Les bonnes périodes de plantation

La période de plantation : une clé pour le succès de votre jardin

Planter en été en pleine chaleur à un moment où les sols deviennent secs et durs et où les plantes dépensent une grosse énergie à produire fleurs et feuilles, ou à l’opposé en hiver où la terre est froide voire gelée n’est à l’évidence pas une bonne idée. Chaque saison a ses atouts et ses inconvénients, et au jardin, le printemps et l’automne, avec leurs pluies (normalement) régulières, s’avèrent être les périodes les plus propices à une bonne reprise des végétaux : non seulement les pluies favoriseront un bon enracinement, mais le sol se réchauffe progressivement au printemps, et il reste suffisamment chaud aux mois d’octobre et novembre avant les premiers frimas pour permettre aux plantes de s’installer.

Les pluies printanières et automnales sont très utiles lors de la plantation d’un jeune sujet

Que planter à quel moment de l'année ?

Les notions importantes à retenir sont la différence entre végétaux persistants et végétaux à feuilles caduques, ainsi que le degré de rusticité des plantes, c’est-à-dire leur capacité à supporter plus ou moins les températures négatives.

Les plantations de printemps

Elles sont favorables, car la terre va commencer à se réchauffer dans les régions au sud de la Loire, et les adventices encore peu présentes facilitent le travail du sol. C’est souvent une saison où nous prend une furieuse envie de végétaliser à tout-va ! Donc, on peut se faire plaisir sans crainte, en prenant soin de bien arroser les plantations à partir d’avril quand la pluie se fait rare.

⇒ Sont concernés :

– les arbustes frileux et plantes grimpantes, en limite de rusticité
– les bulbes qui fleurissent en été et en automne (Dahlias, crocosmias, glaïeuls, nérines…)
– les arbustes persistants et les plantes grimpantes délicats à gélifs
– les bambous
– toutes les annuelles
– et évidemment les légumes annuels (tomates, courgettes…) qui seront récoltés en automne.

→ Lire aussi : Que planter au printemps ? ; Quand planter les bulbes d’été ?

Les plantations d’automne

Ce sont finalement celles que l’on va conseiller pour la grande partie des végétaux (sauf les plantes gélives). Les végétaux caducs rentrent en phase de repos, que l’on appelle dormance. Le célèbre dicton de la Sainte-Catherine nous conseille de planter vers le 25 novembre… On va en réalité plutôt planter avant, à partir de la mi-septembre, parfois jusqu’à fin novembre. Comme l’explique Didier Willery dans Une année au jardin, « il faut des feuilles pour avoir des racines, car l’hormone qui favorise l’enracinement est synthétisée par les feuilles ». C’est donc en automne que l’enracinement se fait le plus vite.

⇒ C’est le moment idéal pour planter :

• Les arbres et arbustes caducs non gélifs
• Les arbres et arbustes persistants peu ou pas gélifs
• Les végétaux persistants en mottes ou racines nues (entre mi-octobre et mi-avril)
• les fruitiers, les petits fruits
• les conifères
• les grimpantes rustiques
• les vivaces rustiques et graminées, en godet (dont les fougères)
• les bisannuelles (digitales, monnaie du pape, pensées…)
• les bulbes de printemps (tulipes, narcisses, alliums…)
• les rosiers. Le sol encore chaud favorise l’enracinement avant l’hiver, et assure une bonne reprise au printemps.
• les végétaux de terre de bruyère (azalées, kalmias, rhododendrons…) et les plantes d’ombre

→ Lire aussi : Que planter en automne ?

En hiver (entre novembre et février), on pourra toujours planter les arbustes en racines nues ou en mottes, et les arbustes caducs rustiques (non gélifs). En savoir plus dans notre fiche conseil Que planter en hiver ?

Comment le sol, la région et le type de végétal influent sur la période idéale de plantation ?

Ne jamais oublier que chaque jardin bénéficie de conditions météorologiques et pédologiques différentes selon que l’on habite à Lyon, Saint-Jean-de-Luz, Lannion ou Metz. Au-delà de ces deux composantes fortes du jardin, le type de végétal et sa rusticité sont également primordiaux dans le choix de la saison de plantation (ou de transplantation), ainsi que le mode de culture de la plante.

• Le sol

  c’est un des critères les plus importants ! Si votre terre est bien drainée, c’est-à -dire légère et souple, voire sèche, alors vous avez une fenêtre de tir plus large, et pourrez planter plus tôt au printemps ou plus tard en automne (d’août à novembre) pour bénéficier des pluies. Par contre, les sols lourds et argileux conservent l’humidité, néfaste aux racines en hiver, et sont plus lents à se réchauffer. Pour ce type de terre, le milieu de printemps sera privilégié.

• La région et son climat

  On divise généralement la France en trois ou quatre grandes zones, prenant principalement en compte la précocité et durée des températures négatives, et des gelées.
  – Dans les régions montagnardes, plantez au printemps 2 à 3 semaines plus tard que la zone de référence, qui correspond globalement à la zone 8 (cf notre article), et 3 semaines plus tôt en automne
  – Dans les régions de littoral et sur la frange méditerranéenne, vous pouvez planter 2 à 3 semaines semaines en avance au printemps, et jusqu’à 3 semaines plus tard en automne.

