Tout savoir sur les différents bulbes à fleurs pour réussir leur culture

Bulbes, cormes, rhizomes… Comment les distinguer ?

Commençons par un petit point de vocabulaire. L’expression « plante à bulbes » rassemble généralement toutes les plantes qui possèdent des organes de réserve souterrains bien charnus. C’est ce qui leur permet de se nourrir, de se développer et de fleurir. Mais en réalité, toutes ne disposent pas d’un vrai bulbe.

Le bulbe est généralement de forme renflée et arrondie. C’est en fait une plante à l’état embryonnaire qui possède une tige et dont les feuilles modifiées (écailles ou tuniques) recouvrent la partie centrale. Le bulbe se multiplie en produisant des caïeux sous la terre (parfois appelés bulbilles), à côté du bulbe principal. Si vous coupez en deux un oignon, vous remarquerez effectivement la tige et les écailles qui l’entourent, ainsi que la base d’où partent les racines. Chez les plantes à bulbes, le feuillage va sécher quelques semaines après la floraison. Mais il aura permis à la plante de constituer des réserves nutritives, soigneusement stockées dans le bulbe, afin de relancer le cycle de vie l’année suivante.

En haut, bulbes de jacinthes. En bas à gauche, ceux de tulipes, et à droite, des bulbes de narcisses

Les cormes sont également proches des bulbes, mais ont une face plus aplatie. Ce sont aussi des organes de réserve qui permettent à la plante de stocker les nutriments. Mais c’est ici, dans les écailles renflées, constituées de feuilles modifiées, qu’elles sont précieusement gardées. Le corme ne dispose pas de plusieurs couches d’écailles comme le bulbe, mais il est entier. C’est le cas chez les crocus ou les glaïeuls.

En haut cormes de glaïeuls, en bas à gauche cormes de crocus et en bas à droite griffes de renoncules

Pour leur part, les rhizomes sont en fait des grosses racines charnues et renflées, comme chez le muguet, les iris ou les hémérocalles. Elles poussent à l’horizontale et portent des racines. Ici encore, c’est ce qui permet à la plante de créer des réserves nutritives. Le gingembre fait aussi partie de ces plantes à rhizomes, tout comme les anémones. Les rhizomes sont généralement traçants, ce qui leur permet de s’étaler rapidement, voire de coloniser tout un espace. C’est ce qui rend notamment certains bambous envahissants, voire destructeurs.

En haut, rhizomes de cannas, en bas à gauche d’Iris, et de gingembre en train de germer à droite

Évoquons enfin les tubercules, qui sont en fait des morceaux de tiges ou de racines gonflées, afin de devenir des organes de réserve. C’est ce que l’on retrouve chez la pomme de terre. Les nouvelles pousses se développent directement sur les tubercules, ce qui permet de les diviser très facilement en les séparant du pied-mère. Les dahlias disposent aussi de tubercules.

Tubercules de dahlia et de Colocasia

Pour bien les planter, lisez notre article : “Dans quel sens planter les bulbes ?“.

Pourquoi planter des bulbes à fleurs ?

Les plantes à bulbes ont de nombreux atouts :

1. Elles se multiplient très facilement. Beaucoup de variétés se naturalisent elles-mêmes, c’est-à-dire qu’elles reviennent fidèlement chaque année et se propagent dans une zone donnée sans aucune intervention du jardinier. Une façon simple d’obtenir naturellement de nouvelles plantes, capables de fleurir ensuite rapidement. En plantant des bulbes, vous pourrez ainsi voir leur nombre doubler, voire tripler au fil des ans. C’est ce qui peut donner d’impressionnants tapis floraux. Il est également possible de les diviser pour les multiplier soi-même, afin d’en planter ailleurs au jardin ou en pot.
2. Les bulbeuses disposent d’une incroyable diversité de coloris: des plus doux et pastel aux plus vifs et intenses, il y a vraiment de quoi combler tous les goûts. Même constat du côté des formes de fleurs, qui peuvent être très variées : en grappes, en trompettes, en clochettes, en étoiles, en cornets, etc.
3. Les plantes à bulbes ont également des tailles et silhouettes variables. Les plus petites, qui ne dépassent pas une vingtaine de centimètres, pourront être cultivées même dans les jardins restreints ou en jardinière sur le balcon, la terrasse ou en cour intérieure. Les plus grandes, pouvant parfois dépasser les 2 mètres, comme chez certaines variétés de cannas ou les dahlias géants, s’intégreront dans d’opulents massifs. Les plantes à bulbe sont aussi parfaites pour habiller le pied des arbres et arbustes, égayer une rocaille, une bordure ou une pelouse un peu trop sage. Elles permettent de combler facilement les espaces vides.
4. Certaines sont bien parfumées, idéales pour apporter une touche olfactive au jardin ou à proximité des lieux de passage. Elles sont incontournables dans un jardin de senteurs.
5. Les bulbeuses sont faciles à associer dans toute ambiance de jardin : romantique, exotique, contemporaine, japonisante, bohème, naturaliste, etc. Elles ne gênent généralement pas la croissance des autres plantes.
6. En plantant différents types de bulbes, il est possible de fleurir le jardin quasiment toute l’année, de la fin de l’hiver à la fin de l’automne.
7. Elles sont globalement faciles à cultiver, même pour les jardiniers débutants. Il suffit de planter les bulbes en terre et de laisser faire. Pas besoin d’engrais ni de soins supplémentaires. Leur principale exigence est de disposer d’un sol bien drainé, dans lequel l’eau ne stagne pas. C’est ce qui pourrait effectivement conduire au pourrissement des bulbes. Les plus frileux seront simplement sortis de terre avant l’hiver pour être stockés au sec, à l’image des dahlias ou des cannas.

