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8 vivaces toxiques

8 vivaces toxiques

Belles au jardin mais dangereuses pour la santé

Sommaire

Mis à jour le 17 Novembre 2023  par Sophie 8 min.

Depuis le 1er juillet 2021, les professionnels de la filière horticole et du paysage ont pour obligation d’informer les consommateurs de la toxicité des végétaux d’intérieur ou d’extérieur qu’ils proposent à la vente et des précautions à prendre pour éviter toute intoxication.

58 plantes toxiques et à risque ont ainsi été identifiés par l’ANSES (Association nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Elles sont réparties selon les catégories suivantes :

  • 19 plantes toxiques par ingestion, comme le laurier rose, l’if ou la digitale pourpre
  • 10 plantes toxiques par contact avec la peau, la bouche ou les yeux, comme les euphorbes ou le caladium
  • 6 plantes toxiques par contact avec la peau suivi d’une exposition au soleil (plante phototoxique) comme l’angélique ou le dictame blanc
  • 23 arbres et herbacées pouvant entraîner une allergie respiratoire par inhalation de leur pollen, comme l’ambroisie ou l’armoise.

Un site dédié regroupant les informations à ce sujet est disponible sur le site : plantes-risque.info

Même s’il serait idiot de céder à la panique et de voir derrière chaque belle plante un danger potentiel, il est néanmoins vrai que certaines d’entre elles, et notamment des vivaces couramment plantées dans les jardins peuvent potentiellement être dangereuses pour la santé, voire très dangereuses. Nous faisons le point ici sur ces plantes toxiques du jardin : 8 vivaces toxiques, avec leur description, leurs parties contenant les substances dangereuses et les risques encourus en cas d’ingestion ou de mise en contact avec elles.

Difficulté

L'Aconit

Toutes les espèces d’Aconit sont vénéneuses. Elles sont un poison mortel pour l’homme et pour de nombreux animaux. Même certains de leurs noms populaires ne disent rien qui vaille : « Tue-loup » ou « Estrangle-loup » pour l’Aconitum vulparia, « Aconit vénéneux » pour l’Aconitum anthora ou encore « Casque de Jupiter » pour les Aconit napellus. Ces plantes se rencontrent essentiellement en montagne mais elles sont aussi cultivées dans les jardins. On trouve en particulier :

vivaces toxiques Aconitum napellus

Aconitum napellus

Principes actifs, parties toxiques et effets

Les aconits contiennent de puissants alcaloïdes cardiotoxiques et notamment l’aconitine et l’aconine. Les parties les plus toxiques sont les racines charnues ou tubercules : l’ingestion de 12g de racines suffirait à tuer un homme. Néanmoins, toutes les parties de la plante sont très dangereuses : prendre une fleur d’Aconit en bouche quelques minutes à peine suffit pour qu’apparaissent les premiers symptômes de brûlures.

La Digitale

Les digitales poussent de préférence en sol frais, dans les clairières ou en lisière des bois et des forêts. Ce sont des vivaces formant d’élégantes et hautes tiges florales aux teintes douces allant du pourpre au jaune, en passant par le blanc ou l’abricot. La plus connue est la Digitale pourpre ou Digitalis purpurea. Demandant peu d’entretien, elles ont tendance à se ressemer spontanément et sont parfaites dans les massifs de style naturel ou les jardins de curé où elles apportent structure et verticalité aux compositions.

Or, les digitales peuvent être très toxiques. Leur action puissante sur le cœur leur vaut d’ailleurs d’être utilisées en composition de médicaments cardiotoniques.

vivaces toxiques Digitalis purpurea

Digitalis purpurea

Principes actifs, parties toxiques et effets

Toutes les parties des digitales sont toxiques, et notamment les feuilles. En fonction de son exposition au soleil, chaque plante contient des doses différentes de principes actifs. La digitale pourpre (Digitalis purpurea) et la digitale laineuse (Digitalis lanata) sont bien connues pour leur grande toxicité car elles renferment des substances cardiotoniques (stimulants cardiaques), et notamment de la digitaline mais d’autres espèces spontanées ou hybrides horticoles sont également dangereuses. Les feuilles de digitale pourpre peuvent être confondues avec celles de la bourrache ou de la consoude, toutes deux comestibles.