• Le type de plante

  Il est important de prendre en compte le cycle végétatif des plantes pour appréhender la question de leur plantation. La différence majeure se fait sur les végétaux caducs (qui perdent leurs feuilles en hiver), et les végétaux à feuillage persistant (arbres et arbustes qui conservent leurs feuilles toute l’année). On préfère une plantation automnale, voire en fin d’été (entre août et novembre) pour les premiers, tandis que les seconds se plantent généralement au printemps.
  Les bulbes se plantent environ 6 mois avant leur floraison : automne précédent pour les bulbes de printemps, au printemps (entre mars et mai) pour les bulbes d’été. Plus on retarde cette plantation, plus la floraison est légèrement décalée. Enfin, les plantes annuelles (Petunias, soucis, Nemesias…) sont proposées à la vente assez tardivement normalement : cela veut bien dire qu’il ne faut pas les planter avant le mois de mai.

• La rusticité des végétaux

  La rusticité de la plante est également un facteur essentiel dans le timing à privilégier pour sa plantation. Pour des plantes gélives, mais aussi légèrement frileuses qui supportent mal les gelées, il est important de planter au printemps, généralement entre avril et mai, une fois que les gelées ne sont plus à craindre. Cela vaut à la fois les arbustes caducs et persistants (par exemple les palmiers, plantes succulentes types cactées, arbustes de type méditerranéen, arbustes exotiques originaires d’Afrique du Sud, d’Amérique latine ou d’Océanie type Dicksonia, Protea, Podranea, etc.).

• Le mode de culture

  Vous achetez des racines nues, en motte ou une plante dans son pot de culture ? Là encore, il y a des différences entre des végétaux cultivés en conteneurs ou godets pour les vivaces, et ceux en racines nues.
  Les plantes en racines nues (même les vivaces) ne sont théoriquement vendues que pendant leur période de dormance (novembre à mars) : elles se plantent en automne, ou en toute fin d’hiver, ce qui correspond à leur temps de dormance (ces plantes perdent leur feuillage et rentre en repos végétatif), tandis que les végétaux poussant en motte (tontine prévue pour les grands sujets) pourront être plantés entre la fin d’été et le début de printemps.
  Enfin, les arbustes, arbres, grimpantes vendus en conteneur, sont dits pouvoir être plantés toute l’année… mais comme nous venons de le voir, les mois humides du calendrier sont les meilleurs périodes pour tenter l’aventure avec eux !

→ Lire aussi Les zones climatiques et zones USDA en France, Arbres et arbustes à feuillage persistant, c’est quoi ?, Arbres et arbustes en racines nues, en motte ou en pot ?

Type de conditionnement, région plus ou moins clémente, végétaux gélifs et type de sol : des éléments à prendre aussi en compte lors de vos plantations

Astuces et recommandations

• Faut-il le rappeler ? Ne jamais planter en période de gel ou de grosse chaleur, sécheresse ou canicule
• La mise en jauge permet de conserver des arbustes ou arbres à racines nues (achetés ou qui auraient été déplantés) quelques jours à 2-3 semaines, si la météo devenait moins clémente lors de votre livraison ou achat. Plus d’information sur cette technique avec : Quand et comment mettre en jauge avant plantation ?
• Le cas des racines nues : les arbres et arbustes ont besoin d’un pralinage des racines pour les protéger et assurer une bonne reprise
• Surveillez la météo pour le jour J : il est toujours recommandé de planter par temps couvert, en tout cas sans fort ensoleillement
• On vous offre un arbuste ou une plante vivace en plein été ? Préférez les reconditionner dans des pots un peu plus grands et plantez-les en fin d’été ou en automne. Sauf si votre terre est toujours humide (mais il faut que la plante y soit adaptée)
• Et la plantation en pot sur la terrasse ? Dans ce cas, on peut en pratique planter toute l’année des sujets en conteneur ou godet, toujours sous réserve de bien arroser durant les mois les plus critiques (souvent 2 à 3 fois par semaine).
• Le dérèglement climatique vient parfois contredire ce calendrier idéal. Des printemps de plus en plus chauds, mais aussi les gelées de plus en plus tardives font parfois retarder encore les dates de plantation. À l’inverse, dans certaines régions, on va pouvoir planter de plus en plus tardivement en hiver…

En savoir plus

Chez Promesse de fleurs, nous tenons à préciser dans chacune de nos fiches plantes la meilleure période de plantation (en vert foncé sur le calendrier), et la période raisonnable de plantation (en vert clair). Cela pour vous aider au mieux dans la réussite de vos projets. Planter en dehors de ce calendrier est beaucoup plus aléatoire pour la croissance et développement de nombre de végétaux. Bien sûr, ces données sont une moyenne, et il convient comme nous l’avons vu plus haut de prendre également en compte votre sol et votre région, qui peuvent retarder ou avancer quelque peu ces dates idéales de plantation.