
Plantes résistantes pour cimetière : que planter en pot sur une tombe ?
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La problématique est récurrente quand nous souhaitons fleurir une tombe et honorer nos disparus : quelle plante va pouvoir résister dans les conditions ingrates d’un cimetière, où elles sont soumises à un fort ensoleillement et au vent, plantées en pot ou jardinières la plupart du temps sur des revêtements minéraux et souvent sans entretien ni arrosage régulier ?
Notre choix se concentre sur des végétaux peu exigeants, sobres, mais décoratifs toute l’année pour certains ou à longue floraison pour d’autres, convenant aux petits contenants et aux exigences d’un entretien minimal.

Non, les sacro-saints chrysanthèmes ne sont pas la panacée des cimetières, eux qui meurent à la première gelée… Misons pour des plantes durables en pot !
Des vivaces ultra résilientes et résistantes à la sécheresse
Certaines vivaces fleuries, rustiques et très peu exigeantes, s’adaptent bien à la culture en pot sur une tombe :
L’Erigeron karvinskianus, souvent appelé vergerette, est une vivace qui forme une myriade de petites fleurs blanches teintées de rose. Très rustique, il s’épanouit au pied des murs, dans des sols pauvres et secs, et en plein soleil : il est l’allié charmant pour une plantation en pot sur une pierre tombale, offrant une floraison continue du printemps à l’automne. Sa silhouette légère apporte de la vie et de la douceur à la tombe, tout en supportant des oublis d’arrosage.
La valériane des jardins (Centranthus ruber) est l’autre incontournable dans un cimetière. On n’y pense pas assez souvent, mais cette ravissante vivace à fleurs roses (plus ou moins vives) ou blanches est une plante vivace autonome, sobre et robuste, fleurissant longtemps si on la pince, tolérante à la sécheresse, parfaite pour une tombe située au soleil. Tout comme l’érigéron, on aime son effet naturel, même sans entretien régulier.
Le Gaura est une autre vivace qui résiste bien à la sécheresse, ce qui la rend parfaite pour les cimetières où l’arrosage est rare. Avec ses fleurs blanches ou roses en forme de papillon, elle apporte une touche de légèreté et fleurit longtemps, du printemps jusqu’à l’automne. Choisissez une variété basse pour ces conditions.
La pervenche (Vinca minor) s’épanouit bien à l’ombre et offre un feuillage persistant accompagné de petites fleurs bleues ou blanches.
Le Saxifraga arendsii, avec ses coussins mousseux et ses fleurs printanières, reste discret, mais charmant et offre, comme toutes les plantes de rocailles, une alternative intéressante dans de nombreuses expositions et régions. Les variétés de mi-ombre sont à leur avantage dans les régions où les eaux de pluie suffiront à leur développement.
Les hellébores (Helleborus niger ou orientalis) offriront quant à eux une belle floraison hivernale, à condition de les arroser a minima ou de vivre dans une région où les pluies vous remplaceront.
Les géraniums vivaces rustiques, notamment le Geranium ‘Rozanne’ ou les Geranium sanguineum, seront aussi parfaits en pot pour leur longue floraison et leur robustesse, à condition de venir les arroser également un minimum en plein été.

Erigeron karvinskianus, saxifrage, Geranium sanguineum, Centranthus ruber (valériane) et pervenche.
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Les plantes à feuillage persistant offrent une présence à l’année, bienvenue dans un cimetière. Leur port compact et leur résistance en font des incontournables pour les pots exposés sur une tombe.
Les bruyères
Pour fleurir une tombe, les bruyères sont des valeurs sûres, parmi les plantes les plus prisées… mais pas que pour la Toussaint, date à laquelle elles sont généralement vendues en masse en jardinerie ! Leurs fleurs colorées, leur port compact en pot et leur feuillage persistant assurent une belle présence en hiver avec les Erica, mais en mélangeant différentes variétés (Calluna et Daboecia pour l’été, Erica pour l’hiver), il est possible d’obtenir une potée élégante et durable, sans arrosage fréquent. Résistantes au froid comme au soleil, elles s’adaptent bien aux contenants de petite taille et demandent très peu d’arrosage, mais requièrent de la terre de bruyère à la plantation. Je vous conseille de lire les préférées de Virginie D., dans “5 bruyères en pot, ma petite collection”, et de les associer à d’autres végétaux.
Les thyms
Le thym rampant (Thymus serpyllum) est une plante aromatique très décorative. Son port tapissant, son feuillage persistant et sa floraison discrète, mais mellifère en font une plante à la fois utile, sobre et esthétique. Il s’installe durablement dans les pots peu profonds, même exposés au plein soleil et au vent, sans nécessiter d’entretien régulier.
Les potentilles
Les potentilles arbustives (Potentilla fruticosa) méritent aussi notre attention pour fleurir une tombe, à condition de choisir des variétés compactes. Elles présentent de réels atouts pour une culture en pot sur une tombe, surtout en situation ensoleillée. Leur feuillage, souvent semi-persistant (voire persistant en climat doux), reste décoratif une grande partie de l’année. Mais c’est leur longue floraison, de mai à octobre, qui en fait une plante très appréciée au cimetière avec des fleurs de couleur blanc pur, jaune doux, rose pastel ou orangé selon les cultivars.
Les potentilles pour pots supportent très bien le plein soleil, les substrats pauvres et les oublis d’arrosage. Elles présentent une bonne rusticité, une excellente tolérance à la sécheresse et ne nécessitent qu’une légère taille annuelle pour garder un port compact. Les variétés naines comme ‘Abbotswood’ (fleurs blanches) ou ‘Pink Beauty’ sont particulièrement adaptées aux petits pots ou jardinières sur tombe.
Lonicera et fusains nains
Enfin, le Lonicera nitida en version naine comme ‘Purple Storm‘ garde un feuillage fin et dense, parfait pour une topiaire miniature en pot. Les fusains nains, (Euonymus fortunei), forment également de jolis coussins verts ou panachés résistants à la fois au froid, au soleil et à la sécheresse, et certaines Hebe compactes, bien que parfois gélives, peut convenir dans les zones abritées ou tempérées : leur feuillage dense offre une texture très ornementale.

