Jardinage débutant : comment nourrir ses plantes naturellement et facilement ?

Les règles de base à connaitre pour bien nourrir ses plantes

Avant d’apporter quelque nourriture que ce soit pour les plantes d’ornement ou du potager, résumons quelques notions de base… pour commencer par le commencement :

• Comprenez le rôle du sol : un sol vivant, riche en humus, est la première source d’alimentation des plantes, bien avant tout engrais et autres purins. C’est du sol qu’il faut prendre soin avant même de penser aux plantations.

• Observez vos plantes, car un feuillage pâle ou jaune, une pousse au ralenti ou une floraison rare sont souvent le signe d’un manque de nutriments. Jeunes jardiniers, soyez donc attentifs aux signes de carences : une plante en carence le manifeste par plusieurs symptômes.

• Adaptez vos apports aux besoins : toutes les plantes n’ont pas les mêmes exigences. Un potager gourmand (tomates, courges…) ne se nourrit pas comme un massif de vivaces, une roseraie, un jardin de graviers (qui n’en a pas besoin) ou un jardin de pots (pour qui c’est important) !

• Nourrissez au bon moment : les apports se font au printemps et à l’automne, c’est-à-dire aux périodes clés de croissance ou de régénération. Appliquez les engrais dits à diffusion lente préférablement en automne et les engrais à action rapide au printemps pour stimuler la reprise de la végétation. Faites donc la distinction entre engrais et amendements : les premiers ont une action rapide, les seconds sont un traitement de fond. Favorisez également des apports progressifs : il vaut mieux nourrir régulièrement en petites quantités que de tout apporter d’un coup. Cela évite les excès, les carences et les pertes par lessivage.

• Privilégiez des sources naturelles : compost, paillage, engrais organiques ou décoctions de plantes qui nourrissent efficacement sans déséquilibrer le sol ni polluer. Nous le détaillons ci-après.

→ Lire aussi Le rôle de l’humus dans la fertilité du sol et  Engrais ou amendement : quelles différences ?  Je vous parle plus en détail de l’amélioration du sol dans Comment enrichir son sol naturellement grâce aux amendements organiques ?

La terre : le socle vital, là où tout se passe pour la santé des plantes

Les besoins nutritionnels des plantes

Les plantes ne vivent pas que d’amour et d’eau fraiche… Si l’eau et la lumière sont deux éléments indispensables à leur survie, ce qu’elles puisent dans le sol contribue tout autant à leur épanouissement, car elles y trouvent la nourriture nécessaire à leur développement. Un peu comme nous, les humains, qui trouvons l’énergie nécessaire apportée au quotidien par notre nourriture. Et parfois, cette nourriture vient à manquer ou à s’épuiser.

Chez les plantes, il existe trois macronutriments essentiels que sont l’azote, le phosphore et le potassium et des micronutriments.

• L’azote (N) : il est essentiel pour la croissance des feuilles et des tiges. Il favorise le développement d’un feuillage vert et luxuriant. On le trouve dans le compost, le fumier bien décomposé, les engrais verts comme la luzerne ou le trèfle et certaines plantes -voir plus bas. Un déficit en azote résulte souvent en plantes aux feuilles vert pâle et chétives.
• Le phosphore (P) qui a toute son importance pour le développement des racines et la floraison. Il aide les plantes à bien démarrer et à produire des fleurs et des fruits. Les sources naturelles dans lesquelles on le trouve le plus incluent les os broyés, le compost et certains types de roches phosphatées. Un déficit et c’est la production de fleurs qui est amoindrie, ainsi qu’une sensibilité plus forte à la sécheresse.
• Le potassium (K) qui renforce la résistance des plantes aux maladies et améliore la production de fleurs et la qualité des fruits. Il est présent dans le bois raméal fragmenté (BRF), les cendres de bois, les peaux de banane séchées, et naturellement dans certaines plantes-voir plus bas.

Les micronutriments, bien que nécessaires en plus petites quantités, sont tout aussi cruciaux. Ils incluent des éléments comme le calcium, le magnésium, le fer et le soufre, que l’on peut apporter via des amendements comme les coquilles d’œufs broyées et la dolomite. Une carence en fer se manifeste par un jaunissement des feuilles.

