Comment décrypter les informations sur les sachets de graines ?

Les informations concernant la plante : espèce et variété

Ce sont évidemment les premières informations qui vont nous intéresser : à quel type de plantes correspondent les graines ?

Généralement, le sachet va d’abord afficher une photo ou une illustration de la plante à maturité. Le nom commun est également donné (« ail des ours » par exemple), parfois associé au nom botanique latin (Allium ursinum par exemple). Certains semenciers indiquent aussi le type de plantes et son cycle de vie : légume perpétuel, fleur annuelle, bisannuelle, vivace, etc.

Parfois, vous retrouverez aussi une courte description concernant la plante et des conseils pratiques : ses vertus, son utilisation, sa taille à maturité, la couleur de ses fleurs, les caractéristiques de son feuillage, sa silhouette, etc.

Les conseils de culture pour réussir le semis

Ensuite, nous pouvons observer sur les sachets de graines de nombreuses informations concernant le mode de culture des plantes. Ce sont des informations plus techniques.

1. La période de semis idéale. Elle s’étend souvent sur un ou plusieurs mois.
2. La période de récolte ou la période de floraison, qui peuvent être exprimées en mois ou en jours après le semis (18 jours par exemple entre le semis et l’arrivée à maturité de la plante pour des radis).
3. La technique de semis. Elle peut être en poquet, (plusieurs graines dans un trou), à la volée (dispersion des graines à la main) ou en ligne (semis alignés en rang). La mention « en place » (directement en pleine terre) ou « en intérieur / sous abri » peut aussi apparaître. Certains semenciers donnent beaucoup d’indications techniques sur leurs paquets : profondeur de semis, température de germination, nombre de jours pour obtenir la levée des graines, exposition, espacement, arrosage, type de sol, etc. Pour faciliter la lecture de toutes ces informations, les semenciers font souvent le choix d’utiliser des pictogrammes : gouttes d’eau pour l’arrosage, flèches pour l’espacement, soleil ou nuage pour l’exposition, etc.

Les informations concernant les graines

Les labels

Il en existe plusieurs. Le plus répandu est le label AB (logo vert et blanc), créé par le Ministère de l’Agriculture français en 1985. Il assure que les semences répondent au cahier des charges bio et ont été certifiées par un organisme agréé par les pouvoirs publics. Des contrôles pour vérifier la bonne application des règles peuvent être appliqués. Il existe également le logo Eurofeuille, qui correspond au label européen. Tous deux se distinguent des semences issues de l’agriculture conventionnelle.

En optant pour des graines bio, vous vous assurez :

• que les plants sur lesquels elles ont été récoltées ne sont pas issus d’OGM controversés ;
• qu’elles ne sont pas traitées avec des produits chimiques (pesticides, insecticides, produits antifongiques…) ;
• que vous soutenez un modèle d’agriculture plus durable, qui utilise des pratiques plus vertueuses pour l’environnement et qui réduit la dépendance de l’humain aux produits chimiques.

Les graines bio peuvent être issues de variétés anciennes et/ou locales, qui gagnent à être (re)découvertes, même si elles sont moins répandues. Elles peuvent aussi être considérées comme plus faciles à cultiver, puisqu’elles n’auront pas été élevées à grands coups d’engrais de synthèse, donc connaissent des conditions de culture un peu plus « à la dure » (même si certains engrais sont utilisables en agriculture biologique).

Citons par ailleurs le label Demeter, qui certifie que les graines sont conformes au cahier des charges de l’agriculture biodynamique : utilisation de préparations naturelles visant à revitaliser les sols, respect des cycles naturels (notamment lunaires), etc.

Certains sachets de graines peuvent aussi afficher la mention «semences non traitées», ce qui signifie que les graines n’ont pas subi de traitement après leur récolte (mais cela ne garantit pas que la plante mère n’en a pas reçu).

La mention F1

La mention F1, pour First Filial Generation, n’est pas toujours bien connue du grand public. Elle fait référence à des graines issues d’une hybridation, c’est-à-dire d’un croisement entre des plantes afin d’améliorer les qualités d’une variété : tomate moins sensible au mildiou, courgette plus productive, etc. Ce ne sont pas des OGM puisque le matériel génétique de la plante n’est pas modifié.

Mais elles ont un inconvénient majeur : elles ne sont pas reproductibles. Cela signifie qu’il est impossible d’obtenir la même variété l’année suivante en utilisant les graines, puisque les qualités de la plante ne sont associées qu’à la première génération (elles ne sont pas stabilisées pour les générations suivantes). Il est donc impératif de racheter des semences chaque année, ce qui crée une forme de dépendance. Si vous souhaitez récolter vos propres graines pour faire vos semis à l’avenir, ne choisissez pas de sachets de semences F1, mais assurez-vous qu’il s’agit de graines reproductibles.

Profitons-en pour casser une idée reçue : toutes les graines bio ne sont pas forcément reproductibles. Certaines peuvent être issues d’hybrides F1. Toutefois, par souci de cohérence morale et environnementale, beaucoup de semenciers labellisés privilégient effectivement les graines qui peuvent être ressemées d’une année sur l’autre. Notons aussi que des graines issues de variétés anciennes seront forcément reproductibles.

Les semences enrobées ou pelliculées

Cette information indique que les graines sont recouvertes d’un enrobage, généralement à base d’argile, qui leur garantit une forme plus régulière facilitant la manipulation, ainsi que l’ajout des nutriments favorisant la levée des semis.

Elles sont à distinguer des semences colorées qui sont traitées, généralement contre certaines maladies fongiques (causées par des champignons), comme la fonte de semis.

Les informations complémentaires concernant les graines

Enfin, vous pourrez lire sur les sachets de graines :

• le nombre de semences, parfois exprimé en grammes, en nombre approximatif (+ ou -) ou en s/p, ce qui signifie simplement « semences par sachet » ;
• la date de leur récolte ;
• la DLUO, c’est-à-dire la date limite d’utilisation optimale garantissant un bon taux germinatif ;
• éventuellement, le taux de germination, exprimé en pourcentage (89 % signifie que 89 graines sur 100 sont censées germer si les conditions de semis propices sont respectées) ;
• le nom et l’adresse du semencier ;
• le numéro de lot, qui peut être utile en cas de problème de germination.