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Règles et nomenclatures botaniques

Règles et nomenclatures botaniques

Comment s'y retrouver ?

Sommaire

Mis à jour le 8 Janvier 2024  par Olivier 8 min.

La botanique offre un univers passionnant de diversité et de complexité, mais pour le novice, les règles et la nomenclature peuvent sembler aussi impénétrables qu’une forêt vierge. Qu’est-ce qu’un cultivar ou un nativar ? Comment distinguer une variété d’une sous-espèce ? Pourquoi les noms sont-ils souvent écrits en latin ? Si vous vous êtes déjà posé ces questions, cette fiche conseil est faite pour vous. Nous allons démystifier les principes de la nomenclature botanique, vous guidant pas à pas à travers ses règles et conventions, pour que vous puissiez explorer le monde des plantes avec confiance et curiosité. Prêt pour l’aventure ? Alors, plongeons dans le fascinant langage des plantes.

Difficulté

D'où vient la nomenclature normalisée en botanique ?

La nomenclature en botanique a une longue histoire, mais la plupart des règles et conventions modernes remontent à la publication en 1753 de « Species Plantarum » de Carl Linnaeus (Carl von Linné), un naturaliste suédois. Ce travail a introduit le système binomial de nomenclature, qui est maintenant universellement utilisé en biologie.

Le système binomial donne à chaque espèce un nom scientifique unique qui est composé de deux parties : le nom du genre, qui est partagé avec d’autres espèces apparentées, et le nom spécifique ou épithète spécifique, qui est unique à chaque espèce. Par exemple, pour l’espèce humaine, Homo sapiens, « Homo » est le genre et « sapiens » est l’épithète spécifique. Les noms sont généralement basés sur le latin ou le grec, bien qu’ils puissent être dérivés d’autres langues.

La nomenclature botanique est régie par le Code international de nomenclature pour les algues, les champignons et les plantes (ICN). Il existe également des codes similaires pour d’autres groupes d’organismes, comme le Code international de nomenclature zoologique (ICZN) pour les animaux.

Les codes évoluent au fil du temps pour tenir compte des nouvelles découvertes et avancées scientifiques. Par exemple, avec l’avènement de la biologie moléculaire, les classifications basées sur les relations génétiques sont devenues de plus en plus importantes, parfois entraînant des changements dans la nomenclature.

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Carl Linnaeus (1707-1778), l’inventeur du système binomial

Une nomenclature officielle : pourquoi est-ce si important ?

Cette nomenclature est essentielle en botanique (mais pour le reste de la biologie aussi) pour plusieurs raisons :

  • Communication : Lorsque les scientifiques du monde entier utilisent le même nom pour désigner une plante spécifique, cela facilite la communication et l’échange d’informations. C’est particulièrement important dans le cadre de la recherche scientifique, où les résultats doivent être reproductibles et accessibles à une audience internationale.
  • Précision : Le système binomial de nomenclature permet d’identifier de manière précise et unique chaque espèce. Cela évite la confusion qui pourrait résulter de l’utilisation de noms communs, qui varient souvent d’une région à l’autre et peuvent être appliqués à plusieurs espèces différentes. Pour des secteurs tels que l’agriculture, l’horticulture, la foresterie, la pharmacologie, etc., l’identification précise des espèces est essentielle. Par exemple, connaître la bonne espèce de plante peut être crucial pour la production alimentaire, la médecine, la production de matériaux et de nombreux autres aspects de la société humaine.
  • Classification : La nomenclature botanique reflète souvent les relations évolutives entre les plantes. Les plantes du même genre sont plus étroitement liées entre elles qu’aux plantes d’autres genres. Cette organisation aide les scientifiques à comprendre l’histoire évolutive des plantes et à prédire les caractéristiques des plantes non étudiées sur la base de leur classification.
  • Conservation : La nomenclature botanique aide également à la conservation des espèces. En ayant un système universellement reconnu pour identifier les plantes, les efforts pour protéger les espèces en danger peuvent être mieux coordonnés à travers les frontières internationales.

