Fleur de lune, Spathiphyllum : cultiver, entretenir

Description et botanique

Le Spathiphyllum est une plante herbacée vivace appartenant à la famille des Aracées, tout comme les anthuriums et les philodendrons. Son nom scientifique vient du grec spathê (spathe) et phyllon (feuille), en référence à ses inflorescences blanches en forme de spathe qui ressemblent à une feuille.

Le Spathiphyllum est originaire des forêts tropicales humides d’Amérique centrale, d’Amérique du Sud et de certaines régions d’Asie du Sud-Est. On le trouve notamment en Colombie, au Venezuela, au Panama ou encore aux Philippines. Il pousse naturellement à l’ombre des sous-bois, dans une atmosphère chaude, humide et peu ensoleillée. Cette origine tropicale explique ses besoins en humidité et sa préférence pour les lumières tamisées.

La plante adopte un port en touffe dense et élégante. Les feuilles poussent directement depuis la base, formant une rosette compacte et dressée. Selon les variétés, le Spathiphyllum peut mesurer de 30 cm à plus d’un mètre de hauteur. On trouve ainsi des variétés naines, comme ‘Sweet Chico’, idéal pour les petits espaces, et des variétés aux dimensions plus imposantes, comme ‘Sensation’ ou ‘Mauna Loa’.

Le feuillage du Spathiphyllum est l’un de ses attraits majeurs. Persistantes et coriaces, les feuilles sont longues, lancéolées et arborent un vert profond et brillant. Elles sont portées par de longs pétioles et présentent une nervure centrale bien marquée, qui leur confère une belle structure. Certaines variétés se distinguent par un feuillage plus clair ou panaché, comme ‘Domino’ ou ‘Diamond Variegata’, qui arborent de très belles marbrures crème.

Le feuillage reflète aussi l’état de santé de la plante : un feuillage terne ou affaissé indique souvent un excès ou un manque d’eau, un air trop sec ou une exposition inadaptée.

Certains Spathiphyllum se distinguent par leur feuillage panaché : ici, les variétés ‘Domino’ et ‘Diamond Variegata’

La floraison du Spathiphyllum peut intervenir plusieurs fois dans l’année, en particulier si la plante est bien soignée. Elle se compose d’un spadice, sorte d’épi dressé blanc ou crème, entouré d’une spathe blanche, légèrement parfumée, qui s’ouvre élégamment comme une feuille enroulée. Cette spathe n’est pas une fleur à proprement parler, mais une bractée destinée à attirer les pollinisateurs.

La spathe reste blanche pendant plusieurs semaines, puis prend progressivement une teinte verdâtre avant de faner. Cela ne signifie pas que la plante est malade, mais simplement que la floraison arrive à son terme. Certaines variétés sont plus florifères que d’autres. Par exemple, ‘Sweet Chico’ et ‘Cupido’ offrent une floraison abondante sur une longue période, tandis que ‘Sensation’ mise davantage sur l’ampleur du feuillage.

Le Spathiphyllum offre une floraison blanche particulièrement élégante

Le genre Spathiphyllum comprend une quarantaine d’espèces, mais le plus couramment cultivé est le Spathiphyllum wallisii. À ces espèces s’ajoutent de nombreuses variétés horticoles développées pour leur taille, leur floraison ou encore la forme de leur feuillage. Voici un aperçu des principales espèces et variétés :

• Spathiphyllum wallisii : C’est l’espèce la plus répandue et celle que l’on retrouve le plus souvent comme plante d’intérieur. Relativement compacte (30 à 60 cm de hauteur), elle offre une floraison abondante avec des spathes blanches élégantes. Elle est très tolérante à la lumière faible, ce qui en fait une excellente plante pour les pièces peu ensoleillées.
• Spathiphyllum ‘Mauna Loa’ : Une variété issue de S. wallisii, très populaire. Elle se distingue par de grandes feuilles brillantes et des inflorescences pouvant atteindre 15 à 20 cm. Elle est souvent choisie pour les bureaux ou les grands espaces de vie grâce à sa belle prestance.
• Spathiphyllum ‘Sensation’ : C’est la plus grande des variétés cultivées, pouvant atteindre jusqu’à 1,20 m de hauteur. Ses grandes feuilles striées sont d’un vert foncé profond, et ses fleurs sont spectaculaires. Elle convient parfaitement aux grands salons ou halls lumineux.
• Spathiphyllum ‘Sweet Chico’ : Une variété compacte et florifère, très adaptée aux petits espaces. Elle produit de nombreuses fleurs sur une longue période, et ses feuilles sont légèrement plus fines que celles des autres variétés.
• Spathiphyllum ‘Domino’ : Très apprécié pour son feuillage panaché, ‘Domino’ présente des marbrures blanches sur les feuilles vertes, ce qui en fait un choix original et décoratif. Il reste de taille moyenne, autour de 40-50 cm.