Dahlias

Les principaux bulbes de printemps

Les bulbes de printemps sont, logiquement, ceux qui fleurissent juste après l’hiver. Certains sont particulièrement précoces, montrant leurs premières fleurs alors que l’hiver est encore là, dès janvier, à l’instar des perce-neiges, des cyclamens, des crocus ou des incontournables narcisses. Un peu plus tard au printemps, vous observerez aussi les jacinthes, les muscaris, les tulipes, les anémones et les iris. En fin de printemps, voire au début de l’été, c’est l’ail d’ornement qui prend le relais avec sa floraison sphérique et colorée très graphique. Moins connus, mais tout aussi intéressants, citons les scilles et leurs fleurs en clochettes, les camassias et leurs hampes de fleurs étoilées, ou encore les erythroniums aux charmantes fleurs ressemblant à des lanternes.

Ils annoncent ainsi avec poésie le retour imminent de la douceur et de la lumière, tout en apportant une touche de couleur et d’animation bienvenue pendant la saison la moins opulente au jardin.

Ces bulbes se plantent à l’automne.

Muscaris, Erythronium, allium et tulipes

Les principaux bulbes d’été

Vous l’aurez compris, les bulbes d’été fleurissent pendant la saison chaude. Parmi les plus connus, citons évidemment les dahlias, les lys, les arums, les cannas, les amaryllis, les agapanthes et les alstroémères.  N’oublions pas les crocosmias, aux airs de petits glaïeuls et aux couleurs bien vives, parfaites pour apporter une touche d’exotisme. Évoquons aussi les tulbaghias, au feuillage lancéolé et aux fleurs tubulaires blanches ou roses gracieuses.  Pour une floraison bien parfumée, tournez-vous vers certains lys, les freesias et leur parfum rappelant le jasmin ou les ornithogales.

L’un des rares défauts de ces bulbes florifères et colorés ? Ils demandent un sol frais (qui ne s’assèche jamais totalement), à une période de l’année où le manque d’eau touche de nombreuses régions. Surtout dans les jardins du Sud, il est donc important de leur trouver un emplacement protégé des vents desséchants et du soleil brûlant. La mise en place d’un paillage sera également recommandée, afin de limiter l’évaporation naturelle et de mieux garder l’humidité dans le sol. Les bulbes d’été sont également souvent les moins rustiques. Certains d’entre eux sont carrément frileux et devront être déterrés avant l’hiver dans les régions où il gèle.

Crocosmia, alstroemeria, dahlia, et freesia

Les principaux bulbes d’automne

Les bulbes d’automne prennent le relais des floraisons une fois la saison estivale terminée. Ils permettent de prolonger l’animation au jardin et font merveille en ambiance de sous-bois, pour apporter une touche colorée. Parmi les incontournables, citons les cyclamens de Naples et les colchiques, capables de former de vastes tapis. C’est aussi la période de floraison du fameux Crocus sativus, dont les fleurs donnent la précieuse épice rouge : le safran. Moins connu, le Sternbergia lutea ou faux crocus d’automne nous gratifie de fleurs en gobelet solaires, d’un jaune bien vif, entre septembre et octobre. Évoquons aussi les nérines, dont la floraison tardive intervient entre septembre et novembre, dévoilant des ombelles de fleurs aux pétales bouclés.

Sous climat tempéré, ils se plantent en fin d’été et ont l’avantage de fleurir quelques semaines plus tard. Dans les régions plus chaudes et sèches, ils seront plantés à l’automne et fleuriront l’année suivante.

Crocus sativus, Cyclamen de Naples, Sternbergia et nérines

Bien choisir ses bulbes de fleurs

Comme pour toutes les autres plantes, les bulbes seront choisis en fonction de vos conditions de culture. Pensez donc à prendre en compte :

• le type de sol (lourd, léger, fertile, pauvre…), afin d’adapter les conditions de plantations (alléger le sol, le nourrir…) ;
• l’exposition (ensoleillée, tamisée, mi-ombragée…) ;
• l’espace disponible (petite bordure ou jardinière, grand massif, pelouse…) ;
• les conditions climatiques (embruns, chaleur, humidité, vents violents, fortes gelées…).

Par exemple, les grands bulbes de fleurs, comme les glaïeuls, ne supportent pas les expositions trop venteuses, qui peuvent faire ployer leur hampe florale. Prévoyez donc une exposition abritée ou un tuteurage adapté.

En jardinerie, les bulbes sont bien souvent disponibles en sachets. Veillez à ne choisir que des bulbes d’aspect sain, qui sont bien fermes et ne présentent pas de traces de moisissures ou de blessures. Rappelons que le calibre fait référence à la circonférence du bulbe, indiquée généralement en centimètres. Cette information donne une information sur la future taille de la fleur : un perce-neige de calibre 4-5 cm donne logiquement une fleur plus petite qu’un bulbe de tulipe calibre 10+.