Lire aussi notre article :  NPK : définition et utilisations.

Les nutriments contenus naturellement dans le sol viennent parfois à manquer : il faut le corriger

Les engrais naturels faciles à portée de main : compost, coquilles d'oeufs, marc de café et purins

Quand on parle d’engrais naturel, on parle en langage jardinier d’engrais organiques. Ils proviennent de la décomposition de matière organique comme le compost et que l’on prépare chez soi, jusqu’à des engrais spécifiques comme la corne broyée que l’on achète dans le commerce. Certains engrais enrichissent directement le sol comme la consoude, d’autres sont bénéfiques et assimilables rapidement pour les plantes.

Voici les plus simples à se procurer ou à fabriquer à la maison :

Compost : l’or noir

Le compost est sans doute l’engrais naturel le plus connu et le plus efficace. Le compost améliore la structure du sol et fournit une large gamme de nutriments essentiels, incluant l’azote, le phosphore, le potassium, ainsi que des micronutriments comme le calcium et le magnésium, qui sont libérés progressivement pour nourrir les plantes sur le long terme. C’est un excellent moyen de recycler les déchets de cuisine et de jardin en un amendement riche pour le sol. Il est d’ailleurs à présent obligatoire, même en ville.

Pour faire du compost, alternez des couches de matières vertes-azotées (déchets de cuisine, tonte de gazon) et brunes-carbonées (feuilles mortes, branches broyées). Retournez régulièrement le tas pour aérer et accélérer la décomposition. En quelques mois, vous obtiendrez un compost riche et prêt à être utilisé. En savoir plus dans Jardinage débutant : réussir son compost en 5 étapes faciles. À lire également : Comment faire un bon terreau de feuilles ?

Marc de café : coup de boost pour vos plantes

Le marc de café est un engrais naturel souvent sous-estimé, voire moqué. Le marc de café est pourtant une bonne source d’azote et de minéraux, que l’on a facilement chez soi lorsque l’on en consomme en vrac. Saupoudrez-le autour des plantes, incorporez-le à la terre lors des plantations, ou incorporez-le directement au compost. Il est particulièrement bénéfique pour les plantes acidophiles comme les rhododendrons, les camélias et les myrtilles. En savoir plus dans : le marc de café, un trésor pour les plantes du jardin : info ou intox ?

Coquilles d’œufs : ne les jetez plus !

Broyées, les coquilles d’œufs apportent du calcium lentement assimilable, essentiel pour la solidité des plantes, ce qui les aide à résister aux intempéries et aux attaques de certains pathogènes. Là aussi, facile de les conserver pour le jardin : broyez les coquilles finement avant de les épandre au pied des plantes ou de les incorporer au compost.

La peau de banane : riche en potassium

Les peaux de banane sont une source naturelle de potassium, un nutriment essentiel pour la floraison et la fructification des plantes. Pour utiliser les peaux de banane comme engrais, vous pouvez les couper en petits morceaux et les enterrer près des racines de vos plantes. Vous pouvez également les faire sécher, les broyer et les mélanger à la terre.

4 solutions naturelles pour nourrir vos plantes !

Les fientes de poules : un engrais puissant

Les fientes de poules sont un engrais naturel très riche en azote, en phosphore et en potassium, bien utiles si vous avez un poulailler. Cependant, elles doivent être utilisées avec précaution, car elles peuvent brûler les racines des plantes si elles sont appliquées directement. Pour éviter cela, mélangez les fientes de poules à du compost ou laissez-les composter pendant plusieurs mois avant de les utiliser. Vous obtiendrez ainsi un engrais équilibré et puissant pour vos plantes.

La cendre est aussi bénéfique pour vos plantes car elle apporte phosphore, potassium et oligo-aliments. Attention à bien la doser (voir nos conseils dans Que faire des cendres de bois au jardin ?

