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Planter dans un jardin soumis au Mistral ou à la Tramontane

Planter dans un jardin soumis au Mistral ou à la Tramontane

Tous nos conseils pour jardiner avec le vent

Sommaire

Mis à jour le 18 Avril 2024  par Sophie 5 min.

Ils balaient tout sur leur passage… Mistral, Tramontane, Cers, ces vents secouent les branches, font courber les gens, assèchent la terre et les plantes. Ce sont des vents froids, soufflant depuis le Nord Nord-ouest vers le sud sur une grande partie de notre pourtour méditerranéen. Apportant un froid glacial en hiver et une chaleur brulante en été, ils jouent un rôle important dans la déshydratation des plantes, accentuant des conditions de vie déjà rendues difficiles par l’ensoleillement et les sols pauvres. Jardiner dans ces conditions n’est pas chose aisée, découvrez comment planter dans un jardin soumis au Mistral ou à la Tramontane.

Aires d’influence du Mistral et de la Tramontane (meteolanguedoc.com)

Difficulté

Les stratégies d’adaptation des plantes au Mistral et à la Tramontane

La végétation méditerranéenne est constamment soumise à ces conditions de vie difficiles. Or, elle recèle une grande richesse : plus de 60% des espèces sur moins de 10% du territoire français. Au fil de l’évolution ces végétaux se sont adaptés et présentent de nos jours des caractéristiques provenant de cette adaptation :  

  • Nombre de plantes méditerranéennes persistantes sont sclérophylles, c’est-à-dire «à feuilles dures». Le dessus des feuilles est coriace pour limiter l’évapotranspiration et la face inférieure, moins exposée, est différente et regroupe les stomates (petits orifices permettant les échanges gazeux) permettant d’assurer la photosynthèse.
  • Autre adaptation : la réduction de la surface foliaire. Les feuillages sont petits ou linéaires, semblables à des aiguilles. On pense au thym, au romarin ou à la lavande.
  • La physionomie même de certaines plantes leur permet de s’adapter : la forme arrondie en coussin permet à certaines de se replier sur elles-mêmes et de protéger au maximum leurs tiges et leur surface foliaire du vent. Mais aussi les feuilles charnues des succulentes comme les sedums, la disposition en spirale des feuilles de certaines euphorbes.
  • Avez-vous déjà observé les feuilles du Stachys bizantina, de la Balotta, ou de la Sauge de JérusalemCes plantes présentent des feuilles duveteuses, couvertes de poils qui leur permettent de s’isoler du vent desséchant et des rayons du soleil.
  • Les plantes méditerranéennes, reconnues pour leurs richesses aromatiques, s’enveloppent aussi d’une bulle d’air frais grâce aux huiles essentielles qu’elles contiennent.
  • Enfin, un système racinaire adapté et complexe avec notamment une longue racine pivotante leur permet de s’ancrer dans le sol pour résister au vent, et aller chercher l’eau et les nutriments en profondeur.
Végétation méditerranéenne adaptée au vent

Adaptation des feuilles des plantes au soleil et au vent :  coriaces chez le Laurier-rose, fines chez le romarin, succulentes chez le Sedum et velues chez le Stachys byzantina

Choisir des végétaux adaptés

Nombre d’arbres, d’arbustes et de vivaces permettent de créer de magnifiques jardins soumis au Mistral ou à la Tramontane. Observez ce que fait mère-nature, elle a beaucoup de réponses à vous apporter pour planter dans un jardin venteux. Que voyez-vous pousser dans les paysages autour de chez vous ? Des pins, des romarins, des cistes, des arbousiers ? Oubliez donc les hortensias ou les érables japonais, ils ne résisteront pas ! Adaptez plutôt vos plantations à la palette végétale locale. Si cela ne vous satisfait pas totalement, sachez que différentes parties du globe ont un climat qualifié de « méditerranéen », c’est-à-dire offrant des conditions météorologiques similaires et donc potentiellement soumis à des vents froids et intenses : au Chili, en Californie, en Afrique du Sud, en Australie et bien-sûr autour du Bassin méditerranéen. Les plantes provenant de ces zones peuvent donc être utilisées chez vous. Le très florifère Polygala myrtifolia et le très facile Euryops pectinatus proviennent d’Afrique du Sud, le Fremontodendron californicum à la magnifique floraison vient de Californie, les Callistemon et les Grevillea nous viennent d’Australie. Sans parler du Laurier-tin et du Chêne-vert poussant spontanément dans les paysages du pourtour méditerranéen, et très peu sensibles au souffle du vent. Il est important, lors du choix de vos plants, de vérifier l’origine de ceux-ci afin de vous assurer qu’ils s’adapteront à vos conditions de plantation. 

