
Comment cultiver un oranger en pleine terre ou en pot ?
Plantation, entretien, gestion des maladies et parasites... tout savoir sur la culture de l'oranger
Sommaire
L’oranger (Citrus sinensis), appelé aussi oranger doux, appartient à la famille des Rutacées. Il est issu d’hybridations anciennes entre des mandariniers et pamplemoussiers, originaires d’Asie du Sud-Est. Intimement lié à la douceur et à la couleur chaude de son fruit, l’oranger a parcouru le monde via les routes de la soie, les conquêtes et la colonisation. Cultivé en pleine terre depuis des siècles dans les régions méditerranéennes, il a trouvé sa place dans les vergers ou les jardins de particuliers. Ailleurs, la culture en grand bac s’impose.
Découvrez tous nos conseils pour planter, cultiver et entretenir un oranger en pleine terre ou en pot afin d’obtenir de belles récoltes.
Quelle variété d'oranger choisir ?
On distingue trois types d’oranges, chacune adaptée à un usage spécifique :
- Les oranges navels aux gros fruits, sans pépins, juteux et parfumés. La variété ’Washington’ est certainement la plus connue.
- Les oranges à jus.
- Les oranges sanguines au cœur rouge plus ou moins prononcé selon le cultivar.
Si l’oranger est apprécié par son feuillage vernissé et sa floraison très parfumée, il existe également des orangers aux fruits ornementaux. Ainsi, l‘oranger ‘Corrugata’, fruit d’une hybridation entre l’orange douce et l’orange amère, est décorative par ses oranges à la peau ondulée.

L’étonnant oranger ‘Corrugata’
Les orangers du commerce sont le plus souvent greffés, sur des porte-greffes comme le bigaradier ou oranger amer (Citrus aurantium) ou le citronnier épineux (Poncirus trifoliata). Ces porte-greffes lui confèrent une rusticité supérieure, une meilleure résistance aux maladies et une adaptation à différents types de sol.
Plantation de l'oranger en pleine terre : où, quand et comment ?
Très peu rustique, l’oranger se montre relativement résistant jusqu’à – 5 à – 7 °C. C’est pourquoi il se cultive en pleine terre dans une large zone du littoral méditerranéen aux hivers cléments et doux, mais il s’adapte parfaitement bien à une culture en bac.
Où planter ?
Il faut absolument choisir un emplacement ensoleillé, sans être brûlant, abrité du vent et des courants d’air froids. Comme il ne supporte pas les embruns, les jardins de bord de mer ne lui conviennent guère.
Il se plaira en outre dans un sol léger, bien drainé et frais, riche en humus. Il redoute tout particulièrement les terrains argileux ou mal drainés qui retiennent l’humidité en hiver. De même, il craint les sols trop calcaires ou trop acides.
En pleine terre, l’oranger s’accommode d’une bonne terre de jardin, enrichie de compost, à laquelle sera ajouté du sable ou de la pouzzolane pour assurer le drainage.

L’oranger aime les sols riches, drainés et frais
Quand planter ?
Une plantation au printemps, entre avril et mai, est à privilégier. En dehors de toute période gel ou de sécheresse.
Comment planter ?
- Creusez un trou deux à trois fois plus large que la motte.
- Assurez un bon drainage en ajoutant des graviers ou des billes d’argile au fond du trou.
- Faites tremper la motte dans un seau d’eau pour la réhydrater.
- Amendez avec du compost ou du fumier mûr, mélangé à la terre extraite.
- Placez la motte à fleur du sol, sans enterrer le point de greffe.
- Rebouchez, tassez légèrement pour éviter les bulles d’air, puis arrosez généreusement pour assurer le contact racinaire.
- Paillez avec un paillis organique.
La plantation en pot : où, quand et comment ?
Dans les régions où les hivers sont plus froids, l’oranger se plante en pot ou en bac. Il pourra ainsi trouver sa place sur un balcon ou une terrasse, dans une cour ou un patio, ensoleillé le matin et partiellement ombragé aux heures les plus chaudes. Il faut éviter les emplacements venteux. En hiver, il rejoindra une véranda, une serre froide ou un jardin d’hiver.
Quel pot et quel substrat choisir ?
Il faut prévoir un pot percé, ni trop grand ni trop petit, juste légèrement plus grand que la motte. Pour faciliter le drainage, il faut déposer une couche de billes d’argile ou de graviers grossiers au fond du pot.
Le substrat sera composé de 1/3 de terre franche du jardin, 1/3 de terreau spécial agrumes,1/3 de sable grossier, auquel on ajoute du compost bien décomposé.
Quand planter en pot ?
Idéalement, la plantation se fait de mars à mai, pour éviter les gelées, car l’oranger peut être placé directement dehors.