Selon la littérature, l’ingestion d’une dizaine de feuilles de digitale pourpre provoque des troubles graves sur un adulte et 120 g de feuilles de digitale pourpre représentent une dose mortelleLes premiers symptômes d’intoxication sont :

  • des nausées et des vomissements,
  • des diarrhées,
  • des troubles cardiaques.

L'hellébore

Par leur délicate floraison s’épanouisant en plein cœur de l’hiver, les hellébores rendent cette saison un peu plus colorée. Les plus précoces commencent leur floraison en novembre et les plus tardives la terminent en avril. Elles sont décoratives à la fois par leurs superbes fleurs et par leur feuillage persistant. Il en existe de nombreuses variétés, dont la célèbre Rose de Noël Helleborus niger, qui peuvent prendre des couleurs très diverses. Or, leur nom d’Hellébore proviendrait du grec helein : « blesser » ou « faire mourir », et bora : « nourriture », ce que l’on peut traduire par « la nourriture qui fait mourir » : elles ont en effet la réputation d’être toxiques, comme la plupart des Renonculacées.

vivaces toxiques

Helleborus

Principes actifs, parties toxiques et effets

L’intégralité des hellébores contiennent des substances toxiques (helleboreine et helleborine), de puissants alcaloïdes qui ont des effets sur le système nerveux et le coeur. Depuis l’Antiquité, l’Helleborus niger était cultivée pour ses propriétés analgésiques, cardiotoniques, purgatives vomitives et vermifuges et prescrite à des doses infimes pour traiter épilepsie ou migraines. Leur toxicité agit directement sur le muscle cardiaque et provoque convulsions, délire et parfois la mort. Feuilles, fleurs, fruits et surtout racines sont hautement toxiques.

L'Euphorbe

Il existe environ 2 000 espèces d’euphorbes, parfois très différentes d’aspect les unes des autres. Ne pouvant pas passer toute la famille des euphorbes en détail, on s’en méfiera par principe. Leur principal point commun est la production de latex, liquide blanc apparaîssant à la cassure, très toxique. Parmi elles l’Euphorbia lathyris ou Grande Epurge fait figure emblématique : son nom est sans ambiguïté sur ses grands pouvoirs purgatifs !

vivaces toxiques

Euphorbia lathyris

Principes actifs, parties toxiques et effets

Le latex des euphorbes contient des esters diterpéniques très corrosifs et son huile contient une toxalbumine colloïdale comparable à celle contenue dans l’huile de ricin : deux substances à la toxicité supérieure à celle de la strychnine. Ce latex provoque des irritations de la peau et est extrêmement dangereux en cas de contact avec les yeux. Les graines, également toxiques, étaient autrefois utilisées comme purgatif.

Le Delphinium

Aussi nommés Pieds d’Alouette ou Dauphinelles, les Delphiniums sont des vivaces bien connues et prisées des jardiniers. Elles sont couramment cultivées dans les jardins d’ornement. Le genre comprend différentes espèces, la plupart vivaces et d’autres annuelles ou bisannuelles. De nombreux cultivars ont été sélectionnés pour leurs majestueuses hampes florales dressées vers le ciel s’épanouissant de juin à août et offrant une grande diversité de coloris ou prédomine le bleu. 

vivaces toxiques

Delphinium

Principes actifs, parties toxiques et effets

Malgré leur look naturel et sympathique, ne vous y fiez pas : toutes les parties de la plante sont toxiques. Elles contiennent des alcaloïdes toxiques (dont la delphinine), provoquant des vomissements lorsqu’ils sont ingérés et même la mort à forte dose. À faible dose, des extraits de delphinium ont été utilisés en phytothérapie.

En cas d’ingestion, on peut observer différents symptômes tels qu’une salivation excessive, des vomissements, de la diarrhée, des sensations de picotement de la peau, des maux de tête, une faiblesse musculaire, une dilatation des pupilles et des troubles de la vue. Une chute de la tension artérielle peut provoquer une chute du rythme cardiaque. Enfin, des convulsions et un coma peuvent survenir. La plante est également toxique pour les animaux.