Purin d’ortie : un concentré de croissance

Riche en azote, le purin d’ortie est un excellent stimulant pour la croissance des plantes à feuillage vert. C’est un engrais liquide assez facile à préparer quand on en dispose dans son jardin. Faites macérer 1 kg d’orties fraîches dans 10 litres d’eau pendant 1 à 2 semaines. Filtrez et diluez à 10% avant d’arroser vos plantes. Ce purin stimule la croissance des jeunes plants, enrichit le sol et renforce les plantes contre les maladies. Notre tutoriel vous l’explique en images : Comment faire du purin d’ortie ?.

Les autres purins

Si le purin d’ortie est le plus connu et à la portée de tous, car généralement accessible, il en existe bien d’autres, tout aussi naturels et efficaces.

Au-delà de leur action souvent répulsive, insecticide et anti-fongique, voici ceux que nous vous conseillons particulièrement pour leur action stimulante et fertilisante, si vous avez la matière première au jardin :

• Purin de consoude : la star des purins ! Car elle enrichit le sol en même temps qu’elle stimule la croisssance des plantes. Riche en potasse, calcium, bore, phosphore et allantoïne, ce purin est excellent pour la floraison et la fructification des légumes-fruits du potager (aubergines, tomates..), mais aussi de toutes les plantes à fleurs.
• Purin de fougère : riche en minéraux, azote, phosphore, potasse, silice et calcium, il est complet et bénéfique pour la croissance et l’enracinement de toutes les plantes.
• Purin de prêle : riche en silice, il renforce les protections naturelles des plantes et est bénéfique pour la croissance des plantes à fleurs et des arbres fruitiers. Riche en phosphore, il stimule la production des racines.
• Purin de chou : riche en azote et en oligo-éléments, il fertilise toutes les plantes, améliorant leur croissance et le sol !
• Purin de tomates : il renforce les défenses naturelles des plantes, idéal pour les tomates et les aubergines, les choux et courges.
• Purin de tanaisie : insectifuge, il protège les plantes contre les pucerons et autres insectes, idéal pour les légumes et les plantes aromatiques.
• *Purin de pissenlit : stimule la croissance et renforce les jeunes plantes et les légumes au potager. Il est bénéfique pour la floraison et la production de fruits des tomates.
• Purin de feuille de sureau : riche en azote, il stimule les feuilles des végétaux, et donc les légumes feuilles au potager.
• Purin de peau de banane : riche en potassium, il favorise la floraison et la fructification des rosiers et des plantes à fleurs, des plantes potagères (tomates, poivrons..,). Utile également en cas de carence en potassium (jaunissement ou brunissement et enroulement des bords des feuilles). Il sera souvent plus facile d’utiliser les peaux fraiches -cf. plus haut.

Retrouvez toutes nos recettes de purins et de décoctions de plantes dans notre rubrique dédiée Purins, décoctions et macérations ! Ainsi que nos articles : Purins au jardin : quand les utiliser ? Comment les doser et les appliquer ? ; Les plantes stimulantes à utiliser en purin et décoction pour booster vos cultures

Les purins de consoude, d’ortie, de chou et de fougère sont les plus nutritifs pour les plantes

Techniques de jardinage pour un sol riche

Au-delà de l’apport de nourriture via les amendements ou les engrais, et de la technique des engrais verts à enfouir dans le sol, il reste trois gestes primordiaux à ne pas oublier, car ils accentuent l’effet booster donné aux plantes.

1- Le paillage qui consiste à couvrir le sol avec des matières organiques comme la paille (non traitée !), les feuilles mortes  du jardin ou le compost. Il protège non seulement le sol en retenant l’humidité et en évitant la croûte de batance, et en réduisant la croissance des mauvaises herbes, mais en se décomposant, le paillis enrichit le sol en nutriments.

2- La rotation des cultures : alterner les cultures d’une année sur l’autre permet d’éviter l’épuisement du sol et de réduire les risques de maladies. Par exemple, après une culture gourmande comme les tomates, plantez des légumineuses qui fixent l’azote dans le sol.

3- Association de plantes : certaines plantes se complètent et améliorent mutuellement leur croissance. Par exemple, les carottes et les oignons éloignent mutuellement leurs parasites, tandis que les haricots enrichissent le sol en azote, bénéfique pour les plantes voisines. À lire, les conseils de Pascale dans Plantes compagnes au potager.