Chaque variété a ses petites spécificités, mais elles partagent toutes les mêmes besoins de base en termes de lumière, d’humidité et de soins. Le choix dépendra donc surtout de l’espace disponible, du feuillage (panaché ou non), et de la fréquence de floraison souhaitée.

Le Spathiphyllum n’est pas rustique. Il ne supporte pas les températures en dessous de 13 à 15 °C. C’est pourquoi, en climat tempéré, on le cultive exclusivement en intérieur ou en serre. Il redoute également les courants d’air et les changements brutaux de température.

Souvent cultivé pour son esthétisme sobre et sa capacité à fleurir même à l’ombre, le Spathiphyllum est l’une des rares plantes d’intérieur à offrir une floraison généreuse sans exiger de lumière directe.

Le Spathiphyllum est par ailleurs reconnu pour ses vertus ou bienfaits dépolluants, selon certaines études menées notamment par la NASA. Il serait capable de purifier l’air intérieur en absorbant certaines substances toxiques comme le benzène, le formaldéhyde ou encore le trichloréthylène.

Principales espèces et variétés de fleur de lune

Spathiphyllum Tanni

Il s'agit d'une variété compacte au feuillage vert foncé brillant, idéale pour les petits espaces, avec une floraison délicate composée de spathes blanches élégantes.

• Flowering time Juin à Octobre
• Height at maturity 60 cm

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Plantation du Spathiphyllum en intérieur

Où installer le Spathiphyllum ?

Le Spathiphyllum est une plante tropicale qui préfère les endroits lumineux sans être exposé au soleil direct. Une lumière douce et tamisée, comme celle filtrée par un voilage, est idéale. Il peut aussi tolérer les situations semi-ombragées, ce qui en fait une plante très adaptable. Il vaut mieux éviter les expositions en plein soleil qui peuvent brûler son feuillage, ainsi que les emplacements trop sombres qui réduiront sa floraison. La température idéale se situe entre 18 et 25 °C. Il craint le froid, les courants d’air, et les variations brutales de température. Il trouvera facilement sa place dans un salon, une salle de bain lumineuse ou un bureau.

Quand le planter ?

Comme le Spathiphyllum est cultivé en intérieur, il peut être planté ou rempoté tout au long de l’année. Toutefois, le printemps est la période la plus favorable, car la plante entre alors dans sa phase de croissance active. Cela lui permet de mieux s’adapter à son nouvel environnement.

Le rempotage du Spathiphyllum est conseillé tous les deux ans, ou dès que la plante semble à l’étroit dans son pot.

Comment le planter ?

Choisissez un pot avec des trous de drainage pour éviter la stagnation de l’eau. Le diamètre du pot doit être légèrement supérieur à celui du précédent.

Pour ce qui est du substrat, le Spathiphyllum apprécie un sol léger, bien drainé et riche en matière organique. L’idéal est de le planter dans un mélange constitué de 2/3 de terreau pour plantes d’intérieur, et 1/3 de perlite ou de sable grossier pour améliorer le drainage.

Voici les étapes pour bien le planter (cela marche aussi pour le rempotage du Spathiphyllum) :

• Déposez une couche de billes d’argile ou de graviers au fond du pot.
• Placez ensuite une partie du substrat dans le pot.
• Sortez délicatement le Spathiphyllum de son pot d’origine.
• Déposez-le dans le nouveau pot, au centre, en veillant à ne pas enterrer le collet.
• Comblez avec le substrat préparé, puis tassez légèrement
• Arrosez généreusement.

Installez la plante dans un endroit lumineux et maintenez une humidité constante du substrat (sans excès). Un arrosage modéré et régulier favorisera l’enracinement.