Le Muguet

Nul besoin de présenter le muguet (Convallaria majalis), cette vivace rhizomateuse de sous-bois, mise à l’honneur le 1er mai. Le genre ne comprend qu’une seule espèce spontanée, introduite dans les jardins d’Europe au XVIème siècle, et appréciée pour sa floraison immaculée à la senteur incomparable.

vivaces toxiques

Convallaria majalis

Principes actifs, parties toxiques et effets

Ses sympathiques petites clochettes cachent des hétérosides stéroïdiques ayant les mêmes propriétés que la digitaline. Elles renferment également des saponines provoquant des troubles digestifs. Les parties les plus toxiques sont les fleurs : il est conseillé d’éviter d’inhaler trop longuement leur parfum et mâchonner les tiges peut provoquer de sérieux troubles gastro-intestinaux et cardiaques. L’eau dans laquelle a séjourné votre bouquet de muguet est, elle aussi, toxique.

Le Datura

Cultivé en annuelle, le Datura est une plante buissonnante vivace à croissance rapide qui séduit les jardiniers par ses grandes fleurs estivales en trompettes blanches exhalant un parfum suave. Le semis du Datura vivace est facile; il apprécie les sols riches et drainés.

Datura vivaces toxiques

Datura

Principes actifs, parties toxiques et effets

Toutes les parties de la plante sont toxiques : elle est riche en alcaloïdes dans tous ses organes, utilisés en pharmacologie. Même le léchage des doigts après contact par exemple chez les enfants peut être dangereux.

Le datura est une plante psychotrope ayant des effets biochimiques imprévisibles, allant de la crise de panique à la cécité temporaire, en passant par le délire, l’amnésie ou encore la perte de conscience.

Le Gloriosa

Aussi appelés Glorieuses ou Lis glorieux, les Gloriosa rothschildiana et Gloriosa superba sont des vivaces tubéreuses grimpantes d’origine sud-africaine. Elles déploient de magnifiques fleurs chatoyantes et estivales. Plantes tropicales par excellence, elles ont besoin de chaleur et d’humidité pour se développer.

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Gloriosa rothschildiana

Principes actifs, parties toxiques et effets

Beaucoup plus riches en colchicine que les colchiques eux-mêmes, toutes les parties de la plante sont très toxiques en cas d’ingestion et les tubercules sont irritants. Utilisée par l’industrie pharmaceutique, elle contient des composés chimiques tels que la colchicine et la gloriosine intéressants comme anti-inflammatoires. Elle est également utilisée dans la pharmacopée africaine où ses feuilles sont utilisées dans le traitement de l’asthme, pour traiter les poux ou encore contre les morsures de serpents.

Comment prévenir les risques d'intoxication

Pour prévenir les risques d’intoxication par ces vivaces, il convient de :

  • bien sûr ne pas ingérer les plantes citées ;
  • se contenter avant tout de les admirer et de les toucher uniquement en cas de nécessité (nettoyage, désherbage…). Dans ce cas, il est fortement recommandé de porter des gants lorsque vous jardinez parmi ces plantes et de se laver les mains ou tout autre partie du corps en cas de contact. Evitez de porter les mains à votre visage ;
  • si vous choisissez de cultiver certaines de ces plantes toxiques au jardin, plantez-les hors de portée des enfants et des animaux domestiques ;
  • sensibilisez les enfants ainsi que toute personne non avertie à la dangerosité possible des végétaux.

Que faire en cas d’intoxication ou de mise en contact ?

  • En cas de troubles sévères ou de détresse vitale, appelez le 15 ou le 112
  • Dans tous les autres cas, même en l’absence de symptôme ou en cas d’apparition d’une réaction cutanée anormale, prendre l’avis d’un centre antipoison ou un médecin
  • Si un enfant ou un adulte ont mis à la bouche des feuilles ou des baies réputées toxiques ou d’autres plantes d’ornement : nettoyez-lui la bouche avec un linge mouillé, ne le faites pas boire et appelez un Centre antipoison
  • En cas d’ingestion par un animal, contacter un centre antipoison vétérinaire

Dans tous les cas, conservez l’étiquette ou une photographie de la plante pour en faciliter l’identification.

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