Comment associer le noisetier ?

Dans une haie libre champêtre et bocagère

Naturellement, le noisetier (Corylus) dispose d’un port buissonnant et forme une couronne dense et fermée. Ayant tendance à drageonner facilement, le grand arbuste crée vite une touffe épaisse. D’autant qu’il bénéficie d’une croissance rapide. Le noisetier, et en particulier le noisetier commun (Corylus avellana) est donc le candidat idéal pour intégrer une haie libre et champêtre qu’il va embellir de ses chatons pendants en février ou mars. Grâce à sa stature haute de 4 à 6 mètres et à sa large envergure, le noisetier va vite garnir une haie pour vous protéger des regards indiscrets, vous abriter du vent ou simplement clôturer un fond de jardin.

En accordant le noisetier commun aux chatons jaunes avec le très élégant noisetier doré (Corylus avellana ‘Aurea’), vous créerez une scène haute en couleur. Surtout si vous les associez à d’autres arbustes comme le cornus blanc panaché, l’amélanchier à la splendide floraison blanche, un Eleagnus augustifolia ou un sureau noir (Sambucus nigra) pour ses baies. Si vous ajoutez un sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia) ou une aubépine blanche (Crataegus monogyna), vous ferez assurément le bonheur des oiseaux qui y trouveront le gîte et le couvert. Et vous ferez de votre haie un réservoir de biodiversité.

Autour de Corylus avellana ‘Aurea’, amélanchier, Cornus alba, sorbier des oiseleurs et aubépine forment une haie champêtre

Dans un bosquet au fond du jardin

Vous disposez d’un immense jardin et souhaitez casser sa monotonie en apportant un peu de verticalité et de volume ? Le bosquet va non seulement vous permettre d’embellir votre horizon mais aussi d’accueillir la faune environnante, tout en vous coupant des vents et du voisinage. C’est une zone de transition qui apporte calme et sérénité.

Bien évidemment, la réflexion est de mise avant de faire votre choix des différentes essences qui constitueront votre bosquet. Il vous faut anticiper les potentielles gênes occasionnées au voisinage lorsque les arbres auront atteint l’âge adulte ou la zone d’ombre qu’ils apporteront. À ce propos, François vous distille tous ses conseils pratiques pour créer un bosquet au jardin.

Pour créer une scène très naturelle, riche de diversité, l’essentiel est de multiplier les espèces ornementales tout au long des saisons. Ainsi, le noisetier pourpre ‘Rode Zellernoot’ a un intérêt en été comme au cœur de l’hiver : ses chatons rose pourpré colorent le jardin dès janvier, suivis d’un feuillage pourpre virant au vert bronze en été. Quant à ses noisettes, elles arborent une jolie couleur rouge brun. Parce qu’il atteint facilement 6 mètres, il aura toute sa place au sein d’un bosquet aux côtés de bouleaux blancs (Betula pendula ‘Goldent Cloud’) aux belles écorces argentées et au feuillage doré, d’un saule marsault (Salix caprea) aux chatons argentés, et d’un Liquidambar styraciflua ‘Golden Sun’ aux couleurs chatoyantes tout au long de l’année.

Noisetier pourpre, bouleau blanc, saule Marsault et liquidambar

Dans un jardin en hiver

C’est nu et délivré de ses feuilles que le noisetier tortueux livre toute sa beauté. Sa silhouette tout en courbes et en arabesques se livre à nos yeux sans complexes. Il faut dire que ses rameaux tortueux et sinueux se mêlent et s’entremêlent harmonieusement pour laisser éclater ses chatons colorés débordants de pollen. L’ondulation de ses rameaux anime particulièrement le jardin en hiver, surtout si le noisetier est planté en isolé au centre d’une pelouse.

Si vous portez votre dévolu sur Corylus avellana ‘Contorta’, vous bénéficierez d’un port insolite accentué par des chatons jaunes et pendants, oscillant au gré du vent. En revanche, Corylus avellana ‘Red Majestic’ offre une floraison et un feuillage pourpres. Comme leur esthétisme leur permet de se suffire à eux-mêmes, mettez en valeur les noisetiers tortueux avec de simples tapis de bulbes printaniers comme des perce-neige (Galanthus), des crocus, des anémones, des chionodoxa…

En isolé, le noisetier tortueux sera simplement mis en valeur par un tapis de perce-neige, crocus, anémones, ou chionodoxa

En arrière-plan de massif

En fond de jardin ou en bordure d’une propriété, un noisetier peut être le pilier central d’un massif composé de feuillages décoratifs et de floraisons discrètes. Un noisetier de Lambert (Corylus maxima ‘Juningia’) ou un noisetier pourpre (Corylus maxima ‘Purpurea’) pourra garnir l’arrière-plan d’un massif de son opulence aux côtés d’un Acer palmatum. Par son feuillage rouge pour le noisetier de Lambert ou pourpre pour son compatriote, ces deux petits arbres joueront le contraste avec les touffes de fougères, d’hostas ou d’heuchères, ou encore un Euonymus fortunei ‘Emerald’n Gold’ pour son effet tapissant. Des graminées telles que les Stipa, les Miscanthus ou les Acorus  au feuillage fin et graphique complètent le tableau.

Autour de Corylus maxima purpurea, hosta, acer palmatum, heuchère et Kniphofia

Pour rehausser la scène, n’hésitez pas à ajouter quelques vivaces fleuries qui apporteront leur touche discrète et élégante. Quelques hampes dressées du Tison de Satan (Kniphofia) offrent leur floraison flamboyante.