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Des orchidées d’apparence exotique en pleine terre au jardin mais vous n’y pensez pas ? Si, c’est tout à fait possible grâce notamment au genre botanique Pleione.
Les pléiones sont des orchidées de jardin semi-rustiques que l’on peut cultiver dehors sous nos latitudes si on les protège des grands froids et de l’humidité hivernale. Ces sympathiques fleurs sont toutes originaires d’Asie. Il en existe une vingtaine d’espèces mais Pleione formosana est la plus rustique et peut survivre au moins jusqu’à -5°C.
La couleur des grandes fleurs solitaires varie selon l’espèce et la variété, passant du blanc pur au rose pourpre mais il en existe aussi dans la gamme des jaunes. Les pléiones sont des vivaces rhizomateuses au feuillage lancéolé. Chaque printemps, une pousse de feuille et fleur unique émergent d’un pseudo-bulbe qui, après floraison, va produire un nouveau pseudo-bulbe et ainsi perpétuer l’espèce.
Les pléiones apprécient les sols bien drainés, plutôt acides et une situation mi-ombragée. On les cultivera au choix en rocaille, en sous-bois, en jardin miniature ou plus simplement en pot. Cette dernière manière de cultiver chez soi les pléiones présente l’avantage de pouvoir rentrer vos orchidées en serre froide dès les premiers frimas.
Les pléiones font partie de la famille des Orchidacées et plus précisément à la sous-famille des Epidendroidées. Ce sont de petites orchidées originaires des forêts humides subtropicales d’altitude (entre 1 000 et 3 300 m) réparties autour de la chaîne himalayenne, dans le nord de l’Inde, en Birmanie, en Chine du Sud, en Thaïlande et au Laos. Le genre Pleione ne comprend à l’heure actuelle qu’une vingtaine d’espèces épiphytes (qui poussent en se servant d’autres plantes comme support) ou lithophytes (qui vivent directement sur la roche).
Les pleiones sont des plantes sympodiales, c’est-à-dire que la plante va se ramifier de manière à ce que le bourgeon apical dégénère, obligeant la plante à croître en “zigzag” par le développement de bourgeons latéraux. La plante se développe sur un pseudo-bulbe. Le feuillage est caduc, il disparaît donc en hiver.
Leur petite taille relative, rarement plus de 15 cm de hauteur, fait paraître les fleurs de pléione monstrueusement grandes. La floraison se décline en un labelle tubulaire à bord frangé jusqu’à 8 cm de longueur. Ce labelle est entouré de longs et fins sépales et pétales dont les couleurs se déclinent du blanc au mauve.
Selon l’espèce, chaque pseudo-bulbe produira de une à deux feuilles et de une à deux fleurs seulement. Hélas, ces fleurs n’égaieront votre jardin qu’une quinzaine de jours au début du printemps seulement. Mais, quels bijoux !
De par leurs origines naturelles, ces orchidées devraient être cultivées en serre froide avec une période de repos hivernal. Mais dans les régions tempérées, il est possible de les garder au jardin dans une rocaille ou en sous-bois. Bien que biologiquement plutôt épiphyte, les pléiones pourront être élevées en pleine terre comme d’autres orchidées de jardin (comme les Cypripediums par exemple).
Dès la fin de l’hiver, parfois déjà en mars, la croissance redémarre vigoureusement en produisant de nouvelles jeunes pousses. La floraison intervient rapidement en mai-juin, parfois même un peu plus tôt. Après cette floraison, l’orchidée va produire ses feuilles (10 à 20 cm de long) pour continuer son cycle végétatif et d’autres pseudo-bulbes à partir du premier. À l’automne, les feuilles vont jaunir et tomber, les pléiones entrent en dormance hivernale. L’orchidée semble alors disparaître totalement en ne survivant que de manière souterraine grâce à ses pseudo-bulbes. Au printemps, le ou les nouveaux bulbes formés démarreront leur végétation et ainsi de suite d’années en années.
Une pléione possédant des pétales et sépales rose foncé autour d’un label rose également, le centre du labelle présentant, quant à lui, une coloration orange. C’est une espèce originaire de l’ouest du Yunnan (Chine).
La plus typique du genre Pleione avec ses grosses fleurs rose intense muni d’un labelle frangé et tacheté de rouge à l’intérieur. Cette espèce est originaire des montagnes de Chine et du Tibet.
Cette pléione est originaire de Taiwan, de Chine et on la retrouve jusque dans l’Himalaya. Les fleurs sont légèrement roses, veinées de blanc, avec un labelle frangé de blanc parfois ponctué de rouge à l’intérieur. Les formes et les couleurs varient beaucoup en fonction de l’origine géographique de l’espèce. À noter, qu’il existe une variété blanche nommée ‘Alba’.
La Pléione à grandes fleurs arbore, comme son nom l’indique, de très grandes fleurs pour le genre. La couleur varie du blanc au rose lavande avec un cœur souvent jaune. On la retrouvera dans la nature du Sud du Yunnan (Chine) au nord-ouest du Vietnam.
