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Les maladies et parasites du poirier

Les maladies et parasites du poirier

Prévenir et lutter

Sommaire

Mis à jour le 21 Août 2023  par Olivier 9 min.

Le poirier (Pyrus communis) est un arbre fruitier indispensable dans nos vergers. De grande taille, en forme libre, il peut atteindre une hauteur comprise entre 10 et 15 m… ou rester bien plus petit par une taille habile ou sélection variétale. Il existe des centaines de variétés, dont les variétés ‘Bon Chrétien William’s’ : très productive, à chair fondante ;  ‘Conférence’ : de bonne conservation et à chair ferme et la variété ‘Doyenné du Comice’ : une excellente pollinisatrice, à chair sucrée et très fondante.

Mais même s’il est très rustique et bien résistant, le poirier peut être sujet à différentes maladies et ravageurs. Pour éviter cela, mieux vaut prévenir que guérir ! Il convient d’offrir tout ce dont a besoin le poirier pour rester en bonne santé : un sol riche et frais, du soleil et de l’espace pour pousser. La taille est importante, mais elle devra être raisonnée et pratiquée avec des outils désinfectés. De plus, la faune du jardin (oiseaux, insectes, prédateurs, araignées…) aidera le jardinier dans la lutte contre les maladies et les ravageurs.

→ Si par malheur, votre poirier est atteint de maladies ou attaqué par des insectes, découvrons vite de quoi il retourne dans notre fiche conseil.

maladies et parasites du poirier

Taches suspectes sur les feuilles, fruits abimés, feuilles boursoufflées… autant de signes que votre poirier est en souffrance

Difficulté

Les maladies du poirier

La Tavelure

La tavelure est l’une des maladies cryptogamiques les plus fréquentes sur le poirier et le pommier. Elle se caractérise par des tâches brunes sur les feuilles et les fruits. La tavelure est présente principalement par temps humide entre mai et septembre.

Pour éviter la tavelure : gardez une bonne aération de vos arbres (autour d’eux, mais aussi au sein de la ramure), apportez du compost au pied une fois par an et traitez avec un purin de prêle au printemps pour booster les défenses immunitaires du poirier et un purin d’ortie pour un apport azoté supplémentaire.

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La Fumagine

La fumagine est une maladie causée par des moisissures noires qui se développe à cause du miellat secrété par les pucerons. La maladie se caractérise par une sorte de suie noirâtre sur le feuillage. La fumagine peut, dans de rares cas, bloquer une partie de la photosynthèse et donc ralentir la croissance de la plante.

Pour limiter la propagation de la fumagine : gardez vos arbres bien aérés, pas trop serrés, et éclaircissez la ramure. Privilégiez la biodiversité dans votre verger. Si les prédateurs des pucerons (larves de coccinelles, larves de syrphes…) sont en nombre, leurs dégâts seront limités.

La Moniliose

La moniliose est un champignon qui se développe à partir de zones abîmées des fruits (piqûres d’insectes ou coups). Des pustules blanches en forme de cercle se développent sur le fruit, suivis par de larges zones brunes sur et dans le fruit. Il entraîne le dessèchement des fleurs et la pourriture des fruits sur l’arbre. La récolte est parfois réduite à néant.

Pour lutter contre la moniliose, vous devez enlever et éliminer les fruits touchés. Un traitement au purin de prêle est souvent efficace.

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L’Oïdium

L’Oïdium ou maladie du blanc est une maladie fongique qui se caractérise par un feutrage blanc sur les feuilles. Bien que spectaculaire, l’oïdium est rarement problématique pour le poirier. Pour éviter cette maladie ou limiter sa propagation : espacez vos plantations de sorte que les plantes soient aérées, évitez les excès d’azote et limitez les effets de la sécheresse estivale.

La Rouille grillagée

La Rouille grillagée est un champignon qui s’installe sur les feuilles au début de l’été. On remarque alors des taches de couleur orange sur les feuilles et rougeâtre sous les feuilles de mai à septembre. Le champignon vit sur certains genévriers, en tant que plante hôte : Juniperis sabina et Juniperus oxycedrus. Évitez donc d’en planter près des poiriers.

Pour lutter contre la rouille grillagée : supprimez les rameaux et les feuilles malades à l’automne. Apportez un traitement de décoction de prêle au printemps.

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Le Pourridié

Le pourridié ou carie des racines est une maladie causée par un champignon, l’Armillaire (Armillaria sp.), qui s’attaque aux racines du poirier, causant un dépérissement progressif. Le principal symptôme est la couleur pourpre du feuillage en automne.