Nota bene : pour l’instant, en botanique, il n’existe pas de noms normalisés en français, contrairement à l’ornithologie par exemple. Les noms de plantes en français peuvent ainsi être vernaculaires ou communs (noms usuels dans une certaine langue, nationale ou locale, voire un patois) ou bien être vulgaires (traduction en langage courant du nom latin ou d’un nom vernaculaire). Bien que prêtant souvent à confusion, ces noms sont néanmoins encore beaucoup utilisés et revêtent une importance considérable dans le patrimoine ethnolinguistique. Après tout, nous-mêmes parlons d’une fleur de pâquerette (« qui fleurit à Pâques ») et non de l’inflorescence d’un Bellis perennis.

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Une dénomination en latin pour être compris dans le monde entier

Comment nommer les plantes ?

La nomination des plantes suit le système de nomenclature binomiale, qui a été standardisé par Carl Linnaeus au XVIIIe siècle. Chaque plante a un nom scientifique unique en deux parties :

  1. Le nom de genre : C’est la première partie du nom et est toujours écrit avec une majuscule. Par exemple, dans le cas de « Rosa chinensis« , « Rosa » est le nom du genre et est partagé par toutes les roses.
  2. L’épithète spécifique : C’est la seconde partie du nom et est toujours écrit en minuscules. Dans l’exemple « Rosa chinensis« , « chinensis » est l’épithète spécifique, indiquant que cette espèce de rose est originaire de Chine.

Ensemble, ces deux termes forment le nom scientifique de l’espèce, qui est souvent écrit en italique pour le distinguer du texte environnant. Parfois, un troisième nom est ajouté pour désigner une sous-espèce, une variété ou une forme.

Il est important de noter que ces noms sont souvent basés sur le latin ou le grec, mais ils peuvent également faire référence à des personnes, des lieux, des caractéristiques de la plante, ou presque n’importe quoi que le découvreur de la plante souhaite commémorer.

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L’autorité du nom

Dans la nomenclature botanique, le nom du botaniste (ou d’un groupe de botanistes) qui a décrit pour la première fois une plante est souvent ajouté après le nom scientifique de la plante, en abrégé (plus rarement le nom complet). C’est ce qu’on appelle l’autorité du nom. Par exemple, dans le nom « Quercus robur L. », « L. » est l’abréviation de « Linnaeus », le botaniste qui a décrit pour la première fois cette espèce.

Il est important de noter que, selon le Code international de nomenclature pour les algues, les champignons et les plantes (ICN), l’autorité du nom n’est pas une partie officielle du nom scientifique de la plante, mais elle est souvent incluse pour fournir des informations supplémentaires. Lorsque le nom d’une espèce est modifié (par exemple, si une espèce est déplacée dans un nouveau genre), l’autorité du nom peut également être modifiée pour indiquer la personne qui a fait le changement.

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Variété, sous-espèce, cultivar... : comment s'y retrouver ?

Sous-espèce

Une sous-espèce est un rang taxonomique en botanique, situé entre l’espèce et la variété. D’un niveau plus élevé que la variété, une sous-espèce est utilisée pour désigner des groupes de plantes au sein d’une espèce qui ont des caractéristiques distinctes et une répartition géographique particulière, mais qui sont capables de se croiser entre eux.

Ces sous-groupes ont généralement des adaptations spécifiques à certaines conditions environnementales ou sont isolés géographiquement des autres groupes au sein de l’espèce, ce qui a conduit à des différences distinctes dans leur morphologie ou leur comportement.

Le nom de la sous-espèce est toujours écrit en minuscules et est précédé du mot « subsp. » (ou « ssp. » en abrégé) placé entre le nom de l’espèce et le nom de la sous-espèce. Par exemple, dans « Helichrysum italicum subsp. microphyllum » (l’Immortelle d’Italie ou Plante curry), « Helichrysum italicum » est le nom de l’espèce, et « microphyllum » est le nom de la sous-espèce.