Très proche de Pleione humilis, ses fleurs arborent un blanc pur avec l’intérieur du labelle contenant un peu de jaune. Son origine géographique va du Népal jusqu’au sud de la Chine.
C’est certainement une des plus belles espèces du genre Pleione avec ses fleurs blanc crème à l’intérieur mauve. Cette espèce, originaire de l’Est de l’Asie, se caractérise par une floraison très précoce, parfois dès le mois de février.
Certaines pléiones hybrides existent aussi. Elles ont pour nom ‘Verdi’, ‘Tongariro’ ou ‘Rossini’ pour les plus connues.
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Planter des bulbes de PléionesSi possible en situation de mi-ombre. Le soleil leur est profitable en tout début et en fin de journée mais le pied d’un arbre au feuillage léger sera parfait pour limiter le soleil aux heures les plus chaudes.
On pourrait à la rigueur cultiver des pléiones en plein soleil mais uniquement dans le Nord de la Loire et si la terre reste très humide comme à proximité d’un point d’eau. Attention cependant au soleil estival qui aura tôt fait de brûler et de dessécher totalement la plante.
Les Pléiones sont semi-rustiques et peuvent être plantées en extérieur en pleine terre dans certaines régions. Mais si des gelées de -8/-10 °C persistent durant plusieurs jours, les bulbes risquent de geler. La culture en pot ou en jardinière est donc à privilégier pour pouvoir rentrer vos pléiones en serre froide.
La plantation des pléiones se fait en hiver en dehors des périodes de gel, donc durant le repos végétatif des pseudo-bulbes. Ne bougez jamais une pléione lorsque celle-ci redémarre sa croissance au printemps !
Suivant les espèces, les pléiones ne poussent pas toutes sur le même support (roches, arbres ou directement au sol). Cependant, vous pouvez cultiver toutes les pléiones dans le même substrat : en pleine terre, une poche d’un bon terreau léger, humifère et poreux retenant bien l’humidité sera idéale. En pot, optez pour un terreau spécial orchidées additionné d’un peu de pouzzolane pour le drainage. Gardez à l’esprit que le contenant doit être assez large car les nouveaux bulbes pousseront autour de l’ancien bulbe mère.
Installez vos pseudo-bulbes dans le substrat ou la terre tous les 15 cm environ, en laissant dépasser 1/3 du bulbe de la surface.
En pot ou en pleine terre, vous pouvez recouvrir vos pseudo-bulbes d’une fine couche de copeaux. En automne, un bon paillage de feuilles mortes les aidera à passer l’hiver sans encombre si vous ne les rentrez pas.
→ En savoir plus sur la culture du Pléione en pot dans notre fiche conseil
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Plantez des bulbes rares!On n’arrosera que modérément au démarrage de la végétation. Par la suite, il est indispensable de garder le substrat ou la terre humide durant la floraison et jusqu’à ce que le feuillage commence à jaunir. Dès que celui-ci tombe, stoppez les arrosages jusqu’à la reprise de végétation !
Les pléiones comme toutes les orchidées possèdent de gros besoins en eau. L’eau d’arrosage doit être, si possible, peu minéralisée et un peu acide. L’idéal reste l’eau de pluie de récupération.
Dès que les première fortes gelées arrivent, placez vos pléiones en pot à l’abri en serre froide (entre 1 et 4°C) mais hors gel. Vous pourrez ressortir vos pots vers le début du mois d’avril ou plus tard selon votre climat.
Durant la saison chaude, vous devrez veiller à garder vos pléiones en dessous d’une température de 25°C par n’importe quel moyen : ombrage, bassinage quotidien, ventilation…
Vous devrez couper la tige florale à ras des feuilles lorsque la fleur se fane. Laisser la fleur ferait perdre des forces inutilement au bulbe.
Le rempotage se fait durant le repos végétatif en hiver. Dès que les nouvelles pousses démarrent leur croissance : n’y touchez surtout plus ! Une racine de pléione cassée ne sera jamais remplacée.
Un simple engrais horticole NPK 15-15-15 sera suffisant durant toute la croissance. Si on veut être pointilleux, on peut se dire que la fertilisation doit être plus riche en phosphate en début de croissance puis plus riche en azote et potassium après la floraison.
Pas de nuisibles à envisager. À la rigueur, les limaces pourraient être tentées par les premières pousses mais c’est tout de même assez rare.
Du botrytis, la pourriture grise, peut apparaître sur les fleurs dans les serres mal ventilées. Aucun risque en pleine terre.
Trop de lumière ou pas assez d’humidité peut apporter une nécrose des feuilles : celles-ci deviennent molles et présentent alors des tâches brunes plus ou moins allongées. Il convient de changer de place les pléiones immédiatement si elles sont en pot ou en hiver pour une culture en pleine terre.
Oubliez le semis qui est trop compliqué et aléatoire !
La division se fera lors du repos végétatif en hiver.
