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Cultiver un potager sans eau : utopie ou réalité ?

Cultiver un potager sans eau : utopie ou réalité ?

Nos conseils pour avoir un potager productif sans arrosage (ou presque)

Sommaire

Mis à jour le 21 Mai 2024  par Pascale 5 min.

Qui cultive son potager ou s’intéresse au jardinage a forcément déjà visionné des vidéos sur Internet dans lesquelles des jardiniers ou des maraîchers produisent leurs légumes sans arroser durant tout l’été. Logiquement, ces vidéos interpellent alors que le réchauffement et le dérèglement climatiques gagnent du terrain d’année en année, de décennie en décennie. Été après été, les canicules se succèdent, et la sécheresse s’installe partout, y compris dans les régions traditionnellement moins touchées. Elles interpellent surtout, car tous les jardiniers se désespèrent souvent devant leurs légumes ou leurs petits fruits, totalement brûlés par le soleil. Mais que penser de ces vidéos ? Peut-on réellement appliquer les méthodes et techniques de culture promues par ces jardiniers ou maraîchers, comme Pascal Poot, Thierry Belsack ou Marc Mascetti ?

Découvrez tous nos conseils pour cultiver son potager sans eau, ou pratiquement sans eau, à la manière de ces « stars » de la toile jardinière, mais en vous adaptant à votre sol, votre région, vos possibilités… Pour autant, nous vous invitons tout de même à multiplier les récupérateurs d’eau qui vous fourniront un minimum d’eau pour les étés secs et chauds.

Difficulté

Cultiver son potager sans eau, possible ou pas ?

Cultiver un potager sans eau, c’est déjà, à mon humble avis, un « mensonge », ou plutôt un effet d’annonce pour faire du buzz sur les réseaux sociaux. En effet, quelle que soit la région où est implanté ce potager, il bénéficie toujours de quelques orages estivaux qui vont tout de même irriguer le sol. Cette pluie, même rare, sera toujours la bienvenue dans un jardin. C’est pourquoi, il est essentiel d’installer des récupérateurs d’eau pluviale dans son potager pour faire ses réserves dès le printemps. Et le moindre orage permet de remplir à nouveau ces cuves.

Pour autant, les conseils de Pascal Poot, producteur de semences installé dans l’Hérault, Thierry Belsack, propriétaire du Potager d’antan dans le Puy-de-Dôme, et Marc Mascetti, maraîcher dans l’Essonne en région parisienne, ne sont pas dénués d’intérêt. À condition de faire la part des choses. En effet, chacun de ces jardiniers s’est adapté à son terrain, à son climat, à sa région… qui n’est pas forcément le même que le vôtre. Ainsi, il sera beaucoup plus simple de diminuer ou stopper les arrosages dans un sol argileux ou marneux qui retient plus facilement l’eau que dans un sol sableux. Ensuite, la pluviométrie est bien différente d’une région à l’autre. Donc ces conseils peuvent être valables pour un terroir précis, mais il est difficile d’en faire une généralité.

potager sans eau vrai ou faux ?

Cultiver des légumes dans son potager sans eau, est-ce vraiment possible ?

Enfin, et surtout, ces méthodes de jardinage nécessitent du temps et de la patience. Il serait vain de croire que, dès cet été, en privant vos plantes potagères d’eau, vous obtiendrez de magnifiques et goûteux légumes. Il vous faudra en effet du temps pour enrichir et structurer votre sol pour que les systèmes racinaires puissent s’y développer afin d’aller chercher l’eau et les nutriments. Mais aussi un peu de temps pour récolter vos propres graines, puis les semer dans votre potager d’une année sur l’autre, avant que ces semences ne « s’habituent » à votre terroir. Enfin, oubliez l’idée de traiter vos légumes de « fainéants » car je ne suis pas sûre qu’ils comprennent et acceptent votre point de vue. Et rassurez-vous, vous n’êtes pas non plus un fainéant !

Néanmoins, il est tout fait possible de piocher quelques idées et conseils chez l’un ou l’autre de ces spécialistes pour les adapter à votre potager. Question de bon sens !

Ombrer et protéger son potager pour diminuer les besoins en eau

Dans un potager écrasé de soleil, la terre sèche très rapidement et certaines plantes potagères, comme les salades ou les radis, auront beaucoup de difficulté à se développer. D’autres légumes peuvent souffrir de stress hydrique dû à une évapotranspiration trop importante. Bref, par fortes chaleurs, et sous un soleil de plomb, les légumes souffrent, végètent ou stoppent leur croissance.

potager sans eau ombrage

L’ombrage permet aux légumes de résister à la chaleur, car l’évapotranspiration est moins importante

C’est pourquoi il peut être judicieux d’apporter un peu d’ombre à son potager afin de limiter la chaleur et donc les apports d’eau. Et ce, de façon temporaire ou pérenne. Les solutions sont multiples : installation de structures artificielles comme des voiles d’ombrage, des parasols, des tissus tendus, création d’une pergola ou d’une tonnelle, éventuellement recouverte d’une canisse, ou des plantes robustes et résistantes à la sécheresse comme une vigne ou un akébie à 5 feuilles (Akébia quinata), ou encore plantation de plantes annuelles qui se développent en hauteur (maïs, sorgho, topinambour, tournesol…). À plus long terme, on peut aussi envisager la plantation d’arbustes au feuillage caduc ou d’arbres fruitiers pour constituer une haie. Vous pouvez ainsi privilégier des espèces indigènes dont les feuilles mortes nourriront le sol en automne. Ces arbustes, plantés en haie, auront aussi l’avantage de couper le vent qui assèche considérablement le sol.