Planter des brise-vents pour favoriser la création d’un micro-climat

Jardiner en zone soumise à ces « vents qui rendent fous » est parfois une entreprise décourageante. C’est en adoptant les bons réflexes et en faisant les bons gestes que les choses s’améliorent et que l’on peut créer un microclimat favorable et rendre le jardin agréable à vivre. Première chose à faire pour le jardinier : filtrer le passage du vent en créant des haies brise-vent. Pour ne pas trop opacifier, on plantera en général 2/3 de végétaux persistants et 1/3 de végétaux caducs, inversant la proportion généralement admise pour les haies diversifiées puisque l’idée ici est de créer un écran protecteur. Le brise-vent peut protéger des rafales sur une zone avale proportionnelle à environ 10 fois sa hauteur, donc 1 m de haie peut protéger sur 10 m derrière. A l’inverse un mur maçonné renforcera le vent qui passera dessus et créera des bourrasques en « retombant » derrière.  L’idée est de planter une haie plutôt épaisse, en implantant si possible les végétaux en quinconce. Si elle est en limite de propriété, il faudra la tailler pour maintenir sa hauteur en dessous de 2 m.

Pour ces haies brise-vent on pourra choisir :

Planter des arbres

La plantation d’arbres feuillus et de conifères permet aussi de créer un écran qui va filtrer le vent et ralentir les courants d’air. Ils viennent tout naturellement en complément des haies brise-vent. Observez d’où provient le vent dominant avant de les planter et si possible créez des bosquets pour renforcer leur action. L’idéal est de choisir de jeunes plants, qui vont bien s’enraciner et croître plus facilement et de privilégier les persistants. Dans les jardins sous le vent, on pourra choisir sans problème :

Arbres adaptés au Mistral

Pinus alepensis, Cupressus sempervirens plantés en haie brise-vent haute, « bosquet » de Trachycarpus fortunei et Celtis australis

Parsemer le jardin de coussins

Pour les massifs, privilégiez des végétaux adoptant un port en boule ou en coussin, comme :

Végétaux en boules résistants au vent

Les végétaux en coussins ou en boules résistent admirablement bien au mistral et à la Tramontane

Associez dans les compositions de pleine terre à des arbustes bien résistants tels que :

Si les endroits stratégiques du jardin tels que la terrasse ou la plage de piscine sont soumis à un vent insupportable, n’hésitez pas à les isoler dans un cocon de verdure composé à partir de ces arbustes, taillés ou non, et de ces vivaces. Vous profiterez à la fois d’une atmosphère plus douce et de la floraison des végétaux !

Adopter les coriaces

En complément n’hésitez pas à adopter des plantes coriaces, au feuillage résistant que le vent ne saura lacérer. Les Yucca (Filamentosa, rostrata…), les Agaves, le Cycas revoluta, l’Hesperaloe parvifolia, les Opuncia ou les Dasylirion ne craignent pas le vent et donnent au jardin une allure exotique. Attention toutefois au caractère envahissant de certaines agaves. Si leur allure piquante vous fait hésiter, installez-les tout simplement un peu en retrait dans les massifs pour éviter que petits et grands puisent s’y frotter… et s’y piquer !

Agaves et cactées résistent au mistral et à la Tramontane

Yucca en fleur, massif de Cycas revoluta, Dasylirion et cactées, et en bas les raquettes des Opuntia

Arroser en profondeur / Pailler / Tuteurer

Lors de la plantation puis lors de l’entretien du jardin, veillez à adopter les bons gestes qui feront la différence :

  • Les arrosages superficiels sont synonymes d’enracinement superficiel et au contraire les arrosages profonds favorisent donc un enracinement profond ! Il est primordial de réaliser une cuvette importante autour du trou de plantation, qui permettra de retenir l’eau d’arrosage en l’empêchant de ruisseler en tous sens sur le sol. Faites des arrosages espacés et abondants.
  • Pailler le pied des haies (paillage organique), car le vent dessèche le sol et l’appauvrit en l’érodant. La reprise et la croissance des arbustes sera facilitée.
  • Le tuteurage des arbres est, lui aussi, primordial, surtout en plein vent. Il empêchera la motte de bouger et permettra un enracinement plus rapide et efficace. Selon la taille des sujets plantés et leur prise au vent, on peut faire un tuteurage simple, bipode ou tripode. Utilisez des attaches en caoutchouc prévues à cet effet et non une simple ficelle ou fil de fer, qui abimeront l’arbre.
  • Une protection temporaire à l’aide d’un écran brise-vent peut être utile pour favoriser la pousse des arbustes de haie ou des massifs en les abritant les premières saisons.

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jardiner avec le vent froid : mistral et tramontane