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Punaise diabolique : comment protéger vos plantes contre cet insecte nuisible ?

Punaise diabolique : comment protéger vos plantes contre cet insecte nuisible ?

Identification, prévention et solutions naturelles contre cet insecte

Sommaire

Modifié cette semaine  par Marion 5 min.

Il existe différents ravageurs des plantes, que ce soit au potager, au verger, au jardin d’ornement ou en intérieur. Mais certains peuvent causer plus de dégâts que d’autres. La punaise diabolique fait notamment partie de ces insectes qui s’attaquent à de nombreux végétaux. Fruits, légumes et plantes ornementales peuvent ainsi être victimes de ses piqûres.

Voyons comment identifier cet insecte, les moyens de prévention à mettre en place et les traitements naturels à utiliser en cas de prolifération.

Difficulté

La punaise diabolique : qui est-elle ?

La punaise diabolique, Halyomorpha halys de son petit nom scientifique, est également connue sous le nom de punaise marbrée. C’est un hémiptère, qui dispose d’ailes antérieures courtes (élytres) qui recouvrent son corps, tout comme le puceron, la cigale ou la cochenille. Il s’agit d’un insecte piqueur-suceur qui utilise un rostre articulé pour percer différents éléments des végétaux afin de se nourrir de sève.

Assez grosse, elle mesure entre 12 et 17 mm de longueur pour 7 à 10 mm de largeur. Elle dispose d’un corps plutôt plat, dont la forme rappelle celle d’un bouclier. Côté couleur, elle est généralement grisâtre, mais peut afficher des nuances tirant vers le brun ou le rougeâtre, un peu marbrées ou mouchetées. Autour de son abdomen, des bandes blanches et noires sont visibles. En réalité, elle ressemble à d’autres punaises, comme la nébuleuse (Rhaphigaster nebulosa), la plus répandue en Europe. Cette dernière affiche aussi un coloris variant du gris au brun avec des motifs peu marqués. Visuellement, elle porte toutefois une aiguille abdominale dont ne dispose pas sa cousine, mais cet élément n’est pas toujours facile à observer. La punaise diabolique porte, par contre, des marques blanches au niveau de ses antennes. Toutes deux sont capables d’émettre une odeur désagréable lorsqu’elles se sentent menacées, grâce à des glandes situées sur les côtés de leur abdomen.

Halyomorpha halys

Halyomorpha halys

La punaise diabolique est originaire d’Asie de l’Est. Elle s’est répandue dans le monde et se trouve aujourd’hui aussi bien en Amérique du Nord (où elle a d’abord été introduite accidentellement) qu’en Europe, du fait de sa grande capacité d’adaptation à différents environnements. Elle ne connait pas non plus beaucoup de prédateurs naturels dans ces régions, ce qui explique son expansion facilitée. En France, elle est présente depuis 2012, où elle a été observée pour la première fois en Alsace.

La punaise diabolique se retrouve dans des milieux variés, surtout dans les zones boisées, dans les haies et les jardins, là où elle trouve aussi bien le gîte que le couvert. Mais elle croît aussi dans les zones agricoles. En fin d’automne, les adultes ont tendance à profiter de la chaleur de nos logements, voire de nos véhicules, mais se protègent aussi en restant à l’extérieur dans du bois mort. Le pic d’activité reprend au printemps et jusqu’à la fin de l’été.

Pour se reproduire, la punaise pond des œufs blancs, ronds et pointus rassemblés en paquets, directement sur les plantes hôtes. Cette progéniture va connaître différents stades larvaires avant de devenir adulte. Il n’y a généralement qu’une génération par an.

reproduction punaise diabolique

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Les dégâts causés par la punaise diabolique

La punaise diabolique peut causer beaucoup de dégâts aux cultures, aussi bien sur les plantes fruitières que sur les plantes potagères ou les plantes ornementales, vivaces comme annuelles. Brassicacées, Cucurbitacées, Rosacées… Elle ne semble bouder aucune famille de végétaux. C’est pour cela qu’elle est considérée comme un vrai ravageur des cultures, voire une menace pour l’arboriculture, la viticulture et le maraîchage. Elle provoque ainsi des dégâts sur les cerisiers, les kiwis, les pommiers, les poiriers, les framboisiers, les tomates, les aubergines, les poivrons, le soja, le maïs, les vignes, les noisetiers, etc.

