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15 plantes pionnières pour un jardin plus résistant aux aléas climatiques

15 plantes pionnières pour un jardin plus résistant aux aléas climatiques

Des espèces végétales qui colonisent les écosystèmes dégradés

Sommaire

Mis à jour le 26 Avril 2024  par Gwenaëlle 6 min.

Le jardin résilient est un jardin qui arrive à surmonter les traumatismes à laquelle la nature est désormais confrontée. On en parle de plus en plus, car nos espaces extérieurs sont en effet régulièrement soumis à des événements récurrents qui les fragilisent : le dérèglement climatique avec des épisodes à répétition de canicules ou de pluies dévastatrices, le développement d’espèces invasives, la survenue d’incendies ravageurs ou la pollution des sols.
Pour faire face à ces défis et réparer les écosystèmes mis à mal, les plantes pionnières s’avèrent plus qu’utiles.

Quelles sont-elles et comment les employer ? Un tour du jardin s’impose !

Difficulté

L'intérêt des plantes pionnières

On parle de plante pionnière pour qualifier des plantes sauvages, indigènes à un environnement donné, qui sont les premières à coloniser, avant toutes les autres, un espace devenu hostile ou stérile après une catastrophe naturelle (un incendie, une crue, etc.). Elles ont donc des caractéristiques de robustesse et arrivent à pousser sur un sol souvent nu, pauvre et a priori détruit. Mais surtout, elles préparent le terrain, si on peut dire, à l’installation d’une flore plus spécifique, car elles vont peu à peu modifier la litière par leur matière organique, et donner à terme la possibilité à des strates de plus en plus conséquentes, comme les arbres, de prospérer.
Plus globalement, on parle fréquemment dans le jargon jardinesque de plantes pionnières pour évoquer les plantes très résistantes et robustes, qui sauront faire face notamment au réchauffement climatique. Le genêt et le bouleau sont des espèces que l’on qualifie par exemple, souvent, et à juste titre, d’espèces pionnières.

→ En savoir plus dans notre sujet Zoom sur les plantes pionnières, précieuses pour la biodiversité.

Quelles plantes pionnières adopter pour un jardin résilient ?

Comme l’Homme arrive à surmonter des drames, certaines plantes savent résister mieux que d’autres aux aléas climatiques, réduisant d’autant l’effet de choc sur les sols, en participant à leur renaissance ou leur restauration. Entre records de températures ou de pluviométrie, voici celles que nous préférons pour nos jardins, résilientes à bien des égards :

Les vivaces

  • les graminées : de nombreuses graminées poussent bien sur des terres pauvres, ou au contraire ne redoutent pas les substrats gorgés d’eau (Carex, Iris pseudoacorus...)
  • La Silène (Silene vulgaris) : une fleur sauvage au calice renflé typique, produisant une sorte de petite outre blanche et mauve, et fleurissant entre la fin du printemps et l’été, bien connue comme plante pionnière. Elle s’accommode de sols pauvres et détruits. Parfaite dans un jardin naturaliste ou de campagne, car elle va très bien se ressemer. À noter son aspect nectarifère.
  • L’Helichrysum : tout comme l’armoise et le ciste, certaines immortelles sont parmi les premières vivaces à pousser sur les sols après une éruption volcanique en Europe, avant même les genêts. Elles ont un feuillage très fin, grisé, qui leur permet de supporter des chaleurs récurrentes. Un sol drainé leur est indispensable, idéalement caillouteux. Assimilées aux sous-arbrisseaux, leur floraison jaune est nectarifère et pollinifère.
jardin resilient

Iris pseudoacorus, Silène vulgaris et Helichrysum

Les annuelles

  • L’Helianthus : l’Helianthus debilis, de la grande famille des astéracées, est une grande annuelle poussant jusqu’à 2 m de haut. Ce tournesol annuel, tout jaune à cœur foncé, ne craint ni les sols pauvres, ni la sécheresse, ni les substrats sableux et salés. Mais d’autres tournesols sauvages existent dans les quelques 80 espèces d’Helianthus. Attention à certains qui peuvent devenir envahissants…
  • La cardère (Dipascus fullonum et Dipascus sylvestris) : Le Dipascus est une bisannuelle au système racinaire pivotant. Elle fleurit en juin-juillet, d’une couleur mauve, puis va sécher et rester longtemps en place, offrant sa belle stature (1 à 2 m), et ses têtes épineuses graphiques, ayant pris une coloration brune. Ses feuilles retiennent l’eau pour les oiseaux, en faisant une plante utile à la biodiversité, et elle pousse vite. Utilisez là en prairie sauvage ou en lisière de sous-bois, et proche du potager ou d’arbres fruitiers pour profiter de ses qualités mellifères. Elle a besoin de soleil. Associez-la par exemple à la molène (Verbascum thapsus).