Dépotez la plante si elle est en pot et enlevez une partie du substrat en prenant soin de ne pas abîmer les racines. Si vos pléiones sont en terre, déterrez-les à l’aide d’un plantoir ou d’une fourche-bêche. Coupez avec une lame propre et bien aiguisée une section du rhizome qui comporte des racines et un ou des pseudo-bulbes. Vous pouvez mastiquer ou badigeonner avec une solution antiseptique la plaie de coupe pour éviter les maladies.
Vous pouvez enlever aussi les anciennes racines desséchées ainsi que les feuilles mortes. Par la suite, vous pouvez rempoter ou placer en terre vos plants nouvellement divisés dans un substrat bien humidifié, mais non détrempé.
C’est la solution la plus simple pour cultiver les pléiones surtout si vous habitez au Nord de la Loire, en Suisse ou en Belgique. Choisissez de beaux contenants laqués à placer sur une table en fer forgé et au charme surannée. Les pléiones sont particulièrement bien mis en valeur dans de large contenant type “bonsaï”. En premier lieu, vous pouvez tenter deux belles pléiones dont les floraisons se suivront : Pleione forestii qui fleurit jaune citron à cœur pourpre entre mars et avril et Pleione ‘Tongariro’ qui fleurit rose fuchsia entre avril et mai. Ces orchidées sont des plantes de collection, il serait donc malvenu de leur adjoindre des voisines ordinaires. Une belle potée d’Hosta ‘Praying Hands’ aux feuilles enroulées et effilées vert vif ourlées de jaune-crème ainsi qu’une petite touffe de Cotule à bractées ‘Platt’s Black’, une plante étonnante rappelant les fougères, apportera une note de fraîcheur autour des orchidées. Pour finir sur une note exotique, un Arisaema concinnum à la floraison si originale aura le bon goût d’accompagner la floraison de vos pléiones.
Vous vivez dans un climat doux et votre terre est acide et bien drainée ? Eh bien, dénichez un bel arbre au feuillage léger dans votre jardin et plantez-y une flopée de Pleione formosana ‘Alba’, une variété aux fleurs d’une blancheur immaculée. Installez-les en petits groupes impairs : 3, 5, 7… au départ. S’ils se plaisent, vous aurez bientôt un véritable “champ” d’orchidées. Surtout si vous les accompagnez par quelques autres orchidées blanches asiatiques et semi-rustiques : Calanthe aristulifera. Pour succéder à la floraison hélas éphémère des pléiones, vous pourriez tenter une vivace méconnue en la présence de quelques touffes de Dianella revoluta ‘Coolvista’ qui apporteront une floraison bleue à cœur jaune durant tout l’été. Pour faire la jonction entre la floraison des pléiones et celle des Dianella, quoi de mieux qu’un géranium vivace (floraison mai-juin) : par exemple, ce spectaculairement exotique Geranium maderense à fleurs roses qui culminera à plus d’un mètre de hauteur. Mais l’important sous un arbre est d’avoir un décor qui reste joli toute l’année. Dans ce cas, la Pervenche difforme apportera un couvre-sol persistant et vigoureux ponctué d’une floraison d’étoiles bleues pratiquement toute l’année.
Les pléiones sont des plantes de rocailles semi-ombragées ce qui n’est pas si banal. Mais fort heureusement d’autres vivaces possèdent les mêmes besoins. L’espèce type de Pleione formosana s’y trouvera bien à son aise en compagnie d’une jolie fougère de collection de rocaille fraîche : Adiantum aleuticum ‘Imbricatum’. L’Anémone du Canada est un petit couvre-sol vigoureux qui se plait aussi en rocaille d’ombre et qui nous gratifie d’une floraison vigoureuse en étoiles blanches de mai à juillet. Quelques touffes éparses de Gentiana makinoi ‘Blue star’, une gentiane japonaise à la floraison bleue qui dure tout l’été apportera une note d’azur à l’ensemble. Le feuillage persistant de quelques Carex flacca sera parfait sur le point culminant de la rocaille où ce dernier pourra tomber en cascade de façon tout à fait naturelle.
Puis-je cultiver des pléiones en pleine terre ?
C'est possible dans les régions au climat doux. Pleione formosana est la plus rustique et survit en pleine terre jusqu'à une température de -5°C. Les autres pléiones sont encore plus frileuses et ne tolèrent généralement pas moins de -1°C. N'oublions pas les besoins de la plante : une exposition légèrement ensoleillée ou la mi-ombre ainsi qu'une terre acide et très bien drainée mais toujours humide. Si tout cela est réuni, il n'y a aucune raison de ne pas tenter ces orchidées en pleine terre au jardin. Au Nord de la Loire, nous ne saurions que vous conseiller de cultiver vos pléiones en pot à rentrer en serre froide durant la période de dormance.
Ma terre est lourde : que faire ?
Les pléiones redoutent l'humidité stagnante, surtout en hiver. Si vous souhaitez planter ces orchidées en pleine terre chez vous, il vous faudra améliorer le drainage dans le trou de plantation à l'aide d'un bon terreau et d'un peu de pouzzolane. Sinon, la plantation en pot est tout indiquée, vous pourrez ainsi gérer au mieux le substrat.
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