Pour en savoir plus, je vous invite à consulter mon article : Ombrager le potager et ses légumes en été. Toutes les astuces pour créer de l’ombre au jardin en cas de canicule.

Préparer, enrichir et aérer le sol

Un sol pauvre ne va pas retenir l’eau de pluie qui ruissellera et ira gonfler les nappes phréatiques au détriment de vos légumes. En revanche, un sol riche et fertile devient plus perméable et retient plus facilement l’eau. Donc, pour limiter les besoins en eau, il faut absolument enrichir votre sol. Dès lors, dans un sol vivant, se développe toute une faune microbienne qui travaille pour vous en se nourrissant et en transformant les matières organiques apportées en humus. Toute cette activité va ainsi permettre aux plantes potagères de puiser dans ce sol fertile tout ce dont elles ont besoin, eau et nutriments.

potager sans eau sol riche

Un sol riche, meuble et aéré est gage d’économies d’eau

C’est pourquoi, pour limiter au maximum les arrosages, il faut avoir un sol riche et vivant, ameubli et aéré. C’est pourquoi il est essentiel de travailler son sol en douceur pour le décompacter afin de favoriser la pénétration de la moindre goutte de pluie. Pour aérer le sol, l’usage de la biofourche (ou grelinette®) est idéal, mais un binage peut être aussi très bénéfique. Et pour l’enrichir, compost à gogo ! L’apport de fumier peut également être recommandé, tout comme le semis d’engrais verts qui ont tous les mérites.

Pour en savoir plus :

Pailler sans retenue pour conserver l'humidité

Le paillage ! Là est le nerf de la guerre… contre la sécheresse. On ne vantera jamais assez les avantages du paillage, qui a pour principale fonction de maintenir un certain degré d’humidité, et donc de limiter, voire de supprimer les apports d’eau. À la condition expresse de constituer une couche épaisse d’un paillis à base de matières organiques récupérées au sein même du potager ou du jardin d’ornement. Ainsi, Thierry Belsack, le jardinier du Puy-de-Dôme, recouvre son sol d’une couche épaisse de mulch à partir du mois de septembre.

Ce paillis est constitué de divers déchets organiques et naturels comme les tontes de gazon, le foin et la paille, les feuilles mortes, les déchets verts des cultures du potager, les brindilles et branchages broyés issus de la taille des arbres fruitiers, exempts de maladies, et des arbustes. Il est également possible d’y intégrer les adventices qui seront arrachées avant la montée en graines et laissées sur place ou bien des pousses d’ortie ou de consoude qui auront le mérite de donner un coup de fouet au sol.

Pour être parfaitement efficace pour limiter l’évapotranspiration, ce paillage doit être justement équilibré entre les matières sèches, riches en carbone, et les matières humides, plutôt azotées. Cette couche protectrice et bienfaitrice est épaisse d’au moins 40 cm et épandue dès le mois de septembre-octobre. Elle est enrichie continuellement par des apports de matières organiques. L’hiver fait ensuite son œuvre. Le printemps venu, il suffit d’écarter cette couche de paillage pour semer ou même planter des plantes potagères.

potager sans eau paillage

Un paillage épais permet de conserver l’humidité du sol

Cette épaisse couche de paillage a le mérite de limiter considérablement l’évaporation d’eau en surface. Sous le paillage, le sol reste humide, meuble et aéré. De même, cette couche de matières organiques accumulées va favoriser la vie du sol ce qui le rend plus perméable. La moindre pluie est dès lors stockée et disponible pour les légumes.

Pour aller plus loin :

Sélectionner des plantes potagères moins gourmandes en eau

Logiquement, pour cultiver un potager sans eau, il faut éviter les légumes les plus gourmands en eau que sont les concombres, les melons et pastèques, les aubergines, les courgettes et courges, les radis, les salades, les tomates… C’est ainsi l’occasion d’essayer d’autres légumes comme le pois chiche, le topinambour, le pourpier ou l’oca du Pérou. Mais, il est quand même difficile de faire l’impasse sur une bonne ratatouille en été !

potager sans eau semences

Faire ses propres semis permet au fil des années de cultiver vos légumes avec moins d’eau

C’est pourquoi certains jardiniers, adeptes des réseaux sociaux, font leurs propres semis de graines potagères, en privilégiant les variétés régionales ou les variétés anciennes de légumes et en bannissant les semences hybrides F1, non reproductibles. D’année en année, les graines sont récoltées pour être semées la saison suivante. Ainsi, les variétés de légumes s’adaptent d’elles-mêmes aux conditions climatiques, au sol, au terroir…

En revanche, les semis de graines sont arrosés avec constance. Puis les plantules sont transplantées en pleine terre dans un bon paillage, une dernière fois bien arrosées. Et puis, il ne reste plus qu’à les regarder pousser… ou presque. Et à attendre une petite pluie… ou presque.

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