Les arbustes

  • Les bruyères : plusieurs sont considérées comme plantes pionnières, dont l’Erica australis ou bruyère d’Espagne et les callunes (comme la Calluna vulgaris qui améliore les sols). Elles aiment le soleil, fleurissent de longs mois, et sont très rustiques. Elles peuvent investir des sols pauvres et délabrés, supportent les vents forts, les sols salés et la sécheresse.
  • L’aubépine : souvent utilisée en haie, l’aubépine (Crataegus monogyna) s’épanouit en fin de printemps, dévoilant sa myriade de fleurs blanches et roses. Elle est parfaite, elle aussi, dans des jardins de style naturel, où les oiseaux viendront consommer les baies toutes rouges. Elle a un autre avantage : elle vit très longtemps, et vous survivra à vous et votre descendance !
  • L’argousier (Hippophae rhamnoides) : son feuillage fin et argenté et ses baies orangées sont deux atouts pour l’installer sans hésiter au jardin. D’autant qu’il se montre particulièrement résistant à la sécheresse, s’adapte aux sols de médiocre qualité, et tolère les sols salés. Il s’associe bien aux prunelliers et à l’aubépine dans une haie défensive par exemple. En raison de ses drageons et de la présence de nodosités fixatrices d’azote sur ses racines, cet arbuste est précieux pour recoloniser et stabiliser les terrains sableux ou caillouteux.
  • L’églantier (rosa canina) : un rosier botanique sauvage pionnier, dont on apprécie la floraison simple, à 5 pétales rose pâle, et au cœur d’étamines contrastantes dorées. Poussant assez haut (environ 3-4m) et de port buissonnant, on l’installe volontiers en haie naturelle, ou bien en massif avec des graminées légères. Ses fruits, les fameux cynorrhodons, sont prisés des oiseaux (et servent à faire des confitures). Rustique, vigoureux, poussant en sol ingrat et sous divers climats, c’est l’espèce pionnière charme de cette catégorie d’arbustes !
  • Les cistes : plante de garrigue, le ciste fleurit un bon mois entre avril et juin. Il est une des plantes pionnières les plus ravissantes pour notre jardin résilient, car il résiste parfaitement aux sécheresses successives. Ses fleurs comme chiffonnées se déclinent du blanc au violet. Ses feuilles persistantes souvent duveteuses et grisées sont la parade pour résister au soleil. Plante héliophile par excellence, elle s’avère aussi pyrophile comme le Cistus monspeliensis). Ils sont enfin pollinifères et mellifères.
  • Les cornouillers sanguins (Cornus sanguinea) : ces arbustes sont aussi beaux en fleurs et feuillus en été puis en automne où ils s’embrasent, que dénudés en hiver, offrant leurs bois rougis spectaculaires ! C’est le type même d’arbuste complètement indifférent au sol et qui arrive à pousser partout.
jardin resilient plantes pionnieres

Argousier, Ciste de Monptellier, Cornus sanguin et bruyères d’Espagne

Les arbres

Ceux à petites, voire très petites feuilles vont mieux s’adapter au réchauffement climatique (comme les chênes vert). Ceux à enracinement profond pourront mieux aller capter l’eau. Mais les arbres font partie de la strate la plus haute, demandant le plus de sol restauré. Parmi les plus résilients :

  • les bouleaux (Betula sp.) : On les associera aux saules et aux peupliers, autres arbres hygrophiles.
  • Les saules : les saules, tout comme les bouleaux, colonisent rapidement de nouveaux espaces. Le saule marsault (Salix caprea), plutôt un grand arbuste, nous intéresse aussi, pour sa vigueur et rapidité de croissance, sa floraison hivernale jaune sous la forme de ravissants chatons (fleurs mâle), et sa capacité à investir des sols en déshérence et moins humides que la plupart des saules.
  • les aulnes (Alnus sp.) : les aulnes ont la faculté de pouvoir se développer et vivre sur des surfaces encore non végétalisées. Ils sont donc très intéressants pour aider les écosystèmes détruits à se reconstruire rapidement. Ils sont également utiles pour stabiliser les berges et les cours d’eau. Complètement rustiques, ils adoptent différentes silhouettes selon les espèces.
  • les pins (Pinus sp.) : autant adaptables sur le littoral qu’en montagne, les pins font preuve d’une grande robustesse et sont considérés comme pionniers pour leur faculté à recoloniser des espaces détruits. On privilégie les espèces indigènes, comme le pin d’Alep, le pin sylvestre, le pin maritime, etc.

Il y en a beaucoup d’autres bien sûr, comme de nombreuses plantes de la famille des fabacées, fixatrices d’azote dans le sol, comme le baguedaunier (Colutea arborescens) utile pour restaurer les sols, le févier d’Amérique (Gleditsia triacanthos), le Lespedeza, etc.

→ Les concepteurs du dernier festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire ont planché sur la thématique du jardin résilient, oh combien primordial pour l’avenir de nos jardins. Retrouvez ma visite en juillet dernier dans le blog, et en image et détail, tous les jardins ayant participé à l’édition 2023 du site du Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire.

arbres pour jardin resilient

Saule pleureur, aulne glutineux, pin sylvestre et bouleau

Que faire d'autre ?

En plus de penser à ces végétaux pionniers et résilients, plusieurs actions peuvent être mises en place :

  • Observer la nature autour de soi et voir quelles plantes locales poussent spontanément localement
  • Utiliser l’énorme palette du monde végétal pour jouer avec la diversité des espèces
  • Adopter un zonage sur son jardin : zones à arroser au plus proche de la maison, et plantes pouvant tolérer des conditions de sécheresse le plus loin dans le jardin
  • Arborer le jardin pour créer suffisamment d’ombrage en été, et un effet de climatiseur naturel
  • Se défaire de (mauvaises) habitudes d’arrosage ou de fertilisation intensifs
  • S’essayer au jardin de pluie pour mieux gérer les eaux pluviales et les eaux de ruissellement
  • Favoriser l’implantation de plantes halophyles pour nos étés de plus en plus soumis à la canicule.

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