette période, ce sont les arrosages et l’humidité ambiante qui feront l’objet de toute votre attention. La plante doit en effet être préservée des coups de chaud et de la sécheresse.

Côté orientation, si le Neoregelia est placé derrière une fenêtre très exposée (au sud notamment), pensez à le mettre un peu en retrait ou à installer un léger voilage. Si la plante a besoin d’une exposition lumineuse, elle préfère la lumière indirecte, qui ne risque pas de brûler son feuillage. Privilégiez donc les expositions est ou ouest.

Ensuite, les arrosages seront plus soutenus à cette période, pouvant intervenir une à deux fois par semaine. Mais laissez toujours la terre de surface et le cœur de la rosette sécher entre deux arrosages. Veillez aussi à ce que l’humidité ambiante reste élevée, en ajoutant des billes d’argile dans la soucoupe ou le cache-pot. Vous pouvez aussi pratiquer des brumisations régulières du feuillage. Idéalement, utilisez de l’eau non calcaire. Si vous n’avez pas la possibilité de recueillir de l’eau de pluie, vous pouvez utiliser de l’eau filtrée ou de l’eau du robinet mélangée à un produit anticalcaire ou à un peu de vinaigre blanc.

Les apports d’engrais ne sont plus utiles.

Enfin, observez régulièrement votre plante pour repérer tout signe éventuel de parasites ou de maladies : thrips, araignées rouges, cochenilles farineuses, pourriture du cœur, etc. Rappelons qu’une plante dont les besoins naturels sont comblés sera moins sensible à ce type de problèmes de culture.

Neoregelia spectabilis

L’automne : période transitoire de modération pour le Neoregelia

En automne, le Neoregelia ralentit sa croissance et commence petit à petit à se préparer pour son repos hivernal.

Les arrosages vont donc simplement être progressivement espacés.

L’hiver : la période de dormance du Neoregelia

L’hiver signe le début de la période de repos du Neoregelia : il entre en dormance et arrête sa croissance. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut le négliger.

Tout d’abord, c’est une période qui peut être compliquée, d’abord à cause de l’absence de lumière. N’hésitez pas à déplacer votre plante afin qu’elle puisse toujours en bénéficier plusieurs heures par jour. Si besoin, vous pouvez aussi utiliser une lumière artificielle adaptée aux plantes tropicales.

Ensuite, nos intérieurs sont parfois très chauffés à cette période : radiateurs, cheminées, poêle, four… Veillez à ce que la plante soit éloignée de toutes ces sources de chaleur. Mais ne placez pas non plus le Neoregelia dans un lieu soumis aux courants d’air ou aux grands écarts de températures. Idéalement, il a besoin de 18 à 27°C en moyenne. En dessous de 15°C, il commence à souffrir.

À cette période, puisque nos intérieurs sont très secs, ne négligez pas l’humidité ambiante, dont la plante a toujours besoin. Si les arrosages vont être réduits au minimum (toutes les 2 à 3 semaines), pensez à maintenir des brumisations régulières. S’il reste de l’eau stagnante au cœur de la rosette, videz-la au bout de 15 jours environ, afin de limiter les risques de développement de bactéries ou de champignons, pouvant entraîner une pourriture du cœur.

Neoregelia ‘Wolfgang’