Lonicera nitida ‘Purple Storm’, Potentille ‘Abbotswood’, et Calluna vulgaris
Des bulbes de printemps et d'automne
Les bulbes à floraison printanière ou automnale, qui entrent naturellement en dormance estivale, sont parfaitement adaptés aux pots de cimetière, notamment dans les régions chaudes ou en cas d’entretien irrégulier. Ces plantes, dont le cycle naturel est opposé aux périodes de forte chaleur, constituent en effet un bon choix pour des tombes peu arrosées en été. Elles conviennent mélangées à des plantes caduques qui se réveilleront en même temps que leur dormance.
Narcisses, crocus, muscaris, chionodoxas ou tulipes botaniques seront plantés en automne dans des pots peu profonds. Ils supportent très bien la culture en contenant et offrent une floraison naturelle dès la fin de l’hiver. Après la floraison, leur feuillage sèche naturellement au printemps et les bulbes entrent en repos tout l’été, période durant laquelle ils ne craignent ni le manque d’eau ni les fortes chaleurs. Il suffit de laisser le pot en place, sans entretien, jusqu’au retour du cycle végétatif suivant.
Les colchiques, les cyclamens de Naples (Cyclamen hederifolium) sont parfaits comme bulbes et tubercules à floraison automnale adaptés aux cimetières. Ils se contentent d’un substrat bien drainé. Les cyclamens rustiques, en particulier, produisent un feuillage marbré ornemental qui persiste tout l’hiver, avant une dormance estivale.

Narcisses, cyclamen rustique, Chionodoxa et colchique
Des plantes grasses et succulentes
Les plantes grasses rustiques, comme les joubarbes (Sempervivum) ou les sedums couvre-sol comme les Sedum spurium, sont complètement adaptées aux conditions extrêmes que l’on retrouve souvent en cimetière : chaleur, sécheresse, contenants généralement peu profonds et absence d’arrosage. Leur feuillage charnu, parfois teinté de rouge ou de vert bleuté, est robuste et compose une silhouette graphique et structurée tout au long de l’année. Certaines variétés de sedums apportent également une floraison estivale légère et colorée, prolongeant l’attrait visuel de ces potées. Au sud, les agaves et mangaves compactes se comporteront également bien.
Pensez-y pour changer un peu de toutes les plantes plus classiques citées ci-dessus. Toutes ces plantes sont évidemment particulièrement recommandées pour les cimetières soumis à des chaleurs estivales importantes, comme dans toutes les régions sud du pays, et non dans les régions à pluviométrie importante où l’excès d’eau les ferait pourrir.

Joubarbes à gauche et à droite, sedums
Conifères nains : attention !
On voit souvent en jardinerie des conifères nains, bien tentants pour nos potées de cimetière… Attention, car même s’ils supportent assez bien la culture en pot dans les premières années, leur système racinaire, bien que lent à se développer, finit par souffrir de l’exiguïté du contenant, surtout si l’arrosage est irrégulier ou absent. De plus, une surchauffe racinaire en pot plastique ou foncé, combinée à un terreau pauvre, peut rapidement provoquer un dessèchement irréversible. Il existe bien d’autres alternatives durables, comme nous venons de le voir.
Choix du matériau du pot pour le cimetière
Un dernier conseil important concerne le choix du matériau du pot. Il est déterminant pour la durabilité des plantations en cimetière, surtout lorsqu’elles sont laissées sans surveillance sur de longues périodes. Les contraintes varient selon le climat et l’exposition.
- Dans les régions humides et océaniques comme la Bretagne ou le nord-ouest, il est préférable d’opter pour des pots en terre cuite naturelle ou émaillée, à condition qu’ils soient traités antigel. La terre cuite est respirante, ce qui limite l’excès d’humidité autour des racines, notamment en hiver. Toutefois, si le pot est exposé à de fortes pluies suivies de gel, il faut éviter les pots basiques en terre cuite non traitée, qui risquent de fissurer.
- Dans les régions chaudes et sèches, la priorité est d’éviter la surchauffe des racines. Les pots en pierre reconstituée, béton minéral clair, terre cuite épaisse ou fibre minérale conviennent bien, car ils isolent mieux du rayonnement solaire. À l’inverse, les pots en plastique foncé ou en résine noire montent très vite en température, ce qui brûle les racines en été, surtout en exposition plein sud. Il vaut mieux les éviter dans ces contextes.
Le zinc ou les bacs métalliques surchauffent trop rapidement et provoquent des à-coups thermiques. Évitez aussi les poteries vernissées qui conservent bien l’humidité, mais peuvent être lourdes et surtout coûteuses à remplacer en cas de choc ou de vol.
Enfin, quel que soit le matériau, il est essentiel de choisir un contenant percé en son fond, profond d’au moins 15 à 25 cm selon les plantes, et idéalement surélevé (pieds, cales ou soucoupe drainante) pour éviter le contact direct avec le sol du caveau ou du monument, source possible d’humidité stagnante.
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