La culture d’un oranger en pot est exigeante, mais largement possible
Comment planter ou rempoter un oranger ?
- Une fois votre pot percé choisi, déposez votre fond de drainage (graviers grossiers, billes d’argile).
- Faites tremper la motte dans un seau pour la réhydrater.
- Remplissez la moitié du pot avec votre substrat.
- Démêlez légèrement les racines de la motte.
- Positionnez la motte à environ 2 cm du rebord, en veillant à ne pas enterrer le point de greffe.
- Comblez le pot avec le reste de substrat et tassez délicatement.
- Arrosez abondamment pour bien humidifier la motte.
- Posez un paillage organique au pied de votre oranger.
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Cultiver un oranger en potQuel entretien pour un oranger ?
Comme le citronnier et le pamplemoussier, l’oranger est un agrume gourmand en eau et en engrais. C’est pourquoi il doit bénéficier d’un entretien suivi pour espérer obtenir une fructification correcte.
L’arrosage de l’oranger
En pleine terre, un oranger doit être arrosé régulièrement au printemps et en été, mais sans excès. Il faut toujours laisser la surface sécher un peu entre deux arrosages. En hiver, les intempéries devraient lui suffire.
Cultivé en pot, un oranger est plus exigeant. Entre mars et octobre, les arrosages interviennent de 3 à 7 fois par semaine selon la chaleur. En plein été, un arrosage quotidien est recommandé, surtout par fortes chaleurs. En hiver, un arrosage une fois par semaine suffit amplement. Il faut toujours laisser s’écouler l’eau et vider la soucoupe ou le cache-pot.
Les arrosages se font à l’eau non calcaire à température ambiante. L’eau de pluie est la meilleure.
La fertilisation de l’oranger
Pour les orangers cultivés en pleine terre, un apport de compost peut être fait au printemps et en automne.
En pot, la fertilisation est essentielle, car le substrat s’épuise vite. De mars à octobre, il faut apporter un engrais liquide spécial agrumes toutes les trois semaines ou un engrais à libération lente spécial agrumes tous les six mois.
La taille de l’oranger
Au printemps, vous pouvez procéder à une légère taille aux ciseaux ou au sécateur des nouvelles pousses pour lui conserver son joli port arrondi et stimuler la floraison et la production de fruits. Profitez-en pour éliminer le bois mort, les branches mal placées ou abîmées, et les gourmands.
Le rempotage de l’oranger
Ce rempotage se fait tous les 2 à 3 ans environ, entre avril et juin, ou en fin d’été pour les arbres plus âgés. Lorsque l’oranger ne peut plus être rempoté à cause de sa taille, un surfaçage suffit. Il faut remplacer les 10 cm de substrat supérieurs.
La protection hivernale
En pleine terre, les orangers se montrent tolérants jusqu’à – 7 °C sur de courtes périodes. Mais ils restent très sensibles aux gelées. C’est pourquoi, dans les zones en limite de rusticité, il est préférable d’installer un voile d’hivernage et de pailler le pied avec une bonne couche de feuilles mortes.
Les sujets en pot doivent être hivernés dans un local lumineux non chauffé (5 à 10 °C) comme une véranda, un jardin d’hiver ou une serre.
La gestion des maladies et parasites
Les cochenilles et les pucerons sont relativement fréquents sur les orangers, en pleine terre ou en pot. Une solution de savon noir (5 cuillères à soupe dans un litre d’eau) est un traitement efficace et naturel. À renouveler si besoin toutes les semaines. Les araignées rouges peuvent aussi s’installer sur le feuillage de l’oranger. Le fait de brumiser ou de donner une douche au feuillage peut réduire leur présence.
Du côté des maladies, la fumagine peut s’installer suite à la présence de cochenilles ou de pucerons. Il faut traiter ces ravageurs pour prévenir l’apparition de cette poudre noire qui bloque la photosynthèse. D’autres maladies fongiques peuvent se déclarer, souvent lorsque les conditions culturales ne sont pas optimales.
Pour en savoir plus : Oranger : comment identifier et traiter ses maladies et parasites ?
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