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La gale commune de la pomme de terre

La gale commune de la pomme de terre

Identification, prévention et traitement

Sommaire

Mis à jour le 29 Juin 2023  par Pascale 4 min.

Peut-être vous est-il déjà arrivé, lors de l’arrachage de vos pommes de terre, d’avoir des tubercules couverts de lésions qui ressemblent à des chancres plus ou moins épais, isolés ou regroupés ? Ces dépressions sont souvent le signe d’une pathologie appelée gale commune des pommes de terre, due au développement de bactéries. Relativement courante, cette maladie influe sur la qualité de la pomme de terre sans pour autant affecter la rentabilité, la conservation ou la saveur. Pour autant, il vaut mieux l’éviter grâce à quelques gestes préventifs pour obtenir de belles récoltes.

Découvrez avec nous comment reconnaître la gale commune et surtout comment la prévenir.

Difficulté

C'est quoi la galle commune de la pomme de terre ?

La gale commune de la pomme de terre est une infection causée par des bactéries du genre Streptomyces. Ces bactéries de structure filamenteuse appartiennent à la classe des Actinomycètes, des bactéries saprophytes et hétérophobes. Ces deux termes un rien barbare désignent des bactéries qui vivent dans le sol et « se nourrissent » des matières organiques qu’elles y trouvent. 

La gale commune de la pomme de terre se manifeste sous deux formes différentes  :

  • La gale en relief : cette forme de gale commune, caractérisée par la présence de pustules sur l’épiderme des pommes de terre, est essentiellement due à Streptomyces scabies, des bactéries qui se développent entre 19 et 24 °C
  • La gale liégeuse ou plate : cette forme de gale est provoquée par Streptomyces reticuliscabies, une bactérie qui préfère des températures plus fraîches, de l’ordre de 13 à 17 °C, et une atmosphère plus humide.

Ces deux types de bactéries s’attaquent uniquement à l’épiderme des tubercules. Les symptômes sont donc parfaitement invisibles jusqu’à la récolte, puisque les parties aériennes ne sont pas touchées. Ces bactéries sont hébergées dans le sol et peuvent y survivre de nombreuses années.

La gale commune de la pomme de terre va avoir un impact sur la qualité des tubercules, mais pas sur le rendement, la valeur nutritive ou la saveur. En effet, la pomme de terre garde ses caractéristiques, mais l’épluchage devra être plus profond, moins superficiel. De plus, les pommes de terre seront moins présentables pour qui souhaite en faire le commerce.

Cette maladie peut toucher d’autres légumes racines comme la carotte et le panais, la betterave, le rutabaga et les navets.

Quels sont les symptômes de la maladie ?

Comme il existe deux formes de gale commune (qui peuvent d’ailleurs être considérées comme deux infections différentes au vu des conditions de développement !), les symptômes se manifestent différemment :

  • La gale commune en relief se reconnaît aux pustules qui parsèment les tubercules. L’épiderme est parcouru de crevasses et de zones galeuses de forme irrégulière et marqué de taches brunes qui peuvent former de petits cratères dans la chair de la pomme de terre. Les attaques peuvent être profondes et réellement endommagé la chair de la pomme de terre
  • La gale commune en liège est reconnaissable à des taches plus superficielles, rugueuses au toucher, qui forment des plaques épaisses.

    pomme de terre gale commune

    Un symptôme de gale commune sur une pomme de terre (©Rasbak)

Quoi qu’il en soit, ces tissus cicatriciels ne touchent ni les tiges, ni le feuillage. Et ils n’évoluent plus une fois les pommes de terre récoltées. 

Les facteurs qui facilitent l'apparition de la gale commune

Les Streptomyces sont présentes dans le sol, même en l’absence de plante hôte, sur les tubercules oubliés ou les résidus de culture. Elles survivent à l’hiver. La transmission intervient de plusieurs façons : les éclaboussures d’eau dues à l’arrosage ou à la pluie, le vent, les semences, les outils ou le matériel agricole.

Quant aux facteurs, ils sont nombreux à favoriser la croissance des bactéries incriminées :

  • Un sol aéré et bien oxygéné
  • Un sol léger et sableux
  • Un sol neutre à alcalin avec un pH supérieur à 5,5 
  • Un sol sec et chaud au moment de la tubérisation et une température comprise entre 19 et 24 °C amplifie le développement des Streptomyces scabies, responsable de la gale commune en reliefs. En revanche, la gale commune en liège se développe en conditions humides et des températures entre 13 et 17 °C
  • Un apport trop important de fumier frais favorise la survie des bactéries

Comment prévenir la galle commune ?

Sachant qu’il n’existe aucun traitement naturel efficace, tout repose sur la prévention :

  • Supprimer tous les résidus de culture de pomme de terre et éliminer tous les tubercules potentiellement infectés qui pourraient rester dans le sol
  • Appliquer une rotation des cultures stricte d’au moins 4 ans des pommes de terre, mais aussi des légumes racines comme la carotte, le panais, le navet…
  • Éviter les apports de fumier ou de matières organiques mal décomposées
  • Ne pas trop travailler les sols pour favoriser l’aération
  • Éviter les sols légers et sableux pour vos plantations de pomme de terre et maintenir un certain degré d’humidité dans les sols au moment de la tubérisation, c’est-à-dire 4 à 6 semaines après la plantation
  • Limitez les apports d’amendements calcaires ou le chaulage avant la plantation des pommes de terre
  • Choisir des variétés résistantes ou peu sensibles et des semences certifiées exemptes de gale
  • Semer des engrais verts comme la vesce, la moutarde ou le lupin en précédents de culture

Pour aller plus loin :

Vos questions, nos réponses sur la gale commune

  • Peut-on consommer des pommes de terre atteintes de la gale commune ? Malgré leur aspect peu attractif, les pommes de terre galeuses peuvent parfaitement être consommées. Il suffit de bien les éplucher pour supprimer les tissus abîmés, parfois profondément. Vous risquez d’avoir de la perte, mais la chair ne perd nullement sa saveur. De même, les pommes de terre se conservent très bien.
  • Quelles sont les variétés les plus résistantes ou moins sensibles à la gale commune ? Les variétés ‘Amandine’, ‘Apollo’, ‘Roseval’ ou ‘Ratte’ s’avèrent plus résistantes à la gale que d’autres.

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Gale de la pomme de terre