
Comment protéger les bulbes d’Allium contre les rongeurs et les maladies ?
Des gestes simples et naturels pour garder de beaux ails au jardin ou en pot
Sommaire
Les Allium ou ails d’ornement, nous font profiter au printemps d’une magnifique floraison sphérique, graphique et colorée. Mais nous connaissons aussi les Allium comestibles du potager, par l’intermédiaire des oignons, de l’ail ou de la ciboulette.
Superbes notamment en massifs comme dans les bouquets, les ails d’ornement sont des bulbeuses faciles à vivre, qui redonnent généreusement chaque année. Mais pour les garder en pleine santé, quelques gestes de soins permettront de les protéger contre les ravageurs et les maladies. Voyons comment prévenir les risques, identifier les problèmes de culture et appliquer si besoin les soins naturels adaptés.
Lutter contre les rongeurs qui se régalent des bulbes d’Allium
Identification
Les rongeurs sont les principaux ravageurs des bulbes d’Allium. Il peut s’agir de mulots, de campagnols ou de souris, qui se régalent de la partie souterraine de la plante. Cela induit l’arrêt de son développement et l’empêche de sortir de terre.

Le mulot peut faire des dégâts sur les bulbes d’Allium
Prévention et solutions
Pour prévenir les risques de se voir grignoter ses bulbes par des rongeurs affamés, la prévention consiste à les empêcher d’y accéder. Pour cela, vous avez plusieurs solutions.
- Cultiver les Alliums en pot. Les rongeurs ont plus difficilement accès aux parties souterraines lors de la culture en contenant, surtout s’ils sont placés en hauteur.
- Entourer les bulbes d’un grillage à mailles fines. Vous pouvez soit installer ce type de protection pour chaque pied, soit prévoir une solution plus globale qui entoure tout un groupe de bulbeuses.
- Installer un panier anti-rongeurs ou une cage à bulbes, que vous pourrez vous procurer en jardinerie.
En complément, vous pouvez aussi cultiver au milieu de vos massifs ou du potager des plantes réputées naturellement répulsives contre les rongeurs. Elles dégagent en effet une odeur forte, qui incommoderait les gourmands. Il s’agit par exemple de la fritillaire impériale ou de l’incarvillée. Pour sa part, l’euphorbe des jardins contient un latex irritant, qui éloigne donc les rongeurs. Mais il existe aussi des plantes boudées par les rongeurs, car toxiques, que vous pouvez planter autour de vos Allium : narcisses ou jonquilles, amaryllis, mais aussi perce-neige.
Globalement, essayez de ne pas rendre votre jardin trop attractif pour les rongeurs. Veillez notamment à la bonne gestion de votre bac à compost (bien équilibré, régulièrement brassé…). Pensez aussi à ne pas laisser trainer des restes de nourriture des animaux de compagnie (croquettes, grains des poules, etc.).
Il existe aussi des solutions pour piéger les rongeurs et pouvoir ensuite les déplacer loin du jardin (cage). Si vous n’avez pas de problème avec les solutions létales et plus radicales, les tapettes peuvent aussi s’avérer efficaces. Par contre, nous vous déconseillons l’usage d’appâts chimiques empoisonnés (anticoagulants), qui peuvent contaminer les sols et qui présentent un risque pour de nombreux autres animaux du jardin, comme les prédateurs naturels des rongeurs.

Perce-neige, narcisses et incarvillée sont des options à ne pas négliger
Prévenir les risques de maladies cryptogamiques
Identification
Les maladies cryptogamiques ou fongiques sont les plus répandues au jardin. Elles sont causées par des champignons, souvent lorsque l’environnement est chaud et humide.
Chez les Allium, c’est notamment le mildiou qui peut causer des dégâts. Les symptômes consistent en l’apparition de taches jaunes ou brunes irrégulières sur la face inférieure des feuilles, qui vont ensuite engendrer la nécrose des tissus. Les feuilles vont alors tomber et la croissance de la plante s’interrompre. Le mildiou se développe à des températures allant de 15 à 25 °C, associées à une forte humidité. Des pluies fréquentes au printemps ou en été favorisent donc son développement.
Pour en savoir plus, découvrez notre article dédié : Le mildiou : identification, traitement, prévention
La pourriture blanche peut aussi toucher les Allium. Elle se repère aux tâches jaunâtres à blanchâtres qui colonisent le feuillage. La croissance de la plante est stoppée. A l’arrachage, on constate que des filaments blancs (mycélium) ont colonisé le système racinaire, ainsi que de petites masses noires. L’ail et l’échalote grise y sont particulièrement sensibles.
Prévention et solutions
Il n’existe pas vraiment de traitements efficaces contre les maladies cryptogamiques, surtout lorsqu’elles sont bien installées. La prévention est donc d’autant plus indispensable pour lutter contre ces affections.
Tout d’abord, soignez les conditions de culture de vos Allium. Une plante dont les besoins sont respectés sera naturellement moins sensible aux maladies, plus résistante. Pour cela, cultivez vos bulbes au soleil, dans un sol bien drainé, qui évite toute stagnation d’eau. Si votre sol est lourd, ajoutez des éléments drainants ou optez pour une culture en butte. Pour une culture en pot, choisissez impérativement des contenants au fond percé et ajoutez une couche de drainage constituée de graviers, sable de rivière ou billes d’argile au fond. Pensez aussi à vider les soucoupes une vingtaine de minutes après l’arrosage.