Que ce soit dans les jardins de particuliers ou dans les terres agricoles, elle va impacter les récoltes en piquant les fruits et les légumes, qui vont se couvrir de tâches décolorées. Surtout, ils ne peuvent pas arriver à maturité correctement ou leur goût peut être altéré. Les fleurs peuvent aussi tomber précocement, les bourgeons avorter. Cela induit une vraie perte de rendement.

Enfin, comme d’autres insectes piqueurs, la punaise peut aussi contribuer à propager des éléments pathogènes (bactéries, virus…), qui peuvent affaiblir la plante dans sa globalité.

Par contre, rappelons que les punaises diaboliques ne présentent pas de danger pour les humains et les animaux domestiques : elles ne piquent pas et n’attaquent pas. Leur présence dans les logements peut toutefois être inconfortable.

Prévenir l’apparition de la punaise diabolique

Au jardin, favoriser l’équilibre naturel, permettant aussi bien aux ravageurs qu’à leurs prédateurs de cohabiter, est l’une des clés pour protéger ses récoltes. Coccinelles, perce-oreilles, araignées et micro-guêpes Anastatus bifasciatus font notamment partie des prédateurs potentiels des punaises diaboliques. Pour pérenniser leur présence au jardin, plusieurs petits gestes peuvent être mis en place.

  1. Bannir toute utilisation de produits chimiques, polluants et néfastes pour la biodiversité (insecticides, fongicides, herbicides…).
  2. Installer des hôtels à insectes et/ou proposer divers abris (tas de bois, tas de pierres, souches percées…).
  3. Mettre des abreuvoirs à disposition de la faune, notamment en été et en hiver (en prenant soin de changer l’eau régulièrement et d’installer un galet au fond des contenants pour qu’aucun être vivant ne s’y noie).
  4. Cultiver des plantes mellifères, des plantes sauvages et des essences indigènes, mais aussi privilégier la polyculture (culture de différentes espèces végétales).
  5. Laisser des zones de friche ou pratiquer la tonte différenciée.
  6. Installer une mare, les zones humides étant précieuses pour de nombreux êtres vivants.

En prévention, afin de protéger vos cultures, vous pouvez aussi utiliser des barrières physiques, en installant des filets à mailles fines dès le début du printemps. Ce n’est, certes, pas la solution la plus esthétique, mais elle a l’avantage de ne demander aucun produit particulier.

Testez également les plantes répulsives, comme la Nepeta ou cataire, dont l’odeur très aromatique participerait à repousser les punaises. À cultiver à proximité des cultures sensibles. Les macérations d’ail auraient aussi un effet répulsif naturel.

punaises diaboliques comment s en debarrasser

La présence de quelques tas de bois dans un jardin permet d’abriter de nombreux prédateurs

Les traitements naturels contre les punaises diaboliques

Comme toujours, nous vous déconseillons d’avoir recours à des insecticides chimiques. En plus d’être polluants et non sélectifs (ils peuvent impacter de nombreux insectes, même les plus utiles), ils sont bien souvent peu efficaces, surtout en extérieur.

Toutefois, il existe d’autres solutions naturelles à mettre en place en cas d’infestation de punaises diaboliques.

Au printemps, la pose de pièges à phéromones, qui vont attirer les mâles et les empêcher de se reproduire, est assez efficace.

Un ramassage manuel des insectes peut aussi être envisagé en début de saison, même si cette solution peut être longue et fastidieuse. A réserver aux espaces restreints. La solution létale consiste à les placer ensuite dans un bocal, laissé au congélateur pendant 24 heures.

Des recherches semblent en cours concernant l’utilisation de plantes pièges, qui permettraient d’attirer les punaises diaboliques sur certains végétaux pour les détourner des cultures à protéger (comme la capucine pour les pucerons). Sorgho, tournesol et millet pourraient notamment se révéler efficaces.

lutter contre punaise diabolique

L’installation de pièges à phéromones se révèle efficace

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Halyomorpha halys