Entretien du Spathiphyllum

L’entretien du Spathiphyllum est relativement simple, ce qui en fait une plante d’intérieur très appréciée. Avec quelques gestes réguliers et une attention particulière à ses besoins, il vous offrira un feuillage éclatant et une floraison généreuse.

Arrosage du Spathiphyllum

Le Spathiphyllum aime les sols légèrement humides, sans excès. Un arrosage modéré, mais régulier est donc recommandé.

• En période de croissance (printemps-été) : arrosez deux fois par semaine, en laissant sécher la couche supérieure du terreau entre deux arrosages.

• En période de repos (automne-hiver) : réduisez l’arrosage à une fois par semaine, voire tous les 10 jours, selon la température ambiante.

Il est conseillé d’utiliser de l’eau à température ambiante et non calcaire (l’eau de pluie est idéale). L’excès d’eau est l’un des principaux dangers pour cette plante : videz systématiquement la soucoupe après chaque arrosage pour éviter la pourriture des racines.

Pensez à arroser régulièrement votre Spathiphyllum

Humidité ambiante

Originaire de milieux tropicaux, le Spathiphyllum apprécie une atmosphère humide. Dans un intérieur sec, surtout en hiver avec le chauffage, nous vous conseillons de pulvériser régulièrement le feuillage avec de l’eau non calcaire. Vous pouvez aussi augmenter l’humidité ambiante en posant le pot sur un lit de billes d’argile humides (sans contact direct avec l’eau) ou en utilisant un humidificateur d’air. De même, n’hésitez pas à regrouper plusieurs plantes à ses côtés afin de créer un microclimat plus humide.

N’hésitez pas à vaporiser de temps en temps de l’eau sur le feuillage

Nettoyage du feuillage

Les feuilles accumulent rapidement la poussière, ce qui peut gêner la photosynthèse. Nettoyez-les délicatement avec un chiffon humide ou passez-les de temps en temps sous une légère douche tiède. De même, dès que vous voyez des feuilles jaunes ou sèches, n’hésitez pas à les retirer en les coupant à la base.

Fertilisation

Apportez de l’engrais pour plantes fleuries tous les 15 jours pendant la période de croissance (d’avril à septembre). Utilisez de préférence un engrais liquide dilué dans l’eau d’arrosage. Un excès d’azote peut favoriser le développement du feuillage au détriment des fleurs, donc veillez à un bon équilibre NPK (azote, phosphore, potassium). Stoppez les apports d’engrais en hiver.

Les maladies et parasites

Le Spathiphyllum est généralement une plante résistante, mais il peut parfois être affecté par certaines maladies ou parasites, surtout lorsque ses conditions de culture sont inadéquates. Il est donc important de savoir repérer les signes de stress et d’agir rapidement.

La pourriture des racines est l’un des problèmes les plus fréquents. Elle survient lorsque le terreau reste constamment détrempé à cause d’un excès d’arrosage ou d’un drainage insuffisant. Les feuilles jaunissent, la plante s’affaisse, et les racines prennent une couleur brunâtre et une texture molle. Dans ce cas, il convient de retirer la plante de son pot, d’éliminer les racines abîmées, puis de la rempoter dans un substrat sain, léger et bien drainé. L’arrosage devra ensuite être ajusté.

Des taches brunes ou jaunes sur les feuilles peuvent apparaître lorsque le Spathiphyllum reçoit trop de lumière directe, notamment en été derrière une vitre, ou lorsqu’on utilise de l’eau calcaire pour l’arrosage ou la pulvérisation. Pour y remédier, il suffit de déplacer la plante vers un endroit lumineux, mais protégé du soleil direct, et d’utiliser de l’eau non calcaire, comme l’eau de pluie ou l’eau filtrée.

Côté parasites, les cochenilles peuvent parfois envahir la plante. Elles se reconnaissent à leurs petits amas cotonneux souvent situés sur les tiges ou au creux des feuilles. Une solution consiste à nettoyer délicatement la plante avec un chiffon imbibé d’alcool à 70°, ou à appliquer un traitement naturel à base de savon noir.