Il est à noter que les frontières entre variété, sous-espèce, et espèce peuvent être floues et sont souvent sujettes à débat parmi les botanistes et les biologistes. Les classifications peuvent changer avec le temps et avec l’avancement de la compréhension scientifique.

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Variété

En botanique, une « variété » est un rang taxonomique inférieur à l’espèce. Elle est utilisée pour désigner des populations de plantes au sein d’une espèce qui présentent des différences mineures, mais constantes, par rapport à la norme de l’espèce. Ces différences peuvent être liées à la couleur, à la forme, à la taille, ou à d’autres caractéristiques morphologiques. Ces populations sont généralement naturellement présentes et sont capables de se croiser avec d’autres variétés au sein de la même espèce.

Le nom de la variété est toujours écrit en minuscules et est précédé du mot « var. » placé entre le nom de l’espèce et le nom de la variété. Par exemple, si on prend le chou cabus, c’est une variété du Brassica oleracea (le chou commun) et doit s’inscrire ainsi : Brassica oleracea var. capitata.

Il est important de noter que le terme « variété » en botanique a une signification technique spécifique et ne doit pas être confondu avec l’utilisation courante du terme dans l’horticulture ou l’agriculture, où il est souvent utilisé de façon interchangeable avec « cultivar » pour désigner des variantes d’une plante qui sont propagées de manière clonale pour maintenir des caractéristiques spécifiques.

Cultivar

Un « cultivar » est un terme utilisé en botanique et en horticulture pour désigner une plante sélectionnée pour des caractéristiques désirables qui sont maintenues pendant la propagation. Le terme « cultivar » est une contraction de « cultivated variety » (variété cultivée).

Un cultivar peut être sélectionné pour de nombreuses raisons, notamment une taille particulière, une couleur de fleur, une résistance à certaines maladies, une tolérance à des conditions environnementales spécifiques, ou un rendement élevé. Une fois qu’une plante est sélectionnée comme cultivar, elle est généralement propagée de manière clonale (par bouturage, greffage, division, etc.) plutôt que par graines, pour assurer que les plantes descendantes conservent les caractéristiques désirables du parent.

En termes de nomenclature, le nom d’un cultivar est généralement écrit en minuscules, entre guillemets simples, et placé après le nom scientifique de l’espèce. Par exemple, Acer palmatum ‘Atropurpureum’ est un cultivar d’érable japonais avec des feuilles rouges.

Il est important de noter que les cultivars sont souvent le résultat d’efforts d’horticulture et d’agriculture humains, alors que les rangs taxonomiques comme les espèces, les sous-espèces et les variétés sont généralement utilisés pour les groupes de plantes qui se sont naturellement différenciés dans la nature.

Le Saviez-vous ? : Un « nativar » est un terme relativement récent dans le domaine de l’horticulture. Il est utilisé pour décrire un cultivar qui est dérivé d’une plante indigène ou native. Ces plantes sont souvent choisies et propagées parce qu’elles possèdent des caractéristiques souhaitables, comme une belle floraison, un feuillage coloré, ou une résistance à certaines maladies, mais elles conservent également beaucoup de traits de leurs parents sauvages natifs : par exemple, le Quercus robur ‘Fastigiata’. En termes de nomenclature, les nativars sont généralement désignés de la même manière que les autres cultivars, avec le nom du cultivar en minuscules, entre guillemets simples, et placé après le nom scientifique de l’espèce. Cependant, veuillez noter que l’usage du terme « nativar » est moins standardisé et accepté que des termes comme « espèce » ou « cultivar », et il peut, dans ce cas, ne pas être reconnu ou utilisé de la même manière par tous les botanistes ou jardiniers.