Il n’existe pas de traitement, mais l’Armillaire s’attaque aux arbres les plus faibles. Ce champignon est principalement présent dans les sols humides et trop azotés.

Le Chancre européen du Poirier (dû à une bactérie Pseudomonas)

Le chancre est une maladie causée par une bactérie. Cette maladie se caractérise par une tâche brune sur l’écorce qui s’étend rapidement, puis s’accompagne de boursouflures, de crevasses, de nécroses de l’écorce. On peut aussi observer un écoulement de gomme dorée : de la gommose. Un poirier atteint de chancre s’affaiblit progressivement jusqu’à la mort. Les poires jaunissent et tombent prématurément.

Pour lutter préventivement contre le chancre : nettoyez bien vos outils de taille avant et après la taille. Taillez par temps sec. Évitez les excès d’azote.

Maladie du corail

La maladie du corail est une maladie cryptogamique causée par un champignon du nom de Nectria cinnabarina. Cette maladie est facile à identifier : des petites pustules couleurs corail vont se développer sur certains rameaux. Ces rameaux vont se dessécher et mourir.

Pour prévenir cette maladie : taillez avec des outils propres, de la bonne façon et à la bonne époque. Supprimez le bois mort et apportez du compost tous les ans. Le corail se développe sur des arbres affaiblis.

Le Feu bactérien

Les fruits sont criblés de petits points noirs et restent petits. La bactérie qui donne cette maladie (bactériose) hiberne dans les boutons floraux. Les inflorescences sèches et noircissent, et parfois, c’est tout le rameau qui sèche. Les rameaux donnent l’apparence d’avoir été brûlés. Il n’existe pas de traitement contre cette maladie pour les jardiniers amateurs.

Le Feu bactérien a commis de sérieux ravages en France par le passé. Par conséquent, les variétés les plus sensibles sont interdites à la plantation, ce qui n’empêche pas de rester vigilant si vous observez des dessèchements brutaux de certaines branches, notamment après la floraison.

Nota bene : on parle beaucoup ici de purin ou décoction de prêle et de purin d’ortie, mais pas de la bouillie bordelaise. La bouillie bordelaise, bien qu’efficace en tant qu’antifongique à base de cuivre, est toxique pour l’Homme, la faune du sol et la faune aquatique. Surtout lors de traitements répétés et ne respectant pas les doses prescrites. En d’autres termes, laissons la bouillie bordelaise aux professionnels et choisissons des solutions plus douces.

Les parasites du poirier

L’énumération du nombre de « ravageurs » des poiriers peut paraître inquiétant, voire faire paniquer certains jardiniers. Détendons-nous, les ravageurs sont rarement aussi problématiques au jardin que les livres d’arboriculture fruitière veulent bien nous faire croire. De plus, les insectes et acariens sont souvent régulés par toute une faune de prédateurs.

La Psylle du Poirier (Cacopsylla pyri)

Les psylles se nourrissent de la sève et secrètent du miellat, ce qui peut occasionner de la fumagine. Les larves de psylle, très voraces, sont très petites et de couleur brune, verte ou jaune. Pour les repérer, on remarque sur le poirier de jeunes pousses engluées et déformées. La présence sur les rameaux de fumagine et de filaments cireux sont aussi des symptômes. L’arbre peut être affaibli et voir sa croissance ralentir. Pour lutter contre la psylle, il convient de favoriser les prédateurs naturels : chrysopes et syrphes.

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Les Cécidomyies des feuilles de poirier

Une cécidomyie est une minuscule mouche. C’est sa larve qui pose le plus de soucis aux poiriers. On la retrouve bien cachée dans des feuilles enroulées, colorées en rouge puis en noir. Les poires s’arrondissent ou deviennent difformes puis noircissent et tombent.

L’Anthonome d’hiver du Poirier (Anthonomus pyri)

Cet insecte, un charançon, se développe dans les bourgeons dont il se nourrit. La future récolte est alors fortement impactée. Le badigeonnage au blanc de chaux sur le tronc donne de bons résultats pour écarter l’insecte du poirier.

Le Carpocapse ou ver des fruits (Cydia pomonella)

Le ver des fruits creuse des galeries dans les fruits pour se nourrir. On remarque des tâches brunes sur les poires qui tombent de l’arbre avant maturité. Le Carpocapse ou ver des fruits pourra être contré par l’installation de nichoirs à oiseaux et chauves-souris, par l’installation de bandes de carton ondulé le long du tronc et par l’ensachage des fruits dans du papier kraft brun.