Les araignées rouges peuvent aussi s’attaquer au feuillage, particulièrement si l’air ambiant est trop sec. Leurs attaques se manifestent par des feuilles ponctuées de petites taches décolorées et la présence de fines toiles. Augmenter l’humidité ambiante et doucher régulièrement le feuillage peut suffire à enrayer leur développement. En cas d’infestation importante, l’usage d’un acaricide biologique est recommandé.

Enfin, les pucerons, bien que moins fréquents, peuvent apparaître sur les jeunes pousses. Ils provoquent des déformations du feuillage et sécrètent du miellat, une substance collante. Un traitement au savon noir ou à l’huile de neem est généralement efficace pour les éliminer.

Une observation régulière de votre Spathiphyllum et un entretien adapté permettent de prévenir la majorité de ces problèmes.

Comment multiplier les spathiphyllums ?

La multiplication du Spathiphyllum se fait principalement par division de touffe. Cette méthode, simple et efficace, permet de reproduire fidèlement la plante mère tout en lui offrant un peu plus d’espace pour continuer à se développer vigoureusement.

Quand diviser le Spathiphyllum ?

Le meilleur moment pour diviser un Spathiphyllum est au printemps, au moment du rempotage, lorsque la plante sort de sa période de repos et reprend sa croissance. Cela lui donne toutes les chances de bien s’installer dans son nouveau pot.

Comment diviser le Spathiphyllum ?

Voici les étapes à suivre pour réussir la division de votre Spathiphyllum :

• Dépotez la plante avec précaution, en la retirant doucement de son contenant. Si la motte est très compacte, n’hésitez pas à tapoter légèrement le pot ou à le couper s’il est en plastique souple.

• Séparez les touffes en repérant les rosettes bien formées avec leurs propres racines. Si nécessaire, utilisez un couteau propre pour sectionner la motte sans abîmer les racines principales.

• Détachez délicatement les racines autour de chaque éclat afin de libérer les touffes sans les casser.

• Replantez chaque division dans un pot individuel contenant un mélange de terreau pour plantes d’intérieur et de perlite ou sable grossier pour améliorer le drainage.

• Arrosez modérément après la plantation, puis placez les jeunes plants dans un endroit lumineux, à l’abri du soleil direct.

• Maintenez une bonne humidité ambiante pendant les premières semaines pour favoriser l’enracinement et la reprise de croissance.

La division permet non seulement de multiplier vos Spathiphyllum, mais aussi de régénérer une plante devenue trop encombrante ou dont le centre commence à se dégarnir.

Alexandra vous l’explique plus en détail dans le tutoriel : Comment multiplier le Spathiphyllum ?

Lorsque votre Spathiphyllum devient trop dense, n’hésitez pas à le diviser

Comment mettre en valeur et associer le Spathiphyllum ?

Avec son feuillage luxuriant et ses fleurs blanches élégantes, le Spathiphyllum s’intègre facilement dans de nombreux styles d’intérieurs, que vous l’utilisiez seul comme pièce maîtresse ou en composition avec d’autres végétaux.

Dans une composition végétale, le Spathiphyllum se marie particulièrement bien avec d’autres plantes d’intérieur tropicales qui apprécient les mêmes conditions de lumière et d’humidité. Il forme un duo harmonieux avec le Calathea, dont les feuilles panachées contrastent joliment avec le vert uni du Spathiphyllum. Il peut aussi être associé au Philodendron ou au feuillage découpé du Monstera, pour créer un effet jungle très tendance.

Spathiphyllum, Dieffenbachia et Sanseveria

Le Ficus elastica(caoutchouc) ou le Dracaena sont également de bons compagnons : leur port plus vertical vient équilibrer la silhouette arrondie du Spathiphyllum. Pour une ambiance zen ou minimaliste, on peut l’associer à des orchidées Phalaenopsis, dont la floraison délicate et les besoins en humidité sont similaires.

Dans une salle de bain bien éclairée, il s’accorde à merveille avec des plantes comme la fougère de Boston ou le Pilea peperomioides, apportant une atmosphère douce et apaisante. Pour accentuer son effet dépolluant, il peut être placé aux côtés d’autres plantes filtrantes comme le chlorophytum.

Enfin, en pot individuel sur un meuble, dans un cache-pot design ou suspendu en hauteur, le Spathiphyllum peut se suffire à lui-même, que ce soit pour un intérieur contemporain, bohème, ou plus classique.

Spathiphyllum, Monstera, Calathea et Pothos