Comme l’Allium sphaerocephalon, les aulx d’ornement ont besoin de sols pauvres et très drainés
Ensuite, ne plantez pas d’ail d’ornement dans une zone qui a déjà été précédemment contaminée par une maladie cryptogamique : les spores peuvent en effet survivre longtemps dans le sol. Au potager, pratiquez la rotation des cultures. Respectez aussi les distances de plantation, afin de favoriser l’aération naturelle : au moins 5 cm entre chaque petit bulbe et au moins 15 cm entre chaque gros bulbe.
De plus, soignez les arrosages. Les Allium sont des bulbeuses méditerranéennes, qui ont horreur des excès d’humidité (à l’exception de l’ail des ours). La terre doit donc sécher en surface entre deux arrosages. Prenez également garde à bien arroser au pied des plants, sans éclabousser le feuillage.
Au niveau des apports de fertilisants, ayez la main légère. Ils peuvent favoriser la floraison, mais les plantes peuvent tout à fait s’accommoder d’une terre pauvre.
Enfin, nettoyez régulièrement les débris végétaux qui s’accumulent sur le sol.
Si la maladie est déjà installée, supprimez le plus rapidement possible toute partie atteinte et éliminez-les en déchetterie (ou au compost si sa montée en température est suffisante). Pensez à bien désinfecter vos outils de coupe avec de l’alcool, pour limiter les risques de propagation de maladies entre plantes.
En parallèle, tournez-vous vers les purins ou les décoctions de plantes. Si leur efficacité n’est pas scientifiquement prouvée, ils sont réputés pour leurs vertus antifongiques et stimulantes pour le système immunitaire de la plante. Optez pour la décoction de prêle ou le purin d’ortie. Vous pouvez acheter des produits tout prêts ou les confectionner vous-même.
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Le recours à la bouillie bordelaise est aussi possible, mais son utilisation devra être raisonnée et sur une courte période (risque de pollution des sols par le cuivre).
Si vos bulbes sont malheureusement trop atteints, il n’existe pas d’autres solutions que l’arrachage, afin de limiter la contagion.
Lutter contre la mouche de l’oignon
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Dernier ravageur qui peut s’en prendre aux Allium : la mouche de l’oignon. L’adulte ressemble à une mouche domestique classique. C’est en fait sa larve blanche qui est responsable des dégâts. Les adultes survolent le potager et les massifs au milieu du printemps, afin de choisir des plantes hôtes sur lesquelles pondre leurs œufs. A l’éclosion, les larves vont pénétrer dans les bulbes et se nourrir de leur contenu. Les symptômes sont un jaunissement du feuillage, qui finit par faner, puis une décomposition du bulbe.

Attaque sur un bulbe de Delia antiqua, la mouche de l’oignon
Prévention et solutions
En prévention, évitez d’utiliser du fumier frais ou du purin d’ortie, dont l’odeur forte attirerait les mouches adultes. Une association des Alliums au potager avec des carottes permettrait de perturber les repères olfactifs de l’insecte adulte. Enfin, pensez à pratiquer la rotation des cultures pour l’oignon et l’échalote.
En complément, il est possible d’installer des filets à insectes à mailles fines au printemps, lors de la période la plus sensible.
Ici encore, veillez au bon drainage du sol.
Enfin, éliminez rapidement les bulbes atteints pour éviter la propagation du ravageur.
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