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Le cas particulier des hybrides

En botanique, un hybride est le résultat du croisement de deux plantes de différentes espèces ou genres. Le nommage des hybrides suit certaines règles et conventions selon le type d’hybride.

  1. Hybrides interspécifiques : Ces hybrides sont le résultat du croisement de deux espèces différentes dans le même genre. Le nom de l’hybride est généralement formé en combinant le nom du genre avec une épithète spécifique hybride, souvent « x hybrida ». Par exemple, Petunia × hybrida est un hybride de différentes espèces de Petunia. Parfois, les noms des deux espèces parentes sont combinés pour former l’épithète spécifique.
  2. Hybrides intergénériques : Ces hybrides sont le résultat du croisement de deux plantes de genres différents. Le nom de l’hybride est un mélange des noms des deux genres parentaux. Par exemple, le Fatshedera (x) lizei est un hybride entre un Fatsia et un Hedera (lierre).
  3. Hybrides cultivés : Ces hybrides sont souvent créés en horticulture. Ils peuvent être nommés comme d’autres cultivars, avec un nom de cultivar placé après le nom scientifique de l’espèce ou de l’hybride, généralement entre guillemets simples. Par exemple, Rosa × hybrida ‘Peace’ (synonyme de ‘Madame A. Meilland’ et de ‘Gloria Dei’), un rosier hybride de thé, est un cultivar spécifique d’un hybride de rose.

A en perdre son latin...

La terminaison de l’épithète spécifique (le deuxième terme dans le nom binomial) en botanique est généralement déterminée par le genre grammatical du nom de genre (le premier terme), conformément aux règles de la grammaire latine.

En latin, il existe trois genres grammaticaux : masculin, féminin et neutre. Chacun a des terminaisons différentes pour les adjectifs, qui sont souvent utilisés comme épithètes spécifiques. Par exemple, un nom de genre féminin comme « Rosa » (rose) pourrait avoir une épithète spécifique « gallica » (de France), formant « Rosa gallica » (la rose de France). Idem avec Geum coccinum, Leymus arenarius ou Cercis canadensis.

Mais…

Cependant, il est important de noter que tous les noms d’espèces ne suivent pas strictement cette règle (exemple : Stachys byzantina ou Cornus sanguinea). Beaucoup d’épithètes spécifiques sont des noms propres, des noms de lieux, ou des mots dérivés du grec, qui peuvent ne pas se conformer aux règles de déclinaison du latin. Par exemple, dans « Quercus robur » (le chêne pédonculé), « robur » ne change pas, quelle que soit le genre de « Quercus ».

En outre, certaines épithètes spécifiques sont des formes non latines ou mal latinisées, soit par tradition historique, soit parce qu’elles ont été introduites après que la nomenclature latine a été standardisée.

Certes, mais encore…

En botanique, une terminaison en « ii » ou « iae » dans un nom d’espèce est généralement une indication que l’espèce a été nommée en l’honneur d’une personne. Cette convention de nommage est souvent utilisée pour honorer le découvreur de l’espèce, un botaniste célèbre, ou parfois une autre personne notable.

Lorsque le nom d’espèce se termine par « ii » ou « i », cela signifie généralement que l’espèce a été nommée en l’honneur d’un homme. Par exemple, l’espèce « Abies magnifica var. shastensis » a été renommée plus simplement « Abies shastensis » en l’honneur de D. E. Shasta.

Lorsque le nom d’espèce se termine par « iae », cela signifie généralement que l’espèce a été nommée en l’honneur d’une femme ou d’une famille. Par exemple, « Rosa banksiae » est une espèce de rosier nommée en l’honneur de Lady Banks, l’épouse du botaniste Sir Joseph Banks.

Tous ces noms d’espèces sont dits « invariables » et conservent leur forme originale, quelle que soit la fin du nom de genre.

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Rosa banksiae et Viburnum plicatum Mariesii

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