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Les Pucerons

Les feuilles s’enroulent et perdent leur couleur verte. Les attaques sont très localisées, il est rarement utile de procéder à un traitement. Surtout, si votre verger héberge des prédateurs de pucerons : larves de coccinelles, larves de syrphes… En cas de forte attaque de Pucerons, vous pouvez pulvériser un mélange d’eau et de savon noir.

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La Cicadelle pruineuse (Metcalfa pruinosa)

Cet insecte est présent essentiellement dans le Midi. Il se nourrit de la sève et endommage parfois l’écorce du poirier. Les larves se cachent sous les feuilles et sur les jeunes rameaux : elles sont blanches et recouvertes d’une cire cotonneuse. Lors de fortes attaques, les rameaux se dessèchent et deviennent cassants. De plus, la présence de miellat favorise l’apparition de fumagine.

Pour lutter contre cette « cicadelle » (malgré son nom commun, ce n’est pas une véritable cicadelle), une douche à l’eau de pluie peut gêner leur prolifération sur l’arbre. Il existe aussi une guêpe parasitoïde, Neodrynus typhlocibae, utilisée en lutte biologique, qui s’attaque à ces cicadelles pruineuses.

Le Phytopte du Poirier (Eriophyes pyri)

Le Phytopte du poirier est un acarien qui vit sous les écailles des bourgeons et s’attaque aux jeunes feuilles avant même qu’elles se développent. Les feuilles sont alors cloquées et de couleur passant du vert au brun foncé. Il est difficile de lutter, mais vous pouvez supprimer les rameaux atteints.

La Cochenille rouge du poirier (Epidiaspis leperii)

La piqûre de la Cochenille rouge du poirier (l’adulte comme la larve), qui ressemble à une sorte de pastille blanche et rouge, provoque des déformations de certaines parties du poirier et un retard de croissance généralisé. Si elles sont en nombre, certains rameaux peuvent se dessécher ou présenter de la gommose. Il convient d’éviter les excès d’azote pour éviter une attaque de cochenilles. Sinon, les insectes prédateurs du jardin devraient fortement réduire le nombre de cochenilles.

La Zeuzère du poirier (Zeuzera pyrina)

La chenille de la Zeuzère, un superbe papillon, creuse des galeries dans le bois qui peuvent créer des « portes ouvertes » pour les maladies. Pour réduire les populations de zeuzères, on peut laisser faire la nature (les oiseaux insectivores sont friands de chenilles) ou traiter avec du Bacille de Thuringe (Bacillus thuringiensis) à injecter directement dans les galeries.

La Cèphe du poirier (Janus compressus)

Les attaques de cèphe peuvent impressionner par le nombre de pousses du poirier dont l’extrémité noircit brusquement et se recourbe en crosse en mai-juin.  La ponte de cette petite guêpe a peu d’impact sur la vie de l’arbre, mais modifie le développement harmonieux des nouvelles pousses. Coupez ces pousses 10 cm en dessous de la partie desséchée ou laissez agir les étourneaux et sansonnets qui se délectent des larves.

Garder un poirier sain : les bons gestes et les bonnes pratiques culturales

Pour éviter toutes maladies et limiter les attaques de ravageurs, il convient de garder des poiriers en parfaite santé. Voici comment faire :

Les besoins du poirier

Ayant besoin de chaleur, il sera planté à l’abri des vents dominants, surtout au nord de la Loire. Le poirier se plaît dans les sols frais et riches, mais n’apprécie guère les sols trop secs ou trop calcaires. Le poirier n’apprécie pas d’être étouffé, laissez-lui de l’espace.

Les soins à apporter

Tous les ans, à l’automne, apportez du compost bien mûr en surface. Puis, en hiver, apportez une petite pelletée de cendre de bois, riche en potasse, pour améliorer la fructification. Binez si besoin au pied de l’arbre. Arrosez régulièrement, en fonction de votre climat, pendant les deux ou trois premières années.

La taille

Les outils, toujours bien affûtés, doivent être préalablement désinfectés.

La taille du poirier s’effectue tous les 2 à 3 ans (sauf pour les formes palissées, où la taille devra être annuelle et privilégier les bourgeons à fleurs). Elle intervient de novembre à mars, hors période de gel.

Pour tailler le poirier :

  • Retirez si besoin les rejets ayant poussé au pied de l’arbre et les gourmands se développant sur le tronc de l’arbre.
  • Supprimez les branches mortes ou cassées, ainsi que celles qui s’entrecroisent.
  • Coupez les brindilles et quelques branches intérieures, afin de laisser l’air et la lumière circuler au milieu.
  • Taillez les extrémités des branches au-dessus d’un bourgeon tourné vers l’extérieur. Badigeonnez les plaies de taille avec un cicatrisant type argile.

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